Essai KTM 390 Adventure
Osmose inverse
Monocylindre, 373,2 cm3, 43,5 ch et 37 Nm, 172 kg pleins faits, 6.699 euros
Longtemps le marché faisait reines les moyennes ou grosses cylindrées, tolérant dans ses rangs quelques exceptions de plus ou moins quart de litre. C’est peu dire que ces dernières se sentaient à l’étroit. Pourtant, il se pourrait bien que cette tendance s’inverse avec l’émergence de ces petites machines de plus en plus performantes et équipées.
Depuis 2011 avec ses 125 Duke, 200 Duke puis 390 Duke et RC, KTM a investi dynamiquement le marché des petites cylindrées de route, tout en lui gardant ses lettres de noblesse. Finitions, équipements, les petits roadsters offrent effectivement des prestations remarquables. Pas moins de 515.000 de ces modèles ont été construits par son partenaire Bajaj en Inde. En 2018, plus de 100.000 motos sont sorties des lignes de production de Pune, dont les deux tiers à destination de l'Inde et de l'Indonésie, deux des trois plus importants marchés mondiaux. Le dernier tiers a été distribué à travers le monde.
Le marché des machines de faible cylindrée est donc en forte expansion. Chez nous, celui des permis A2 prend une importance cruciale sur un segment trail lui aussi en forte hausse et très concurrentiel. Face aux Royal Enfield Himalayan, BMW G310 GS et autres Kawasaki Versys-X 300, KTM se devait de répondre.
Fort de sa génétique offroad, la firme de Matighoffen délivre pour 2020 une machine polyvalente haute performance, la 390 Adventure. Esthétiquement inspirée de sa grande soeur 790, la nouveauté se fait séduisante et s'équipe à l'autrichienne, donc version haut de gamme. C'est sur l'ile de Tenerife (Espagne) que nous emmenons la petite baroudeuse sur 170 km, au long d'un essai forcément mixte… chez KTM, le passage offroad est obligatoire.
Découverte
Proposer une machine de voyage de petite cylindrée la plus capable de sortir des routes, telle est l'idée guidant la conception de la KTM 390 Adventure. Produite en Inde chez Bajaj, mais entièrement conçue par la firme de Mattighofen, la nouveauté évoque immédiatement le modèle supérieur. Et c’est tant mieux, portant à notre machine une prestance supplémentaire. Cependant, la 390 est bien plus compacte. Racé, son style est des plus dynamiques, évoquant le rallye, la performance et le voyage.
Si les fans opteront pour l’orange et noir, je lui préfère la teinte banche et orange, plus lumineuse. Deux grands feux triangulaires barrent la face avant, leurs pourtours logeant les feux de position derrière des éléments translucides. Une courte bulle surmonte l’ensemble, ajustable avec outils sur deux positions. Des écrans de longueurs différentes peuvent être commandés dans le catalogue KTM PowerParts. Cette tête de fourche est solidement fixée au bâti par des tubes acier masqués derrière des déflecteurs anguleux. Plongeantes et effilées, les larges écopes encadrent file vers les flancs, encadrant un réservoir de 14,5 litres. Ces volumes avant permettent de loger un imposant radiateur dont ventilateurs se chargent d'évacuer les calories. Une longue selle accueille le pilote, assura déjà sur ces volumes un déplacement optimal en tout terrain ou sur route. Epaisse l’assise passager s’encadre de solides poignées de maintien et la poupe gainée se conclue d'un feu stylé à diffuseur doux translucide.
Le petit trail est décliné de la plateforme de la 390 Duke, mais son châssis compose également avec celui de la 450 Rally. La nouveauté adapte le tout pour ses prétentions mixtes. Sa structure renforcée repose sur un cadre treillis tubulaire acier, dont la boucle arrière est boulonnée. Un bon point en cas de chute pour éviter de changer tout le châssis. Le tout s’appuie sur le monocylindre de 373 cm³ (89x60 mm) à quatre soupapes actionnées, via des basculeurs, par deux arbres à cames en tête. Une solution plus adaptée à cette cylindrée, selon KTM, que l'arbre unique, pourtant plus compact, des plus gros moteurs comme le LC8 690. Etonnant tout de même vu les culasses Uni-Cam chez Honda... Plus bas, le cylindre est revêtu DLC (Diamond Like Coating) pour une grande durabilité. Sa couronne est refroidie par la buse de pulvérisation d’huile et le segment aluminium revêtu nikasil réduit la friction. Le mono développe 43,5 ch (32 kW) à 9.000 tours et 37 Nm de couple à 7.000 révolutions, sa compression est de 12.6:1. Depuis la boite à air placée sous la selle, les canaux d’admission sont droits, optimisant le débit pour alimenter un corps d’injection de 38 mm. Cela permet également au moteur de monter en température plus rapidement. Un arbre d’équilibrage concourt à une plus grande souplesse et l’embrayage est anti-dribble. Un élément bien utile sur un uni-cylindre pour éviter les blocages de roue arrière en cas de rétrogradage important. Le système assouplit également la poignée d’embrayage. De plus, un quickshifter, hélas optionnel, peut encore optimiser la boite. Nos machines d'essai en sont dotées. Le souffle tonique de l'uni-cylindre autrichien est filtré par un double catalyseur qui permet au moteur de répondre à la nouvelle norme Euro5. Un large sabot plastique et aluminium protège, de série, collecteur et bas moteur. Enfin, un échappement plat en acier satiné vient élégamment habiller les vocalises de la machine.
Intégrant une technologie de pointe, la monture autrichienne est sous contrôle de nombreuses puces. Son ECU Bosch régule un système de type ride by wire pour piloter l’injection. La rotation de la poignée active le papillon via des capteurs électroniques actionnant un servomoteur. Un seul et unique mode de conduite on/off-road est disponible. Cet accélérateur permet d'y lier les assistances d’anti-patinage MTC (Motorcycle Traction Control) et du Quickshifter up/down (optionnel). Contrôle de traction désactivable (indispensable en offroad) et ABS sont sous le contrôle d’une centrale Bosch 9.1MP qui régule ces assistances en virage. Le freinage peut être passé en mode Offroad si besoin, coupant alors l'intervention de l'ABS sur l'arrière, réduisant son intensité à l'avant et ne prenant plus en compte les données d'inclinaison.
Pour faire bonne mesure à ces qualités, la partie cycle n’est pas en reste et s’équipe de suspensions WP Apex. Bien protégée derrière les longs et solides montants du garde-boue, la fourche inversée de 43 mm débat sur 170 mm. Elle s’ajuste en compression au tube gauche et en détente côté droit. Et comme souvent chez KTM, ce sont des petites molettes type hélice pour effectuer ces ajustements sans outils. Réglable en précharge et détente, l’amortisseur coulisse sur 177 mm. Il est monté sans biellette sur l'esthétique bras oscillant aluminium caissonné moulé sous pression. La garde au sol est de 200 mm.
Avec un empattement de 1.430 mm, une chasse de 98 mm et un angle de colonne de 26,5°, la 390 Adventure conjugue maniabilité générale et agilité du train avant. Esprit offroad oblige, la jante avant est de 19", l'arrière en 17. Elles chaussent des pneumatiques Continental TKC 70 au profil polyvalent, mais davantage routier en 100/90 et 130/80.
Leur rotation est stoppée par un unique étrier avant BYBRE à 4 pistons et fixation radiale à l'attaque d'un disque de 320 mm. La pince arrière simple piston mord une piste de 230 mm. De quoi stopper correctement les 172 kg de notre aventurière prête à voyager.
Chez KTM, l'exubérance de teinte n'est pas de mise. La firme a largement recours au plastique teinté dans la masse, tant pour les carénages que le coloris du réservoir. Mais toutes les surfaces sont soignées ainsi que les carters moteur et l'intégration des câbles et autres durites est très correcte. Ainsi, la 390 semble une petite réplique du modèle supérieure et l'effet de (haut de) gamme joue à plein. Valorisante, très bien équipée, l'Adventure compacte nécessite une première révision légère de son moteur à 7.500 km et une maintenance plus importante à 15.000 km.
En selle
La petite Adventure est un grand cheval. Positionnée à une hauteur de 855 mm, la selle pilote parait bien haute. Mon mètre quatre-vingt-quatre n'est pas de trop pour poser les pieds à plat au sol. La faute à une arcade d'entrejambe relativement importante. Une option suspensions basses retire 25 mm d'altitude. Les mousses semblent épaisses et l'ergonomie est très bonne, sans point de pression. De plus, l'assise laisse beaucoup d'aisance et une place importante au pilote pour se positionner sur la machine. En avant vers le réservoir ou bien plus reculé, il y en a pour tous les gabarits. Sans excès, la flexion des jambes participe au confort, les bottes reposent sur des repose-pieds garnis d’inserts en caoutchouc. Appréciable sur route, ces éléments sont amovibles pour plus d'efficacité en tout terrain.
Buste droit, les mains viennent naturellement sur le large guidon aluminium profilé aux cornes marquées. Idéal en position assise, le cintre sera moins agréable une fois debout pour les plus grands. Le recours aux pontets plus hauts du catalogue KTM sera bien utile. Qualité d'équipement toujours, les pare-mains sont de série et costauds, les leviers sont ajustables en écartements.
Il n'y a pas qu'en style que la 390 Adventure mime sa soeur ainée. Son instrumentation suit la même ligne. Sous les yeux, un écran TFT couleur de 5 pouces regroupe toute les informations utiles. Et toujours des plus ergonomiques qui soit. La majeure partie de l’affichage loge un grand compte tour à droite, incluant jauge de carburant et température moteur. Le niveau des différentes assistances ainsi qu’un témoin de rapport engagé complète cet ensemble. Ce dernier côtoie, côté gauche, un résumé personnalisable des autres informations disponibles (odomètre, partiels avec consommation et vitesse moyenne pour chacun. On y fera également défiler l’ensemble des fonctions, données et réglages disponibles via le pavé multidirectionnel au commodo gauche. Notez que, comme à son habitude, KTM équipe la 390 Adventure de commandes rétro-éclairé. Parfaitement lisibles et plutôt didactiques, les instruments sont une vraie référence du genre. Enfin, une prise 12V judicieusement situés sous l’écran (comme sur la 790…) permettra d’alimenter facilement un GPS.
En ville
Le staccato dynamique du mono autrichien pilonne gentiment l'air. La mécanique fait prestement décoller l'équipage et montre rapidement une souplesse très correcte. L'unicylindre accepte sans mal de travailler à 45 km/h sur le quatrième rapport à 2.500 tours. Il est toutefois plus à l'aise avec un rapport inférieur et davantage prêt à suivre les aléas de la circulation urbaine. Au levier ou par le quickshifter, les changements de vitesses sont doux et précis. La sélection demande toutefois une certaine fermeté, mais verrouille précisément.
On apprécie bien sûr la légèreté et compacité de l'engin. Naturelle, la 390 se guide au regard et sans effort. Et c'est évidemment une championne des manoeuvres, permettant des demi-tours dans un espace réduit. Son ergonomie avenante est particulièrement agréable en ville et la 390 s'affranchit sans mal de l"'Adventure" du quotidien. Docile en ville, le trail a bien d'autres bonnes surprises en réserve.
Autoroutes et voies rapides
A commencer par des montées en régime toniques. S'insérer sur le bitume tarifé n'est pas un défi pour l'Autrichienne. Son moteur pousse avec hardeur la machine vers le légal autoroutier, aux alentours de 7.000 tr.mn. On est également au maximum de couple et à la croisée avec la courbe de puissance. De quoi relancer efficacement l'équipage.
Quelques vibrations s'invitent à bord, notamment aux repose-pieds, mais rien de désagréable. Une pointe à 165 km/h signe sa performance maximale. La machine n'est évidemment guère agréable à cette allure et peu confortable. Mais la tenue de cap est sans reproche tout comme la stabilité. En position basse, la bulle dévie le vent sur le buste. Un élément plus haut est disponible au catalogue, mais la 390 Adventure mérite mieux que ces trajets lénifiants ou inadaptés. Et sa mécanique ne sera pas la seule à préférer un rythme plus contrasté.
Départementales
Plus on roule avec cette KTM 390 Adventure, plus son potentiel polyvalent apparait. En plus d'être efficace, la machine n'oublie pas d'être fun, apanage de la production de Matighoffen. Si son monocylindre vitaminé détient une bonne part de cette responsabilité, c'est aussi sa partie cycle haut de gamme qui fait briller l'Autrichienne. A tout moment elle fait étalage des qualités de ses suspensions. Sur route, elles absorbent tous les défauts du bitume avec une égale indifférence. Cependant, la machine avoue quelques mouvements en passage bosselé sur l'angle.
La rigidité de son cadre, son empattement réduit et une hydraulique d’amortissement un poil trop libre d’origine expliquent ces mouvements. Un petit réglage des molettes sur la fourche et ça va beaucoup mieux.
Quand l’asphalte se fait lisse, la 390 tout chemin devient un jouet des plus performants. Sur les grandes courbes, sa stabilité est très bonne et la machine trace ses trajectoires avec aisance. Certains pourraient alors souhaiter avoir une cylindrée plus conséquente. Certes, mais lorsque le tracé se fait serré, le trail donne toute la mesure de ses performances globales. On ne se sent aucunement sous motorisé. Et pour cause, la KTM est la plus performante du segment. Maintenu au-delà de 6.000 tours, son bouilleur invite à l’arsouille, ses trépidations semblent lui donner un peu plus de vie à chaque coup de piston. Sans mettre à mal ses enveloppes ni trop faire bosser l’anti-patinage, la force moteur maximale relance efficacement en sortie de virage.
C’est surtout la puissance que l’on sent ensuite à la manoeuvre. Les chevaux sortent de l’écurie sans trainer dans les yodles plus stridents de l’échappement. C’est la Grösse Fest jusqu’en haut du compte tour et les coupures frénétiques du rupteur dans les flashs du shiftlight. Dans cette ambiance de concert de rap autrichien notre échassier se met au hip-hop local. La cadence syncopée du tracé montagneux ibérique impose un gymkhana jouissif. Agile, vive même, la 390 Adventure use à plein de sa compacité, sa légèreté et de ses pneumatiques étroits pour former un léger culbuto. Dénuée d’inertie sur les changements d’angle, la KTM passe d’un bord à l’autre sans effort sur son large guidon. Celui-ci lui confère également une plus grande facilité, confort et précision de pilotage. La Katoche obéit au regard et plonge en virage comme un Autrichien sur un verre de bière. A tout moment la machine autorise des corrections de trajectoire. Si ses enveloppes mixtes la font légèrement sous-virer, ces dernières délivrent une adhérence remarquable. De quoi mettre de l’angle sans arrière-pensée en louant la qualité d’amortissement et la très bonne garde au sol.
A ce rythme, on vient forcément taper dans les freins. La pince avant et son ABS en courbe délivrent des décélérations efficaces et sures. De quoi, encore, mettre en avant l’efficacité des suspensions. Le transfert de masse est peu sensible et la plongée de la fourche immédiatement régulée sur le début de course. De plus, la prise du levier en courbe laisse la machine quasiment neutre, sans figer ni redresser la direction. De quoi en remontrer à de plus grosses cylindrées dans le sinueux, tant la vitesse de passage en courbe peut être élevée et maintenue. Décidément la KTM 390 Adventure commence à me plaire. Sur cette route serpentant dans une forêt de conifères, j’aperçois le début d’une piste pointant vers les sommets de l’ile… Allons voir si notre trail est bien la petite sœur de l’autre baroudeuse midsize.
Offroad
Avant de faire parler la génétique, il faut ajuster l’électronique à l’arrêt. On coupe le MTC (anti-patinage) et on passe l’ABS en mode qui va bien sur la terre. Et zou, notre monture attaque déjà le paysage sans complexe. Sans être technique ni engagé, le tracé demande un peu de circonspection par endroit. Notamment en virage un peu mou où les TKC70 se montrent un peu juste sur le train avant avec trop de vitesse. En revanche le pneu arrière assure une traction efficace tant que l’on ne s’aventure pas dans la pierraille trop profonde. Debout sur la baroudeuse, je me trouve moins d’aisance qu’à l’accoutumée sur une machine autrichienne. En cause, un guidon placé trop bas sous les gants pour les plus d’un mètre quatre-vingt sur cette machine compacte. Une rehausse des pontets me serait indispensable. Une gêne qui en amène une autre. Ma position sur les repose-pieds n’est pas optimale et je dois incliner les talons vers le bas… enfonçant ainsi, coté gauche la béquille latérale. Celle-ci ne manque pas de donner l’alerte en coupant l’allumage… idéale en montée technique mal appréhendée. Les pare-mains sont costauds et ma machine redressée, je repars aussitôt. Je ressentirai ce souci assez souvent, m’obligeant à placer mes appuis au milieu des bottes.
Hormis ce point un peu personnel, l’Adventure de poche est impressionnante de naturel et d’efficacité. Ses suspensions superlatives sur le segment font à nouveau la différence. A chaque bosse faisant décoller les deux roues de ma monture, je suis étonné par sa capacité d’absorption. Fourche et amortisseur encaissent avec souplesse le principe de Newton sur les réceptions. Aucun à coups et les éléments ne talonnent pas. Il n’est guère que sur du terrain trop cassant que la 390 Adventure avouera ses limites, faisant taper davantage l’avant. Quoi de plus normal quand on est équipé de jante à branches ? Et pourtant celles-ci sont solides. Seul un collègue espagnol de fort niveau sautera un peu trop vite et haut, crevant un pneu. Emmenée avec plus d’égard, la KTM permet de passer sur toute piste sereinement.
Au milieu des pierres, saignées et autres accidents de terrain parfois piégeux, la 390 Adventure trace sa route de bon petit cheval sans sourciller. On apprécie également la disponibilité du bloc et la maîtrise que procure l'accélérateur millimétré. Dérives et relances sont ainsi gérées avec précision et la souplesse de l’unicylindre s’associe à un bon étagement des premiers rapports de boite. Agile, intuitif, le trail léger de Matighoffen laisse une bonne capacité d'improvisation au guidon. Autre bon point, le quick-shifter up et down équipant en option nos machines d'essai. Son fonctionnement transparent et sa précision tant à la montée qu'en descente de rapport est un vrai plus en manœuvre offroad.
Partie-cycle
Avec ses suspensions haut de gamme, la KTM 390 Duke associe presque rigueur de roadster et capacité de trail performant. Tant sur route qu’en escapade hors bitume son homogénéité est remarquable. Poids réduit, châssis rigide et pneus performants complètent ce tableau idéal pour faire de la katoche une monture dynamique.
Freinage
Puissant, l’étrier à montage radial avant délivre une attaque franche. La décélération est ensuite parfaitement gérable au levier et l’ABS contrôlé veille. L’élément arrière est tout aussi modulable, assurant un complément de guidage, notamment en offroad. Toutefois, la pédale m’a semblé peu communicative sur son niveau d’enfoncement.
Confort/Duo
Associant confort et efficacité, suspensions et assises confèrent à la KTM 390 Adventure un agrément de petite voyageuse. Le passager est bien accueilli et son espace à bord est très correct au vu de la compacité de l’engin. La KTM pourra s'équiper de valises en textile ou plastique.
Consommation
4,2 litres à l’ordinateur de bord, soit plus de 350 km sans trainer et en zones mixtes… J’ai bu bien avant elle. Vous pouvez compter 50 km de plus en restant sage. La sobriété est aussi un argument pour ce monocylindre qui, pourtant, ne manque pas de personnalité.
Essai de la KTM 390 Adventure en video
Conclusion
Véritable déclinaison du modèle 790, la KTM 390 Adventure est une moto réellement et étonnamment polyvalente. Sa facilité à passer naturellement de la route à la terre est remarquable. Peu de machines en sont capables avec tant d’aisance. Celle-ci est donc majoritairement le fait de trois qualités majeures. 1/ l’équilibre de sa partie cycle avec une relative légèreté et des suspensions très efficaces. 2/ son moteur pétillant qui dynamise idéalement le trail autrichien, 3/ le contrôle d’une électronique dernière génération performante. Tous ces éléments sont rares à recenser sur une machine de faible cylindrée. Et KTM frappe fort en mettant autant de performances sur sa nouveauté. Evidemment tout ceci à un prix. Si la 390 Adventure est la plus efficace du segment, elle est aussi la plus couteuse : 6.699 €. A ce tarif, le quickshifter devrait faire partie de la dotation.
En face, la BMW G 310 GS « fera le poids » (plus lègère de 4 kilos), mais pas le reste. Dépassée en moteur, équipement et surtout suspensions, l’Allemande est un peu moins chère : 5.900 €. Chez Kawasaki, on restera de préférence sur bitume au guidon de la Versys-X 300, ou sur du très roulant, pour 5.799 €. Dans un tout autre style et prétention, la Royal Enfield reste la plus authentique et abordable à 4.495 €. C’est aussi la moins performante. Mais c’est sans doute la cousine Duke qui a du souci à se faire. Plus facile, plus confortable, plus efficace et polyvalente, l’Adventure risque fort de lui faire beaucoup d’ombre. La nouveauté permet beaucoup d’audace à son guidon et seuls 700 € les séparent. Si le roadster remporte la bataille du look, il perd tout sur le quotidien…
Loin d‘un nivellement par le bas du marché, ce dernier s’enrichit au contraire de productions de plus en plus de performantes. Et celle-ci trouve une place plus naturelle, une légitimité dans un monde autrefois dominé par la loi du gros cube. La nouvelle KTM 390 Adventure y fixe de nouveaux jalons. A son bord, l’essentiel s’enrichit d’une efficacité et d’un équipement haut de gamme révolutionnant le genre. Couleur du zen, cette petite orange couteuse risque pourtant fort d’énerver la concurrence.
Points forts
- Déclinaison esthétique réussie
- Polyvalence
- Efficacité dynamique mixte
- Partie cycle intuitive
- Equilibre et répartition des masses
- Qualité des suspensions
- Assistances électroniques paramétrables
- Centrale inertielle
- Instrumentation ergonomique
- Qualité des finitions
- Efficacité dynamique globale
- Confort
Points faibles
- Tarif élevé
- Quickshifter optionnel
- Béquille latérale en offroad
- Guidon trop bas
La fiche technique de la KTM 390 Adventure
Conditions d’essais
- IItinéraire : routes sinueuses à revêtement variable, sec. Offroad : terre, roches.
- Météo : soleil, de 13° à 25°C
- Kilométrage : 40 km offroad, 140 km route
- Problème rencontré : ras
Equipement essayeur :
- Casque Dexter Adron Carbon EVO
- Veste DXR Roadtrip
- Pantalon DXR Roadtrip
- Bottes DXR Sierra
Commentaires
Le mono 390 était pas sensé disparaître au profit du bi 490 au passage à Euro 5 ???
09-03-2020 17:58Je ne comprends pas bien le placement de ces motos de 300/400cc, si j'avais le permis A2, je préférerais un moteur de plus forte cylindrée, non bridé, genre le formidable twin de la Honda CB 500 ou le 650 Royal Enfield, au moins on récupère un peu de couple à bas et moyen régime.
09-03-2020 18:13Vous me direz que pour faire du TT en solo un 390 suffit, mais pas de 172kg !
Je trouve étrange de sortir cette 390 alors que le bicylindre 490 est annoncé. Restera le tarif.
09-03-2020 18:45Sinon j'aime le concept et le look.
Une moto polyvalente et cohérente avec le marché.
09-03-2020 19:43KTM réinvente le Freewind en somme.
Superbe moto. Pour info la 490 ne remplacera pas la 390 mais viendra en complément, tout comme la 890 ne remplacera pas la 790.
09-03-2020 21:08172 kg avec les pleins ce n'est pas lourd (même poids que la 300 versys et 310 GS) KTM ne fait jamais d'enclume, de plus la partie cycle est souvent hyper équilibrée. Quand je vois comment s'emmène une 1190 et 790 Adventure et 390 Duke je suis confiant des capacités de cette moto sur les petites routes sinueuses. Pour moi son seul gros défaut c'est sa hauteur de selle, plus haute que la 790...dommage car je l'aurai bien offerte à ma femme.
La hauteur de selle :c'est le barrage d'entrée.A croire que tout le monde
09-03-2020 21:16Mesure 1.90m.je ne comprends pas ce choix de KTM pour un trail.sinon elle n'est pas lourde si c'est tous pleins faits.
Oui c'est tout pleins fait, 158 kg à sec (voir site KTM).Oui la hauteur de selle est élevée, mais bon 1,75m suffit pour être à l'aise surtout vu sa légèreté.
09-03-2020 21:47Ci-dessous un extrait d'un article concernant la gamme et les cylindrées KTM à venir:
On sait depuis quelques mois déjà que le constructeur autrichien travaille sur une gamme 490 basée sur un twin parallèle, or, voici que la planche de présentation de la gamme a déjà fuitée.
Les constructeurs européens étoffent leur gamme afin de grappiller des parts de marché et KTM en est le parfait exemple. De fabricants de niche avec ses machines de cross et d'enduro, le Géant Orange est devenu un des plus gros acteurs du secteur du deux-roues.
Et ils n'entendent pas s'arrêter en si bon chemin avec une nouvelle gamme 490 qui sera présentée en fin d'année. La motorisation retenue sera un twin parallèle dont on ne connait pas encore la cylindrée exacte ni les chiffres de puissance.
Et il y aura pléthore de modèles avec, selon la diapositive qui a fuitée, et dont les futurs modèles sont floutés, une adventure, une supermotard, un roadster et même une petite sportive façon RC490.
On peut également constater que le constructeur autrichien va garder une gamme complète, les 390 restants au catalogue. On trouvera donc des 125, 250, 390, 490, 690, 790, 890 et 1290.
Elle me tenterait bien avec son mono !
09-03-2020 22:30Ne pas comparer à la future 490 qui sera un twin ; personnellement je préfère un mono !
J'ai goûté aux KTM avec une 1190 Adventure et j'ai trouvé la marque TOP !
Décidément, je ne me ferais jamais à cet avant style mante religieuse.
09-03-2020 22:36Selle haute et souvent mal rembourrée nécessitant une selle confort.
10-03-2020 09:22Adventure n'est pas synonyme de moto cross. Interdit à la majorité des femmes et des moins de 1.80 m.
Dommage vu la qualité de KTM ce serait la compagne idéale pour bien des gens, abstraction faite de l'esthétique
Question de goût certainement, mais l'avant me fait fuir. La hauteur me dissuade et pourtant je suis plus grand que la moyenne. C'est un mono, faut aimer, c'est pas très polyvalent. Consomme plus avec des entretiens plus fréquents qu'une CB500X de 48 chevaux au même prix. Meilleur en offroad ? Certainement, mais l'offroad est totalement illégal en France. Oui, même sur voies privées, voir le site de l'ONCFS. La seule exception ce sont les terrains déclarés en mairie comme terrain d'enduro. Je sais ça pique mais c'est la loi, 1500¤ et confiscation immédiate du véhicule si vous traversez un champ ou empruntez un piste forestière. Vu le prix d'achat ça fait mal...
10-03-2020 10:34Malas , tu n'as pas les bonnes infos pour ce qui est de la circulation en dehors des routes ......
10-03-2020 14:24[enduro-aventures.over-blog.com]
Un chemin communal comme il en existe beaucoup est apte à toute circulation sauf arrêté de la mairie et restriction, voire interdiction.
10-03-2020 14:41Souvent ce sont les néo riverains qui ne supportent pas le passage de quads ou motos.
Inversement nous avons eu des problèmes avec des quads qui ont fait des dégradations en prétextant de leur droit de passage.
Moralité le chemin est fermé à cause de cons
Laurentg, fini le 690 dans la gamme !
10-03-2020 14:58Picabia, je mesure 1m66 et ai fait à ce jour 92000 km sans problème même à 2 chargés avec ma KTM SMT, alors moins d'1m80 ne pas s'abstenir d'essayer cette 390 !
Bee loo ma femme et ma fille mesurent 1.60 et je ne crois pas que les pieds seraient bien à plat au sol avec une selle de 85 cm.
10-03-2020 19:01Je mesure 1.76 m et sur mon trail Honda j'étais sur la pointe des pieds (avec une selle confort)
Bee Loo non la gamme 690 n'est pas finie, toujours au catalogue KTM 690 SMC R 2020 prix public conseillé TTC: 11.099,00 EUR de plus le 690 est aussi sur les Husqvarna (701).
10-03-2020 19:03Malas, après une 990 SMT, je suis passé à la 1190 Adventure et maintenant la 790 Adventure et pourtant mes motos n'ont jamais mis un pneu dans la boue, j'aime simplement la position de conduite trail, le confort des suspensions et leurs partie cycles (et je parles pas des moteurs sublimes KTM). Vu l'état du réseau secondaire c'est top. Pour moi si tu veux quelques choses d'efficace dans les chemins il y a les enduros faites pour ça. Après la hauteur de selle c'est une chose, il faut voir également la finesse de la selle et du réservoir, je pose mieux les pieds au sol sur ma 790 Adventure (830 mm) que sur ma Z900RS Café (825mm) car la Kawa (moto secondaire) est beaucoup plus large de selle.
Sorry Laurentg j'oubliais la SMC, merci de corriger ! Pour la 701 je sais, j'en ai une LOL
11-03-2020 11:43Picabia non bien sûr les pieds ne seraient pas bien à plat, ce que je veux dire c'est que ça n'empêche pas le choix de cette moto, il faut être mobile sur la selle et ça le fait.
Pas de mal Bee Loo….Super caractère la 701!!!!
11-03-2020 20:32Ludo 51, sur le lien que tu donnes :
27-05-2020 17:42"En vue d'assurer la protection des espaces naturels, la circulation des véhicules à moteur est interdite en dehors des voies classées dans le domaine public routier de l'Etat, des départements et des communes, des chemins ruraux et des voies privées ouvertes à la circulation publique des véhicules à moteur."
Donc si tu prends une piste qui a déjà été emprunté par une voiture (bref une piste sur lequel n'importe quel roadster passe), c'est légal. Si tu prends un sentier de randonnée pédestre, si tu vas dans un champ, si tu vas dans les bois, c'est illégal.
Donc non, même les enduristes l'affirment haut et fort, l'offroad est totalement illégal en France. Sauf sur terrain d'enduro, évidemment. Après, hors territoire français, ça doit être une excellente moto (je pense notamment au Maroc).
Malas, y a pas mal de voies carrossables en 4x4 où tu ne passes pas en roadster (ou alors très difficilement). Pareil pour les chemins ruraux : nombreux sont ceux qu'empruntent quasi-exclusivement des tracteurs ou des quads.
27-05-2020 19:25Après, effectivement, l'offroad stricto-sensu (c'est à dire "en-dehors des routes") est interdit.
merci pour cet essai complet
11-01-2021 15:31Je note une coquille amusante sans le texte, dans la partie autoroutes : "son moteur pousse avec hardeur"
Ce qui reviendrait à dire que la machine manque de punch, puisqu'il faudrait que Rocco Sifredi l'aide à se propulser sur les voies rapides.
Incidemment, ceci nous entraîne dans un tout autre univers que celui de la moto, qui m'est beaucoup moins sympathique...
Le vigoureux gros piston du mono aurait-il provoqué des pensées coupables chez le rédacteur de l'essai ? Je m'interroge dubitativement :)
Bonne journée à vous !