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Roadtrip moto en Émilie-Romagne
La Dolce Strada
Jour 1 - De Bologne à Bagno di Romagna
Au nord de l’Italie, l’Émilie-Romagne s’étend au long de la plaine du Pô, liant deux régions historiques. Ainsi, l’Emilie traverse le haut de la botte italienne et se poursuit avec la Romagne au Sud-est. Sur ces terres s’étend une géographie douce, mais contrastée de hautes collines et de bords de mer.
Développés dès l’époque romaine, ses centres urbains évoluent ensuite avec des villes d’art marquées par le moyen-âge et la Renaissance, comptant de nombreux châteaux et bourgs médiévaux fortifiés. C’est également une des régions les plus riches d’Europe avec une forte industrie tournée vers la motorisation de tout type - véhicule, industrielle - et des technologies afférentes. Vers Bologne, capitale régionale, on y trouve même la « Motor Valley », avec entre autres la firme Ducati.
Quittant l’usine du constructeur au guidon d'une Multistrada V4 Rally, notre tour débute réellement à Imola avec un passage aux abords du circuit éponyme, construit en 1950, lors de la création du championnat de Formule 1. Les motos furent les premières à y concourir, la première course officielle de F1 n’ayant lieu sur son tracé qu’en 1980. Jusqu’en 2006, l'épreuve est alors organisée sous le nom de Grand Prix de Saint-Marin puis revient en 2020 dans le championnat en tant que Grand Prix… d'Émilie-Romagne. Nous poursuivons plus en avant par Riolo Therme vers Brisighella, dont le centre-ville témoigne de la longue histoire. Vestige d’un haut mur d’enceinte, des maisons charretières alignent encore leur porte cochère, surmontées d’une galerie couverte et de hautes habitations. Au sommet d’un des trois pitons de gypse qui dominent le bourg se dresse une importante forteresse, donnant à l’ensemble un style charmant.
Cette sensation ne fera que croitre au long des routes. Celles-ci ondulent sur un paysage de collines douces ou plus hautes, parfois presque montagneuses, parsemées de champs et de forêts. Toujours plus au sud, nous passons Modigliana puis stoppons à Tredozio, perché à 700 mètres d’altitude, pour y déjeuner et attendre la fin d’une pluie tenace. Savoureuse, la cuisine du Ristorante Monte Busca nous fait retrouver le soleil dans nos assiettes. Le ciel peine encore à s’éclaircir quand nous reprenons la route pour une poignée de kilomètres vers Vulcano del Monte Busca, le plus petit « volcan » d'Europe. C’est en fait une fontaine ardente, dont la flamme pérenne, active depuis le 14e siècle, est due aux émanations d'hydrocarbures gazeux qui, au contact de l'oxygène, restent perpétuellement allumées. Les flammes surgissent du sous-sol, au milieu d'un champ en friche, créant une impression surprenante.
Portico di Romagna nous accueille ensuite, cachant à ses côtés un superbe ouvrage. Depuis 1328 le Ponte della Maeste, pont de la majesté, enjambe la rivière Montone en une unique arche élégante de pierre locale. La structure, rénovée en 1696, relie la partie basse du village au chemin dit "Castellina" qui mène vers Premilcuore. La douceur de cette courbe de pierre n’a d’égale que celle des hautes collines que nous parcourons ensuite. L’atmosphère ressentie ensorcelle gentiment l’esprit et l’on semble alors évoluer dans des paysages d’un livre de contes, parsemée d’anciennes tours et de petites forêts escarpées.
Notre journée de route prend fin à Bagno di Romagna, ville thermale dont les eaux étaient déjà exploitées par les Romains. Trois lieux assurent toujours une activité thermale et ce sont aux Termes di Sant’Agnese que nous devions nous rendre. Notre arrivée tardive ne nous permet pas d’en bénéficier, mais l’odeur du souffre aux abords de l’établissement signale nettement la présence de cet élément naturel bénéfique. L'eau provient d'une source à 45 °C, captée à 8 m de profondeur. Son parcours en sous-sol est remarquablement long : les géologues ont calculé que la pluie met 700 ans pour pénétrer, se réchauffer, se minéraliser à grande profondeur et resurgir enfin.
La ville a conservé un centre historique fort agréable. La vaste Piazza Ricasoli jouxte l'église Santa Maria Assunta et son clocher-tour décalé. Maisons de maitre et hôtels du XIXe donnent également un certain cachet à l’ensemble et certains restaurants conservent une salle voûtée. On ne manquera pas la façade du palais Capitaine ornée des emblèmes des Médicis.
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