J'aurais voulu être Laurent Cochet
Tout petit déjà, je voulais être Laurent Cochet
Tout petit déjà, je voulais être Laurent Cochet (citation : Tout ce qui est déglingo, débile, pas tout-à-fait net et qui a deux roues, c'est moi qui l'essaie !). Je ne le savais pas encore, bien sûr : je n'ai eu la révélation que récemment.
Laurent Cochet, c'est un anti-moi. Le genre de mec qui prend sa bécane pour aller faire une promenade à l'autre bout de la Terre quand moi je fronce le nez à l'idée de faire vingt kilomètres alors qu'il fait un peu froid. Et s'il n'a pas de moto sous la main, il va voir un constructeur et lui demande s'il veut bien lui prêter cette moto en trop qui traîne dans un coin de hangar ‒oh, pas longtemps, hein, juste 20.000 à 30.000 bornes, pas plus. Le plus fort c'est que le constructeur lui répond :
‒ D'accord. Je n'ai que la version "toutes options", ça te va quand même ? La couleur te plaît ? Sinon je l'ai aussi en bleu. Côté valises, tu as ce qu'il te faut ?
Hop ! Le voilà parti pour l'aut' bout du monde quand j'en suis encore à me demander si je mets mon pantalon de pluie ou pas.
Quand je me dis que je me ferais bien couler un bain pour noyer le tragique de ma condition de contribuable résigné, Laurent Cochet, lui, chipe chez Béhème un flat à schnorkel et va se baigner dans un volcan en Islande. Moi : baignoire. Lui : volcan. Volcan ! Vu depuis son drone, l'eau a la couleur du thermos Decatruc dont je me sers lors des périlleuses expéditions que j'entreprends entre la cuisine et mon bureau ‒eh ! on sait jamais, ya peut-être un acarien cannibale radicalisé à l'affût dans le couloir !
Quand moi j'essaye de frimer sur 600 mètres de piste un petit peu caillouteuse que j'empruntais parfois pour aller travailler, Laurent Cochet, lui, fait pour de vrai un Paris-Dunkerque. Et puis pas sur un trail facile comme j'aurais fait ! Nan nan nan ! Il y va sur une Ducate, avec son drone dans un énorme sac à dos, en chaperonnant quatre nanas dont je suis tombé raide-paf-bing amoureux dès les vingt premières images. Les brunettes en Africa Twin, c'est pire que la fondue suisse ‒avec ma pomme dans le rôle du fromage.
Moi aussi, j'me dis que prendre deux Transalp pas encore rincées et faire mon propre Paris-Dakar, c'est une super idée. J'me prépare un petit thé, je le verse dans mon thermos couleur des lacs de volcans d'Islande, je traverse machette à la main le couloir où sont tapis des acariens affamés et je vais siroter mon envie dans le canap' en regardant par où passer sur Gougeulmapse. Et après je fais une sieste. Laurent Cochet, lui, se sert un café, le boit devant des petites annonces, trouve deux Transalp, un pote, 200 kilos de matos et ‒hop hop hop‒ sors de chez lui, direction Dakar.
Moi aussi j'ai fait Dijon-Vladivostok. Mais tu te doutes bien que pour ça, j'ai surtout contrôlé que la batterie de mon PC avait de quoi tenir le temps que je zieute l'itinéraire, toujours sur Gougeulemapse. Laurent Cochet, comme la version hilare d'un Sylvain Tesson, l'a fait sur une Multistrada, l'une des motos que je n'aurais surtout pas prises. Il est aussi allé en Mongolie, un autre bled que je n'arpente qu'en rêve sur la bécane la plus petite et la plus légère possible et seulement par beau temps. Et je ne te parles même pas du Pérou. Le Pérou ? Mais tu n'y penses pas ! C'est plein de Péruviens !
Je ne vais pas continuer à te dérouler la liste. Je suis jaloux de le voir construire ses propres motos, ou plaisanter avec des gens inconnus, moi qui suis timide et coincé en plus d'être asocial. Ça m'énerve de l'observer envoyer du gros gaz sur des pistes au milieu de nulle part, survolé par son drone qui, j'en suis sûr, doit avoir un nom épique, genre James Dean. Ouais, son drone s'appelle au moins James Dean, ou Johnny Cash, ou Captain Kirk.
Dans la vie, depuis tout petit, je rêve d'être Laurent Cochet. Laurent, c'est la version 18/20 de moi, avec mon dix et demi ric-rac pour pas qu'on m'ennuie. Quand il arrive au sommet d'un col désert, il y a un mec qui s'arrête et qui le reconnaît. Il organise des rencontres à l'arrache pour faire des trucs. Déjà que je n'aime pas trop croiser des connaissances dans les magasins ; je m'y sens tout bête, comme si je ne devrais pas être là.
Mais comme j'ai bien retenu les leçons du film "Wayne's World" et que je suis poli, la fois où je vais le rentrontrer, je ne me jetterai pas à ses pieds en criant : "chuis tout p'tit, chuis minable, chuis à chier". Eh ! Je suis KPOK, quand même.
Commentaires
Mince je ne suis donc pas le seul...?
01-12-2020 08:42Ce type c'est une machine.. Toutes ses vidéos me font rêver ...
01-12-2020 08:51Moi il me fait rire avec cet air faussement dilettante.Mais il m'a fait comprendre une chose, qu'importe le matos c'est l'esprit qui compte.
01-12-2020 09:07J'ai croisé l'année dernière un Breton qui faisait la route sur une Honda 125 SL avec un sissi bar bricolé derrière et tout son barda de camping sauvage.On a passé un bon moment ensemble.Pas besoin de posséder la dernière GS toutes options pour voyager, chacun le fait à sa façon.
Laurent il ose ce que je n'aurait jamais osé faire et de plus il sait bien s'entourer, c'est primordial.
certainement LA personne à suivre si tu veux du dépaysement
01-12-2020 09:10J'aime l'image qu'il donne de l'esprit motard : peu importe la performance tant qu'on s'éclate.
01-12-2020 09:12Ses vidéos sont sympa avec un bon esprit et pas mal d'humour.
01-12-2020 12:17Après je préfère ses voyages que celles de test de truc délirant mais je pense qu'il préfère l'inverse.
Et qui c'est qui nous offre un petit moment de plaisir chaque mardi, avec cet état d'esprit particulier qui fait qu'on se sent moins seul (entre asociaux) ?
01-12-2020 15:38C'est pas Lolo cochet ! Même s'il me fait rêver !
Comme je dis à ma fille, faut être fier de ce qu'on fait, même si on voudrait toujours faire mieux, et tu peux en être fier !
Moi j'aimerais être Kpok !
🎶 J'aurais voulu... Être un naaaze Tristeuh! 🎵🎶
01-12-2020 19:59Ce kiné pas le cas... Donc un tant soit peu... Ça va !
sympa cette Kronik. au moins autant que Laurent .
01-12-2020 21:39tom4
Une médaille pour les Lolo Cochet les Hubert Kriegel, les Mélusine Mallender... Tous ces chariots de culot qui prennent la peine de nous montrer un monde qui doit ressembler un tant soit peu à la réalité, sans chiqué, sans esbroufes. Confortablement installés dans nos banquettes Maelstrom du géant suédois du meuble, on a juste à se gaver la rétine jusqu’à plus soif, sans même à avoir à graisser nos chaines. Non mais, manquerait plus qu’on salisse nos chaussons!
02-12-2020 00:43C’est grâce à ces chiens—fous que je peux placer quelques pays exotiques sur une carte. Un grand merci!
Je n’avais jamais vu l’afrique comme celle présentée par Laurent et Amaury en début d’année, l’impression d’être campé sur la troisième moto, mais sans me bouffer la poussière des 2 premiers. Et... en même temps... être le 3ème, en vrai, si c’est pour relever la moto de Laurent à chaque fois qu’il la couche, ca sent la bouillie intervertébrale en moins de 3000 km ça.
Moi j'retiens de tout ça que... J'ai pas vu "Waynes's World".
02-12-2020 17:33'Pfff, j'ai aucune culture en fait.
Aaah Lolo, je l'ai rencontré 2x, la première fois je me suis dis purée ce garsce qu'il est humble et sympa... et la deuxième fois...
02-12-2020 23:41Comment dire... ça n'a fait que confirmer! c'est un vrai bon gars! Simple et qui n'a pas le melon, il est vraiment comme dans ses vidéos, en plus la deuxième fois c'était avec Serge (Nuques) le Chevalier du Groland, je vous dis pas la poilade...
Alors, comme je ne suis vraiment pas comme tout le monde ben... Ses vidéos, enfin celles que j'ai vues pour tout ou partie, me laissent plutôt perplexe. J'irais pas jusqu'à dire que ça sonne faux, mais j'en suis pas loin. Après, ce n'est que mon avis
05-12-2020 15:18je pense qu'il se bride pour ne pas faire peur à ses spectateurs et ses mécènes. s'il faisait vraiment ce qu'il a en tête, d'abord la technique ne suivrait pas, et ensuite il passerait pour un dingue.
05-12-2020 16:47(mon opinion, tout ça tout ça...)
J'aurais voulu être Lolo Cochet moiaussi...
17-03-2021 19:08Un mec qui fait prendre un bain à son FJR dans un port, et qui ne se fait pas virer, j'aurais voulu être comme lui.
Je suis qu'homonyme de prénom, et moi aussi, je suis jaloux.
Mais respect il fait partie de ceux qui, quand il nous quittera (le plus tard possible), on dira tous : ça c'était un mec. Ou plutôt, je reformule : pas besoin d'attendre qu'il nous quitte pour le dire (et le lui dire).
Merci grand Monsieur Cochet.