Essai pneu Pirelli Angel ST
Le clan des siciliens
Pirelli nous a convié pour un essai « grandeur nature » sur les petites routes de Sicile avec l’Angel ST. Des conditions plutôt inédites qui changent des essais policés sur circuits. Rencontre avec « le clan des siciliens ».
Harnaché avec des protections d’épaules, de coudes, genoux, dos et même un protège nuque, l’essayeur Pirelli me confie : « Tous les jours nous faisons environ 500 km sur ces routes » … Ah mince, c’est pas vraiment engageant comme costume, elles sont si dangereuses que ça les départementales siciliennes ? Je devrais peut-être partir directement en combinaison de cuir ? « L’avantage, c’est la météo, ici il ne fait jamais froid et il pleut rarement. On peut rouler toutes l’année dans de bonnes conditions. Si on veut du mauvais temps, on a les centres d’essais du nord de l’Europe… » Bref, ici il fait chaud et beau comme dans la célèbre contrepétrie de nos amis belges. De fait entre cuir et cuire j’hésite car à 9 h du matin le thermomètre affiche déjà 35°…
Un homme averti en vaut deux
La veille, lors du briefing de présentation qui nous dévoilait le tracé de l’essai, on nous précise que le parcours d’environ 200 km en forme de triangle se compose de trois parties : la première section est glissante et à l’heure où nous l’empruntons, il y a aura du trafic sur certaines portions. Attention, ici les routes sont étroites. La seconde section est très bosselée avec de grosses zones de déformations du bitume.
« Et la troisième c’est un billard avec du grip ? » demandais-je.
« Non pas du tout, c’est un mix des deux premières. Routes très glissantes et très bosselées ! Nos clients ne roulent pas que sur du bitume parfait, ils prennent des petites départementales glissantes et surchauffées avec des nids de poules et des gravillons, c’est pourquoi nous devons aussi tester nos pneus dans ces conditions pour voir comment ils réagissent. Nous avons donc voulu partager cette expérience avec vous.… » conclue Pierangelo Misani directeur du département R&D … Merci pour l’invitation on se régale d’avance.
Mi ange mi démon.
On pense souvent qu’un pneu est figé, mais en fait il évolue discrètement tout au long de sa carrière. Ainsi nos deux compères Scorpion Trail et Angel ST qui ne sont pas des perdreaux de l’année n’ont pourtant pas gardé les deux pieds dans le même sabot.
Une démarche qui prend en compte les remarques des usagers, l’évolution des motos et aussi les progrès de la concurrence. C’est le spectaculaire bon en avant du Dunlop Roadsmart sur sol mouillé qui a poussé Pirelli à améliorer son Angel ST sur ce type de revêtement. De fait, il reçoit un mélange de gomme plus chargé en silice pour mieux supporter la pluie et le froid. Pour mémoire, il bénéficie toujours des technologies EPT (ehanced patch technologie) dont la carcasse à plusieurs rayons de courbure lui confère une empreinte au sol optimale sur l’angle. Quand la moto s’incline, la surface en contact augmente, ce qui améliore le grip et les sensations.
Par ailleurs, l’ICS (ideal contour shaping) dont la carcasse ceinture acier à 0° amincie assure une meilleure gestion des zones de pression, favorise la stabilité.
A l’usage, l’Angel ST se révèle convaincant pour ce que nous avons pu en voir. Essayé sur quatre motos différentes, (Honda 600 CBF, CBR F, Hornet et Kawa Z 1000) il offre un bon niveau de confort particulièrement mis en exergue sur les routes défoncées de l’île méditerranéenne. Avec un bitume aussi glissant qu’une baignoire mouillée, les routes nous ont juste permis de nous faire une idée du comportement … lors du décrochage ! Un ou deux coups de gaz trop généreux en sortie de courbe et c’est l’arrière qui part alors que l’avant reste sereinement rivé à la route. C’est progressif, ça se rattrape, tout ce qu’on peut attendre d’un pneu digne de ce nom. Pour ce qui est du sol mouillé par contre, il faudra aller ailleurs pour en juger.
En piste l’artiste !
Pour compléter l’expérience, Pirelli nous a emmené sur un autre terrain d’essai : l’autodrome de Pergusa… Une piste ancienne au bitume pas vraiment nickel non plus. Située autour du lac du même nom, elle est entourée de rails de sécurité et d’eucalyptus qui perdent leurs feuilles… Là encore, il faut quelques tours pour s’y faire et apprécier toutes les finesses du décor… A force de tourner, on prend tout de même confiance. On trouve les trajectoires les moins bosselées et l’on fini par venir à bout de la garde au sol de la Z 1000 et de la 600 CBRF pour ce que nous avons essayé.
Le grip sur piste sèche est donc correct si l’on se réfère à la vocation de ce pneu. Concernant la stabilité à haute vitesse, améliorée grâce à l’ajout de noir de carbone, elle semble bonne, toujours compte tenu de l’état de la piste. Les bosses dans une des lignes droites soulevaient tant la roue arrière de la CBR F que le rupteur se déclenchait à fond de cinquième. Ça chahute ! Mais dans ces conditions difficiles et dans les courbes rapides, l’Angel ST garde le cap. Même sensation lors des freinages appuyés, c’est stable et ça ne se redresse pas même en entrée de virage.
La rançon de cette stabilité est sans doute une relative paresse dans l’une des chicanes du tracé que j’ai loupée à 2 reprises avec la 600 CBR F. Excès d’optimisme ? Sûr qu’un profil sportif aurait été plus vif à cet endroit, mais dans l’absolu ce qu’on demande à un pneu de route, c’est une réponse linéaire et sans surprise. Une certaine « rondeur » rassurante, que semble avoir l’Angel ST, est sans doute plus adaptée au tourisme qu’un pneu trop tranchant. L’Angel ST saura aussi mieux répondre aux besoins des grosses cylindrées un peu lourdes, dont il supporte allègrement les fortes puissances comme nous avons pu le voir.
Un petit ange qui veille sur vous
Malgré ces conditions de roulage délicates, nous n’avons pas déploré le moindre incident de parcours. Il faut croire qu’un ange nous avait pris sous sa protection… Spécialiste du marketing Pirelli s’amuse autant que ses clients à décorer et personnaliser ses pneus. Pour le Diablo Rosso II et le Rosso Corsa, c’était en leur offrant la possibilité de marquer les pneus à leur nom, ou à celui de leur pilote favori. Ici c’est en jouant sur le profil des sculptures qui dessinent un ange quand le pneu est neuf et qui se transforme en diable au fil des kilomètres (au-delà de 1000 km), plus ou moins vite selon que l’on fait beaucoup travailler ou non ses gommes.
Un petit clin d’œil, mais aussi une façon de rappeler que l’Angel ST est versatile: un côté sérieux pour la pluie et l’endurance kilométrique et un côté joueur pour le grip. Cette courte présentation ne nous aura pas permis d’en découvrir toutes les facettes, mais qu’il s’agisse de maniabilité de grip ou de stabilité, l’Angel ST semble à la hauteur. Malgré la chaleur accablante et notre petite escapade sur circuit, il ne s’est pas dégradé outrageusement, ce qui rassure en partie sur ça longévité. Pour la pluie, il nous faudra croire ce que dit Pierangelo Misani, car de notre point vue sous l’écrasant soleil sicilien, cela reste mystère et boule de gomme…
Points forts
- Stabilité
- Confort
- neutralité sur l’angle
- comportement progressif
Points faibles
- Manque de vivacité ?
- Tenue sur sol mouillé non essayée
Tableau des dimensions :
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AV : 17 pouces
120/60 120/70 -
Av 18 pouces
110/80 120/70 -
AR : 17 pouces
150/70 160/60 170/70 180/55 190/50 -
AR 18 pouces
160/60
Tests de longévité et avis motards sur le pneu Angel ST à l'avant et le pneu Angel ST à l'arrière
Commentaires
J'en suis à la troisième montes, sur un B King full.
11-07-2011 21:33Durée de vie supérieure à d'autres
Tenue de route sur le sec = 10/10 comme beaucoup d'autres marques
Tenue de route sur le mouillé = 10/10 j'suis toujours là
longévité = supérieure à d'autres marques= 10 à 15 % /km
Prix = Un peu moins cher que d'autres (nouveauté????)
Conclusion pour moi : pas besoin d'en faire une page.