Essai Kymco MyRoad 700i
Maxi-scooter Sumo Kymco
Essai sur 3 semaines
On connaissait le constructeur taïwanais Kwang Yang Motor Co pour ses petites cylindrées, mais année après année, le spécialiste du scooter monte en cylindrée et en puissance pour dévoiler après les Like 200, G-Dink 300 et XCiting 500R enfin son tout nouveau maxi-scooter 700 cm3. Une suite logique pour le fabricant qui a fourni ses moteurs 600 cm3 aux derniers BMW C600 Sport et 650 GT. Bicylindre en ligne de 699,5 cm3 à injection et refroidissement liquide, double disque avant de 280 mm et disque arrière de 240 mm couplés à un système ABS Bosch, puissance de 58,8 chevaux et couple de 63Nm… Le maxi-scoot se positionne parmi les plus puissant, seulement dépassé par l’Aprilia SRV 850 et beaucoup moins cher à seulement 8.199 euros. Alors vraie bête de course ou scooter GT pour vous ouvrir votre route ?
Découverte
Le MyRoad s’impose immédiatement par son gabarit car il est gros, très gros même. Sa présence est impressionnante de la poupe à la proue, depuis la triple optique frontale à LEDs jusqu’à l’arrière large et massif. De fait, avec 2.309mm de long et 824mm de large, il est plus long et plus large que l’Aprilia et même que le Burgman 650, pourtant le plus large du marché. Gros, il l’est également au niveau du poids, avec ses près de 300 kilos tous pleins faits (281 kilos à sec), soit plus de 25 kilos de plus que le Burgman.
Avec ses lignes intemporelles, il emprunte à la fois au classique au niveau de la forme et au moderne souligné principalement par les LEDs de la triple optique qui le font à nulle autre pareil. Le MyRoad a sa personnalité et n’emprunte à personne son style. Les plastiques n’ont rien à envier à ceux de l’automobile et sont qualitatifs. La selle longue et moulée incite à se loger dessus. Les poignées passager peuvent aisément offrir une place à un Sumo à l’arrière.
Le CVT est particulièrement bien dissimulé et l’échappement imposant à double sortie protégé d’une plaque en aluminium ne souffre d’aucune faute de goût. Les repose-pieds sont parfaitement intégrés à la carrosserie et en s’extraient grâce à un bouton au niveau de la planche de bord.
En selle
On s’installe facilement à bord du Kymco, avec un pont central très facilement enjambable et sur une large selle, confortable. Sous les yeux, on découvre un vrai tableau de bord avec un compteur et un compte tours analogiques encadrant un affichage digital avec toutes les informations nécessaires : jauge à essence à cinq bâtons, horloge, totalisateur, double rip partiel, indicateur de mode de suspensions (sport, medium ou souple). On note surtout 3 diodes au niveau de l’axe des aiguilles du compteur, du compte-tours et de la température moteur. Le tout est clair et lisible, même sous le soleil. A côté, on retrouve des diodes pour signaler le coffre ouvert, la béquille dépliée, ou un disfonctionnement de l’ABS ou de la pression d’huile.
Sur la gauche on trouve un petit vide-poche, entièrement en plastique, y compris au niveau de la fermeture, très pratique au niveau contenance (on peut y mettre une canette de boisson) mais beaucoup moins au niveau facilité de fermeture. On note également quelques vis apparentes.
Sur la droite, on trouve… le réservoir ! Et oui, contrairement aux scooters souvent alimentés sous la selle, ou au niveau du pont central de l’entrejambe, le réservoir se remplit au niveau du tableau de bord. A l’usage, cela se révèle pratique. C’est également au commodo de droite, mais comme un appel de phare que l’on trouve les warnings.
Au centre de la selle, devant soi, on trouve un petit rangement, parfait pour un pantalon de pluie. Par contre, pas de fermeture à clef.
La selle n’est pas très haute à seulement 780mm mais se révèle large. Du coup, le pilote d’1,70m touche à peine de la pointe des deux pieds à terre.
Contact
Mains posées sur un guidon plutôt haut et idéalement large, la position est plutôt bonne. Les pieds peuvent bien se poser sous le pilote ou au contraire s'élancer loin devant, ce qui se révèle la position la plus instinctive au quotidien.
Démarreur à droite et le maxi-scoot s’ébroue dans un son profond, valorisant, cossu, même sur béquille dépliée… idéal pour le faire chauffer. On relève le scooter dont on sent quelques vibrations et surtout le poids. Les près de 300 kilos tous pleins faits sont bien présents. On tourne la poignée droite, le bicylindre monte dans les tours et le scooter s’élance ensuite après un temps de latence.
En ville
Le MyRoad est un gros scooter, dont le poids entraîne une certaine inertie dans les manoeuvres. Pourtant, la maniabilité est là malgré le gabarit. Il passe même plutôt mieux en interfile entre les voitures que l’ancienne version du Burgman, grâce à des rétroviseurs placés haut, qui ne gênent jamais pour les passages. La conduite automatique peut s’effectuer ici sur deux modes du pilote.
Le premier mode consiste à accélérer doucement et à laisser le scooter évoluer souplement pour une conduite en douceur, sans à coup et en toute tranquillité. Le second mode consiste à ouvrir au taquet, à laisser l’aiguille du compte-tours grimper jusqu'à 5.000 tr/min, attendre que le scooter s’élance et s’apercevoir que l’on a déjà perdu son permis. De fait, si le maxi-scoot offre un léger temps de latence à la poignée de gaz (surtout lié à l'inertie du poids), une fois lancé, il est bien lancé et très véloce. Et s'il n'est pas obligoirement le premier au départ-arrété en se faisant éventuellement dépasser sur les tous premiers mètres au feu rouge, il se rattrape au bout de quelques dizaines de mètres pour laisser - loin - derrière son adversaire sur deux-roues. De fait, une fois lancé à minima, les reprises sont vigoureuses et puissantes.
Il se débrouille ensuite naturellement dans la circulation. Son poids et son gabarit demandent juste un peu d'attention dans les manoeuvres à très basse vitesse.
Le freinage est ici cohérent avec la machine GT… arrêtant convenablement sur la distance voulue. Pas de puissance exagérée ni de mordant particulier, mais de l’efficacité au quotidien et sans déjauger sur des freinages appuyés. On note juste une différence de garde entre les deux poignées, la gauche étant nettement plus dure que la droite.
Les pavés se font plus douloureux et la suspension est un peu dure ? Ici, pas de souci, d’un appui sur le commodo, même en roulant, les suspensions sont pilotées pour le mode Soft pour souple et le confort s’améliore de façon très notable, gommant alors particulièrement bien les défauts de la chaussée.
Sur autoroute
Le maxi-scoot s’élance rageusement sur autoroute, grimpant rapidement 140 km/h puis continuant facilement jusqu'à 160 km/h à 7.000 tr/min. Bien lancé, il doit y avoir encore de quoi gagner quelques kilomètres heures, sachant que le compteur est un peu généreux offrant 10 km/h de plus que la réalité. La direction est alors saine aussi bien en ligne droite que sur les grandes courbes. La protection est plutôt efficace sans remous particulier dans le casque mais avec du bruit. On peut alors s’installer tranquillement les pieds en avant pour une longue route à vitesse constante.
Sur nationale
De retour sur nationale, le MyRoad remplit son office de loyaux services et assure la ballade en toute quiétude. On peut accélérer vivement pour dépasser sans se poser de questions, sachant que le scooter trouve son rythme optimal entre 5.000 et 6.000 tr/min, respectivement 110 et 130 km/h. On peut revenir ensuite aux vitesses légales. Le confort global est alors bon.
Si le rythme s’accélère, la tenue de cap reste bonne… même si poids oblige, le maxi-scooter a une tendance à sous-virer qui oblige à être un peu dynamique pour le faire s’incliner. Pour autant, le cadre s’assure rigide et offre une bonne tenue de route que ce soit en virage montagneux ou en très grandes courbes sur lesquelles il se sentira à l’aise. Le freinage n'entraîne alors aucun comportement parasite, même sur l'angle et le MyRoad confirme sa bonne conception et une partie cycle stable.
Confort/Duo
La selle est large et confortable, aussi bien pour le conducteur que pour le passager. Les poignées passager sont facilement préhensibles et très larges.
Le pare-brise avant protège bien, même s'il génère du bruit dans le casque au-dessus de 110 km/h. On regrettera juste qu'il ne soit pas réglable en hauteur.
Freinage
Le freinage est 'naturel', ni trop puissant, ni trop mordant et donc très facile à utiliser au quotidien. Il faut vraiment tirer fort sur le frein arrière pour générer un début de mise en route de l'ABS qui se révèle bien intégré et peu intrusif. Réglables sur 4 positions, les leviers ne révèlent pas la même prise en main pour l'avant et l'arrière. L'arrière étant assez dur et l'avant plus mou. Le feeling n'est pas obligatoirement précis mais l'utilisation au quotidien ne révèle aucune surprise, y compris sur le mouillé. Ce sont plutôt les pneus maxxis qui avouent leur limite sur le mouillé plutôt que les freins, mais l'ABS veille au grain.
Pratique
Le coffre s’ouvre facilement à partir de la clef de contact. Monté sur vérin hydraulique, il reste parfaitement en position semi-haute. L’éclairage intérieur se révèle pratique et suffisant au quotidien. Et on peut y loger deux intégraux (mais pas deux modulables) et un pantalon de pluie. A noter que la forme évasée du coffre empêche en général de rentrer le casque par le centre, qui nécessite donc quelques contorions pour le faire rentrer.
Le frein parking placé très bas à droite demande à se pencher particulièrement bien en avant pour l’actionner et pour peu que l’on ait le casque sur la tête et des petits bras, il est difficile à atteindre et manoeuvrer. Au quotidien, du coup, on ne l’utilise pratiquement jamais, à moins de le mettre une fois descendu du scooter.
Le scooter se place sans aucune difficulté sur la béquille centrale, facile à manipuler. Mais il faut avouer qu'au quotidien, on lui préférera la béquille latérale, d'autant plus qu'elle se déplie naturellement.
On apprécie le bouton jaune sur le contact, qui permet de fermer et protéger la serrure.
Consommation
Le MyRoad se révèle gourmand, voire très gourmand, avec une conso moyenne de 7.5 litres au cent. De fait, même si le premier cran de la jauge ne descend qu’au bout de 75 km, le second au bout de 120, le troisième au bout de 150 et le quatrième au bout de 175 km, vous êtes sur la réserve avant les 200 kilomètres… et c’est alors un record car cela signifie une conduite très mais vraiment très coulée avec des accélérations très douces. La réserve ne vous laisse alors que 20 à 25 kilomètres d'autonomie. J'ai testé pour vous la panne sèche totale à 221 km après 221 km de conduite très cool ! Avec une conduite plus sportive rendue possible par la puissance et le couple de l’engin, vous pouvez arriver sur la réserve au bout de 150 kilomètres avec une consommation de plus de 9 litres au cent, soit une autonomie d'environ 170 kilomètres.
Conclusion
Valorisant par son gabarit et par son look, le Kymco MyRoad est un vrai maxi-scooter, GT qui ravira ceux qui rêvent d’un TRES gros scooter, mais sans pour autant avoir le budget qui va avec. Car à seulement 8.199 euros, c’est le moins cher - et de loin - des majors de la catégorie et ceci sans renier à la qualité globale. Avec un coffre généreux, il remplira en plus parfaitement sans rôle d’utilitaire. Seul son poids et son inertie pourront gêner certains utilisateurs à la recherche d’un gros scooter sportif et dynamique à la ville comme au champ. Plus à l'aise pour les grands espaces que pour le fun en ville, il sera parfait pour ceux qui veulent faire des longues virées en duo au loin pour le week-end ou même les vacances.
Points forts
- prix
- confort / suspensions
- look / gabarit maxi
- partie cycle
Points faibles
- poids
- consommation
- finition
Concurrentes : Aprilia SRV 850, Gilera GP 800, Honda Silver Wing, Piaggio X10, Yamaha TMax
Commentaires
Je ne vois aucun essai de la marque "Sym" pourtant concurrente taïwanaise de Kymco..... Une gamme de scooter bien étagée en cylindrées et aux prix attractifs! Certains usagers de cette machine ne s'en plaignent pas, et la garantie de 5 ans ou 100000 km est séduisante! A quand un test?
27-03-2018 19:05