Définition : Néo-rétro
Le charme de l'ancien/vintage associé aux technologies modernes
La tendance du vintage en vogue du début du 21e siècle
Le néo-rétro c'est LA tendance de la dernière décennie en matière de deux-roues motorisés. C'est simple, si certaines catégories de motos, notamment les pures sportives, connaissent des heures difficiles, le charme de l'ancien a opéré un retour en grâce auprès des utilisateurs de deux-roues motorisés. Mais c'est quoi une "vraie" néo-rétro ?
Le terme de néo-rétro désigne dans le secteur de la moto, mais également de façon plus large, les productions modernes arborant une esthétique ou des éléments vintage.
D'ailleurs, le terme Vintage nous vient de l'anglais où il signifie "millesimé", terme lui-même emprunté aux "vendanges" françaises et faisant initialement référence aux productions vinicoles (à croire que le vocabulaire moto en France ne fait référence qu'au vin). Il arrive dans le langage français dans les années 80 pour désigner quelque chose d'ancien, mais de qualité, puis devient petit à petit le qualificatif des reproductions et créations modernes reprenant un style plus ancien, au même titre que le néo-rétro. L'engouement récent pour l'ancien est d'ailleurs une tendance générale des sociétés occidentales qui touche entre autres l'univers du deux-roues.
Le néo-rétro, donc, qualifie initialement une moto ou un scooter à la mécanique et aux technologies modernes associées à un design qui renvoie à une époque donnée, le plus souvent celle de l'âge d'or de la catégorie de moto en question (forcément, c'était mieux avant). La réinterprétation des productions est cependant très variable d'une marque à l'autre. On retrouve ainsi aussi bien des machines au look calqué sur celui de l'époque, comme des design modernes et remis au goût du jour. Il en va de même pour les mécaniques qui se montrent parfois très sophistiquées, mais restent également sur des standards relativement dépassés. Bref, on croise de tout, certaines très portées sur le rétro, d'autre plus sur le néo.
Difficile de définir exactement l'arrivée de ces néo-rétro car certaines marques historiques n'ont jamais discontinué leur production et restent dans la droite ligne de ce qu'ils ont toujours fait. C'est notamment le cas des Harley-Davidson dont les customs conservent la même esthétique, des scooters Vespa ou encore des Royal Enfield qui sont restés quasi identiques en look depuis les années 50.
Mais Japonais et Européens vont s'y mettre dès la fin des années 90, notamment avec les Yamaha XJR et Honda CB1300 qui reprennent les éléments de design des sportives des années 80 avec des équipements très compétitifs pour l'époque. Avec sa W650, Kawasaki joue de son côté la carte du pur classique en 1999; une W650 qui sera suivie par la W800. En 2000, lorsque Triumph renaît, la marque relance son iconique Bonneville de la même manière.
Ducati tentera aussi de se lancer dans l'aventure dès 2003 en présentant à Tokyo des concepts de sportives au style des 70's qui débarqueront finalement dans les concessions en 2006. La série des SportClassic peinera cependant à trouver son public et finira sa carrière à peine 4 ans plus tard. Les rouges y sont peut-être allés trop tôt, mais sont également partis juste trop tôt.
C'est le moment où Moto Guzzi va ressortir ses V7 puis plus tard les V9, sur base des modèles de 1967, avec les Classic et Café.
Le boom des années 2010
Dans le même temps, le tuning racoleur du début des années 2000 a laissé place à "la préparation" qui suit la tendance du vintage avec des créations épurées revenant aux classiques. Les constructeurs historiques se mettent eux aussi à piocher dans leurs millésimes d'antan pour ajouter à leur catalogue au moins une machine "rétro", s'appuyant même régulièrement sur des noms de la scène custom pour préparer le terrain. C'est ce que fera BMW Motorrad avec un concept Ninety signé Roland Sands qui se concrétisera quelques mois plus tard par le lancement du roadster R nineT.
C'est également le moment où la SIMA flaire la bonne affaire en se mettant à produire en Chine une machine à tout petit prix qui arbore les codes vintage : la Seventy. Et c'est un bouleversement qui va s'opérer sur le marché puisque le succès est immédiat, la Mash parvenant même à détrôner les leaders Japonais sur le marché de la 125 et incitant les fabricants chinois à multiplier l'offre. Le marché est inondé de petites 125 pas chère et au look vintage, les ventes décollent. Il faut dire que le contexte s'y prête bien alors que la course à la puissance semble appartenir au passé et que les pouvoirs publics s'acharnent toujours plus à lutter contre la vitesse.
Pas refroidi par son expérience des SportClassic, Ducati signe également son retour avec le Scrambler. Là encore, le succès est immédiat et le constructeur transalpin relance carrément une catégorie de motos laissée à l'abandon (à l'exception de Triumph) en multipliant son modèle à toutes les sauces. Tout le monde se met au vintage, Yamaha va même jusqu'à faire ré-importer la SR400 toujours produite au Japon.
Modernisation et extension du concept
La production se fait de plus en plus néo sur le plan technique, notamment chez les Japonais où l'on adapte des modèles récents comme avec les Yamaha XSR 700 et 900 ou la Kawasaki Z900RS.
Outre les rachats et relances de marques historiques (FB Mondial, Fantic, Moto Morini...), la deuxième moitié de la décennie voit également émerger un nouveau courant où le design est fortement modernisé. Les marques conservent quelques éléments distinctifs, mais le style d'ensemble se veut ultramoderne. Les Husqvarna Vitpilen et Svartpilen ou encore les Honda Neo Sport Cafe, menées par la CB1000R, en sont le parfait exemple. Chez les derniers récalcitrants, les barrières tombent les unes après les autres à l'image de Suzuki qui relance sa Katana, de MV Agusta qui envisage une Superveloce avec un concept ou même de Peugeot qui prépare son retour à la moto avec des roadsters rétros.
Touchant en premier lieu les "Classic" avec en chef de file les Bonneville, le néo-rétro s'est ensuite attardé à d'autres styles avec les scramblers, les café racer et les roadsters plus sportifs. Une extension qui continue de se poursuivre, atteignant désormais les "trails" avec les BMW R nineT Urban G/S et Moto Guzzi V85 TT.
On n'oublie pas pour fermer la boucle Royal Enfield qui ressort ses 650 Interceptor et Continental GT en 2018.
D'abord vue comme un simple phénomène de mode, la tendance néo-rétro est aujourd'hui ancrée durablement dans l'univers de la moto...
Commentaires
Bref, il ne faut pas confondre vraie moto de collection conforme à l'originale, imitation d'ancienne moderne avec gadgets électroniques inutiles et poubelles anciennes trafiquées à mort...
16-06-2021 09:49Choisis ton camp camarade !