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Les Coupes Moto Lég... rhapitaincékoic'temeule ?
Je rentre des Coupes. Ça faisait longtemps que j'avais pas foutu les pieds sur un circuit à voir des bécanes tourner. Impressions en vrac.
Il fait bon temps pour rouler : pas trop chaud, pas trop froid, pas de soleil qui aveugle, brillant sur les bulles et les compteurs.
Dès l'entrée : une BFG avec son carénage sublimoche.
La pétarade creuse d'un deux temps sans chicane.
Dans le gauche de la Bretelle, une Truc et une Machin harmonisent leurs échappements : wah-wah-wawawa-wawah.
Quatre bidules d'à peine après-guerre se tirent la bourre : slicks en granit, fourches qu'on dirait les vérins du coffre de ma caisse, freins à patins. Pleine attaque. Couillu.
En pré-grille, une Norton hésite au ras de la piste : Rata-rata-ratata. La foule encourage silencieusement le moteur des épaules : démarre ! Démarre !
Remise des gaz
Panache bleu
Martèlement dans les poumons.
La gueule béante, sombre, du cône d'échappement chromé d'une Matchless.
Fin d'une série : une Ducate à carénage gris-bleu persiste, poignée dans le coin : fuck le drapeau à damiers.
Mon téléphone vibre dans ma poche. On m'appelle ? Non, c'est une Honda Quatre qui passe.
Un « singe » tellement sorti qu'il doit frotter les genoux.
Graa-brooo graa-brooo graa-brooo : une Koehler-Escoffier se racle la gorge.
En glisse des trois roues : un side vieux comme mon père avec les pneus de ma 125. Le « singe », à l'aise, fait coucou les gens.
Au milieu du brat-braaat des quatre temps, le wiiiiinnn halluciné d'un basset à moteur TZ.
Le pècecarre est une moche béhème moderne à pin-pons oranges qui fait le bruit d'une ordonnance de rhumatologue en fin de carrière. Je pouffe.
Soudain ça hurle, ça fume, ça pue : les 2T déboulent ! Le vrai bruit de la course. Des 50cm3 à 130 : libellules hurlantes avec leurs carénages haut perchés.
Spencer en blanc et bleu, tête dans la bulle. Achète-toi un tréteau quelconque et va rouler avec Spencer.
Série B, motos de grand prix 350-750 cm3 : une dizaine de scies circulaires attaquent du verre trempé.
Dans le paddock, les monstres frêles d'avant que la course devienne du marketing.
ll pleut : c'est le moment de visiter les stands, plus calmes. Il fait mi-octobre sur le circuit, beaucoup de monde plie bagages.
Petit pincement au coeur comme à chaque fois qu'il faut remballer, partir. Le parking s'éclaircit. Je serais bien resté ici à profiter de la vue sur le plateau.
Ambiance étrange des dimanches agités qui aspirent au retour au calme.
J'écoute Francisco Tárrega : guitare mélancolique.
Commentaires
Parti loin le Kpok pour le coup!! Je suis pas sûr d'avoir la culture suffisante pour toutes les références. Il manque un je-ne-sais-quoi qui fait le charme des autres kronik's.
24-05-2016 11:32Je dis pas que je la trouve mauvaise mais il manque un trait, une humeur, une saveur, impalpable mais essentiel!!
Gageons que ça te permette de revenir au top pour la prochaine!!
V à tous.
Bah, c'est une kronik, et toutes ne doivent pas se ressembler.
24-05-2016 12:27Celle-ci tire plus sur la poésie...
Les coupes Moto-Légende, c'est pour moi l'événement annuel de la moto. C'est là que ça se passe. C'est là que sont les vraies bécanes, les vrais motards, les vrais champions, les purs, ceux sans qui rien ne serait arrivé.
Ces bécanes restent la référence ultime en matière de conception, de « design », de beauté, de mécanique pure, d'adéquation entre le besoin et la fonction de l'objet.
L'Histoire de la moto est là. L'Histoire, c'est tout. « Si l'on ne sait pas d'où l'on vient, on ne peut savoir où l'on va. » Le présent n'existe pas, ce n'est qu'une succession d'instants furtifs.
On ne peut critiquer que ce que l'on connaît bien ; et - magie de l'apprentissage - quand on s'intéresse réellement à quelque chose, on se met à l'aimer. Et on a pour cela de véritables raisons, celles du c½ur et celles de la connaissance.
Ne pas mentionner cette commémoration eût été une faute de goût.
Merci KPOK.
Je n'y étais pas cette année, c'est un peu le boxon dans l'ouest en ce moment, j'aurai bien voulu, si ce n'est que pour voir Frogg et les copains
Les coupes, c'est exactement ça, culture moto ou pas,bien sûr faut connaitre un peu la moto, de route ou de course, les pilotes qui ont sévi jadis, et certains types qu'ont fait l'histoire de la moto, mais en fait c'est pas si important que ça, faut juste regarder, écouter !
Tu vas au coupes, t'es sûr que tu vas être étonné, nombre de trucs incroyables qui y traînent, des qu'on savait même pas que ça existait !
j'ai vu que cette année par exemple, y avait la Barbulton de Barbaroux ou la jawa de Bill Ivy, oui celle qu'a le record de serrages en une saison, depuis le temps que je veux les voir, damned, encore raté !
Merci KPOK, y a toutes les coupes dans ta Kronik
la jawa, on en voit pas souvent des trucs comme ça
24-05-2016 12:46
"L'Histoire de la moto est là. L'Histoire, c'est tout. « Si l'on ne sait pas d'où l'on vient, on ne peut savoir où l'on va. » Le présent n'existe pas, ce n'est qu'une succession d'instants furtifs.
24-05-2016 15:22On ne peut critiquer que ce que l'on connaît bien ; et - magie de l'apprentissage - quand on s'intéresse réellement à quelque chose, on se met à l'aimer. Et on a pour cela de véritables raisons, celles du c½ur et celles de la connaissance. "
Entièrement d'accord et je ne demande qu'à apprendre et à connaître. Ma critique, au demeurant légère, portait plus sur la forme que sur le fond!!
A la relecture, je m'aperçois que tu as raison. Je ne sais pas comment bien rendre cette succession d'impressions fugitives : les motos qui tournent sur la piste, les bécanes dans les stands, celles qui passent au milieu des gens. Je n'arrive pas à rendu satisfaisant quand j'essaye de faire de ces impressions isolées un tout cohérent, d'où cette sucession de phrases sans suite.
24-05-2016 18:34J'ai essayé par exemple de décrire l'impression bizarre que j'ai quand je marche le long d'une piste en regardant en même temps les motos tourner : ça fait comme un léger tournis avec les trois vitesses combinées : celles des motos, celles des motos par rapport au bord de la piste, et mon propre mouvement. J'ai essayé, mais ça ne donnait rien.
j'ai bien aimé le style, c'est vif, les coupes quoi, on sait pas ou mettre les yeux, pis d'un coup un moteur démarre, ou qu'est-y ? ah c'est ça !
24-05-2016 19:34les yeux, les oreilles et même le nez, quand une brêle tourne à l'huile de ricin
Mais surtout un rythme, et je trouve qu'il y est ce rythme dans ce texte
Salut
24-05-2016 20:31>Commando
Comme celle de Bill Ivy ?
Il y en a une quelque part que j'ai vue en cours de restauration...
Simplement mythique
V
oui monsieur, ça doit être celle-là, y en a pas eu beaucoup (1 ou 2) et c'est Baldé qui l'a restauré
24-05-2016 20:33Sammy Miller en a une aussi (et il tourne aussi avec, comme Jean-François Baldé)
29-05-2016 10:00Baldé a vendu la sienne il y a quelques années maintenant à un industriel il me semble.
29-05-2016 16:14J'ai croisé Baldé le vendredi aprem. il faisait le tour du paddock et on a discuté un peu.
Pas fier et vraiment sympa et abordable. Un vrai plaisir, cette rencontre.
l'ex Baldé, ex Ivy est chez Sammy Miller, l'été restaurée (reconstruite ?) par Baldé est un grand sorcier du sud (surtout le cadre qu'était un peu tordu) il semblerait qu'il y ait pas mal de refabrications, elles manqueront peut-être pas de pistons-cylindres
30-05-2016 19:30