Essai maxi-scooter Kymco AK 550
Le maxiscoot sport qui vise le touring
Kymco, qu'est ce qu'il dit ? Kymco ! Le constructeur taïwanais est arrivé discrètement en France... sortant du secteur des petites cylindrées quand Kawasaki décide de sortir son J300 sur base de Kymco et quand BMW confie la fabrication de ses maxi-scooters à la marque. C'est au même moment que le taïwanais commence à revoir son offre pour sortir des 125cm3 avec des plus grosses cylindrées et surtout effectuer une recherche plus européenne en termes de design. À EICMA, Kymco tourne une page de son histoire en dévoilant les Like et surtout l'AK 550, naturellement Euro4. Adieu le MyRoad700 et bienvenue au concurrent direct du TMax qui truste les ventes de maxi-scooters en France. Alors, l'enclume 700 est elle oubliée et a-t-on une proposition crédible face au fleuron japonais ? Essai sur les petites routes de Corse.
Découverte
AK, cela sonne comme une mitraillette soviétique. Mais non, il s'agit simplement de l'Anniversaire Kymco, 50 ans du constructeur de scooters et de l'arrivée du nouveau PDG, petit-fils du créateur car Kymco reste une entreprise familiale.
Effectivement, l'AK rompt avec les lignes traditionnelles de la marque et emprunte largement aux lignes des maxi-scooters sportifs. Kymco présente pourtant l'AK comme un modèle touring. Mais si l'on prend la référence des maxi-scooters touring - le Burgman - et la référence sportive - le TMax - la filiation en termes de lignes est sans ambiguïté : sportif. La face avant est signée Kymco mais avec des lignes acérées dans la ligne du maxi-scooter sporti, qui se distinguent par les deux mandibules faciales soulignées par la signature lumineuse à LEDs.
On a ensuite une architecture classique avec une poutre centrale importante et un cadre en aluminium pour se terminer par une signature lumineuse spécifique, à LEDs, comme à l'avant. La finition est en nette hausse, y compris dans les détails comme le transpondeur équipant désormais le deux-roues. Il n'y a plus besoin de clef pour le faire démarrer ou même ouvrir la selle.
550 cm3, c'est plus que 530 cm3 ! Cela parait être une lapalissade, mais la cylindrée indique la concurrence. Et elle permet également d'offrir plus de puissance et de couple que la concurrence, avec près de 8 chevaux de mieux annoncés, mais presque 1.000 tr/min plus haut et 2 Nm de couple supplémentaires. Avec une longueur et un empattement proches de la concurrence, on est presque sur les mêmes cotes, jusqu'à la l'utilisation de la courroie pour la transmission. Seule le poids qui prend ici près de 30 kilos (242 kg tous pleins faits contre 213) marque une différence. On apprécie par contre les poignées chauffantes d'origine, le dosseret de selle réglable ou encore l'indicateur de pression de pneus.
En selle
Les maxi-scooters sont de plus en en plus haut. Si l'X-ADV testé dernièrement culmine, l'AK 550 n'est pas en reste avec ses 795 mm de hauteur de selle. Du coup, le conducteur d'1,70 aura tout juste le bout des pieds à terre. Pour autant, le scooter est bien équilibré et autorise des demi-tours facilement, tout en arrivant à manœuvrer sensiblement avec les pieds.
La position n'a plus rien à voir avec les anciens modèles où les genoux remontaient dans le menton. On retrouve enfin une ergonomie naturelle où les mains se reposent bien sur le guidon et où les genoux sont relâchés. On attend l'essai comparatif mais on se retrouve en terrain connu.
Sous le guidon, on trouve deux petites boîtes à gants, bien pratiques, avec recharge USB. Sous les yeux, on dispose surtout d'un tableau de bord entièrement numérique, du compte-tours à gauche au compteur à droite, dupliqué au centre avec le système Noodoe. Les informations sont nombreuses et complètes.
Sur nos modèles de pré-série, l'affichage était par contre peu lisible sous le soleil; en cause une cellule qui permet d'adapter la luminosité du compteur en fonction du jour et de la nuit. La série précédente était trop lumineuse de nuit. Là, cela ne l'est plus assez de jour. Comme il s'agit uniquement d'un setting électronique, Kymco assure que cela devrait être réglé pour les premières livraisons en mai.
Contact
Béquille repliée, le scooter s'ébroue dans un son légèrement rauque et nettement amélioré dans la version Akrapovic.
Fini les montées en régime inutiles des anciens modèles Kymco qui criaient mais n'avançaient pas, avec ce laps de temps entre montée en régime et réelle avancée. La poignée droite réagit enfin immédiatement à la sollicitation de la poignée de gaz, sans rugissement mais avec efficacité. Du coup, la sensibilité à la poignée de gaz est dynamique en mode standard et pourrait presque faire préférer le mode pluie dont la douceur à l'accélération est plus agréable en mode urbain.
En ville
La dynamique est là. La nervosité aussi. Les départs au feu rouge sont immédiats et déposent toutes les catégories de scooters. Le moteur est dynamique et fait même sentir le bicylindre en termes de rugosité. Svelte, on se faufile sans problème entre les files. Les rétroviseurs montés sur le carénage à l'avant offrent une bonne vision. Le freinage est à l'avenant, offrant plutôt un bon feeling et une réactivité immédiate et efficace, à la hauteur des velléités de l'engin. Si vous aviez commencé en mode pluie, vous passerez ensuite volontiers au mode normal. Il faudra juste s'arrêter ou être à très basse vitesse pour passer d'un mode à l'autre. Les demi-tours se font facilement et sans souci, même si l'AK demande un peu plus d'efforts que son concurrent sur les manoeuvres à très basse vitesse, faisant ressentir les presque 30 kilos d'écart.
Sur autoroute
L'AK s'élance dynamiquement et vite sur autoroute acceptant rapidement des vitesses totalement illégales sur notre réseau français. Il paraîtrait qu'il titille même les 170 km/h sur circuit. Il accepte alors les longues courbes à vitesse maximale sans broncher, même s'il reste sensible aux appuis sur le guidon. Avec une bulle relativement haute, on apprécie la protection apportée, qui pour autant n'engendre pas de remous ni bruits dans le casque.
Sur départementale
L'AK retrouve naturellement les petites routes, avec des montées en régime franches et des réactions nettes à la poignée de gaz. Autant la direction est sensible sur autoroute, elle devient un point fort sur petites routes, permettant de rectifier une trajectoire qui se referme un peu plus vite que prévu. Les relances sont dynamiques et permettent d'enchaîner particulièrement rapidement les virolos qui se succèdent. Il n'y à rien à redire, hormis une impression de poids peut être supérieure à la concurrence. Il est également un peu plus brutal à la remise des gaz et pour autant un peu moins fun. En fait, alors que son concurrent direct fait débrancher les neurones de façon quasi immédiate, on reste raisonné et raisonnable au guidon de l'AK avec une conduite plus réfléchie et au quotidien, c'est nettement mieux pour le permis.
Freinage
Double disque Brembo à l'avant, simple disque à l'arrière mais de 260 mm, l'AK freine bien, fort et bien, offrant un bon feeling et toute la puissance nécessaire.
Confort
La selle est plutôt confortable au premier abord. Le comportement est sain quel que soit l'état de la chaussée. Mais après l'essai, le fessier montrait les limites du confort. L'AK conforte ici son caractère sportif plus que touring et est beaucoup plus proche d'un TMax que d'un Burgman au niveau confort.
Pratique
Le coffre apparaît grand. En fait, on n'y place qu'un intégral et renversé. Il reste toutefois de la place pour un sac à main et une veste de pluie ou une veste tout court.
Consommation
L'ordinateur de bord a indiqué une consommation moyenne à 4.4 litres au cent pendant l'essai, à rythme tranquille. La consommation dépasse les 5 litres quand on tire dessus. Ce qu'il faut, c'est ne pas se laisser troubler par les 7 litres annoncés en conso instantanée par moments. Avec un réservoir généreux de 12.5 litres, on peut donc tabler sur une autonomie possible maximale proche des 300 kilomètres à rythme tranquille, ce que le deux-roues sait aussi faire.
Conclusion
Oubliez tout ce que vous avez toujours pensé ou vécu avec un Kymco. L'AK n'a plus rien à voir avec tout ce que la marque a pu produire jusqu'à présent. Avec ce maxiscooter la marque arrive avec de vrais arguments sur le marché et des arguments pas uniquement tarifaires. L'AK est puissant, homogène, bien fini et à la hauteur de ce que l'on peut attendre d'un maxiscooter sportif, surtout à ce prix-là de 9890 euros, soit 1.700 euros de moins que la concurrence, qui le positionne clairement comme le moins cher de la catégorie. Cerise sur le scooter, il existe également en version permis A2, le passage d'un mode à l'autre étant gratuit (hormis la main d'oeuvre).
Points forts
- moteur
- châssis
- look
- équipement
- qualité/prix
Points faibles
- tableau de bord sous le soleil
- coffre
- poids
Conditions d’essais
- Itinéraire: petites routes en Corse + nationale avec un peu de ville
Commentaires
Il semble que vous diffusiez une information erronée sur ma différence de poids entre ce kymco et le Tmax... celui ci étant apparemment de 10 à 15 kg et non pas trente !
14-04-2017 13:49Attention ! Yamaha communique sur le poids tous pleins faits et Kymco sur un poids à sec !
14-04-2017 14:40AK 550 227 kg à sec + 12.5 essence + .5 huile = 240 kilos +/- 1 kg (et parfois, à sec veut dire sans la batterie, auquel cas +1.5kg)
[www.lerepairedesmotards.com]
Tmax : 213 kilos tous pleins faits
[www.lerepairedesmotards.com]
On n'a pas eu le temps d'aller les peser pour avoir les vrais poids tous les deux, mais on le fera pour confirmer.
Pour mémoire l'essence à un poids de 0.755 kg par litre.
14-04-2017 18:39Donc pour 12.5 L on a 9.4 kg et non 12.5 comme vous comptez.
Ça fait déjà 3 kilos de moins.
Ensuite la comparaison de prix (1700 ¤) ne vaut pas.
Le Kymco a des accessoires (poignées chauffantes, pressions pneu ...) que le T-Max de base n'a pas.
On arrive à plus de 2000 ¤ d'écart à équipement équivalent.
Vivement que je l'ai !!!
17-04-2017 18:51