Histoire de la Hongrie
Une domination autrichienne
Une dictature communiste
La Hongrie a proprement parlé n'existe pas avant le 9ème siècle. Avant l'arrivée des Magyars, le territoire faisait partie de la Pannonie, un ensemble de terres appartenant successivement à l'Empire romain d'Occident, aux Huns, aux Ostrogoths ou encore aux Lombards, avant d’atterrir entre les mains de Charlemagne. La Hongrie n'est finalement créée qu'après l'expulsion des Francs à la fin du 9ème siècle,
Forts de siècles de vie nomade, les Hongrois ne s'installent de façon pérenne qu'au cours du 10ème siècle en Hongrie, alors qu'ils subissent de nombreux affrontements contre la France, l'Empire byzantin et les Carolingiens. Autour de l'an mille, le royaume de Hongrie est créé après la christianisation d'une majeure partie de la population.
Durant les siècles suivant, le pays se développe rapidement et intègre comme États vassaux de nombreux territoires. Le pays devient rapidement une puissance européenne. Les dynasties se succèdent tout en continuant l'expansion de la Hongrie. Petit à petit, sous le coup d'impôts trop importants, une partie des paysans se réfugient dans l'Empire Ottoman, en lutte contre la Hongrie. Au 16ème siècle, l'arrivée de Ladislas Jagellon au pouvoir appauvrit fortement la population et la Hongrie connait des conflits internes qui mènent à une rébellion paysanne.
Conflits entre l'Autriche et l'Empire ottoman
Après le couronnement en 1527 de Ferdinand de Habsbourg, prince d'Autriche, la Hongrie va devenir le théâtre de conflits sanglants. Le prétendant hongrois au trône s'allie avec les Ottomans, qui envahissent le pays. János Szapolyai est restitué sur le trône hongrois après la capitulation de Ferdinand Ier. Il est conclu qu'en cas de mort sans héritier, le trône reviendrait aux Habsbourg. A la mort de János, son fils n'est âgé que de quelques mois et l'Autriche tente de reprendre le contrôle, stoppée par les Ottomans.
La Hongrie et l'Autriche tombent finalement sur un accord : la couronne hongroise revient aux Habsbourg en échange de la Transylvanie, qui appartient désormais à Jean Sigismond, le fils de János. Mais Ferdinand Ier, une fois couronné, fait envahir la Transylvanie et déclenche un nouveau conflit avec les Ottomans. En 1568, après la mort du sultan Soliman, un traité de paix est signé. La Hongrie est divisée entre l'Autriche, l'Empire Ottoman et la Transylvanie.
Sous le joug ottoman, les populations sont soumises à un impôt réservé aux non-musulmans (kharadj), mais disposent d'une liberté de culte totale. L'influence ottomane est faible et la culture hongroise est préservée. Dans les années 1550, grâce à la liberté religieuse établie en Hongrie, une majeure partie du pays s'est convertie au protestantisme. Une période de paix relative s'installe jusqu'à la fin du 16ème siècle, malgré des exactions perpétrées par les Ottomans sur leurs terres (pillage, rapts, dépeuplement de villages).
Malgré un temps de paix, la guerre reprend vite entre les Ottomans et les Autrichiens. En 1593, après l'assassinat du Pacha de Bosnie, les hostilités reprennent. La guerre va durer treize ans, jusqu'à la signature du traité de paix signé à Vienne qui libère la Hongrie d'une grande partie de ses obligations vis-à-vis de l'Autriche. Deux ans plus tard, Matthias de Habsbourg est élu roi de Hongrie par la diète hongroise (équivalent du parlement). Ce dernier réclame en échange l'égalité des Eglises, l'obligatoire pour le roi d'habiter en Hongrie, le droit de vote de la diète pour la guerre et la paix et le transfert de la couronne de l'Autriche à la Hongrie.
A la suite du couronnement, la diète s'assure à travers les lois de l'asservissement des populations paysannes et des privilèges de la noblesse. Les affaires paysannes sont confiées aux seigneurs, qui soumettent les paysans à un servage perpétuel et menacent de mort ceux qui tenteraient de fuir.
Les prémices d'un sentiment nationaliste
Une révolution éclate entre le prince de Hongrie et de Transylvanie et les Habsbourg. De 1703 à 1711, François II Rákóczi combat l'absolutisme autrichien avant d'être vaincu. Mais le sentiment d'unité nationale et les envies indépendantistes commencent à germer. En 1848, des indépendantistes tentent de proclamer l'unification de la Hongrie. L'indépendance nouvelle est écrasée par l'Autriche, aidée par le tsar russe Nicolas Ier. Malgré une forte répression à la suite de l'écrasement de l'idéologie nationaliste, l'Autriche consent à apaiser les tensions et signe le Compromis austro-hongrois en 1867.
L'Empire d’Autriche et le Royaume de Hongrie s'associent sous le nom Autriche-Hongrie qui englobe l'Archiduché d'Autriche, le Royaume de Bohême et le Royaume de Galicie et de Lodomérie, le Royaume de Hongrie et le Royaume de Croatie-Slavonie. La Première Guerre Mondiale signe la séparation des deux Etats.
Une brève tentative de république est instaurée par les communistes, qui sont vite chassés du pouvoir par l'occupation roumaine soutenue par les Alliés. Après signature du traité du Trianon, la Hongrie est amputée des deux tiers de son territoire. Elle perd au passage la quasi-totalité de ses mines (or, argent, sel, etc), ses voies ferrées, ses banques, ainsi que l'accès à la mer.
Miklós Horthy est élu régent du pays quelques mois plus tard et impose un régime dictatorial. Il tente en vain de faire réviser les nouvelles frontières ayant transformé plus de 3 millions de Hongrois en minorité de pays étrangers. Le régent s'associe dans les années 30 à l'Allemagne nazie. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le pays retrouve un certain nombre de ses anciens territoires. En 1944, un régime fasciste est instauré par l'Allemagne pour faire barrage aux soviétiques. Mais la défaite de l'Allemagne entraîne une réelle occupation par l'Union soviétique. Un gouvernement marxiste-léniniste prend les rênes et ce jusqu'à la chute de l'URSS. En 1956 une insurrection éclate, mais est matée par l'armée soviétique qui exécute le Premier Ministre, qui avait mis fin au parti unique. Son successeur communiste János Kádár suit pendant 30 ans les directives soviétiques tout en libéralisant dans les limites du possible son pays.
A la chute du Mur de Berlin, la Hongrie se sépare des communistes et de l'URSS. Les premières élections sont tenues le 25 mars 1990 et la République de Hongrie est proclamée. Elle rejoint l'OTAN en 1999, puis l'Union Européenne en 2004. Mais depuis 2011, une nouvelle Constitution appelée la Loi fondamentale prolonge entre autre le mandat des membres du gouvernement et fragilise la liberté de la presse.
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