Bien choisir ses plaquettes de frein
Plaquettes organiques, céramique, métal fritté, kevlar...
Quel matériau pour quel usage et quelle moto ?
Quelle que soit la moto, il arrive forcément un jour où remplacer ses plaquettes de frein devient nécessaire voir obligatoire. En effet, il ne faut pas jouer avec le système de freinage. Savoir freiner et surtout pouvoir freiner efficacement est vital pour tout motard. Mais voilà, lorsque la pièce est usée, quel modèle acheter ? Quelles sont les différences et les avantages des différentes plaquettes de frein existantes ? Quel matériau et composition privilégier ? On vous dit tout sur les plaquettes de frein.
Compatibilité obligatoire avec le disque de frein
En premier lieu, il faut bien se renseigner sur le matériau constituant le ou les disques de frein. En effet, les plaquettes doivent être compatibles avec les disques.
Ainsi, on présente des plaquettes en métal fritté comme ce qui se fait de mieux. Alors pour prendre le mieux pour sa moto, on choisit ce type de plaquette.
Mais un disque en fonte fait mauvais ménage avec des plaquettes en métal fritté, qui l’usent très rapidement. Cela dit, il se fait rare, pour ne pas dire absent de la production moderne, hormis si vous avez opté pour un disque Beringer par exemple ou une Hypersport Ducati d’ancienne génération par exemple.
Et un disque valant bien plus cher que des plaquettes, il vaut mieux faire le bon choix et ne pas se tromper.
Pièces d'origine ou adaptable
Le type de plaquette est un critère important, à considérer en fonction de votre type d’utilisation et de votre besoin. Il existe de très nombreux fournisseurs de plaquettes, à commencer par votre concessionnaire et donc le fabricant de votre moto ou de votre scooter. Ces pièces, que l’on appelle OEM (pour signaler les pièces montées d’origine) sont disponibles dans les concessions. Elles répondent parfaitement au cahier des charges, sont souvent à peine plus chères que des adaptables et surtout, elles ont fait leurs preuves pour votre machine. Repartir sur de l’identique, c’est avoir la garantie de la sécurité en plus de la simplicité .
Pour autant, en matière de plaquettes (matière au sens propre et au sens figuré), il existe une multitude d’options, toutes issues de grands fabricants, tous avec des gammes plus complètes et des utilisations plus spécifiques les unes que les autres.
On citera l'une des références en matière de freinage : Brembo, qui commercialise des plaquettes de frein pour de très nombreux modèles et équipe d’origine pas mal de marques européennes en étriers de frein, là où Nissin ou encore Tokico sont privilégiés pour la grande production japonaise.
Côté adaptables, on retrouve également des enseignes telles que TRW ou EBC ou encore, plus proche de nous, la marque française CL Brakes (anciennement Carbone Lorraine). Un fournisseur spécialisé dans le domaine de la plaquette de frein. Pour autant, avant de choisir un nom, on choisit des caractéristiques. Que savez vous déjà sur les plaquettes de frein ?
Les différents types de plaquettes de frein
Plus qu’une marque, il convient de viser un type de plaquettes. On trouve 3 principales familles :
- les plaquettes organiques ou céramiques,
- les plaquettes en métal fritté ou sinter
- les plaquettes kevlar ou dédiées à la piste.
Composition d'une plaquette de frein
Mais tout d'abord, voyons de quoi est fait une plaquette et à quoi servent les dits éléments. La plaquette de frein est constituée de deux éléments: la garniture ou pièce d'usure (qui peut être en plusieurs matières) et le support d'assemblage à l'étrier.
Sur la pièce d'usure, on retrouve d’une manière générale des résines liantes, qui sont la composante principale de la plaquette, des lubrifiants, qui jouent sur la progressivité du freinage et limitent les à coups (faut qu’ça glisse!) et des abrasifs, dont le rôle est de nettoyer la piste de freinage pour offrir constance et surtout efficacité. En fonction de la répartition de chaque composant, on joue sur deux paramètres principaux : l’efficacité du freinage et l’usure de la plaquette.
De plus, sachez que le coefficient de friction (donc l’accroche de la plaquette sur le disque), dépend de la température atteinte par la plaquette. On parle de température de service. Plus elle est élevée, plus on est dans un domaine d’utilisation sportif. Comptez plus de 400°C en l’occurrence.
Les plaquettes de frein organiques ou céramiques
Ce sont celles que l’on trouve le plus souvent d’origine. Elles couvrent une large plage d’utilisation, de très nombreuses conditions de roulage et types de conduite. Surtout, elles dispensent un freinage progressif et sont immédiatement efficaces. On les considère à raison comme des plaquettes routières. Certains les réservent même aux véhicules légers (jusqu’aux moyennes cylindrées).
Mauvaises nulle part, elles sont uniquement pénalisées par leur constituant principal, lequel provoque une usure un peu plus rapide que celle de plaquettes spécialisées. En cause, une certaine tendreté visant au passage à protéger le ou les disques de frein d’une usure trop rapide.
En effet, la garniture des plaquettes organiques est constituée d’un amalgame de liant, de fibres aramides (kevlar par exemple) et de graphite (comme dans les mines de crayon). Le graphite n’est autre que la fameuse poudre noire (carbone) que l’on retrouve dans les étriers, celle qui salit copieusement les mains lorsque l’on manipule les éléments de freinage ou que l’on passe le doigt sur un disque.
Les Plus:
- Compatibles avec tous types de disque
- Pas besoin de montée en température
- Compatibles avec de nombreuses motos et types de conduite
- Elles procurent un freinage homogène et progressif
Les Moins:
- Moins efficaces que des sinter pour des freinages violents
- Usure assez rapide
- Moins efficaces à haute température
Les plaquettes de frein en métal fritté ou sinter
On oublie l’aramide au profit de l’alliance du graphite (toujours) et du… métal. On ne plonge pas les éléments dans une friteuse, on fait plutôt confiance à la chimie et à la physique. Une poudre de métal est chauffée jusqu’à son agglomération (les particules se «soudent » ensemble). En résulte une garniture plus dure, encaissant bien mieux les températures atteintes lors d’un freinage. Conséquence ? Plus d’endurance.
Elles peuvent ainsi chauffer davantage (600°C contre 400°C pour les organiques) et sont donc plus adaptées aux motos lourdes et/ou sportives. Mieux encore, elles offrent une puissance de freinage accrue et surtout une meilleure progressivité. Le « ressenti » à la prise du levier s’en retrouve plus précis, sans que l’on ait à subir d’effet de bord.
La plaquette en métal fritté est très homogène, performante et sa longévité apparaît supérieure dans le cadre d’une utilisation normale. Elle sera également plus appréciée en cas de conduite sportive, du fait de ses caractéristiques de fonctionnement particulièrement adaptées. Par contre, le disque de frein, plus sollicité et en contact avec un matériau plus dur, s’use plus rapidement qu’avec des plaquettes organiques.
Les Plus:
- Longévité car la matière est plus dure. Idéal pour des motards qui freinent fort ou des terrains en pente.
- Supportent la chaleur (freinages répétés et violents)
Les Moins:
- Incompatibles avec les disques en fonte
- Les disques s'usent plus vite (car les plaquettes sont plus dures)
Les plaquettes de frein en semi métal
Mi métal, mi organique, les semi métal sont l’équivalent en plaquette de l’homme qui valait 3 milliards, c’est à dire le cyborg de la plaquette. Pour autant, elles sont bien plus abordables qu'auparavant et surtout bien moins rares. Les plaquettes des indécis par excellence, qui ménagent les qualités de chacune des deux familles. Le choix du compromis, donc.
Les plaquettes kevlar
Conçues pour des motos à haute performance, elles ne sont dédiées qu'au roulage sur circuit. En effet, ces plaquettes sont inutiles pour le quotidien voire dangereuses et doivent respecter un processus de chauffe.
Les Plus:
Adapté au roulage sportif sur circuit
Les Moins:
- Prix plus élevé
- Efficaces si elles atteignent leur température de chauffe
- Les disques s'usent plus vite
Les risques d'un mauvais choix
Les risques sont multiples. Sur la route, le freinage sera soit trop brutal si les plaquettes sont trop puissantes par rapport au poids et à la cylindrée de la moto, soit trop mou au risque d'allonger dangereusement la distance de freinage. En terme d'usure, des plaquettes trop dures et abrasives par rapport à certains disques peuvent endommager rapidement le disque. Il ne faut pas jouer !
Remplacement des plaquettes soi-même
Maintenant que vous savez comment choisir vos plaquettes de frein de rechange, il ne reste plus qu'à les remplacer en suivant notre tuto. C'est assez simple et rapide ! et n'oubliez pas le rodage après la pose des plaquettes !
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