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Essai Royal Enfield Classic

Monocylindre culbuté, 499 cm3, 27 chevaux, 41 N.m, 187 kilos avec les pleins, 5785 €

Une machine rétro pleine de charme pour redécouvrir les joies du quotidien et de la balade

À tous les niveaux, Royal Enfield est en pleine phase ascendante et l'analyse des faits et chiffres donnent le tournis. On peut même affirmer sans se tromper que Royal Enfield est la marque qui a connu la plus forte progression cette dernière décennie. Imaginez donc qu'il y a 10 ans, Royal Enfield peinait à fabriquer 30 000 motos par an et qu'aujourd'hui, elle en fait 50.000 par mois. En Inde, cela a donc conduit à fabriquer une seconde usine de production, en agrandissement permanent et dont la taille double tous les ans. Royal Enfield a racheté le fabricant de cadres anglais Harris, a brièvement fricoté avec le designer Pierre Terblanche, a ouvert un centre de R&D en Grande-Bretagne et a carrément débauché une grosse douzaine d'anciens hauts techniciens du siège de Triumph (dont la tête pensante du product planning), tandis que le plan produit est soutenu avec le trail Himalayan 411 prévu dans les concessions au début de l'été 2017 et l'arrivée du vertical twin 750 un peu (mais pas beaucoup) plus tard... Le contexte est également porteur puisque la tendance rétro qui s'affirme depuis quelques années constitue un terreau porteur pour la marque. En France, l'importateur actuel, la DIP, a repris la marque en 2012 alors qu'elle vendait moins de 200 motos en France et l'a porté aujourd'hui à plus de 1000 unités écoulées, tandis que les progrès enregistrés en termes de fiabilité commençaient à être plus généralement reconnus. Une belle success story !

Enfin, Euro 4 s'annonce comme une formalité (alors qu'il y a peu, tous les acteurs de la moto prédisaient la fin des moteurs refroidis par air) et début 2017, les Royal Enfield arriveront avec un frein à disque à l'arrière et l'ABS.

Essai de la Royal Enfield Classic, en version Chrome et standard
Essai de la Royal Enfield Classic, en version Chrome et standard

En attendant, la gamme actuelle est composée de la version "sportive" Continental GT 535", tandis que le monocylindre, dans sa version 500, est partagé entre la Bullet Standard déjà essayée sur le Repaire et la Classic, celle-ci se dédoublant dans des versions mat et chrome. Chacun de ces modèles est disponible en trois coloris : cela fait donc 15 versions différentes au sein de la gamme. Pour cet essai, nous avons donc roulé sur une Classic "Santal" et une Classic Chrome "british racing green", cette dernière déclinaison étant apparue récemment au nuancier.

Découverte

La mode est au rétro et la Royal Enfield n'a pas eu à se fouler puisqu'elle n'a jamais vraiment été moderne, enfin en apparence, puisque l'arrivée des générations EFI a tout de même constitué une rupture technologique considérable avec l'arrivée d'un bloc moteur, toujours longue course, culbuté et refroidi par air, mais en alu et injecté. L'emballage, par contre, évoluait en douceur, avec des points de détail permettant d'embellir l'ensemble, au niveau de la finition et des coloris. Dans cet environnement plutôt soigné, la façon dont l'injection apparaît est un peu grossière (et c'est différent sur une Bullet Standard, qui n'a pas les mêmes caches latéraux).

L'arrivée de l'injection est moins discrète que sur la Bullet
L'arrivée de l'injection est moins discrète que sur la Bullet

La Royal Enfield Classic est donc une machine compacte et délicieusement vintage, que ce soit dans sa version peinte ou chromée, entre le moteur simple et majestueusement dressé vers le ciel, les nombreuses touches chromées (roues, échappements), sans même parler la version Classic Chrome qui pourrait faire illusion dans un musée de la moto, avec ses généreux garde-boue chromés et son réservoir envoûtant ! Pour le reste, on note que le tableau de bord, d'un millésime à l'autre, évolue dans le détail (design, graduations, éclairage), mais qu'un totalisateur partiel ou une fenêtre digitale ne sont toujours pas d'actualité. Le modernisme a des limites, non, mais !

Le compteur de la Classic
Le compteur de la Classic

En selle

Par rapport à la version Standard essayée sur le Repaire, la Classic présente de subtiles différences d'ergonomie. Si la roue avant reste de 19 pouces, la roue arrière des Classic est de 18 pouces au lieu de 19 et toute la partie arrière (garde-boue) change, ainsi que la selle et son ancrage. Au lieu d'une selle biplace monobloc, les Classic possèdent donc une selle monoplace posée sur deux ressorts, à l'ancienne ! Le duo est ainsi optionnel et diverses selles sont proposées pour le passager, soit chez votre concessionnaire soit chez un spécialiste anglais tel Hitchcock qui propose absolument tout ce dont une Royal Enfield ancienne ou moderne puisse avoir besoin.

L'Enfield est une machine compacte et délicieusement vintage
L'Enfield est une machine compacte et délicieusement vintage

Bref. La forme du réservoir étant elle aussi différente entre la Bullet et la Classic, la position de conduite est très légèrement changeante, sans que les fondamentaux ne soient remis en question : l'accessibilité de cette machine et sa facilité de prise en mains sont des qualités marquantes, tandis que jamais les 187 kilos de se font sentir. C'est l'avantage de ce type de motorisations où l'essentiel du poids est concentré dans l'embiellage, qui doit donc représenter en gros, le centre de gravité.

Pour le reste, la Royal Enfield Classic est une machine d'une simplicité confondante. Aucune fioriture ne vient vous polluer l'esprit : un moteur simple, une ligne simple et élégante et basta !

En ville

Si vous êtes un fidèle lecteur, vous avez vu que depuis quelques essais (Mash 400 Adventure et SWM 440 Gran Turismo), on vous explique que les gros monocylindres n'ont pas vocation à être souples à bas régimes. Dans cet univers mécanique aux lois impitoyables, la Royal Enfield fait cependant figure de délicieuse exception. Son monocylindre longue course (84 x 90 mm) à deux soupapes ne rechigne pas trop à fréquenter les bas régimes, d'où il repart dans un "broap broap" profond en frétillant du popotin. N'abusez pas non plus du sous-régime exagérément, le bas-moteur finira par ne pas trop apprécier, mais la fenêtre de tir est nettement plus conciliante au guidon de la Royal Enfield que des deux engins précités.

Le mono de la Classic se montre agréablement souple à bas régime
Le mono de la Classic se montre agréablement souple à bas régime

Du coup, en sachant que les commandes d'accélérateur et d'embrayage sont douces et très facilement dosables, que la boîte de vitesse est très fréquentable, avec un point mort facile à trouver et que la machine repart sans broncher sur un coup de piston en 3ème à 30 km/h, vous avez une machine parfaite en usage urbain, d'autant que sa sonorité douce et peu agressive contribue à lui conférer un capital sympathie extrêmement fort. Chaque arrêt est souvent propice à initier des conversations avec des curieux ou des nostalgiques, la marque Royal Enfield étant la plus ancienne au monde en activité, elle est quand même relativement connue du monde motard voire du grand public. Côté aspects pratiques, une petite sacoche latérale comme celle équipant la Santal d'essai permet de loger un antivol. Le blocage de direction se fait sur la colonne, avec la clé de contact.

Sur autoroute et grandes routes

On ne va pas vous mentir : la Royal Enfield Classic se traîne. Certes, mais elle le fait divinement bien. Alors si vous êtes un accro des moyennes express, passez simplement votre chemin. Si, par contre, vous avez le luxe, car c'en est un, de pouvoir vous offrir le temps de vivre, alors vous la regarderez différemment.

La Royal Enfield Classic doit être capable de frôler le 130 km/h chrono, mais le monocylindre culbuté n'appréciera pas longtemps le traitement. Sur les grands axes, elle tiendra un 90 / 100 km/h de croisière indéfiniment, ce qui est, on en convient, assez faible (et à ces vitesses-là, les concepts de protection au vent,,de confort ou de stabilité se balayent d'un revers de main). Raison de plus pour devoir choisir son itinéraire et aller là où l'herbe est vraiment plus verte.

Pour le bien du moteur, on évitera de maintenir le 130 km/h
Pour le bien du moteur, on évitera de maintenir le 130 km/h

Sur départementales

Le centre de gravité assez bas, la maniabilité remarquable, le caractère bonhomme et coupleux du gromono font partie de cette personnalité bonhomme qui rend la Royal Enfield Classic si attachante sur le réseau secondaire. Passez la cinquième dès 70 km/h et laissez vous tracter en profitant du paysage, le frein moteur suffisant à vous ralentir à l'approche des virages. La Royal Enfield est parfaite pour les motards qui savent encore apprécier la moto pour les émotions placides et contemplatives qu'elle peut distiller sans que cela ne génère la moindre frustration au vu de la faible moyenne horaire réalisée.

Maniable et coupleuse, la Classic se plait sur le réseau secondaire
Maniable et coupleuse, la Classic se plait sur le réseau secondaire

Non pas que la Royal Enfield ne puisse pas, à sa façon, soutenir un rythme un peu plus enjoué. Car son châssis est sain et si la garde au sol n'était pas limitée (moins que sur un custom, tout de même, mais pédale de frein, béquille centrale et échappement finissent par frotter), elle permet malgré tout de se faire plaisir dans les virages. Enfin, le freinage est correct et en phase avec les performances.

Partie-cycle

Là aussi, que du classique ! Un cadre tubulaire simple berceau, une fourche conventionnelle (35 mm de diamètre et 130 mm de débattement) et deux amortisseurs à l'arrière (80 mm de débattement). Mais cela est parfaitement cohérent avec la philosophie et les performances de la machine.

En coube, la Classic en vient rapidement à frotter
En coube, la Classic en vient rapidement à frotter

Freins

Dans quelques semaines, les Royal Enfield Euro 4 arriveront avec l'ABS et deux freins à disques. En attendant, on doit encore faire avec un simple disque de 280 mm à l'avant pincé par un étrier à 2 pistons, assisté par un tambour de 153 mm à l'avant. Les rares qui se plaindraient d'un éventuel manque de puissance du freinage n'ont rien compris à la philosophie de la machine. Car en plus, le frein moteur n'est pas négligeable.

Confort et duo

Le duo étant optionnel (mais les repose-pieds passagers de série), il faudra donc investir dans une selle pour profiter de la Royal Enfield à deux. Selle façon "cavalier" ou bout de mousse posé sur le garde-boue passager, à chacun son style. Pour le pilote, la selle est assez large et les deux ressorts confèrent un supplément de confort. En ce qui me concerne, pour avoir fait plus de 12.000 kilomètres en Royal Enfield Bullet, je trouve que la selle biplace monobloc de cette dernière est un poil plus confortable, même si cela se joue à pas grand-chose. Question de feeling ou d'habitude, peut-être.

La Royal Enfield Classic 500
La Royal Enfield Classic 500

Consommation / autonomie

Avec ses 14,5 litres dans le réservoir, une Royal Enfield est une pure routière puisque dans la plupart des cas, sa consommation restera contenue entre 3 et 4 litres aux cent kilomètres. 350 kilomètres d'autonomie constituent donc un minimum et les coûts d'utilisation restent contenus, ce qui n'est jamais une mauvaise nouvelle. Un témoin d'essence au tableau de bord s'allume quand il ne reste plus que 4 litres dans le réservoir. Si elle ne roule pas très vite, une Royal Enfield peut donc rouler longtemps.

Conclusion

Puisqu'il paraît "qu'on ne peut plus rouler !", il semble évident que les motards sont de plus en plus nombreux à faire des choix de machines différentes, qui permettent de profiter pleinement des joies de la route en évitant les tracas des radars et autres moyens sans cesse plus répressifs. Certes, les performances sont objectivement limitées et la Royal Enfield ne peut prétendre à une polyvalence absolue que d'ailleurs, elle est loin de mettre en avant. Mais pour un quotidien destressé, pour des petites balades détendues, voire pour des voyages au long cours loin des sentiers battus, cette Royal Enfield Classic est un choix d'épicurien raisonnable, puisque le budget d'utilisation et d'entretien restera modeste, tandis que le charme de cette machine et les sensations désuètes, mais attachantes qu'elle sait si bien distiller peuvent constituer à eux seuls une motivation d'achat.

D'ici quelques semaines, les modèles Euro 4 seront en concession. Nous vous proposerons alors un complément d'essai pour jauger des effets de l'injection Euro 4 ainsi que de l'ABS.

Ce charme desuet joue beaucoup en faveur de la Classic
Ce charme desuet joue beaucoup en faveur de la Classic

Points forts

  • Look intemporel et plein de charmes
  • Facilité de conduite et de prise en main
  • Agilité et maniabilité
  • Monocylindre agréable
  • Consommation / autonomie
  • Possibilités de personnalisation

Points faibles

  • Duo optionnel
  • Quelques petits détails de finition (aspect de l'injection...)
  • Performances limitées dans l'absolu (mais est-ce important ?)

La fiche technique de la Royal Enfield Classic

Conditions d’essais

  • Itinéraire : une petite journée de balade en Provence et sur la Route des Crêtes
  • Kilométrage de la moto : 500 km sur la Chrome, 1400 km sur la Santal
  • Problème rencontré : le rétrogradage 3/2 conduisait parfois directement au point mort sur la Chrome, comme le font aussi parfois certaines Royal Enfield plus kilométrées.

Commentaires

tropiques64

... l'essence même du plaisir de la moto! une R.E. chrome va bientôt rejoindre ma Triumph Tiger 800 dans mon garage, mais pour aller au bout de sa philosophie, elle sera attelée!..la Tiger pour le voyage au long cours et le side R.E. pour les petites routes de montagne,nez au vent!...
non ,je n'ai rien d'un hipster, je vous rassure! :)
mais quelle jolie moto!..

17-12-2016 01:02 
RR67

Je possède une bullet depuis 6 mois 9 000km, que du plaisir sur les petites routes de montagnes et elle avale sans problème 600km dans la journée à des vitesse raisonnable 90/100km
Décevante les premiers 1 000km (manque de puissance, freinage moyen) et le charme opère on redécouvre le vrai plaisir de la moto avant tout un moteur , des vibrations, un son
j'ai revendu ma 1200GS et j’achèterais ce printemps une continental GT pour un peu plus de fun

18-12-2016 01:23 
Phil G

Il est intéressant de voir que des propriétaires de ces formidables machines à rouler que sont les gros trails voient dans la Royal Enfield un complément intéressant pour vivre la route d'une autre manière !
Philippe

18-12-2016 23:24 
Lea

Bonjour,
Je suis ravie de tomber sur l’essai concernant ce modèle. Il me plaît depuis toujours, et j’ai déjà prévu de contracter un crédit moto de [www.sofinco.fr] pour me l’offrir. Toutefois, avant de sauter le pas, je voudrais avoir vos avis. Je suis débutante et ce sera ma première monture. Pensez-vous que ce modèle soit adapté à mon profil ? Merci d’avance pour vos retours.
Ciao

20-12-2016 13:53 
Phil G

Chère Léa la Royal Enfield est une moto parfaite pour débuter...

20-12-2016 14:35 
Joce

J'en ai eu une il n'y a pas longtemps et c'est un achat que je suis prêt à refaire. Nous avions une BMW R1150RT pour moi et une RE Classic Chrome pour mon épouse qui ne la conduit pas souvent. Nous avons changé les deux pour une Bonnie qui reprend la philosophie Enfield avec des capacité routières et duo plus adaptées. Mais je me répète, ça me chatouille.. Sonorité et couple super agréable, capacité à tracter à bas régime jamais vue auparavant. Le seul bémol: pour la maintenance du kit chaine, c'est une grosse, que dis je, une énoooorme galère. Il faut carrément tomber le carter droit après avoir vidangé et le plateau arrière c'est aussi le b....l à remplacer.

29-12-2016 09:43 
Luch1801

J'ai possédé pendant plus de 20 ans une Bullet 500 et ne m'en suis jamais lassé, une merveille. Mais attention, à lire ça et là, certains sont déçus à l’usage. Une Bullet 500 c'est 27 ch. pour 187 kg et ça se traine, ça n’a pas la fiabilité d’une Honda, il faut être un minimum bricoleur, ça rouille dès que vous lâchez le chiffon mais sur les petites routes de campagne en été quel bonheur …

07-01-2017 09:16 
routago

Le jeune patron de Royal Enfield a gagné le prix du meilleur entrepreneur indien pour l'année 2015. Il a restructuré Eicher, un empire familial médiocre (dit-il) d'une quinzaine de sociétés et l'a réduit à 3 sociétés en incluant Volvo (camions) et Polaris (voiture 4x4 générateur agricole) dans leur pool et Royal Enfield pour les motos, avec une ambition marquée à l'export.

Le segment des Royal Enfield est le bobo (bourgeois gauchisant)de la classe moyenne, entre 30 et 40 ans, vivant en milieu urbain occidental préférablement (dixit la compagnie). La Royal Enfield est déconseillée pour une débutante : c'est une moto lourde, qui vibre beaucoup et a besoin de soins constants. Et qui est chère, à dessein, le directeur l'a imposé aux concessions, qui ne peuvent baisser leurs prix, cela s'applique aux motos mais inclus le merchandising, t-shirts, accessoires, etc. C'est le prix à payer pour entrer dans la "tribu Enfield".

Nous sommes en plein marketing de niche (capitalisme ciblé). Royal Enfield copie les méthodes de vente US appliquées par les agences de com. de la marque Harley : réseaux de distributeurs uniques, motos typées, logotypes refaits, appartenance à un clan, à une histoire, tours à thèmes, concentrations, fêtes, alcool, filles. La Royal Enfield n'a jamais été indienne, c'est un ancien symbole colonial que l'on va indianiser, mythifier. On ne fait pas de la moto, on voyage en Enfield, on chevauche une bullet. Lors de son lancement à Delhi en 2016, la Royal Enfield Himalayan a été présentée comme la moto qui épouse les montagnes (mythe de Shiva ayant épousé Parvati, la fille du Seigneur Himavan, roi des Himalayas dans la religion Hindoue).

Si les usines se développent et la production s'envole c'est que le coût de la main d'oeuvre baisse en Inde, que les terrains s’acquièrent facilement et que les cadeaux fiscaux sont généreusement octroyés. Il y a eu des grèves dans les usines mais les ouvriers hésitent à protester. On peut les comprendre, car c'est l'armée qui tire à vue pour casser leurs mouvements jugés illégaux. Qu'on se rassure sur leur santé, ils seront bientôt remplacés par des robots. L'Inde se démocratise.

Siddharta Lal sait qu'il a pris de l'avance, un peu illégitimement [moto mal préparée] et illégalement [pas aux normes anti pollution] sur le segment du tourer et des 400cc. Il sait que l'obligation de l'injection et de l'ABS va le plomber sur le sol indien. La compagnie Royal Enfield est un petit joueur malgré son bond en avant impressionnant (de 50 000 unités à 450 000 en 10 ans). Le gros joueur est le géant indien Bajaj, voitures, camions, motos, scooters, (la production d'un seul de ses modèles représente plus que toutes les Royal Enfield réunies) Il vient de sortir le Dominar 400, annoncé en 2012, elle vient brouter sur les terres de R.E. Dominar, son nom montre son intention de s'imposer sur le segment tourer 400cc, un cauchemar pour R.E. Le dominar est une bête racée, avec injection, ABS, propulsée par le fougueux 390cc de KTM et pour un prix (1800 euros en Inde) dix fois en dessous du R.E. Hymalayan injection ABS (11200 euros en Angleterre).

Il y a d'autres acteurs indiens qui font de l'ombre au 410cc touring de Royal Enfield, comme la Mojo de Mahindra 300cc, 2400 euros, ou la Akula RTR 300 de TVS (moteur BMW 310cc). Mais c'est surtout la compétition étrangère qui fait peur à Royal Enfield. Comme la jeune petite BMW G310R, 300cc à 3500 euros, plus rapide que toutes les Enfield. Ou la KTM tourer 390cc qui va bientôt arriver. Les indiens ont toujours préféré, quand les prix se tenaient, le solide éprouvé étranger à la production nationale peu fiable et vieillotte.

En choisissant de typer ses motos, de créer un nouveau modèle et segment, Royal Enfield se crée une image de rénovateur dans la continuité mais reste dans un marché de Niche assez cher à l'export. La compagnie devrait pouvoir supporter les chocs économiques grâce à sa restructuration (70 millions d'euros en 2015, profits : 48 millions) et au soutien du groupe familial Eicher motors limited (460 millions ¤ de bénéfices en 2012). " Mon ambition est de faire de Royal Enfield une marque internationale " Siddhartha Lal Directeur général de Royal Enfield. La R.E. 750cc que l'on attend tous viendra-elle le confirmer. Ou M. Lal devra t-il pousser le bouchon encore plus loin en fabriquant des Vtwin de 1000cc qui viendront concurrencer les magnifiques préparations des 1000cc Carberry Enfield australiennes maintenant assemblées dans l'est de l'Inde ?

De plus en plus de protestation politiques, salariales, sociales affectent l'Inde. La croissance n'est plus que de 6% (même pas en rêve pour nous) mais elle n'affecte que les multinationales indiennes et leurs zones et couloirs de modernisation économiques. L'Inde est en train d'être dépecée par ses propres enfants américanisés, aux finances mondialisées. Tout çà ne présage guère d'un avenir radieux et pérenne.
merci

25-03-2017 22:00 
routago

La Royal Enfield Himalayan injection ABS serait (c'est tellement incroyable) au prix de 11500 euros en Angleterre. Ce qui est un suicide commercial certain.

Les propriétaires indiens de Royal Enfield revendent leurs Classic 500 pour s'acheter la Bajaj Dominar 400 (2 acheteurs sur 10 roulaient en Enfield), Le Dominar 400 est un tourer confortable, plus léger, plus moderne et plus rapide que " l'indémodable " Himalayan.

La concurrence explose du fait des joint-venture et des imports directs des marques étrangères. La lutte s'annonce rude pour Eicher Motors qui possède Royal Enfield. Ils pourraient replacer leur priorité sur la production de voitures et d'utilitaires. Royal Enfield est devenue une marque à l'export, vendue en Inde comme une marque internationale pour hipsters friqués.
Les jeunes indiens vont ailleurs, le marché de la moto aussi.

26-03-2017 20:08 
MarvinBee

La RE est parfaite pour débuter en A2 ! Je sais de quoi je parle ! J'en ai une ! Ma première moto ! Pour ne pas mourir idiot je suis allé essayer chez des concessionnaires les motos que j'aime et éligibles au A2. Et bien je me rends compte de ce que la RE représente désormais pour moi, au delà de la première moto et son style sympathique c'est surtout une identité très marquée ave un moteur qui vit avec un vrai bruit et de bonnes vibrations ! Alors oui ça touche dans les virages, ça plafonne à 110km.h... Mais on s'en accommode, on adapte sa conduite et on reste sur les nationales, pis c'est son terrain de jeux !

Sinon juste pour rebondir sur le commentaire précédent (j'ai dû mal avec les analyses de bout de comptoir) Polaris, qui comprends également Indian et feu Victory, n'appartient en rien à Eicher, mais Ducati bientôt ! 😉

28-05-2017 10:32 
GARAGE HERITAGE

Entre Royal Enfield et Garage Héritage dans le Val de Marne, c'est une très longue histoire! Auto Moto nous a concocté un article bien sympa! [www.auto-moto.com]

13-09-2017 10:47 
Tempo

Bonjour
Article intéressant d'Adorno.
Toutefois, on ne peut pas comparer RE avec Akula ou Mahindra.
Pour moi, RE ressemble à quelque chose qui me parle, alors que Mahindra et Akula ne sont pas du tout dans le meme style.
Alors je ne pense pas que l'acheteur de RE soit un naïf ou n'ait rien compris.
C'est juste que les RE plaisent.

03-12-2017 10:48 
 

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