Le top 10 des motos aux noms ridicules

V-Raptor, V-Rod Muscle, Fat Boy et bien d'autre...

Entre poésie et marketing, pas simple de baptiser une machine...

Il y a deux façons de nommer une moto : l'approche pragmatique consiste à l'appeler TFTU-M 700, ou bien DKL 450. Un lien avec une famille de produits, une mention de la cylindrée, le tour est joué. Mais que serait le monde sans une once de poésie. C'est beau, la poésie, c'est doux, ça apaise, ça fait rêver. Du coup, à la TFTU-M 700, on peut lui donner un nom.

Et là, bizarrement, ça se complique. Car ce nom doit répondre à plein de paramètres : il doit être court (4 syllabes est un grand maximum), il doit être prononçable par toutes les cultures (en tous cas tous les marchés auxquels est destinée la machine), il ne doit pas avoir une signification cachée dans une langue ou une autre (on se souvient du problème posé par le Mitsubishi Pajero sur les marchés hispanophones, le Renault Koleos en Grèce ou la Toyota MR-2 rebaptisée MR en France). Et surtout, il doit être signifiant. C'est là tout le problème.

Ainsi, voici un nouvel article informatif, ludique et follement entraînant du Repaire : après nos célèbres articles sur les 10 motos les plus moches, les 10 motos que normalement vous ne connaissez pas, les 10 motos futur collector à collectionner avant tout le monde, les 10 motos les plus chères, après le top 10 des moteurs plus forts que la coke, voici l'un de ces nouveaux tops 10 instructif, divertissant et follement entraînant du Repaire. Evidemment, 10, c'est trop court ; on aurait pu mettre plein d'autres motos, comme la Hyosung Comet. Ca va vite et ça brille, une comète. Aucun rapport avec la Hyosung.

Et vous, votre sélection des 10 motos ayant des noms ridicules, ce serait quoi ?

10. Honda Deauville

Deauville : un casino, des palaces, des villas classées à colombages, un hippodrome, tout ceci fait que Deauville est considérée, à juste titre, comme l'un des bourgs les plus chics de France. Et le chic, comment dire ? Ce n'est pas ce qui caractérise la Honda Deauville. Fidèle, oui, grâce à son V2 hérité de la Transalp ; pratique, éventuellement, avec ses sacoches de taille moyenne, mais qui communiquent entre elles ; facile, évidemment, c'est une Honda et rien n'a été conçu pour vous perturber le cortex. Mais chic ? Ça, non...

"La Deauville est tellement glamour qu'ils auraient pu l'appeler la Guéret". Cette phrase vient d'un ancien directeur de rédaction d'un ancien mensuel haut de gamme du monde de la moto. C'est tellement juste que ça lui donne une place dans notre top 10.

9. Yamaha 600 Thundercat

Une moto sportive, ça doit aller vite et arriver sur scène avec fracas. D'où les allusions au tonnerre : le tonnerre, ça va vite et ça fait du bruit. Bien. On a donc eu droit à la Buell Thunderstorm (la tempête du tonnerre) et la Yamaha 1000 Thunderace (la vedette ou l'étoile du tonnerre), on se demande bien pourquoi la déclinaison de cette sportive Yamaha a eu droit à Thundercat (le chat du tonnerre !). A moins que Yamaha ne fasse une allusion à l'argot, mais "thundercat" dans ce cas renvoie à un individu un peu con et crasseux... Au moins, quand ils lui ont fait succéder la R6, l'ambiguïté était levée...

8. Suzuki VanVan

A sa sortie en 1972, la première version de cette machine s'appelait RV125. Elle avait déjà des pneus ballon et un moteur 2-temps. Ensuite, elle est passée en 4-temps et a eu une déclinaison 200 cm3. Quant à savoir pourquoi elle s'appelle VanVan, mystère. Mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas terrible.

Tiens, ils auraient pu l'appeler CanCan, PanPan ou même PlanPlan, eu égard à ses performances modestes...

7. Buell Ulysses

Ulysses a vécu bien des aventures et la Buell était taillée pour l'aventure. Sauf que ces qualités dynamiques grotesques en ont fait le plus mauvais trail de l'histoire, ce qui nous permet d'éviter de parler de son look. Du coup, se référer à un personnage mythologique connu pour son courage, sa capacité à affronter les éléments et les plus redoutables des ennemis est un peu fort de café. Plus c'est gros, plus ça passe ?

6. Kawasaki Eliminator

Elle n'est pas la seule dans ce cas, mais les terminaisons en "or" ont quand même un petit côté agressif et fanfaron... Alligator, matador, conquistador, vélociraptor, tout cela n'inspire pas la tendresse.

Donc Kawasaki baptise sa ligne de customs Eliminator (ils ont aussi eu des Drifters... que celui qui drifte avec un V2 800 d'une cinquantaine de chevaux dans une machine de 250 kilos nous appelle, nous étudierons son cas avec intérêt). Déjà la 1000 Eliminator avec son quatre cylindres de 1000 RX n'a pas réussi à faire de l'ombre à sa concurrente du moment, la Vmax, ce qui est sûr, c'est que la 125 Eliminator avec son petit mono 4-temps ne risquaient pas d'éliminer le bitume d'un coup de gaz.

En même temps, on ne va pas la blâmer : ce travers, de nombreux custom l'ont connu et entre les Vulcain et autres Dragstar, l'Eliminator se sentait un peu moins seule...

5. Honda Dominator

Certes, c'est à Norton que l'on doit le nom "Dominator", qui fut accolé à un bicylindre en ligne de 500 cm3 produit à partir de 1949 et jusqu'au milieu des années 60. Mais c'était il y a fort longtemps. De fait, quand Honda lance son nouveau trail en 1988, le monde a changé et des films comme Predator ou Terminator sont sortis au cinéma. De fait, appeler une moto Terminator, bof...

Tiens, on se demande si l'on ne préférait pas son nom de code : NX 650, cela n'aurait pas desservi cette excellente machine.

4. Cagiva Elefant

Ah, les trails et la grande mode du Dakar au tournant des années 80 et 90 ! Cela nous en a valu, de belles appellations. Des pragmatiques : Honda XL 600 LM. Des évocations : Dakar, Ténéré, Djebel, Tengaï ("la fin du ciel" ou l'horizon, en japonais). Et là, débarque Cagiva avec son Elefant.

Bien vu. En Afrique, il y a en. Sauf que sur le parcours du Dakar, on en croise peu. Du coup, c'est raté. Enfin, on se console en se disant qu'ils auraient pu l'appeler autruche ou phacochère...

3. Honda Vultus

Mais qu'est-ce qui leur a pris ? Qui a fait rentrer une valise de coke au département marketing de chez Honda ? Déjà, l'engin vaut son pesant de champignons hallucinogènes, mais il faut plutôt saluer l'exercice de style et la démarche d'aller jusqu'au bout. Quant au type (NC 750 D, comme la famille des NC 750 et Integra) et au nom de code (NM4), ça va. Mais le nom : contraction de "vulve" et de "cactus", Vultus, c'est pas possible. Tiens, Brutus, ça aurait été mieux...

2. Suzuki Gladius

Suzuki a choisi de baptiser sa SFV650 "Gladius" qui en latin, signifie "le Glaive", le glaive de la victoire. Le marché lui a répondu par le souffle du bide commercial. Rideau.

1. Mash Five Hundred

Voici un exemple qui sera un jour étudié dans les écoles de marketing : en général, moins tu as de choses à dire, plus il faut sortir la fanfare, la machine à faire de la mousse et les pom pom girls. Du coup, pour survaloriser cette brave machine, certes pas désagréable à regarder, mais dont la technologie remonte globalement au milieu des années 70, certains ont été tentés de surjouer un peu les choses. Du coup, ce petit monocylindre de 397 cm3 au look rétro aurait dû logiquement s'appeler "Four Hundred". Ben non, ils ont décidé que ce serait "Five Hundred". Ou comment prendre le client pour une bille...

Et ils ont joué un peu les petits bras : Eight Hundred, Three Thousand ou Twelve Billions, ça aurait eu plus d'ambition...

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