Roadtrip moto en Émilie-Romagne
La Dolce Strada
Jour 2 - Autour de Saint-Marin
Au nord de l’Italie, l’Émilie-Romagne s’étend au long de la plaine du Pô, liant deux régions historiques. Ainsi, l’Emilie traverse le haut de la botte italienne et se poursuit avec la Romagne au Sud-est. Sur ces terres s’étend une géographie douce, mais contrastée de hautes collines et de bords de mer.
Et c'est dans cette partie du sud que nous avons entamé un court roadtrip à moto en descendant depuis Bologne jusqu'au village de Bagno di Romagna, dont nous repartons ce matin pour conclure cette virée motarde à travers la Motor Valley.
Nos motos pointent désormais vers l’Ouest, direction Sarsina puis Sant’Agata Feltria où nous attend le théâtre Angelo Mariani, édifice rare intégralement construit en bois. Intégré dans le Palazzo Fregoso, c’est l’un des plus anciens théâtres d’Italie, réalisé en 1723 et présente trois ordres de loges décorées d’effigies de personnages illustres. La surface très réduite de sa salle en ellipse et de sa scène lui donne toute l’intimité d’un petit théâtre de cour.
Notre itinéraire se poursuit via Pennabilli vers la petite ville de Carpegna. En chemin, nous stoppons aux limites de la Toscane à la boulangerie « Rosanna » de Ponté Messa, réputée auprès des nombreux motards de passage. Sans lustre aucun, la façade est des plus modestes, l’établissement pourrait passer inaperçu, mais pains et gâteaux y sont effectivement fameux.
Nous poursuivons vers San Leo, bourgade édifiée sur un rehaut de terrain se terminant en falaise. À son sommet, une imposante forteresse du milieu du XVe y accroche ses puissantes tours. Pittoresque, le site permet une superbe vue sur les environs. Tout autour, la campagne étend ses champs vallonnés, formant un patchwork de différents verts, parsemés de villages.
Nous prenons ensuite la direction de San Marino, état minuscule que nous traverserons rapidement. Le revêtement des routes est superbe et permet de pousser un peu les machines.
L’arrêt suivant à Coriano est presque un pèlerinage. C’est en effet là que le mémorial Marco Simoncelli a pris place. Une stèle, un banc au sein d’un parc et, en face, un espace dédié au pilote italien rendent hommage au disparu. Motos, casques, combinaisons, dessins et de nombreux autres objets et témoignages ravivent la mémoire du « Sic ».
Son nom est d’ailleurs désormais associé au circuit de Misano, dernière étape de notre périple. Les épreuves du Superbike ont lieu le lendemain et les essais battent leur plein. Modernisés, agrandis, les bâtiments annexes permettent de recevoir plus confortablement les équipes, le public et le personnel gérant les lieux. Au sommet, un espace restaurant-terrasse offre une vue à 360° sur le tracé. Aux côtés de l’épreuve reine ont lieu les courses des Aprilia 660, Yamaha R3 et celle opposant, pour la première année, une grille exclusivement féminine ; avec notamment la pilote Maria Herrera Munoz, en tête du championnat.
Pour nous, l’heure est au retour vers Bologne, les yeux et l’esprit allégés par l’atmosphère paisible et douce, presque intemporelle de l’Émilie-Romagne. Loin des villes et des circuits touristiques, cette région offre un réel dépaysement. Une parenthèse temporelle qui permet de gouter à chaque instant à la vie à l’italienne et au charme de la Dolce Strada.
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