Le permis moto

Premier cours : découverte - Vendredi 1er aout, 18h

Le rendez-vous était pris : le vendredi 1er août à 18h sur la piste privée de Meudon appartenant à l'école Monneret, pour un cours de deux heures.

Off : je me rappelle très bien mon premier cours personnel : au départ de la moto-école, nous prenions les motos pour sortir de Paris et rejoindre une piste sauvage : une demi-heure de trajet aller et autant pour revenir, derrière le moniteur. Certes, je n'avais pas payé cher, mais cette heure de trajet en passager était déjà comptée comme une heure de plateau alors que je n'avais rien fait ! Et les trois heures de cours se révèlaient en fait moins de heures sur le plateau : deux heures comptées trois ! Je ne savais pas que cela pouvait être différent à l'époque :(

Arrivés un peu en avance, on découvre l'espace privé : la piste pour le circuit rapide que l'on traverse pour rejoindre l'accueil à travers un "sous-bois". On suit les flèches, déjà !

La traversée effectuée, un chalet en bois apparait devant la seconde piste, réservée au circuit lent. Le cours précédant se termine et les élèves sont en train d'effectuer leurs derniers tours autour des cônes.

Vincent nous accueille. Vincent, c'est le responsable du circuit de Meudon et le moniteur en permanence sur la piste.

Premier cours : en 125

Enfin quand je dis 125, ce sont des Yamaha AG 100. Sandrine rejoint les trois élèves qui ont déjà tourné avec le deux-temps. Vincent donne ses consignes aux trois habitués, qui commencent à enchainer le lent.

Il reste alors auprès de Sandrine, et le cours commence.

Il commence par les questions basiques : sur ce qui fait tenir une moto debout... pour passer aux explications théoriques à force d'exemples simples et concrets et notamment celui du pneu. "Quand on lance un pneu, il roule tout droit; pour une moto c'est pareil. Avec la vitesse, la moto roule toute seule; le pilote sert uniquement à faire tourner la moto".

Il passe ensuite aux explications sur la bonne position en moto. Sandrine sur la moto, il serre la roue avant entre ses jambes : "Les mains posées sur la guidon, le dos tenu, les épaules relachées, le bassin rigide, le haut du corps flexible, les jambes serrées autour du réservoir, la partie la plus large du pied sur les repose-pieds, le regard,...". Chaque définition est suivie d'une explication précise : "la partie la plus large du pied afin d'être bien en appui...", "les jambes collées au réservoir afin de sentir la moto..."...

Le cours va commencer par le circuit lent et le passage entre les plots, sans rien toucher. Les explications continuent sur la nécessité d'être flexible avec le haut du corps, qui va permettre l'équilibre.

Après vingt minutes d'explications diverses et variée, et autant de consignes à penser et respecter, la pratique arrive.

Vincent présente la moto, l'embrayage, l'accélérateur, le frein (avant et arrière), le contacteur, le kick (eh oui, c'est une AG 100), les positions des vitesses... et le mouvement simultané consistant à relacher l'embrayage en même temps qu'on accèlère.

Et c'est parti ! Après avoir calé une ou deux fois, les tours s'enchainent et les commentaires du moniteur commencent : les pieds "recules-les", les jambes "serrées", "le regard" rectifié...

Et comme les jambes ne sont pas assez serrées, il lui place alors un écritoire en plastique entre les jambes et le réservoir... "serre-le... s'il tombe c'est que tu ne serres pas assez"... et les tours continuent... Cela fait penser un peu aux cours de l'ancien temps où les jeunes filles mettaient un livre sur la tête afin de se tenir droite. Le résultat arrive rapidement, et les jambes restent désormais serrées ! A la fin de la première heure, les commentaires se font plus précis : "on se relache", "on descend les épaules"...

La pause arrive, et les élèves sont regroupés pour aborder la technique de passage des portes/plots.

"Les portes se prennent larges. Commencez votre virage avant la porte, visez le cone extérieur, et au dernier moment vous virez..." [...] "Voilà, c'est cela que l'on appelle une trajectoire". Et il termine les explications en invitant à poser des questions. Mais les élèves enregistrent, muets, et la pratique recommence...

Pour Sandrine, après un quart d'heure du lent, il est temps de passer à l'exercice du huit : réaliser un huit autour de deux cônes. Les explications recommencent, accentuant l'importance du contre-poids, de la flexibilité du haut du corps, de la position des bras - l'un tendu, l'autre replié - et du regard.

Les tours commencent et la voix du moniteur retentit à chaque tour "regarde moi" afin d'empecher l'élève de regarder l'avant de la roue, mais au contraire de tourner la tête et accentuant l'importance du regard dans l'exercice de tourner.

Après encore un quart d'heure, il est temps de passer au rapide.

Une nouvelle fois, le moniteur regroupe les élèves pour rappeler la théorie et les consignes avant d'enchaîner les cones. Et au rapide, tout semble plus facile. Alors que l'on sentait la difficulté au lent, les cones s'enchainent, les vitesses se passent et les rétrogradages s'enchainent jusqu'au freinage en bout de piste pour enchainer une série de lent et recommencer.

On ne déplorera au final qu'une sortie de piste, sans chute : un peu de "jardinage" comme on dit dans le jargon de la formation !

Il est déjà 8h10, et les deux heures ont fait un peu de "rab"... le cours s'achève. Il est temps de rentrer les motos au garage attenant à la piste...

On enlève les casques. Les visage apparaissent exténués, heureux, les cheveux dégoulinant de transpiration, des efforts passés.

Suite au prochain cours.