Jeu vidéo : test de MotoGP 21
Essai et test des évolutions du plus connu des jeux vidéos sur les Grands Prix moto
Le jeu vidéo officiel des GP moto sur console PS4, Xbox One, PC, Google Stadia et Nintendo Switch
Voilà bientôt une décennie que chaque printemps sort une nouvelle adaptation vidéoludique du Championnat du Monde MotoGP sur PC et consoles. Exploitant la licence des Grands Prix moto, Milestone ne manque pas une occasion de faire évoluer son titre phare. Mais après une refonte importante de l'intelligence artificielle il y a deux ans et un épisode 2020 très proche de son prédécesseur, MotoGP 21 parvient-il à apporter suffisamment de nouveautés pour justifier sa place auprès des joueurs ? Essai de la version complète de MotoGP 21 sur PC, alors que le jeu sort aujourd'hui officiellement.
Gameplay
On a déjà pris le jeu en main avec les betas au fur et à mesure. La prise en main aperçue lors de notre test de la beta de MotoGP 21 se confirme ici sur la version finale du titre. La gestion de la moto en piste demeure très proche de ce que l'on connaissait et si le comportement est légèrement différent, les premières sessions d'essais libres permettent de se remettre dans le bain et de trouver rapidement ses marques.
Surtout, le jeu propose beaucoup plus de réglages et d'ajustements sur le niveau de réalisme du pilotage. Freins couplés, assistance sur le frein avant pour éviter les stoppies, accélérateur modulé pour limiter les wheeling, aide à l'inclinaison, aide en hors piste... Voilà autant de paramètres sur lesquels il est possible d'influer selon son niveau. Notons qu'en passant l'intégralité en manuel, pour se rapprocher de plus en plus de la simulation, les phases de freinage se montrent assez délicates avec des MotoGP qui ont alors une fâcheuse tendance à partir en stoppie; dosage et précision seront impératifs.
À ces assistances proposées par le jeu, il faut ajouter la gestion des aides électroniques en course, qui peuvent être ajustées à la volée pendant le pilotage. Cela concerne le niveau d'anti-wheeling, d'anti-patinage, de frein moteur aussi bien que la cartographie d'injection.
Cette dernière permet ici d'influer sur la moto en choisissant le compromis souhaité entre consommation de carburant et performances moteur. De quoi permettre de mettre en place différentes stratégies pour la course, des performances élevées faisant fondre les réserves à vue d'oeil, mais permettant aussi d'alléger rapidement la moto. À vous de voir comment gérer la course, d'autant qu'il faut aussi prendre en compte l'usure des pneumatiques au fil des tours et des sollicitations aux accélérations et freinages. La carto 3 sera par exemple à réserver pour le tour rapide en qualification ou pour le dernier tour d'un GP si vous avez suffisamment économisé gommes et carburant, cette configuration étant très consommatrice en ressources.
Les freins peuvent aussi être gérés désormais avec des disques de taille et d'épaisseur variable pour jouer sur la puissance de freinage et le refroidissement des disques. Les différences entre les modèles proposés restent cependant plus subtiles une fois en piste.
En plus de tout cela, les motos sont également beaucoup plus réglables au niveau de la partie cycle, permettant d'influer sur les suspensions, les rapports de la boite ou même la géométrie, de quoi ajuster sa monture à ses habitudes de pilotage et aux circuits. Pour simplifier l'affaire, on peut toujours compter sur l'ingénieur qui peut proposer différents réglages selon ce que l'on recherche.
Intelligence artificielle
Il n'y a pas de surprise non plus au niveau de l'intelligence artificielle qui s'appuie toujours sur le système ANNA mis en place depuis 2019. L'ensemble s'affine et propose ainsi des comportements plus naturels avec des adversaires, provoquant nettement moins d'accrochages que par le passé, à moins bien sûr de venir couper la trajectoire d'un concurrent. Le niveau de difficulté reste assez élevé, mais on peut l'ajuster très simplement. Le challenge est relevé et ce n'est pas un mal.
Cela vaut pour certaines pistes, car comme par le passé, l'IA se comporte très différemment d'un circuit à l'autre. Tantôt ultra compétitive, tantôt complètement aux fraises. C'est par exemple le cas sur le circuit d'Assen où tous les pilotes coupent le même virage en passant sur l'angle dans l'herbe, provoquant des chutes à la pelle à chaque tour... Bref, ANNA a encore deux ou trois choses à apprendre.
Graphismes
D'un point de vue purement esthétique, on ne peut pas dire que les différences soient flagrantes entre MotoGP 20 et cette édition 2021, tant au niveau de la modélisation des motos, des circuits et des pilotes que des effets de lumière ou de la sensation de vitesse. L'ensemble est assez cohérent et plutôt correct même si on n'atteint pas encore le niveau des jeux de courses auto les plus aboutis dans ce domaine.
Mais Milestone a bel et bien travaillé à renforcer l'immersion avec son lot de nouvelles animations depuis le box où notre pilote discute avec son ingénieur jusqu'au podium en passant par la grille de départ. Les dégâts sur les motos sont toujours présents et il est possible de choisir si l'on veut qu'ils soient uniquement visuels ou impactent les performances de la moto. Clairement, piloter avec un aileron en moins n'aide pas à la stabilité...
Petite nouveauté cette année, lorsque le pilote chute, il doit désormais courir vers sa moto et la relever avant de partir. Cette fonctionnalité, absente de la beta que nous avions testée, doit cependant s'activer depuis les options de course. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'avec ce système les chutes sont encore plus pénalisante pour le joueur puisque l'on perd du temps à contrôler son pilote pour aller vers la moto avant que celui-ci la relève de manière automatique. Si l'on a fini dans le bac à gravier, il faudra en plus repartir de là... Par contre, même si l'option est activée, elle ne concerne que le joueur, pas l'IA. Si un adversaire vous met au tapis, vous le voyez alors réapparaitre sur sa moto et repartir pendant que vous courrez. C'est rigolo et ça permettra à ceux qui jouent la carte du réalisme à fond de pousser le curseur un cran plus loin.
Bonne chose sur PC, le jeu se montre assez peu gourmand en ressources. En résolution QHD, avec tous les paramètres graphiques poussés au maximum, notre combo GTX 1070ti / Ryzen 5 2600 parvient à maintenir le titre en permanence au-dessus des 100 fps, y compris sur les phases de départ à 30 pilotes et tourne même plutôt aux alentours des 120 fps. Du coup, c'est fluide et une configuration datant d'il y a quelques années parviendra sans mal à le faire tourner, surtout en Full HD, ce qui est loin d'être le cas de tous les derniers jeux, surtout avec ce niveau de détail et de réalisme.
Mode Carrière
Un nouveau mode carrière encore plus poussé en gestion, voilà ce qui nous était promis par Milestone. Alors pari tenu ? De retour l'an dernier, la mode Manager proposait alors une synthèse entre celui de l'opus 2017 et la carrière de 2019 très focalisée sur le pilote et la course.
On repart de cette base et l'on retrouve d'ailleurs le même système de gestion des finances et du staff. Il faut ainsi recruter un manager qui permettra de dénicher de nouveaux contrats ainsi que son staff technique et son team manager qui permettront de faire évoluer les caractéristiques de la moto pour en améliorer les performances.
Pour réussir cela, il y a deux possibilités : affecter le staff à la recherche & développement ou réussir les défis donnés à chaque Grand Prix à travers les "tests de développements". Déjà présent sur le précédent opus, ceux-ci se montraient vite rébarbatifs, car similaires sur chaque circuit. Ici on gagne un peu en variété puisque les objectifs fixés changent à chaque course et peuvent aussi bien devoir être réalisés durant les essais libres, les qualifications ou les courses.
Les débuts dans une nouvelle catégorie, que l'on crée sa propre écurie ou que l'on rejoigne un team privé, sont compliqués, car la moto manque de compétitivité. Il ne faut donc pas s'attendre à gagner immédiatement, à moins de jouer en facile.
À mesure que la réputation grimpe, il est possible de glaner de nouveaux sponsors ou de rejoindre des teams plus prestigieux qui fixeront des objectifs plus complexes, mais offriront aussi plus de rémunérations. Enfin, à partir d'un certain stade de réputation, on peut également créer des équipes dans les catégories inférieures, comme ce qui était proposé dans MotoGP 17.
Tutoriel
Depuis le début de la licence, les jeux MotoGP font l'impasse sur un véritable tutoriel et se contentent d'expliquer brièvement quelle fonction est attribuée à quelle touche. Dans ces conditions, il n'est pas toujours évident pour les néophytes et encore plus ceux qui ne connaissent pas le pilotage d'une moto d'obtenir de bons résultats.
Bonne nouvelle, MotoGP 21 se dote enfin d'un véritable mode Didactitiel qui permet d'aborder différents aspects du pilotage à travers des défis à réaliser manette en main et pas uniquement avec une vidéo explicative. On part ainsi sur cinq séances d'apprentissage basique pour le contrôle de la moto, les trajectoires ou encore les dépassements. Une fois ces éléments maîtrisés on peut alors aborder les séances avancées qui traitent par exemple de la gestion des freins et des pneus ou encore toutes les assistances, de la cartographie d'injection à l'anti-wheeling.
Alors certes on n'apprend toujours pas à négocier un freinage ou faire glisser l'arrière, mais c'est un gros point positif qui permettra sans doute à de nouveaux joueurs de tenter l'expérience des Grands Prix moto.
Modes de jeu
Outre la carrière et le didacticiel, MotoGP 21 fait dans le très classique puisqu'il ne propose qu'un mode contre-la-montre, un mode championnat et un mode Grand Prix. Les défis qui proposaient de revivre certaines courses historiques et qui permettaient de débloquer les pilotes de légende ont en effet disparu.
Plutôt stable depuis l'instauration des serveurs dédiés, le multijoueur en ligne reste dans la même lignée. Par contre, il n'est toujours pas possible de jouer à deux sur la même console.
Contenu
Il n'y a pas vraiment de surprise au niveau du contenu, Milestone exploitant toujours pleinement la licence MotoGP. Ainsi on retrouve logiquement l'ensemble des 20 circuits officiels de la saison 2021 et il est d'ailleurs possible de choisir si l'on souhaite faire son championnat selon le calendrier "normal" ou en suivant le calendrier modifié en raison de la crise sanitaire. On retrouve également trois circuits historiques avec Brno, Donington et Laguna Seca.
Pour les pilotes c'est la même chose avec les 28 représentants du Moto3, les 30 pensionnaires de Moto2 et les 22 inscrits de la catégorie reine. À ceux-ci viennent s'ajouter 47 pilotes classiques de 500 2-temps, 999 4-temps et 800 4-temps. Il est d'ailleurs possible de jouer avec les pilotes officiels, mais aussi d'emprunter leur moto pour son avatar ou même de créer sa propre livrée. Ici, pas de MotoE ni de Rookies Cup pour le moment, mais ceux-ci devraient arriver vite.
La personnalisation est elle aussi semblable à ce que proposait le jeu l'année dernière avec plusieurs équipements disponibles pour son pilote et des éditeurs pour faire la déco de son casque, son numéro de course, ses stickers pour la moto ou encore l'autocollant de la combinaison.
Conclusion
Comme ce que nous avait laissé entrevoir la beta de MotoGP 21, Milestone affine de plus en plus à chaque édition sa recette en conservant ses points forts et parvient également à rendre son titre plus agréable à jouer en offrant davantage de possibilités de réglages, en proposant plus de choses à faire et avec de nouvelles animations. Par petites touches, le jeu de course officiel du MotoGP se rapproche ainsi toujours un peu plus de la simulation.
Reste que le jeu demeure très proche de son prédécesseur et la question de payer le prix fort pour quelques fonctionnalités supplémentaires et une mise à jour des pilotes devra se poser pour ceux qui possèdent déjà MotoGP 20.
Points forts
- Enfin un tutoriel
- Plus d'animations
- Carrière plus complète
- Réalisme accru
- Contenu officiel
Points faibles
- Pas de multijoueur en local
- Disparition des challenges historiques
- Assez proche de MotoGP 20
- MotoE et Rookies Cup absents lors du test
Configuration requise pour PC
Configuration | Minimale | Requise | Pour le test |
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Système d'exploitation | Windows 8.1 64-bit ou supérieur | Windows 8.1 64-bit ou supérieur | Windows 10 64 bits |
Processeur | Intel Core i5-3470, AMD FX-6350 ou équivalent | Intel Core i7-5820K / AMD Ryzen 5 1500x | AMD Ryzen 5 2600 |
Mémoire vive | 8 GB | 16 GB | 32 GB |
Carte graphique | NVIDIA GeForce GTX 1050 2 GB VRAM ou plus/ AMD Radeon HD 7950 2 GB VRAM ou plus | NVIDIA GeForce GTX 1060 6 GB VRAM ou plus | AMD Radeon RX 5700 6 GB VRAM ou plus | NVIDIA GeForce GTX 1070 Ti 8GB |
DirectX | 11 | 11 | 11 |
Espace disque | 22 GB | 22 GB | 22 GB |
Disponibilité / prix
- Playstation 4/5 et Xbox One / Series : 69,99 €
- Nintendo Switch, PC: 49,99 €
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