Essai maxi-scooter Kymco AK Premium
Maxi-scooter GT - presque - tout inclus
550,4 cm3, 37,5 kW, 55,64 Nm, 238 kilos, 11.999€
Dans la famille des maxi-scooters, je demande… le T-Max ! Car c’est bien le T-Max qui a défini le genre il y a plus de vingt ans, suivi pour la version GT par le Burgman, aujourd’hui disparu. Alors, what else ? Et bien justement, il y a désormais de nombreux choix, depuis le Maxsym 500 jusqu’à justement le Kymco AK 550, devenu désormais AK Premium… pour donner la touche business et GT face au concurrent plus « sportif ». Alors, comment a évolué le AK depuis sa version Euro4 initiale de 2016 jusqu’à la version actuelle Euro5. Essai au quotidien et en duo, sur plus de 1.700 km, entre petites villes du bord de mer Méditerranée et Paris, y compris en utilisation longue distance avec plus de 850 km en une seule journée, pour voir si le positionnement GT est mérité ou usurpé.
Découverte
Les codes du genre sont respectés et on lui trouverait presque une inspiration XMax, notamment avec sa double optique avant racée. Pour autant, le galbe global a été retravaillé, sensiblement arrondi, jusqu’à la poupe affinée, ponctuées à chaque fois par une belle signature à LED. C’est à la fois imposant et élégant, avec une touche de sportivité dans une enveloppe presque GT, voire transgenre. L’exercice est bien réussi, d’autant plus que les plastiques sont vraiment de qualité avec une peinture notamment dans sa version bronze, vraiment très qualitative.
Même la selle d’origine avec ses surpiqûres est élégante. On note enfin la bulle haute, électrique, réglable au guidon, sur 8,5 cm. L’AK mérite son nom de Premium.
Sous le carénage, le AK a peu évolué depuis sa précédente version euro5 de 2021 et reste un bicylindre et un vrai 550 cm3, mais qui a perdu 2 cv depuis la version Euro4 tout en gagnant du poids. Il n’en reste pas moins qu’avec ses 51 cv à 7.500 tr/mn et son couple de 52 Nm à 6.000 tr/mn, il est plus puissant que le T-Max et ses 47 cv (mais pas plus coupleux). Mais malgré ses 51 cv, il est disponible en version A2 et ce de façon gratuite dans les deux sens : full ou A2. Et on dispose toujours d’un ride by wire, qui permet de choisir entre mode full ou pluie, avec ou sans contrôle de traction TCS (non déconnectable en mode pluie), le mode pluie diminuant la puissance maximale à 38 cv et couple à 47.4 Nm. Et un bienvenu régulateur de vitesse, actif entre 45 et 130 km/h.
On retrouve ensuite une nouvelle transmission PTM (Power Transmission Matrix), par courroie (en carbone).
On n’oublie pas les poignées chauffantes de série (mais pas la selle) réglables sur trois niveaux.
En selle
Le AK a pris un peu de hauteur en grimpant à 795 mm. Si le pilote d’1,70 m mettra tout juste la pointe des pieds à terre, il gagne une position de conduite plus naturelle que la version Euro4, où les genoux avaient tendance à rejoindre les coudes. La position est désormais mieux et plus agréable au quotidien, avec suffisamment de place également pour les pieds.
Sous les yeux, on trouve une inspiration T-Max avec deux énormes cadrans LCD très lisibles encadrant un cercle où on peut choisir entre vitesse, météo ou connectivité Noodoe avec une navigation simplifiée (mais pas de carte connectée complète au téléphone). Le cadran central se révèle aussi très utile quand le soleil tape par derrière, rendant quasi illisible les écrans latéraux.
On retrouve ensuite une multitude d’informations très claires, avec double trip partiel, totalisateur, jauge à essence, pression des pneus, consommation instantanée et moyenne (mais pas d’autonomie restante).
Tous les commodos sont bien placés et intuitifs en utilisation, que ce soit l’activation et réglage des poignées chauffantes, ou les infos à voir défiler au compteur.
Le vide poche de droite abrite un port USB bien pratique et est suffisamment grand pour accueillir un gros portable ou un gros bloc disque. On aurait aimé le même à gauche, voire un vide poche qui puisse être verrouillé.
Et sous le tablier, on trouve un petit piano, pour ouvrir la selle, la trappe à essence, accéder au trip ou enclencher le verrouillage de direction.
Les rétroviseurs offrent une excellente retrovision.
On peut enfin régler sur quatre positions la poignée de frein.
Contact
La clef dans la poche (merci le Keyless), on déverrouille le frein parking, efficace. Le AK s’ébroue dans un son discret. On relève facilement la béquille, vraiment bien conçue avec son ergot, utile pour béquiller et débéquiller vraiment facilement. Le AK se relève naturellement mais on sent bien son poids, ses 238 kilos à sec avec les fluides et plus de 250 kilos tous pleins faits; quand même. Les premiers tours de roues permettent de bien ressentir ce poids, qui semble à la fois plus important et plus haut place que sur le T-Max. Les premières manœuvres à basse vitesse se font donc avec précaution. Il est toujours possible de changer de mode de cartographie via le commodo gauche, sous les 10 km/h.
Si la selle est confortable, le confort est ferme e sportif, aussi bien pour le pilote que le passager qui ressentira bien les pavés.
En ville
Une fois que l’on a passé la barre des 10 km/h, le poids s’oublie et on peut se faufiler sans état d’âme entre les voitures. Les accélérations sont franches et instantanées à la poignée de gaz, sans être vigoureuses. Il offre une relative bonne maniabilité sans être vif. Il n’a ainsi pas le côté mauvais garçon du T-Max et c’est cela qui fait rentrer l’AK dans la case GT. On ne l’entend pas, il vibre à peine par moments et s’oublie complètement.
Sur autoroute
L’AK s’engage volontairement sur autoroute, atteignant sans peine les 130 km/h, pouvant grimper ensuite sans problème jusque 165 km/h, sachant que le compteur est très optimiste, de l’ordre de 10 km/h à 100 km/h et jusqu’à 15km/h de trop. La protection est très bonne et demande à trouver la bonne hauteur de bulle, pour choisir entre protection et niveau de turbulences. En position basse, on ressent bien la pression sur le buste et en position haute, la pression s’oublie presque totalement mais peut entraîner quelques turbulences et surtout infrasons dans le casque, en fonction du vent. Nous avons en effet eu beaucoup de mistral et en fonction des jours, j’ai tantôt opté pour la position basse, tantôt opté pour la position haute. En tout état de cause, l’AK offre une stabilité exemplaire à haute vitesse, y compris en duo et avec un Top case chargé. On peut alors enchaîner les kilomètres, si ce n’est la consommation qui grimpe entre 5 et 6 litres et le postérieur qui crie grâce au bout de 230 km, demandant une pause. Et ça tombe bien, car ce sera le moment où le voyant de réserve s’allume.
Sur petites routes
L’AK se retrouve naturellement sur les petites routes, ni vif, ni complètement placide et demande à tirer dedans pour en extraire du caractère. On rêverait presque des palettes du Burgman pour le laisser dans les tours au-delà des 6.000 tr/mn. Il avale sans problème les petites routes étroites et les épingles, de façon régulière. Son poids imposant ne souffre pas du passager comme d’autres maxi-scooters (SWT 600 en tête) et ne génère pas de ballant. Il reste également imperturbable et stable en toutes situations, même quand le rythme s’accélère. Du coup, il s’accommode très bien du duo, même si le confort est plutôt ferme. Par contre, comme on bouge un peu plus dessus, l’inconfort de l’autoroute disparaît ici et on peut allègrement faire 270 km sans y penser.
Freinage
Signé Brembo, le frein arrière est particulièrement efficace, doublé par un frein avant offrant un bon feeling et toute la puissance nécessaire même à deux doigts. Et l’AIBS Bosh 9.1 cornering fait tellement un bon travail que l’on n’a pas réussi à le déclencher pendant notre essai. En fait, comme l’AK offre plutôt une conduite souple, on a peu besoin de freiner fort, mais si nécessaire, le freinage est très efficace, malgré un disque à l’avant passé de 280 à 270 mm.
Confort
La selle est plutôt moelleuse mais l’amortissement ferme. C’est parfait sur du billard et un peu moins quand le bitume se dégrade. Par contre, ce que l’on perd en confort se gagne en stabilité et rigidité, offrant une vraie sécurité de conduite. Le pilote peut régler son dosseret de selle sur trois positions. Il y a une selle chauffante possible en option. Il n’en reste pas moins qu’on a réussi à faire 850 km à bord en une journée sans problème.
Consommation
On a réussi à faire presque descendre la consommation à 4 litres au cent, même si la moyenne tourne plutôt autour de 4,5 litres au cent. Cette consommation monte à 6 litres au cent au légal autoroutier. Le tout donne une autonomie pouvant atteindre 300 km dans de bonnes conditions avec le réservoir de 14,5 litres. Et il ne faut pas se laissé distraire par la Baton Rouge clignotant en parallèle à la petite pompe à essence allumée, parce qu’il reste encore 4 litres dans le réservoir à ce moment là. Par contre, quand il n’y a plus de bâtons et qu’il y a juste un petit E rouge clignotant, la, on se trouve vraiment en réserve.
Pratique
Il y a de la place sous la selle pour un gros casque et un petit sac.
Il ne faut pas hésiter à ajouter un porte paquet et le top-case qui va avec pour pouvoir partir en week end ou plus.
On apprécie la prise USB dans le vide-poche droit, qui permet de loger un bloc-disque.
Révisions
Les révisions se font tous les 20.000 km ou quatre ans. Il peut y avoir des petites révisions intermédiaires tous les 5.000 km, avec un coût de 136 euros aux premiers mille kilomètres, 175 euros à 5.000 km, 300 euros à 10.000 km.
Essai vidéo du AK Premium
Conclusion
Kymco a bien fait évoluer son AK, avec une finition au niveau, qui mérite son nouveau patronyme de Premium et le place dans la catégorie des maxi-scooters GT « raisonnables » avec son poids supplémentaire et son caractère moteur qui s’oublie. Mais ce sont aussi ces points qui font qu’il n’est tout simplement jamais volé, contrairement à son concurrent; et c’est un vrai atout pour le retrouver en bas de chez soi tous les jours, fidèlement. Son prix de lancement sous la barre des 11.000 euros le place bien enfin par rapport à son rival, d’autant plus avec les accessoires de série comme la bulle électrique ou les poignées chauffantes mais aussi avec la garantie de cinq ans. Et avec la disparition du Burgman mais aussi des BMW C650, il ne reste plus grand chose, à part le Maxsym 500 (et même 508) mieux placé en prix ou alors les Forza 750 et XADV mais qui font grimper le prix pour également d’autres performances. L’AK n’est pas le coup de cœur mais ce sera le maxiscoot fidèle et faisant le job pour vous accompagner au quotidien.
Points forts
- Finition
- Protection
- Prix
Points faibles
- Poids
- Caractère moteur
- Rayon de braquage
La fiche technique du Kymco AK Premium
Conditions d’essais
- Itinéraire : petites routes variées + autoroutes interurbaines avec un peu de ville
- Kilométrage : 1700 km
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