Démonter la partie haut moteur ou pas ?

Les opérations sur le moteur culasse démontée

Saga restauration de la sportive Kawasaki ZX6R 636 modèle 2002 : 6ème épisode

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Mais c'est quoi le haut moteur ? C'est la partie du moteur qui comprend la culasse (et ses puits de bougie) avec sa distribution (soupapes d'admission et échappement, arbres à câmes, poulies) et les cylindres avec leurs pistons. Le haut moteur s'occupe de gérer l'énergie du moteur, entre distribution du comburant et carburant.

Dans notre cas, nous l'avons vu pendant le constat avant achat de la Kawasaki, le puits de bougie n°1 est mort. Paix à son âme. La culasse assurant la fermeture haute du ou des cylindres, le moteur ne tournera donc pas tant qu'il n'aura pas retrouvé le cylindre manquant. Bref. Pas de bricolage possible : il y a de la haute pression dans un cylindre et on ne rigole pas avec les pistons, les bougies ou encore les explosions : il faut du solide et du durable.

Je pars en quête de la meilleure solution pour réparer le puits de bougie, tout en continuant à avancer sur le reste de la moto. Depuis le départ, je sais qu'il est possible de réparer en montant un filet rapporté ou «insert » ou « Hélicoil » comme on dit usuellement. Certes, il n'est pas nécessaire d'opérer le moteur de la 636 à cœur ouvert, compte tenu du fait qu'il existe une réparation du puits de bougie sans démontage... mais la perspective de m'investir dans cette moto, de passer du temps à la soigner, à lui rendre vie et âme m'enchante et me ravit. Ne connaissant pas l'état du moteur, ni son passé, je me dis : « autant vérifier et faire le maximum possible !».

Premiers axes de réflexion sur la restauration du moteur

Première option: Changer le moteur par un moteur d'occasion ou le faire entièrement refaire

Certains professionnels proposent une réfection totale, avec mesure et remplacement des pièces usées. Pour cela, il faut le sortir du cadre, le fixer sur palette et l'expédier (ou le transporter soi-même) chez le professionnel en question. La meilleure solution pour disposer d'un propulseur neuf et en bon état, dont on serait sûr. Il faudrait même le roder. Génial.

Génial, mais franchement pas donné, vous vous en doutez. Coût de l'opération ? A partir de 1 000 €, auxquels il faut ajouter les éventuelles pièces à remplacer et bien entendu les frais de « gardiennage » de la moto. Sans oublier le temps « homme » à passer pour le sortir de son logement actuel : la moto complète (ou presque). Il faut également le préparer, le conditionner et l'envoyer (par transporteur, vu que ça ne rentre pas dans une boîte aux lettres...). Enfin, "y'en a qu'ont essayé... Y z'ont eu des problèmes. Sans compter le délai d'environ 1 mois imposé par le réparateur. J'avais trouvé un moteur de 636 à 450 € avec un kilométrage inférieur à 35.000 km. Mais je n'ai pas pu gérer la partie logistique de manière optimisée et le coût était important là encore.

Cela pique très vite au niveau prix de revient et surtout en matière d'investissement. J'oublie donc rapidement cette solution, en attendant de devenir riche tout du moins. Cela ne m'empêche pas de partager avec vous le fruit de mes investigations : un pro du moteur ressort : RC Moteur (voir détails dans l'annuaire)

Mon but est de ne pas trop dépenser pour parvenir à un bon résultat et à une moto entièrement roulante. Faute de financement, je passe au plan B.

Deuxième option: Changer la culasse pour une neuve ou pour une d'occasion

Si on ne change pas tout le moteur, on peut en changer une partie. C'est forcément une solution bien moins coûteuse, quoi que. On trouve des culasses de Kawasaki ZX6 R et de ZX6 R 636 de 2002 à 90 € environ sur le web. Un peu plus dans une casse ou un détaillant de pièces d'occasion. Les chances sont minces de trouver son bonheur pour tous les modèles de motos et l'état et l'historique de la pièce n'est jamais décrit en détail. Mais lorsque j'ai fait mes recherches et au moment de faire mon choix, plus de disponibilité, ni de matériel réellement garanti ni contrôlé, tout du moins abordable .

Coût du changement de culasse:

• prix d'une culasse neuve : 1 965 €
• prix d'une culasse d'occasion : entre 100 et 300 € en fonction du nombre de pièces et du moteur, mais les 636 sont assez rares.

Avec le pot naturel que j'ai (outre Gaston Lagaffe, on m'appelle aussi Pas de bol, comme dans le film Hot Shots), j'évite cette solution pour me concentrer sur celle qui me semble moins coûteuse et la plus cohérente : la pose d'un insert/filet rapporté dans le puits de bougie. De toutes façons, le changement de culasse comme sa réparation impliquent la même chose, à savoir démonter et remonter une bonne partie de la moto. Alors j'opte pour le "fait maison". Enfin pour le fait au garage participatif. Reste le plan C.

Troisième option retenue: Déculasser donc enlever tout le haut moteur pour refaire le filetage proprement et poser une solution pérenne.

Cela impose donc un démontage complet de la partie haute du 4 cylindres.

Ok, c'est du sérieux. De toutes façons, j'avais déjà planifié une vidange de tous les fluides de la moto, quels qu'ils soient. L'opération me paraît dès lors moins coûteuse et moins complexe que si elle avait été réalisée hors contexte. D'autant que la pose d'un insert est la solution la plus économique en soi.

Les opérations sur le moteur, culasse démontée

On peut du coup vérifier et intervenir sur beaucoup d'organes essentiels du moteur. Je sens que le budget réparations et remise en forme va être revu à la hausse ! Au programme:

• Vidange du liquide de refroidissement
• Démontage du radiateur et remise en forme
• Démontage et nettoyage de la ligne d'échappement
• Démontage de la boîte à air et nettoyage du filtre à air K&N
• Démontage de la culasse et pose d'un Hélicoil
• Vidange de l'huile moteur
• Nettoyage des pièces accessibles et exposées (les pistons,...)

Une liste déjà intéressante, à laquelle on peut rajouter sans trop forcer et sans trop de frais supplémentaires :

• Nettoyage et contrôle de la rampe de carburateurs puis réglage une fois la moto remontée
• Nettoyage des soupapes et remplacements des joints de queue de soupapes
• Jeu aux soupapes
• Vérification de la chaîne de distribution et de son tendeur
• Remplacement des bougies

Et si je ne me contente pas du moteur, je sais que j'aurai aussi de la carrosserie à faire, plus de la cosmétique et de l'entretien général, dont une purge du système de freinage et pourquoi pas une remise en état, en fonction de ce que je constaterai. Il y a des pièces à poncer et à repeindre, des éléments à trouver parmi lesquels... une carrosserie complète. Et l'électricité n'est pas au comble de sa forme. La fourche m'encourage à la purger et à lui faire les Spi, de son petit suintement lubrique. Enfin « lubrifique ». C'est l'avantage lorsqu'il y a presque tout à faire sur une moto : on ne s'ennuie jamais.

A l'aventure !

Se lancer dans la grosse mécanique, c'est déjà une aventure en soi. Surtout lorsqu'a priori, on a comme moi des connaissances théoriques et une pratique limitée à un entretien classique de la moto (plaquettes, purges de frein, etc.). Alors, commencer sur une « grosse », à 4 cylindres et attaquer un moteur à refroidissement liquide, c'est sport. C'est aussi et surtout le moyen de se faire une bonne culture sur le fonctionnement d'un moteur et sur ce moteur en particulier. Un moteur dont je ne sais rien. Je ne connaîtrais certes pas le passé du bloc propulseur, mais je serai en mesure de l'évaluer, de lui offrir une bonne révision et un avenir plus certain.

Dresser un bilan complet de l'état réel du 636 est important pour moi : il en va de ma vie d'une part, de la vie du moteur, ensuite et surtout d'un investissement financier que je sens en passe de devenir plus important que prévu, alors que mes revenus n'ont pas prévu d'augmenter, eux. Je comprends mieux les annonces du type « vend moto pour cause d'abandon de projet », suivi d'explications laconiques sur ce que ça a déjà coûté en tentant de justifier un prix de vente souvent élevé...

Après tout, je n'ai payé la moto "que" 700 € et je me dis que je suis prêt à courir le risque. Tant qu'à faire et tant qu'à être fou, je décide d'ouvrir moi-même le berlingot Kawasaki. Je sais que je ne vais pas tarder à me maudire, mais ça y est, je crois que j'ai « mis le doigt dedans », comme l'on dit. Bon, il faut savoir où le mettre, justement, le doigt, ce qui, avouons-le n'est pas tout à fait mon cas. Bienheureux les simples d'esprit, dit-on. Je dois nager dans le bonheur, moi...

Je dispose cela dit de deux bibles de la ZX6R 636 : la Revue Moto Technique en français et le Manuel d'Atelier en anglais, que je suis parvenu à me procurer. J'ai aussi toute la base de connaissances d'un Internet plus érudit que moi, notamment le forum technique du Repaire et quelques sites spécialisés. Avec ça, je me sens prêt !

La loi de Murphy (ndlr: celle de l'emmerdement maximum), vous connaissez ? Et bien nous sommes devenus très potes, avec Murph', pendant la réalisation de cette remise en état d'une moto... Forcément, je n'ai pas testé les solutions simples. Ni celles passant par un concessionnaire. Par contre, j'ai opté pour réaliser le maximum d'actions et pour faire appel à des artisans qualifiés, spécialisés pour les tâches les plus ardues. Du moins la plupart du temps. Cela aurait été trop facile sinon.

Allez, une grande respiration et je me lance. La suite avec le démontage de la moto ...

Plus d'infos sur la restauration

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