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Stage moto AFDM

48h pour ré-apprendre à conduire sa moto et découvrir le plaisir

Stage moto de perfectionnement AFDMOn en vient souvent à penser au stage moto... pour une simple remise en selle après quelques temps d'arrêt, après avoir changé de moto pour mieux la maitriser, ou tout simplement parce que l'on estime ne plus faire de progrés soi-même. On se tourne alors vers les différents types de stages existants avec une première hésitation entre les stages de formation post-permis type AFDM ou Team Media et les stages de pilotage dispensés par l'ACO, BMC, Sarron....

Dans une optique de progression et de plusieurs stages à faire, j'ai opté pour un stage AFDM. Mon parcours ? une dizaine d'années de motos, quelques dizaines de milliers de kilomètres et des essais sur plusieurs milliers de kilomètres de tous types de motos. Le stage allait me dire si je pouvais encore apprendre quelque chose ou si finalement on peut directement passer au stage de pilotage à ce moment là...

Ayant choisi un stage de week-end, tout a commencé le vendredi soir dans un hotel proche du circuit Carole, lieu des entrainements qui allaient suivre pendant deux jours.

La première soirée est l'occasion de mettre le ralenti, nouer les premiers contacts, comprendre les différentes motivations, et commencer à passer en revue ce qui serait abordé ensuite. Ce qui surprend dès le début, c'est le nombre de stagiaires et de moniteurs : 10 stagiaires et ... 7 moniteurs. Cela va se rapprocher du cours particulier. La discussion s'élance rapidement et les échanges faciles.

Samedi matin : à l'aube

Stage moto de perfectionnement AFDMLe petit-déjeuner à 8h annonce la couleur... Ce ne sera pas un week-end de tout repos. En salle à 8h30, on est ici pour apprendre... en commençant par la théorie. Et la théorie est reprise de A à Z, sous forme interactive, de questions/réponses entre les formateurs et les stagiaires pour mesurer la conduite de chacun au jour le jour et surtout sur la conscience ou non des erreurs. On reprend les bases pour redécouvrir ou découvrir pour certains l'auto-stabilité, l'effet gyroscopique, la chasse, l'empattement, la force centrifuge, le braquage inversé... Entrecoupées de vidéos de formation, la matinée s'écoule à vitesse grand V pour ceux qui aiment la théorie... et fait rager ceux qui veulent déjà en découdre sur la piste. Ces derniers vont être rapidement servis puisque l'après-midi signifie le départ pour Carole... avec sa moto personnelle. Ici, la Fazer 600 cotoie, la Hornet 900, la FJ 1200, la Diversion, le SV 1000 ou la Pan European ! Autant de modèles différents et de possibilités plus ou moins limitées à priori.

Qui dit Carole, dit piste... effectivement, mais pour ces formations, on parle uniquement des pistes aménagées autour du circuit, qui s'apparentent plus à une piste privée de type moto-école.

Les premiers exercices sont simples, basiques même et pourtant... On ré-apprend à mettre la moto sur béquille centrale, sans effort, le regard loin. Puis, l'exercice passe au débéquillage, guidon tourné vers la droite, afin qu'en cas de chute, la moto "tombe" vers le motard et qu'il puisse ainsi la rattraper, surtout si celui-ci rattrape la moto en s'agenouillant au lieu d'essayer de la rattraper par me haut.

Le second exercice rappelle les principes de maitre Yoda. On apprend à prendre conscience de l'équilibre de la moto en la tenant par la bulle et avec deux doigts : effet garantis ! Tenir sa moto, quelle qu'elle soit, en équilibre de cette manière et sans aucune aide, donne une autre dimension à ces deux cent kilos que l'on empeche quelquefois de tomber seuls.

Stage moto de perfectionnement AFDMLes cones se posent ensuite à terre pour deux types d'exercives, lent et rapide.

Le lent est simplement constitué de deux cones, pour y effectuer un huit en moto, et un troisième cone retourné pour simplement aider à fixer le regard.

Le rapide est une série de cones espacés. L'objectif est de réaliser un slalom mais il n'est pas question de chronométrage mais simplement d'appréhender la moto, ses réactions, et son comportement. C'est la mise en pratique de la théorie du matin.

Tous ces exercices s'effectuent sous l'oeil vigilant d'un moniteur. Et comme ils sont nombreux, chaque élève se retrouve avoir un ange gardien, et correcteur attentionné.

Sur le lent, il vérifie le regard, marquera les tops, signalant ainsi le changement de direction du regard, et de la moto... qui suit, toujours.

Stage moto de perfectionnement AFDMSur le rapide, il vérifie la position, le "déhanché", le style, et les erreurs de position sur la moto.

Et comme si cette vérification en temps réel ne suffisait pas, le cameraman passe régulièrement de poste en poste pour capturer les images dans la boite. Les images sont ensuite repassées et commentées à la fin de la journée pour permettre de prendre note des fautes ou au contraire de ce qui est bien.

On pourrait penser que tout ceci se rapproche énormément des cours en moto-école, hormis un plus d'attention et de correction lié au nombre de moniteurs. Mais je n'ai abordé que ce qui était fait avec la moto... pas la manière dont cela était fait ! Car si effectivement les exercices commencent assis de façon traditionnelle sur la moto, ils se continuent avec les mains en embout de guidon (au lieu d'avoir le guidon bien en main), puis avec une seule main (l'autre étant posée sur le réservoir), en amazone à gauche et ou à droite et enfin, pour les meilleurs et ceux qui auront réussi les précédents exercices à genou sur la selle ! Et sur la longue piste, on prend conscience de la stabilité de la moto, en faisant l'avion... bref, en lachant le guidon, les bras à l'horizontale !

Rien n'est ici obligatoire et la première réaction est de se dire qu'il faut être fou ou insconscient... que l'exercice est pour les autres. Appréhension, peur de la chute ou d'abimer la moto constituent des freins psychologiques. Mais la progression des exercices fait que l'un après l'autre, on finit par les enchainer, en s'étonnant, presque émerveillant de l'avoir finalement réussi, sans difficulté particulière.

Et quand les six heures du soir arrivent, et qu'il faut songer, fourbu et éreinté, à rentrer à l'hotel, on hésite entre continuer pour améliorer ou s'écrouler de fatigue. Mais c'est le moment également de revoir la journée et les vidéos, de commenter et de partager en groupe avec les moniteurs, les erreurs et les bons passages.

Autant dire, que les motards ne trainent pas le soir, et que le sommeil vient vite... entrainement subliminal et remémoration de tous les instants de la journée...

Dimanche matin : aube (bis)

Si on avait commencé tôt le samedi, à 8h15 le dimanche, c'est déjà le départ pour la piste et l'entrainement commence à 8h30. Les exercices en huit de la veille font la place à l'exercice de la maitrise du freinage et de l'embrayage sur un slalom, ou non seulement il faut passer entre les cones, mais en plus s'arrêter à chaque cone, sans bien sur jamais mettre pied à terre.

Stage moto de perfectionnement AFDMIci, tout se joue à coups d'accélérateurs, de maitrise de l'embrayage et du frein, arrière, mais surtout du regard, indispensable pour enchainer sans tomber ! Et au fur et à mesure des tours et détours, le slalom s'élargit de plus en plus, permettant de réaliser des boucles rapprochées et lentes que l'on aurait cru irréalisable au début.

Au niveau du rapide, les cones sont alors plus rapprochés, obligeant à balancer rapidement la moto de gauche à droite par rapport au jour précédant. Encore une fis, l'exercice commence en selle, pour se poursuivre en amazone.

La dernière partie des exercices consistent à s'entrainer sur des freinages appuyés (certains disaient freinage d'urgence pendant le permis). Ici, au-delà de la maitrise de la pression et de la répartition du freinage entre l'avant et l'arrière, encore une fois, le regard joue un role déterminant... Loin le regard, loin...

Le dernier exercice est plus une démonstration par l'exemple qu'un exercice à part entière afin de vérifier les capacités de freinage en "circulation". 3 motos au départ : deux motos parallèles devant vous, vous derrière celle de droite. Le but de l'exercice ? freiner au moments où la moto de gauche déclenche son propre freinage. Vous savez qu'elle freinera sur la longue ligne droite mais vous ne savez pas quand. Et quand vous aggripez les freins, vous vous apercevez qu'au mieux, votre roue avant est à la hauteur de son guidon. Bref, en cas réel, c'était le carton :-( La morale : attention aux distances de sécurité, à la vigilance et à la maîtrise du frainge appuyé.

L'après-midi signera tous les dangers. Après une demi-journée de théorie, et une journée d'exercices en environnement protégé, il est désormais temps de mettre en pratique sur route ouverte, les enseignements acquis jusqu'à présent. C'est alors qu'on annonce une longue balade. Certains se disent alors : chouette, on va se détendre un peu... que nenni ! Par groupe de deux ou trois, un moniteur monte derrière chaque élève... et corrige verbalement mais aussi physiquement sur la route les erreurs, la position de conduite (les coudes écartés notamment, le buste ou la position des épaules). D'abord derrière, il échange ensuite sa place avec le stagiaire et sur le même parcours fait sentir à son tour à l'élève ce que peut réllement faire la moto dans un enchainenement de virolos.

Ici, ce n'est pas la vitesse qui est recherchée mais plutot la trajectoire : celle qui permet de prendre une courbe en toute sécurité, tout en considérant qu'il peut y avoir un véhicule de l'autre coté. Cela ressemble à la notion de trajectoire sur piste, mais comme la route n'est pas un circuit, c'est surtout comment ne pas prendre le muret ou au contraire la voiture qui pourrait venir en face.

Dans le même temps, on prend conscience des ressources de la moto en termes d'inclinaison ou de capaciét à prendre de l'angle et cela à des vitesses autorisées : du plaisir mais sans danger ni prise de risque.

S'il ne fallait retenir que cela :

  • loin le regard, trés loin, toujours positionné là où l'on veut aller,
  • assise le plus en avant de la moto, genoux serrés collés contre le réservoir, la partie large du pied sur le repose-pied (le contraire des pieds en canard),
  • position de conduite : buste en avant, dos légèrement cambré en S, coudes fléchis, poignets détendus, haut du corps fixe mais bassin mobile,
  • position de freinage : bras tendus et verrouillés jusqu'à l'arrêt complet (intérieurs des coudes tournés), regard lointain,
  • technique AFDM du slalom lent à droite : bras droit tendus, bras gauche contre le corps, corps vertical par rapport au sol (et donc, pas dans l'axe d'inclinaison de la moto)

Conclusion

On commence le stage en se disant que l'on a surement beaucoup à apprendre. Après deux jours, cet à priori devient une certitude, largement amplifiée par toutes les corrections, maintes fois répétées.

En fait, on commence par désapprendre, en essayant d'oublier toutes les mauvaises habitudes : position des pieds en canard, bras trop tendus pendant la conduite mais trop souples en freinage appuyé, regard trop près...

On apprend ensuite ce qui devrait être acquis à l'issue du permis mais qui ne l'est que rarement : contre-braquage, maitrise de la moto en blocage de frein arrière...

Le stage apporte beaucoup. Il permet surtout de prendre conscience des possibilités de sa moto et fait revoir à la baisse l'idée que l'on a de sa propre maitrise. Résultat, on en sort avec un gout de frustration intense à la limite de la démoralisation.

Et puis on repart tranquillement avec sa moto sur le chemin du retour... On corrige alors automatiquement ses défauts, on aborde les virages tranquillement mais avec une assurance qui permet de les prendre en toute sécurité là où auparavant à la même vitesse, on avait l'impression qu'on était vraiment limite. Et l'on se dit que finalement, et bien çà a déjà commencé à rentrer et qu'il ne reste plus maintenant qu'à le mettre chaque jour en pratique.

Points forts Points faibles
  • pédagogie
  • encadrement
  • mix théorie/pratique sur piste et route
  • meilleur rapport prestation/prix sur ce type de stage
  • le prix : quand même 320 euros pour les adhérents FFMC ou 350 euros pour tout public sur Paris (20 euros de moins en Province).
  • stages pleins deux mois à l'avance

A lire : le stage raconté par MyDreamy

Bering