Les 10 motos de série les plus moches

On est désolés pour vous, mais si vous avez un de ces engins, c'est que vous n'avez pas de goût. Ou pas de chance... Ou que vous avez de gros troubles de la vision. Ou perdu un pari... Bref, on vous plaint.

Le genre de machine à n'acheter que si vous êtes déjà marié parce que c'est impossible de pécho avec !

Le monde de l'automobile a aussi ses mochetés : Fiat Multipla, Citroën Axel, Pontiac Aztec, Dacia Lodgy. Il y en a, des horreurs. Mais, hélas, nous sommes pour une fois à égalité avec nos amis caisseux. Dans cette liste totalement subjective, le Repaire vous livre sa vision des accidents industriels, réalisés par des stagiaires designers qui se sont fait immédiatement virer et que l'Histoire a oublié.

Voici donc notre top 10 des horreurs à n'acheter que si vous êtes déjà marié, car il va être impossible de pécho avec. Et on vous plaint quand même car, à l'école, ce sont vos enfants qui vont se faire chambrer. Car oui, les enfants ne sont pas forcément des êtres merveilleux pleins d'amour et d'innocence, ce sont aussi de petites pestes qui savent immédiatement déceler le point faible et qui ensuite, ne le lâchent plus, un peu comme la vermine sur le bas clergé. Bref, vos enfants vont souffrir et quelque part, vous en serez responsables. En même temps, quand on roule sur l'un de ces engins listés ci-dessous, il faut accepter le fait que la différence a un coût, ou bien aller prendre des cours de discernement.

N° 10 : Yamaha XJ 750 Seca, 1982

Dans la famille des XJ, voici le mouton noir. Car dans l'ensemble, la famille XJ est plutôt élégante, bien que classique : la XJ 400 est plutôt cossue en regard à sa "petite" cylindrée, tandis que les derniers millésimes de XJ 900 carénées ou naked, à la fin des années 80, possèdent ce je ne sais quoi d'intemporel. Mais dans le cas de cette 750 Seca, les deux optiques superposées de voiture, ce n'est juste pas possible, d'autant qu'elles sont encore plus présentes, dégagées par ce guidon en V, assez haut.

N° 9 : Voxan VX 10, 2009

Voxan a fait de bonnes motos. Voxan a fait de belles motos. Et un Café Racer, une Charade, une Black Magic... voire un Street Scrambler, ça donne des émotions à bien des motards encore aujourd'hui, tandis que certains âmes égarées seraient prêtes à vendre leurs enfants pour une VB1. Mais voilà. Voxan n'a pas eu que des années faciles (elle a en fait surtout eu des années difficiles) et au moment de tenter une énième (et dernière !) relance de la marque, ses dirigeants se sont dits : "hey oh, tiens, si on reprenait la recette de la Yamaha XJ 750 Seca ?". "Au ouais, super on va lui coller deux optiques superposées et pour faire encore plus fort, on va laisser un espace sous la selle passager et on y mettra le régulateur. C'est super beau, un régulateur, avec des ailettes".

N°8 : Bimota DB3 Mantra, 1995

Normalement, l'Italie, c'est la classe dans la pureté, la victoire du style et de la simplicité, l'expression de l'élégance dans sa forme la plus directe. Et normalement, le baroque, on laisse ça aux peintures des palaces vénitiens. Mais pas toujours : car quand Bimota (dont l'esprit, rappelons-le, est de sublimer une base existante en lui collant, selon les cas, un châssis maison et des périphériques haut de gamme, le résultat se doit d'être plus léger et plus performant et souvent encore plus affriolant). Hélas, leur travail sur une Ducati Monster, certainement l'un des roadsters les plus génialement simples de l'Histoire, se termine avec 4 pots d'échappements, du plastique partout et un phare en bec de lièvre.

N° 7 : MZ 301, 1992

Ok, c'est facile de tirer sur l'ambulance et il faut admettre que la chute du Mur de Berlin et la fin des marchés protégés n'a pas fait que du bien à l'industrie de la mobilité chez nos frères de l'Est. Dans ces circonstances, avoir envie d'une MZ était soit le choix des gens hyper fauchés, soit des crypto-marxistes en pleine crise de nostalgie. Mais même eux devaient faire un gros effort d'imagination pour saliver devant une MZ, avec son gros cylindre à l'architecture toute stalinienne, ses protège-mains en plastique bas de gamme et à ses plastiques ternes. Au début des années 90, elle était simplement dépassée, quand les modèles précédents pouvaient commencer à faire valoir leurs charmes surannés.

N°6 : Yamaha XV 1100 Virago, 1986

Là, on rentre dans le cas d'école marketing. Les Japonais ont d'abord été de brillants copieurs, avant de devenir de brillants concepteurs. Mais pour pénétrer sur le marché américain, les 4 fantastiques ont multiplié les tentatives de customs "façon Harley", en ayant du mal à trouver leur identité propre. Le nombre de machine délicieusement ringardes atteint des sommets dans cette catégorie et tout le monde a eu des leçons à prendre : on peut en effet rire devant une insipide Suzuki Volusia, une bizarre Honda CB 650 Custom et son quatre cylindres en ligne mou-pointu (sérieux, vous envisagez de cruiser avec ça ?) tout comme une Kawasaki VN 800 Drifter, supposée copie d'une Indian des grandes années. Mais le ponpon va à cette Yamaha XV 1100 Virago, qui rajoute du doré partout pour anticiper sur la mode bling-bling, si chère à certains chanteurs US ! Trop classe... Le genre de moto que vous ne devriez avoir le droit de conduire que si vous avez une grosse gourmette et une coupe de cheveux mulette.

N° 5 : Hyosung GV 650, 2008

Vingt ans après les Japonais, voici les Coréens ! Même stratégie, mêmes erreurs. Cette pauvrette Hyosung GV 650 singe donc, à sa manière, c'est à dire sans grande grâce, une Harley-Davidson V-Rod. Mais franchement, qui peut rouler avec ça et ne pas se forcer à passer à 10 kilomètres au-delà de toute concession Harley, de peur de se faire jeter des cailloux ? Dommage, d'ailleurs, car la GV est en fait la meilleure des 650 Hyosung à conduire. Ok, la concurrence interne n'est pas très féroce.

N° 4 : Buell Ulysses, 2005

Un bon trail, ça a des gros débattements de suspension, un bon rayon de braquage et c'est vraiment polyvalent. La Buell Ulysses, en fait, c'était le contraire de ça. Elle ne braquait pas (le cadre alu), n'avait pas de gros débattements de suspension (difficile avec une courroie) et en plus, elle écrasait son pot d'échappement sur la première caillasse venue. En plus, son moteur étouffait dans le cadre alu, qui vous brulait les cuisses l'été. Bref, c'était un très mauvais trail. Et avec ses plastiques jaunes et sa selle arrière en queue de canard, une très laide moto, aussi.

N°3 : BMW K1, 1988

C'était plutôt une excellente routière, rapide et confortable, protégeant bien (sauf la tête), extrêmement fiable (le bloc moteur est certainement l'un des plus solides de toute l'histoire de BMW, avec un freinage puissant et une boîte de vitesse douce et précise, sobre, avec ça, même à haute vitesse, merci à l'aéro très travaillée. Mais voilà, même quand les membres du club BMW (pourtant acquis à la cause) se mettent à la surnommer "la Liebig", en rapport à ses couleurs identiques à celle du bouillon cube, ça mérite une place sur notre podium.

N°2 : KTM 690 SM, 2010

Le petit Gerald Kiska a du avoir une enfance difficile, à se faire taper dessus à coups de règles. Depuis, il voue une fascination féroce pour les équerres et il a su monétiser cette particularité en devenant designer pour KTM. Fort bien, d'ailleurs, puisque certaines machines, à l'image d'une RC8, frôlent le sublime. Mais Gerald ne gagne pas à tous les coups et avec le bec de canard géant et les pots d'échappement qui forment un U pour finir façon truck US, la 690 SM des années 2010 gagne le prix de la perplexité !

N°1 : Suzuki DR 750, 1988

Et voici la championne ! Elle a tout pour elle : des plastiques bas de gamme, une finition à la truelle (je me souviens d'un modèle d'essai de concessionnaire qui avait perdu son compteur à cause des vis dégagées par les vibrations), une peinture orange (bel hommage au monde agricole !), sans compter deux éléments de design qui lui permettent de scorer de gros points : le bec de canard, toujours fort apprécié du jury et cet improbable échappement ni-haut ni-bas ! Et encore bravo pour le bras oscillant peint et les protections de fourche en plastique blanc, ruinées dès la première sortie TT.

Voilà, c'était la liste totalement subjective du Repaire. On aurait pu y mettre la Moto 6.5 de Stark (devenue rare et donc très recherchée) ou encore la Ducati Multistrada 620 Dark, les BMW R 1200 CL et RS, ou encore la Kawasaki KLE 500 rouge à selle verte.

Et vous, quel est votre top 10 des motos que même si on vous les donne, vous ne roulerez que la nuit dessus pour ne pas être reconnu ?

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