Essai Yamaha XJR 1300
Le grenadier arsouilleur
L'XJR
fait partie des vieux et gros roadsters au même titre que le Bandit
1200 et le ZRX 1200 qui ont fait leurs armes et prouvés leurs qualités
au fil des ans. Le XJR a finalement très peu évolué
pendant ses onze années de carrière (même si on tient
compte de la version 1300 apparue en 1998 et arrivée en 1999 en
France), jusqu'à influencer la GSX 1400 chez Suzuki. Alors, est-il
temps d'enterrer ce qui fut un beau jouet face à l'artillerie nouvelle
génération ou le modèle a-t-il encore de beau jours
devant lui.
Découverte
C'est un roadster au faciès de custom : selle basse, réservoir échancré, double échappement et nombreux chromes. On remarque les amortisseurs Öhlins arrière et notamment des repose-pieds passagers garnis de caoutchouc, et pourvus de crochets d'arrimage.
En selle
Face aux débauches de digital tous azimuts, la XJR a conservé ses compteurs analogiques. Seul un écran digital s'est inscrusté entre les deux obus pour offrir l'heure et une jauge à essence précise avec 9 batonnets. Il y a toujours un robinet pour passer sur la réserve, à gauche. Par contre, les warnings sont bien appréciables.
La selle apparait tout de suite moelleuse. Le guidon marge tombe parfaitement sous la main et permet une assise agréable, presque droite même par rapport à d'autres roadsters plus penchés vers l'avant.
Les rétroviseurs ressemblent à des modèles F1, en légèrement plus grand : rectangulaires avec une vue limitée. Ceci dit, cela ne gêne pas en usage courant.
Béquille repliée, l'XJR apparaît déjà moins lourde que son gabarit extérieur ne le laisse supposer. Et point appréciable, la selle rabaissée depuis la version 1200 permet de poser les pieds bien à terre pour le pilote d'1,70 m.
Contact
Le quatre cylindres s'ébroue avec une sonorité douce et profonde.
Embrayage, démarrage... cela réagit immédiatement et la moto se lance sur la route comme sur du velours. Comme tous les roasdters de cette cylindrée, le couple est présent dès les premiers tours, procurant un confort de conduite très agréable.
Seconde, troisième, la boite se révèle précise et agréable. Les 10,7 mkg de couple à 6.500 tr/min permettent de s'amuser tout de suite.
Ville
Malgré son gabarit et son poids, l'XJR se prend rapidement et facilement en main et se joue littéralement des embouteillages. On cherche même où sont les 224 kilos (à sec) tellement ils sont bien répartis. En fait, elle en donne 40 de moins ! Le guidon large permet de se faufiler allègrement entre les voitures et ce sans jamais forcer. Elle donne même l'impression d'aider le pilote tellement elle est facile et agile en toutes circonstances, y compris lors des manoeuvres lentes ou dans des boyaux. Son faible rayon de braquage y est également pour beaucoup.
Le couple présent dès les bas régimes permet vraiment d'enrouler tranquillement et la réserve de puissance est telle qu'à la moindre sollicitation, elle part comme un boulet. Le freinage étant à la hauteur, il est possible de s'arrêter court et en toute sécurité.
Sa facilité de prise en main associée à sa puissance donne envie de jouer en permanence et il faut se calmer pour ne pas transformer la ville en terrain de jeu.
Autoroute
L'XJR s'élance sur autoroute comme un sumo, avec puissance et volonté. Elle attend rapidement des vitesses inavouables mais c'est le pilote qui s'incline avant de pouvoir atteindre la ligne rouge. Sans saute-vent, l'exercice devient un entrainement de musculation herculéen, usant rapidement les bras et les cervicales. Sur circuit, son compteur peut afficher un bon 225 km/h mais le pilote aura rendu la main bien avant, sans compter que dans ce cas-là, la consommation grimpe au-dessus des 10 litres/cent.
Départementales
L'XJR arrive ici sur son terrain de prédilection, offrant la possibilité d'enrouler ou au contraire d'attaquer très sérieusement. Et à ce petit jeu, l'XJR se révèle un terrible démon tentateur. Elle peut enrouler, certes, mais elle incite à l'arsouille en permanence. Et au final, elle tient ses promesses avec des sensations et du plaisir. Certes, si on la pousse vraiment dans ses retranchements, elle commence à tortiller et les suspensions - plutôt souples - avouent alors leurs limites, mais avant d'en arriver là, le pilote aura fait son plein de bonheur.
Confort
La selle est confortable et il est donc possible de faire des longs trajets sans autre arrêt que celui imposé par le réservoir.
Le duo ne pose aucun problème, au contraire, et son comportement est identique en solo ou en duo, pour le plaisir partagé de madame.
L'absence totale de protection fatiguera par contre rapidement, et notamment sur des trajets à vitesses non autorisées.
Freinage
L'XJR offre un freinage de roasters puissant, efficace et toujours maitrisable. Les disques de 98mm couplés aux étriers 4 pistons issus des premières R1 freinent fort et il est vraiment possible de prendre les freins sans générer de réactions perturbantes. Du coup, on en use et en abuse en ayant l'impression de maitriser parfaitement son freinage alors que la moto donne un sacré coup de pouce. Bref, il est possible de s'arrêter très rapidement et sur une courte distance sans bloquer... à tel point que j'ai cru qu'il y avait un ABS caché sous la selle.
Pratique
On loge un très grand antivol sous la selle et un pantalon de pluie. Ce sera tout. Ce n'est pas extraodinaire mais peu de roadsters offrent plus de place de toute manière.
Consommation
Alors qu'elle est capable d'être relativement sobre avec un 6 litres au cent, la conduite inspirée par la XJR tend à faire grimper la consommation plutot outre mesure avec un 8 litres au cent, réduisant l'autonomie à 220 km avant réserve...
question de tempérament du pilote.
Conclusion
Le XJR est un vrai roadster pur et dur qui n'a finalement pas tant vieilli que çà avec un moteur gros comme çà, un excellent freinage et du confort pour emmener en duo. Seule la partie cycle montrera ses limites en utilisation réellement intensive aux fondus de la poignée droite. Face à la CB 1300 ou la GSX 1400, l'XJR laisse quelques chevaux et un peu de couple mais également un prix plus raisonnable, juste au-dessus du Bandit 1200.
Il offre au final une version solo et duo au choix, pouvant offrir autant de plaisir à monsieur qu'à madame. Dosable et maniable, c'est une moto pouvant facilement être choisie comme deuxième moto, ne demandant pas de qualités de pilotage particulière et n'étant pas du tout exclusive.
Points forts
- caractère moteur
- freinage
Points faibles
- protection
- suspensions en conduite sportive
Concurrentes : Aprilia Tuono, BMW R1200R, Ducati 1100 Monster, Honda CB 1000 R, Honda CB 1300, Kawasaki Z 1000, Moto Guzzi 1200 Sport V8, Suzuki Bandit 1200, Suzuki GSX 1400, Yamaha Fazer 1000
Commentaires
Une moto jolie, bien finie, homogène, qui passe partout, qui accueille très confortablement une passagère, qui peut être chargée sans se désunir, qui aime jouer et reste stable, qui s'entretient facilement et dont les réglages peuvent aisément être affinés, capable de dépasser de très fort kilométrages et de durer plusieurs décennies, et qui continue sans sourciller une carrière entamée en 1994.
18-11-2012 12:01Que demander de mieux ?!
Bonsoir,
04-12-2013 23:12Pour tout les amoureux de se modèle. Voici un site fort intéressant.
Pour ma part j'ai fait l'acquisition d'un modèle 2003 (carbu).
Site => [www.xjrteam.com]
Elle est tout simplement magique cette moto.
Amicalement,
Alexandre.