Le Scrogneugneu Rally-Raid 2 : la mission
Première virée de l'année et probablement la dernière
Les Scrogneugneux se sont enfin décidés : le samedi de Pâques, on part vers le sud pour la première virée de l'année. La première et probablement la dernière avec eux.
Je ne suis pas le premier au rendez-vous : Fifi est déjà là, le plein fait, de l'air dans les pneus, vérifiant -sans doute pour la cinquième fois- qu'il a bien tout son fourbi dans ses latérales Krauser d'époque. Il est encore plus angoissé que moi côté matos. Il râle, aussi, parce qu'Eric a appelé pour dire qu'il allait être à la bourre : sa Béhème se fait prier pour démarrer.
Un coup de klaxon : c'est Seb, sur sa SVN bleue à carbus. Comme il travaille à l'autre bout de l'usine, je le connais peu. Fifi l'a toujours vu avec cette moto qui, selon lui "a plein de bornes", un genre de compliment quand on roule sur une XJ 600 qui va sur ses 75.000 kilomètres.
Alain s'est excusé hier soir : Madame a jeté un oeil à la météo et décrété que non.
Gérald arrive à son tour, traînant un Eric un peu penaud : la batterie. Gérald prend la direction des opérations ; il faut toujours un meneur. Comme j'ai la plus petite, je prends sa roue avec Eric derrière moi. Fifi ferme la marche, Seb devant lui. On vérifie qu'on a les numéros de mobile de tout le monde, Gérald nous résume la balade et les points d'arrêt et c'est parti.
A peine un quart d'heure de retard, c'est un genre de record. La météo a l'air de vouloir tenir.
On sort à peine de Chenôve qu'on tourne à droite vers les virolos. Je m'applique à rouler le plus régulièrement possible pour limiter l'effet "accordéon" derrière. Gérald enroule doucement pour permettre à tout le monde de prendre le rythme. En fin de balade, je sais qu'on ira facilement 20 km/h plus vite avec la même aisance, une fois le bloc constitué.
A Gevrey, on bifurque vers Chamboeuf et on commence à sérieusement tire-bouchonner autour de notre azimut sud. Gérald a l'air de connaître la route : il penche rarement la tête vers le GPS fixé à son guidon. Derrière, ça suit gentiment. Limite, je m'ennuie un peu. Juste avant Meursault, je viens remplacer Fifi à l'arrière-garde. Je m'amuse à détailler le style de chacun. Fifi est droit comme un i sur la XJ et pilote avec les épaules. Eric est ramassé sur la R80 et se sert beaucoup de ses jambes. Seb conduit façon stage de conduite AFDM : il reste droit et c'est la moto qu'il penche dans les virages. Gérald utilise son bassin et de ses bras.
On passe Chalon. Eric prend ma place. Seb suit Gérald. Depuis le départ, on n'a croisé que quelques rares motards, dont un qui nous a fait des appels de phare frénétiques pour nous signaler une patrouille de bleus dans un rond-point. Mais sinon, il n'y a pas grand monde.
Midi. Je commence à avoir mal au cul et je ne suis pas le seul : je vois Fifi s'agiter sur sa selle. On a prévu de faire le point à la hauteur de Villefranche. Je redoute le choix du resto, entre Eric qui ne jure que par les Routiers et Gérald qui aime bien les endroits prout-prout où on te sert sans rire un "Emasculé de crevettes à l'écrasé de barbe-à-papa, croquant d'avocat d'Islande et poivrons de Tchenobyl" à 45 balles le bout. On termine dans le gastos très correct d'un bled dont j'ai oublié le nom vu que je ne m'occupe pas de la navigation : c'est très agréable de se faire emmener par quelqu'un qui connaît la route.
J'en ai marre de rouler. Avec les tours et les détours, on a fait pas loin de 250 kilomètres. J'attends que les cafés soient servis pour balancer, en toute franchise :
- Je suis un peu naze, je crois que je vais rentrer direct.
Flottement autour de la table. Mais même Eric ne proteste que mollement. J'écope quand même d'une vanne à propos des scoots qui savent pas rouler.
On repart vers Dijon. A Tournus, en passant rive gauche, on ramasse la flotte. Arrêt sous un pont pour enfiler les combardes et c'est reparti. Chenôve. Retour au point de départ. Il y a ce petit moment bizarre où il faut se dire au revoir, où le groupe éclate.
Je suis d'autant plus triste que c'est probablement ma dernière virée avec eux, mon dernier mois à l'usine avec les Scrogneugneux.
Commentaires
courage, il y en a partout des Scrogneugneux. en plus tu sais les repérer ...
10-04-2018 07:39Ah bon, c'est toi qui as la plus petite ? Tu es sûr ? !! Et sinon vivement le printemps, le vrai ! Et merci pour la Kronik, encore un bon moment !
10-04-2018 10:14Rouler avec d'autres, c'est pas mon truc. j'suis jamais d'accord avec leurs choix, leurs pilotages, leurs tout, seul truc qui me va, c'est rouler derrière un petit canon qui enroule bien, ça c'est top ! t'n prends plein les yeux.
10-04-2018 13:09sinon c'est solo and "on the road again".
Ah bon C'est retour sur Paris ? Il ya qq temps tu en parlé ds tes Krokro.
13-04-2018 22:45Ou plus embêtant... la petite (grosse) usine qui craint la crise ?