On vous donne les clés de la Triumph Bonneville
Un mythe qui dure depuis 1959
Icône de la moto par excellence, la Triumph Bonneville fait partie de ces modèles mythiques qui ont su traverser les époques et séduire plusieurs générations de motards à travers le monde. De sa création à l'aube des années 1960 aux dernières évolutions en passant par sa renaissance au XXIe siècle, retour sur l'histoire de la célèbre Bonnie.
La naissance d’une légende
L'histoire débute un matin de septembre 1956 sur le Bonneville Salt Flats dans l'Utah. Ce jour-là, le Texan Johnny Allen, déjà détenteur de plusieurs records de vitesse, se présente dans le cockpit du Texas Cee-Gar avec l'objectif d'atteindre un nouveau record.
Associant un bicylindre parallèle de Triumph Thunderbird de 650 cm3 alimenté au méthanol et un carénage inspiré du réservoir de l'avion de chasse Mustang, le Texas Cee-Gar accomplit sa mission en atteignant les 214 mph (345,5 km/h). Triumph devient alors le constructeur de deux-roues motorisé le plus rapide de l'histoire. Un record que la marque conservera pendant près de 14 ans grâce aux prototypes Dudek Streamliner (1962) et Gyronaut X1 (1966).
Le constructeur prépare dans le même temps un nouveau modèle sportif dans son usine de Meriden. Cette nouvelle moto reprendra la même architecture moteur que les anciennes gloires de la marque, un bicylindre parallèle de 650 cm3 et atteindra les 190 km/h grâce à l'introduction d'un double carburateur. Le nom semble quant à lui évident : la Triumph s'appellera Bonneville !
La Bonneville T120 est dévoilée lors du Salon de la Moto de Londres en 1958 et les premières machines de série arrivent sur le marché dès 1959. L'objectif de Triumph est alors de proposer « les plus grandes performances en termes de motos de série ». Après quelques modifications, le succès se fait connaitre dès 1960 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Les résultats obtenus en compétition entrainent le constructeur à lancer la Thruxton. Une autre machine sportive qui connaitra son heure de gloire avec l'avènement des Café Racers.
Au sommet de sa gloire
Les succès s'enchainent pour la Bonnie qui empile les victoires aussi bien sur circuit qu'en off-road et l'usine britannique propose alors des déclinaisons carénées, de scramblers ou encore de Flat Track. L'Anglaise règne sur la compétition dans les années 60 et 70 avec des victoires sur le Tourist Trophy, aux International Six Days Enduro, à la Thruxton 500 Series ou encore aux USA dans des courses de côte et des enduros.
La popularité de la Triumph ne cesse de croitre alors que nombreuses stars choisissent la Bonneville à l'image de Steve McQueen, James Dean, Bob Dylan et Clint Eastwood. Le célèbre cascadeur Evel Knievel décide quant à lui d'utiliser la Bonnie en 1967 pour sa première grande cascade télévisée et son saut - manqué - au-dessus des fontaines du Caeser's Palace de Las Vegas.
En Angleterre, la moto est associée au rock'n'roll et en devient une icône. Les rockers londoniens se retrouvent notamment dans le Ace Café, ce café routier devenu le point de rassemblement des motards.
La Bonneville atteint son apogée en 1968 alors que le constructeur lance une nouvelle version de la moto. De nombreuses modifications sont apportées au moteur qui offre plus de puissance, mais aussi en terme de style avec un design qui reste encore aujourd'hui une référence.
La fin d'un règne
L'histoire de la Bonneville se poursuit durant toutes les années 1970 et 80 avec l'apparition de plusieurs séries limitées conçues notamment pour célébrer divers événements liés à la couronne britannique. En 1977, la T140J rend hommage au 25e anniversaire du couronnement de la reine, tandis qu’en 1981, Triumph lance 250 exemplaires de la T140LE « Royal Wedding » à l’occasion du mariage de Lady Diana et du Prince Charles.
Mais cette période est également la plus trouble de l'histoire du constructeur qui doit faire face à des revendications de la part de ses employés puis à une fusion avec Norton Villiers soutenue par le gouvernement. En 1973, les employés de l'usine de Meriden se mettent en grève alors que la fermeture menace. Presque aucune moto ne sortira des chaînes de production jusqu'à la formation de la coopérative ouvrière Meriden Motorcycle en 1975.
La T140 fait alors son apparition et sera produite jusqu'au début des années 1980. L'usine de Meriden ferme ses portes en 1983. La Bonnie fait cependant de la résistance jusqu'en 1988 où LF Harris produit la machine en petites quantités sous licence à Newton Abbot au Sud-+Ouest de l'Angleterre.
Le retour en grâce
Triumph renait de ses cendres en 1990 avec l'ouverture d'une usine à Hinckley. La Bonneville ne fait plus partie de la gamme du constructeur. Il faudra attendre 2000 pour voir la Bonnie faire son retour sur le devant de la scène. Entièrement revue, la moto conserve son style d'époque, mais hérite de techniques et matériaux modernes. Elle se distingue également par sa nouvelle cylindrée de 790 cm3.
La Bonneville connait depuis une évolution constante avec une nouvelle augmentation de la cylindrée à 865 cm3 en 2007 puis avec le passage à l'injection dès 2009. Triumph maintient alors sa gamme classique et surfe sur le retour en force du vintage et des machines néo-rétro. La machine s'attire à nouveau les faveurs d'Hollywood que ce soit avec les acteurs comme Tom Cruise ou Gerard Butler, ou sur grandes productions comme dans Jurassic World.
La dernière évolution de cette icône a été annoncée fin 2015. La Bonneville T120 passe maintenant dans la catégorie supérieure puisque son bicylindre atteint désormais 1.200 cm3, intègre un système de refroidissement liquide et se dote d'une gestion des gaz électronique (ride-by-wire). Véritablement moderne sur le plan technique, la moto conserve encore aujourd'hui ses courbes généreuses qui ont su séduire les motards.
Commentaires
"La Bonneville T120 passe maintenant dans la catégorie supérieure puisque son bicylindre atteint désormais 1.200 cm3"
02-11-2015 05:56elle se modernise certes mais elle paraît moins élancée que "l'originale", trop d'embonpoint à mon goût mais c'est un avis personnel!
J'ai possédé entre 1976 et 1979 une Bonnie T120 4 vitesses: légère comme une plume, avec un moteur coupleux... mais une fiabilité moyenne (fuites d'huile, transmission primaire, alternateur). Malgré cela, elle était bien plus jouissive que l'actuelle (assez chère, trop lourde et au moteur linéaire). Pour quand une Bonnie de 180kg avec les pleins (poids d'une Yam MT-07)?
07-11-2015 19:21Julian
J'voudrais pas être pénible, mais...
07-11-2015 22:31(En préambule, je n'ai rien contre le progrès technique... quand il vient se greffer sur de nouvelles motos).
Je trouve dommage que sur une gamme annoncée comme « classique » par le constructeur, on se retrouve avec ordinateur de bord, anti-dribbling, poignées chauffantes, compteur digital etc. Tout ça me semble bien loin de la conduite dépouillée (pour ne pas dire spartiate) et de l'esthétique des modèles originels.
Une Triumph Bonneville de l'usine de Meriden, sinon rien !
06-02-2016 05:40Le look intemporel,le son magique avec les pots Norton en sortie directe, la maniabilité,la tenue de route,la patate avec ses modestes 50 chevaux.
bon d'accord,elle vibre à vous décoller vos plombages,elle pisse facilement son huile si mal entretenue, il faut prévoir le kiné à
l'arrivée d'un long trajet (+ de100 km)
mais quel charme, une expérience unique, jouissive, indispensable dans la vie d'un motard.
Meriden for ever
J'ai une Bonneville de 2002 790 cm3 à carbus, achetée en occase en 2013, avec 132.000 km et j'ai fait 34.000 km depuis uniquement en balades.
20-10-2021 19:22Moteur kité dynojet et c'est un régal à conduire ,je ne m'en lasse pas , un bruit d'enfer avec des pots banane, un look d'enfer avec réservoire gris et orange.
Par contre un bout de bois question amortos mai peu importe la moto à tellement de charme, elle passe d'ailleurs rarement inaperçue.
Et surtout elle tourne comme une horloge cette vielle dame.
Donc que du bonheur.
A l'occasion d'une révision de ma Bonneville chez Triumph j'ai essayé un nouveau modele récent de Thruxton et je n'ai pas aimé, la position et surtout le moteur qui chauffe trop et crame les jambes ....
Pour moi c'est la Sreet Twin qui aurait du reprendre le patronyme et non cette grosse dondon de 1200cc !
En gabarit grâce à son petit réservoir sa ligne est plus fluide et sa puissance moteur plus raccord avec celle de la Bonneville de 1969 (Quelle année !)
Juste dommage, le moteur noir.
06-12-2021 09:32