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Essai pneu Michelin Power RS

Complément d'enquête sur un test pneumatique au quotidien

Tester des pneus de sport sur une piste sèche à température idéale, c'est fort agréable, mais dans la vraie vie, tout n'est pas toujours aussi rose. D'ailleurs, vous l'avez remarqué, en ce mois de février, les conditions de roulage n'ont plus rien d'idylliques. Froid, pluie, quand ce n'est pas la neige, il faut vraiment être motivé, ou obligé, pour prendre sa moto. Dans ces conditions défavorables, comment le dernier né des sportifs Bibendum tire-t-il son épingle du jeu?

Le Michelin Power RS testé au quotidien

Grand écart !

Sur le papier l'inquiétude est de mise, car le Power RS fait cavalier seul entre le Pilot Road 4 (très bientôt 5) et le Power cup Evo, là où tous les autres manufacturiers proposent deux pneumatiques: S21 et RS 10 chez Bridgestone, Sport attack 3 et Raceattack comp end chez Conti, Sportsmart 2 Max et Sporsmart TT chez Dunlop, Sportec M 7 RR et Racetec RR K3 chez Metzeler, enfin Diablo Rosso 3 et Rosso Corsa chez Pirelli. A vouloir jouer la polyvalence, le risque est de perdre l'excellence, dans un domaine, ou dans un autre. Alors vraiment capable de rouler à basse température et de faire le malin sur une piste surchauffée le Power RS?

Grand Ecart: le power RS au quotidien remplace le Pilot Power 3 et le Power super sport.

Mise en confiance

Quand je dis qu'il faut être motivé pour sortir à moto par ce temps, c'est encore plus vrai chez moi, car l'accès au garage est un tel bourbier que j'ai du mal à remonter la pente. Ma Ducati Multistrada de 2003, chaussée de Power RS, glisse, patine, part en travers, mais finit par remonter la pente qui mène au goudron. Pour parcourir ces 20 premiers mètres, c'est plus un trail, voire une enduro qu'il me faudrait ! Quand j'arrive enfin sur le bitume, la pluie tombe drue et je me console en pensant que les pneus ne seront pas longs avant d'être lavés.

Complément d'enquête : le Michelin power RS au quotidien

J'entame le premier rond point avec prudence, puis 500 mètres plus loin, j'attaque une série de trois "écluses", pour ne pas dire "chicanes", destinées à ralentir les conducteurs trop rapides. La température extérieure est de 5° environ et les pneus sont aussi froids que le bitume. Pourtant, au guidon, la confiance règne. La mise en régime est pour le moins rapide. Certes, le moins que l'on puisse dire c'est que je n'attaque pas, mais je roule sereinement sous la pluie battante. Arrive un nouveau rond point bien serré et là je savoure la maniabilité et la précision du Power RS, qui me permet de tourner à bonne allure, sans me soucier du grip. Je n'ai guère plus d'un kilomètre dans les roues et aucun élément de comparaison objective, mais déjà, je me concentre sur mes trajectoires, oubliant le stress propre à une chaussée détrempée.

Pourtant, le twin deux soupapes n'est pas un modèle de douceur à bas régime et petite vitesse. Il cogne volontiers et n'aime guère évoluer dans le bas du compte tours, sous peine de réclamer l'assistance de l'embrayage. De fait, pour sortir de cette plage délicate, j'enroule les ronds points suivants à une vitesse suffisante pour ne pas débrayer. Cela m'oblige à mettre plus d'angle, mais le Power RS se prête au jeu, sans broncher. C'est sans doute le résultat d'une large zone de gomme centrale plus chargée en silice (68% devant et 54 % derrière) qui assure un bon grip à froid et sur sol mouillé.

Répartition des mélanges de gommes

Le faible taux d'entaillement pouvait laisser craindre une faiblesse dans ce domaine, mais le positionnement judicieux des rainurages assure une bonne évacuation de l'eau sur les premières prise d'angle.

Michelin power RS: le positionnement des sculptures

Stable

A l'accélération, le grip est excellent. Avec la Ligne Termignoni et le calculateur qui va bien, le couple du desmodue est assez dévastateur, surtout sous la pluie. Voilà qui ne dérange pas le moins du monde le Power RS conçu pour encaisser bien plus de chevaux. Même sous la pluie diluvienne, il soulève la roue avant à l'accélération sans broncher. Au freinage, même sans ABS, on peut tirer fort sur le levier, sans crainte. On se rappelle d'ailleurs que Bibendum nous vantait ses capacités dans ce domaines, face au Pilot Power 3, pourtant pas manchot ! Des capacités renforcées du fait des basses températures justement.

Performances du Power RS vs. l'ancienne gamme

Conclusion

Alors heureux l'essayeur ? Oui, sans aucun doute, même avec des routes pourries et de la buée plein le casque, on roule à bonne cadence, sans se soucier du grip. Là encore, pas de comparaison possible, juste de bonnes sensations, grâce à un pneu maniable, précis et qui remonte vraiment bien les informations au pilote. L'avant est accrocheur, ce qui rassure et l'arrière tout autant, ce qui permet de tourner copieusement la poignée, sans arrière pensée. Ce n'est donc pas sur cette partie du spectre que Michelin a fait des compromis. Ce sont sans doute les pilotes les plus rapides qui les ressentiront sur piste, dans la partie très haute du spectre. Là, il aura probablement plus de mal à suivre les meilleurs de ses concurrents à la vocation plus pistarde.

Car ne l'oublions pas, le Power RS est un hypersport route, qui se débrouille très bien sur circuit ! Pour le vérifier, nous avons même refait deux sessions de piste au Vigeant avec la Multistrada. Ça ne vaut pas une Aprilia RSV4 à Losail, mais question pneumatique, le RS s'est parfaitement comporté ! Pour 99 % des utilisateurs, c'est donc satisfaction garantie. Le Power RS remplit parfaitement son cahier des charges, avec un spectre d'utilisation très large. Pari tenu, vous pouvez y aller sans crainte!

le Michelin power RS au quotidien

Points forts

  • Mise en route rapide
  • Polyvalence
  • Bonne tenue à froid
  • Bon retour d'information

Points faibles

  • Difficile à trouver pour un motard aguerri !

Conditions d’essais

  • Itinéraire: petites routes variées, ville, circuit
  • Kilométrage de la moto : 35.000 km
  • Problème rencontré : -