Le permis moto
Le passage de la Circulation
Lundi midi 13h
Le jour du permis et de la circulation est enfin arrivé : dernière épreuve avant le papier jaune.
Autant l'élève était stressée avant le plateau, elle aborde la circulation avec calme. Les statistiques sont là : il faut une très mauvaise préparation ou un manque de chance pour louper cette épreuve. Or, elle est vraiment préparée… à tel point qu'elle a refusé les cours qui lui étaient proposés juste avant l'examen. Car autant, il n'a pas toujours été facile de trouver un cours, dès que la date est fixée, les élèves en attente de passage passent en priorité pour les cours et généralement l'école essaye de placer au moins deux dans les jours précédents.
Cinq élèves attendent le départ pour le lieu d'examen.
Sandrine ayant chuté plusieurs fois avec la Fazer (elle ne touche pas pied terre) prendra par contre une Diversion 600. Ce serait en effet dommage de chuter pendant l'examen, alors qu'avec la Diversion, ses pieds touchent – presque – bien terre.
Arrivés sur les lieux, l'examinateur vérifie les papiers et fixe l'ordre de passage. Sandrine passera en 3e. A raison de 20-25 minutes par candidat, elle va donc attendre. Il fait beau, l'occasion de se reposer dans l'herbe. Effectivement après une heure, les deux premiers candidats reviennent. Ils sont détendus, le permis dans la poche !
C'est donc au tour de Sandrine, seule élève en Diversion.
Devant revenir aussitôt après au lieu d'examen pour les autres élèves en Fazer, son parcours devrait donc tourner autour de Velizy. Interdiction d'accompagner dans l'auto pour moi, je me contenterai donc de suivre de loin l'élève en moto.
Premier stop, validation à gauche et à droite, première, l'élève est partie, la voiture suit. Le groupe s'engage alors sur les voies rapides… contrôle latéral, clignotant, la tête marque bien le contrôle, accélération… Sandrine roule bien, juste au-dessus de la limite de vitesse et n'hésite pas à dépasser pour reprendre ensuite la voie de droite.
La circulation vue par Sandrine |
Quand vais-je pouvoir traverser la route ? Peur de prendre trop de risques et peur de mettre trop longtemps au point de me faire traiter de « passive » |
A suivre... |
La sortie arrive rapidement, un croisement et un stop. Les files de voitures perpendiculaires ne semblent pas vouloir s'arrêter.
Une, puis deux puis cinq voitures se succèdent sans que l'élève ait réussi à s'engager. Tout se tient en 20 minutes et chaque seconde semble interminable. Les voitures se suivent très proches et on sent la débutante qui hésite à « forcer » un peu. Mais un trou plus important semble se profiler entre deux voitures à venir, et cette fois-ci, Sandrine saisit l'opportunité. C'était un peu limite mais la voiture a ralenti et elle a donc pu passer.
Les minutes suivantes s'enchaînent rapidement dans les rues de la ville, entre ralentissement pour respecter les priorités à droite, arrêt pour laisser passer les piétons et réaccélération aussitôt l'épreuve passée.
Il est déjà temps de revenir et la Diversion reprend donc la quatre voies, s'engage rapidement et se stabilise à 100 km/h, juste au-dessus de la limite autorisée mais pas trop.
C'est d'ailleurs tout le danger, car certains élèves s'étant contentés de suivre scrupuleusement le code de la route avaient été recalés. Le moniteur le rappelait lors de chaque cours de route : « La circulation n'est pas là pour montrer que vous savez rouler en deux-roues ; çà vous l'avez déjà démontré sur le plateau. Mais au contraire, vous devez montrer que vous avez bien conscience de votre environnement à tout moment. C'est votre capacité à prendre des initiatives, à adapter votre rythme à la circulation qui sera jugée lors de l'épreuve de la circulation. »
Pour terminer, l'élève accélère fort pour dépasser deux camions et se rabat rapidement, pour prendre la sortie. Aie ! Elle a à peine laissé de la place aux camions et même s'ils n'ont pas freiné, c'était limite queue de poisson. Mais l'examen est terminé. La moto rentre sur le parking. L'élève enlève son casque. Elle n'a eu aucune remarque de faite pendant le circuit à part les directions et se demande si c'est de bon augure ou pas.
A part la dernière sortie, un peu juste en termes de distances de sécurité, c'est un sans faute. Les cours ont clairement été assimilés ; la conduite est dynamique mais sans prise de risque exagéré. Çà avance bien, presque trop vite même par moment pour une « débutante ».
La circulation vue par Sandrine |
Je n'y crois pas. Je saute de joie !!! C'est GENIAL ! [...] Je vais pouvoir revenir fière au boulot et faire la fête ce soir. |
A suivre... |
La porte de la voiture s'ouvre. L'examinateur dévisage Sandrine puis signe la feuille jaune : permis accordé !
L'élève saute de joie ! Elle a l'impression que son permis a duré une éternité. Combien de fois a-t-elle failli arrêter ? Combien de fois est-elle tombée sur le plateau et sur la route ? Elle a arrété de compter : trop de chutes y compris en circulation, difficultés à manier la moto. Elle n'en voyait pas le bout. Et finalement, çà y est ! Cette fois-ci, c'est la bonne.
Tout s'est joué en seulement quelques minutes, ponctuant plusieurs mois de cours dans le cas de Sandrine : 50 heures pour être précis.
A suivre l'examen et les élèves qui passent, on s'aperçoit rapidement entre deux passages de l'élève qui maîtrise et de celui qui visiblement n'est pas à l'aise sur la moto. Je ne parle pas de celui qui fait des fautes de base comme un mauvais positionnement sur la chaussée ou des contrôles faits une fois sur deux, je parle de celui qui semble clairement être dangereux pour lui-même.
Tous les élèves de l'école ont eu leur permis aujourd'hui, qui a finalement semblé une formalité. Le temps était au beau et c'était appréciable face aux jours de pluie ayant précédés. Une meilleure visibilité, une meilleure confiance dans l'accroche, et la dynamique s'en ressent, de façon positive pour l'examinateur.
Ainsi se termine une véritable saga... de façon heureuse et méritée.
Epilogue
50 heures pour passer son permis face aux 20 heures obligatoires : c'est long et encore plus quand la formation s'étale sur plusieurs mois.
La moyenne du nombre d'heures de cours au niveau national est plutôt de l'ordre de 30 heures, avec une disparité nette en fonction du sexe et du lieu.
Les femmes mettent en moyenne une dizaine d'heures de plus que les hommes pour l'obtenir. Ensuite on l'obtient plus rapidement en province qu'à Paris. Il y a deux raisons principales à cela :
- la surcharge des écoles sur Paris qui ont tendance à ne pas pouvoir donner les heures de cours facilement et espacer souvent les cours
- le nombre d'élèves par cours sur Paris/RP plus souvent proche de 5 (quelquefois plus) contre deux ou trois maximum en province.
Comment se situe Sandrine avec ses 50h ? Entre les 30 heures possibles et les témoignages extrêmes de 80 heures vécues par certaines femmes du Repaire.
En fait, l'élève a ici pâti de mon propre emploi du temps, à son grand désavantage.
Je devais en effet assister à chaque cours pour en faire le reportage. Son cours devait donc dépendre à la fois des disponibilités respectives de l'école, d'elle et de moi. De plus, chaque cours représentait en fait six heures de travail : deux heures de cours, une heure de transport AR, et environ 3 heures de retranscription (rédaction, tri des photos, mise en ligne). Et comme il y avait aussi le reste du site, il m'était au mieux possible de réaliser deux à trois cours par mois, à raison de deux heures par cours : impossible de réaliser plusieurs cours chaque semaine, comme cela aurait été l'idéal, et je ne parle pas des vacances de l'élève venant ralentir encore le rythme.
Ensuite, je n'avais pas toujours le temps de publier alors que le cours avait été pris depuis longtemps. Ceci explique que je ne publie l'épreuve de la circulation qu'en avril 2005 alors que dans la réalité, elle a eu son permis en octobre 2004 !
Le fait d'avoir des cours espacés a entraîné une acquisition moins rapide, et un temps de réadaptation obligatoire entre chaque cours. Le permis s'est donc étalé sur une année, comme les photos en témoignent. Le seul avantage de cet espacement inter-cours, c'est qu'elle en a tellement «mangé» que du coup, c'est « rentré » et acquis. Même les dernières fois où il y avait eu presque deux mois entre deux cours, cela revenait instantanément et il n'y avait plus d'oubli comme lors des premiers cours espacés. Il n'est pas rare de voir des permis obtenus en une année, les élèves s'arrêtant pendant l'hiver pour reprendre au printemps avec 5 ou 6 mois d'arrêt entre.
L'espacement entre les cours a sans doute été responsable d'une bonne dizaine d'heures de différence, sinon plus. Maintenant, cela a été vu et est profondément acquis avec des bases solides pour sa vie de motarde. Le point négatif budgétaire est donc gommé par une meilleure préparation et c'est bien là l'essentiel.
L'un des avantages de l'école est son parc de motos : 125, Diversion, Fazer, FZ6, XT... les élèves s'habituent ansi à toutes les motos et se trouvent mieux préparés. Mais passer d'une moto à une autre demande également un temps d'adaptation supplémentaire.
Toujours est-il que je conseille du coup de prendre directement un forfait 30h ou même 40h, qui se révélera moins cher que de prendre des heures de cours supplémentaires à l'unité.
Pour l'école Monneret, ceci est d'autant plus vrai que les moniteurs insistent sur le fait de former des motards et des vieux motards qui peuvent aborder la route en toute sécurité, plutôt que de former à obtenir le permis. La moyenne des heures de plateau avant l'examen est donc souvent proche de 18 heures, et les heures de circulation proches de 16 heures. Et l'élève n'est pas présenté s'il n'est pas prêt sur chacun des exercices, notamment les évitements. Cette méthode pédagogique de sécurité entraîne donc un nombre d'heures plus important.
Il existe d'excellentes moto-écoles partout en France. N'hésitez pas à lire le dossier "Comment choisir sa moto-école" pour faire le bon choix et éviter de changer de moto-école en cours de route.
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