Rénover et nettoyer la ligne d'échappement

Du décapage au nettoyage et lustrage du collecteur au silencieux jusqu'à tout faire briller

Saga restauration de la sportive Kawasaki ZX6R 636 modèle 2002 : 8ème épisode

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Je profite du démontage de la moto et de la partie moteur pour m'attaquer à la restauration ou plutôt au nettoyage et lustrage de la ligne d'échappement.

Dès le départ, j'ai pu constater que la ligne d'échappement était très oxydée et que l'échappement adaptable Scorpion en inox, chicané et homologué avait besoin d'un bon coup de nettoyage.

Nettoyage du silencieux

Pour ce qui est du silencieux, pas de problème particulier : un bon chiffon, un peu de Belgom Alu et le tour est joué, le pot d'échappement a retrouvé son brillant après un peu d'huile de coude. Après inspection à la lampe de poche, la laine de roche interne est en bon état. Quoi qu'il arrive, je dispose de l'élément d'origine, fourni avec la moto. Au cas où, on ne sait jamais. Il est plus volumineux, probablement plus performant, mais cela reste à voir. Avant d'en arriver à faire des tests, il va falloir pouvoir rouler. Et ça, ce n'est pas encore gagné.

Démontage de la ligne d'échappement

Pour la ligne d'échappement, c'est une autre histoire. Pour ce faire, il va falloir s'attaquer aux gougeons qui la retiennent en place. Ils sont 8 et pas des plus coopératifs. C'est simple, ils sont perclus de rouille, au point que je sais déjà ce qu'il risque de se produire : de la casse ! La rouille fragilise considérablement cette pièce très mise en contrainte.

Le double filetage est vissé d'un côté dans la culasse et l'autre côté du filetage sert à boulonner la ligne en place. Conséquence, il va également falloir des joints d'échappement, ceux d'origine ne me donnant aucune illusion quant à la possibilité de les récupérer. Cela évitera quoi qu'il arrive toute fuite tiens, une petite dépense en plus à prévoir au moment du remontage de la culasse: 10 € les 4.

Premier essai: Frotter à la main avec du WD-40

Mais revenons en à mes collecteurs. j'ai beau asperger copieusement de WD40 et y aller en douceur, j'ai beau essayer de nettoyer les écrous et le filetage avec la brosse à lamelles que j'ai trouvée, rien n'y fait : le métal est par trop attaqué. Conséquence ? Une clef qui se met à patiner d'un coup, signe d'un gougeon à la peine, qui ne tarde pas à casser dans la demi seconde qui suit, sans que je ne puisse le prévenir. Et M...e !

Cela dit, il est reste 7 et je sais qu'il est possible d'extraire celui qui reste sur la culasse. Enfin ça, c'est quand tout se passe bien et vous l'aurez deviné, rien ne se passe comme prévu tout au long de cette remise en route de moto. Nous le verrons lors de la tentative de récupération, une fois la culasse remise en forme. Enfin si elle arrive jamais à reprendre sa constitution d'origine.

Ce qu'il y a de bien avec un échappement, c'est qu'il ne va pas s'en aller tout seul : des ressorts veillent aussi au grain. Si d'après Desproges, le cintre est l'ennemi de l'homme, d'après moi, le ressort l'est aussi. C'est vicieux, un ressort. Et ce n'est pas facile à ôter lorsque l'on n'a qu'une pince à bec et une bonne motivation. Il existe des outils spécifiques pour les tirer. Ce sont des crochets. Et franchement, si l'utilité n'est pas toujours évidente au moment de les enlever, lorsqu'il sera question de les remettre, on louera le génie de celui qui le premier aura inventé l'outil. Un peu comme je loue régulièrement l'inventeur de l'eau chaude. Oui, je n'ai pas inventé l'eau chaude au sens propre comme au sens figuré- et ça, je le regrette régulièrement.

Prix d'un tire ressort : à partir de 6 €

Par contre, même sans entrer dans les lois de la thermodynamique, la ligne tombe assez facilement. Ouf. Je la maintiens en place au moyen de cales et à la force des bras. Elle est également fixée sous la moto et au niveau du pot. L'opération est fastidieuse, mais tout se passe bien. Souvent, je regrette de devoir travailler au niveau du sol et je comprends l'intérêt d'un pont moto (article suivant). C'est tellement agréable de tout avoir sous la main, sous les yeux, sans avoir à jouer le contorsionniste. Il n'y a pas que la souplesse intellectuelle qui me manque parfois : mes vieux os et mes tendons en bois me le rappellent... Que l'homme est petit devant la machine.

Deuxième essai : Décaper avec perceuse et brosses à lamelle en carbure de silicium

Trêve de digression. Une fois à terre, je commence à la décaper.

Là encore, je ferais bien une bise à l'inventeur de la perceuse sans fil à grosse batterie. Le garage collaboratif m'a permis de découvrir les brosses à lamelle en carbure de silicium SiC. C'est génial, tout simplement.

Alors avec un peu de temps et quelques passages, les lamelles commencent à s'user en douceur, mais le résultat est impeccable ! Oh joie, la ligne retrouve sa couleur d'origine sans avoir à frotter comme un malade pendant des heures.

Ça y est, je suis amoureux de ce truc là ! Si j'y avais pensé, j'aurais pu mettre du vernis haute température sur la ligne pour la protéger de toute agression ultérieure comme expliqué dans le tuto sur l'entretien du silencieux (voir article). J'aurais aussi pu aller chercher les dernières parcelles d'oxydation. Mais d'une part, le côté pas trop neuf me plaît et d'autre part, je n'ai pas la place ni le temps pour effectuer l'opération à l'air libre. Il faudra que je bricole une cabine de peinture à la taille de la ligne et pas sûr que Cyril, le boss, me laisse faire.

Bon, OK, j'aurais aussi bien pu démonter l'échappement sur la ligne et une fois qu'elle était en deux parties, m'occuper indépendamment des deux. Mais d'une part, si c'est simple, ce n'est pas drôle, d'autre part, j'ai normalement un mois pour tout refaire et à ce rythme là, je ne suis pas rendu. Surtout, j'apprends au fur et à mesure. Comme l'on dit que l'on apprend de ses erreurs, je sens que j'ai des chances de finir génial après cette remise en état !

Prochaine étape : le démontage de la rampe de carburateur pour pouvoir accéder à la culasse malade. A lire !

A retenir

• La solution mécanique (perceuse+brosse à lamelles) est la plus efficace et la plus rapide
• La brosse ne peut pas aller partout, finition main obligatoire pour les plus perfectionnistes
• Il existe un vernis haute température pour faire briller la ligne

A ne pas faire

• Casser un ou plusieurs goujon(s) en démontant la ligne
• Se prendre un ressort de ligne en l'ôtant

Outils et fournitures:

• Démontage de la ligne : clef à pipe ou clef plate, WD40, tire ressorts, cale pour retenir la ligne
• Nettoyage de la ligne : perceuse, brosse à lamelle sur mandrin et/ou chiffon, produit rénovateur et huile de coude
• Fournitures: aucune, toutes étaient présentes au garage participatif

Plus d'infos sur la restauration

• Lire les épisodes de la Saga Restauration de la Kawasaki Zx6R