Essai pneu Dunlop Trailmax Meridian
Test sur 16.000 km sur une BMW R1150GS
Plus routier que off road
Avec le succès grandissant des trails, l’offre pneumatique croit de même avec de multiples références chez tous les manufacturiers, du pneu au look trail au pneu près pour faire un peu d'enduro et avec tous les pneumatiques intermédiaires. Dunlop propose, avec ses Trailmax Meridian, une monte dynamique et sûre pour affronter les routes avec efficacité toute l’année... mais capable d'aller rouler un peu dans les chemins ? Essai
Loin et vite
La gamme de pneus trail Dunlop est l’image de l’usage auquel se destine les machines : vaste et varié. Du plus routier au plus baroudeur, le manufacturier propose un choix de 8 montes aptes à satisfaire tous les motards plus ou moins aventuriers. Il y a donc du changement autours du Trailsmart (+ route) et Trailmax (+ chemin).
Concentrons nous sur les enveloppes les plus courantes. Destinés majoritairement au revêtement libre et parfois mouvant, les Trailmax Mission équiperont les voyageurs sur toute surface avec une grande capacité off-road. Plus routier, le Trailmax Miixtour assure une meilleure polyvalence et confort. Et pour rouler plus fort, voire sport mais aussi poser ses gommes sur le grand chemin, il y a notre challenger du jour, le Trailmax Meridian…
Une bande de roulement étudiée pour des capacités sur le sec et le mouillé en on/off road. «Plus fort, plus longtemps » – La performance tout au long de la vie du pneu Jusqu’à 15% de potentiel kilométrique en plus démontré par des tests.
Découverte
Selon le manufacturier, le Trailmax Meridian a été développé pour répondre aux exigences spécifiques des maxi-trails modernes. Ce sont donc des performances routières marquées que vise ce pneu, réalisé comme d’habitude chez Dunlop autour de plusieurs technologies spécifiques.
C’est tout d’abord une ceinture sans joint JLB : JointLes Belt. La carcasse est réalisé avec un fil d’acier tressé déposé en spirale pour plus de stabilité et de remonté d’informations. Pour améliorer encore les ressentis, le contrôle de tension CTSC module la rigidité selon plusieurs zones. Ainsi, la maniabilité et la surface en contact avec le sol sont optimisées.
Rayon Ply Casing : deux nappes en fibres de rayonne viennent en renfort et apportent résistance, endurance et confort. Elle participent à une meilleure montée en température, la régulation de celle-ci et un meilleur potentiel kilométrique.
Dynamic Front Formula (DFF) Le profil du moule a été optimisés afin de produire un pneu avant offrant un équilibre entre agilité, stabilité et retour d’informations.
Hi Silica : Une teneur accrue en silice favorise la flexibilité du mélange de gommes à basse température et donc l’adhérence. Sur le sec, c’est la forte teneur en noir de carbone qui assure de meilleures performances.
Pour la gomme arrière, la technologie Multithread (MT) intègre deux mélanges différents à forte teneur en silice pour optimiser l’adhérence et en combinant des épaulements plus tendres et un centre plus dur.
Cette donnée est particulièrement sensible, point d’amélioration important du Meridian comparé à son prédécesseur. Désormais, pneus avant arrière sont comparables en terme de longévité. Largement entaillée, la gomme se pare d’un dessin original formant des piolets. Ces sculptures sont pensées pour maximiser l'évacuation de l'eau tout en maintenant l'adhérence sur sol sec. Profondes et larges (8 mm) sur l’enveloppe arrière, les rainures devraient facilement évacuer un peu de boue éventuelle. On reste surpris du peu de stries sur les flancs du pneu directeur. On y gagnera sur le sec ce que l’on y perdra en confiance sur le mouillé. Enfin, le profil assez rond du Meridian devrait donner un comportement plutôt neutre à la machine.
La technologie bi-matière associée à des plis de carcasse en fibres de rayonne réduisent le temps de montée en température et permettent un meilleur potentiel kilométrique. Elle rend également le pneu plus flexible à basses températures.
Le profil de section du boudin avant est optimisé grâce à la conception Dynamic Front Formula (DFF) de Dunlop. Ceci permet une amélioration du contrôle et du ressenti.
Largement entaillée, la gomme se pare d’un dessin original formant des piolets. Ces sculptures sont pensées pour maximiser l'évacuation de l'eau tout en maintenant l'adhérence sur sol sec. Profondes et larges (8 mm) sur l’enveloppe arrière, les rainures devraient facilement évacuer un peu de boue éventuelle. On reste surpris du peu de stries sur les flancs du pneu directeur. On y gagnera sur le sec ce que l’on y perdra en confiance sur le mouillé. Enfin, le profil plutôt rond du Meridian devrait donner un comportement plutôt neutre à la machine.
Montage des pneus
Nous avons décidé de monter les pneus sur un trail emblématique: la GS. J'utilise cette BMWR1150GS au quotidien et je vais pouvoir comparer les pneus Dunlop aux Mitas Terra Force R que j'ai testés précédemment sur cette même monture. Les nouveaux pneus sont montés, prêts pour l'essai.
Premiers kilomètres
En fait non. Ces Dunlop sont d’une grande vivacité. J’attendais un caractère moins enjoué que ce que propose, dès les premières évolutions, les Trailmax Meridian. Je me fais limite surprendre par le coté culbuto qu’ils amènent à ma R1150GS. Après les surprenants et économiques Mitas Terra Force R, les gommes françaises délivrent un surcroît de dynamisme mais surtout de confort. Là ou les pneus tchèques engendraient quelques vibrations, les Meridian se montrent de vraies pantoufles et s’avèrent peu sonores.
La prise en main est donc intuitive et promet du sport. D’autant que les Dunlop montent vite en température. De quoi les roder en peu de temps.
Au quotidien péri-urbain, la direction se fait naturelle et ma GS optimise sa facilité naturelle à évoluer. Sur le sec, on est immédiatement à l’aise et les Meridian poussent déjà à mettre du gaz. De plus, leur adhérence semble déjà supérieure. Sur asphalte détrempé, l’ABS se déclenche peu ou pas. Un signe évident de qualité de gomme.
Au large
Difficile de disserter sur un train de pneus vous évitant tout imprévu. Sur autoroutes les Meridian procurent toujours un bon confort, même moto chargée et la bande centrale résiste bien aux parcours linéaires et liaisons péri-urbaines rapides. La tenue de cap est excellente, quelle que soit l’allure et le volume de l’équipage.
Une fois passé ces expériences rectilignes, on veut de la courbe, du sinueux de la montagne, des vallons à dévaler, des collines à enrouler et des cols à franchir. Meridian/méridien… le candidat se la joue voyageur au long cours, on va donc lui en mettre dans la gomme.
Effectivement, ces Dunlop savent causer au bitume, même fripé. En courbes bosselées avec remise de gaz sur l’angle, l’enveloppe arrière est plus franche et adhérente que ma monte précédente. On conserve ainsi la motricité pour des relances plus efficaces. Dénuée de contrôle de traction, ma GS ne ménage pas l’enveloppe arrière sur les relances en virage sans jamais la prendre en défaut. Son profil dynamique rend les évolutions sensiblement plus toniques. Egalement, la moto se place sur l’angle avec précision et conserve parfaitement la trajectoire. Aucun sous virage et une capacité naturelle à reprendre de l’inclinaison renforcent encore le tempérament sportif procuré par ces Meridian. Emmenée à (très) bon rythme, ces pneus démontrent leur conception orientée sport. Vifs, rassurants, ils permettent de tenir l’allure de machines puissantes en autorisant des passages en courbes rapides. Leur agrément plein angle est remarquable et la machine ne se relève pas à la prise du frein. Précise et sur, la direction reste saine et ma lourde allemande passe d’un flanc à l’autre sans forcer aucunement au guidon. Et toujours avec confort.
Si la gomme est manifestement d’usage route rapide, la carcasse logiquement assez rigide limite un peu les retours d’information du train avant. Mais pas de quoi limiter l’allure dans la virole. A la prise de virage, le ressenti moins subtil est largement atténué par un grip sans faille. C’est une autre des qualités de ces Dunlop que de rassurer à chaque instant et de monter vite en température. On se surprend souvent, dès les premiers kilomètres, à rentrer assez vite en courbe sans crainte. Idem sous l’eau ou les Meridian apportent la même confiance et draine l’eau avec efficacité. Sur les serpentins de raccords de bitume ou asphalte trop lisse on enquille avec le même rythme. Même les raccords métalliques des ponts, en virage, ne génèrent pas de mouvements imprévus ou petite glisse !
En dépit d’une gomme adhérente, le composé se montre résistant sur chemin sec. Leur stabilité et une bonne accroche permet de passer dans le gravier avec aisance et sans trop d’état d’âme. Mais sans forcer trop sur l’angle non plus. On ne pourra guère demander plus à ces Meridian dont les sculptures sont bien trop timides pour vous extraire d’un bourbier. Pour aller voir l’autre côté de ce col desservi par ce tracé gentiment empierré, ou goûter au frisson d’un tracé raisonnablement plus libre sans se faire peur, ce sera suffisant.
Autre intérêt de ces pantoufles, leur constance de qualité en adhérence et comportement. Sur les 6.000 premiers kilomètres parcourus, ces Trailmax Meridian conservent leur atout dynamique sur toutes surfaces et en toutes circonstances. Bon point, la bande centrale plus dure limite une usure prématurée entre deux vacances sur l’angle…
A 9.000 km, les routes s’enchainent; poussant le kilométrage des Dunlop. Si la bande de roulement centrale du pneu arrière commence à accuser le coup d’un usage trop rectiligne, son usure reste lente. L’enveloppe avant conserve une belle ogive et délivre toujours un toucher de bitume appréciable. La gomme conserve ses qualités, été comme hiver pour des trajets sereins en toute occasion. Aucun changement d’adhérence n’est à noter.
A peine à mi-usure, je prévois 12 000 km sans soucis.
Adendum - 16.000 km
J’ai peine à croire le chiffre…! Le kilométrage a quasiment doublé depuis notre dernier point et les Meridian sont encore en état de rouler, atteignant juste les témoins sur la bande de roulement du pneu arrière. Celui-ci avoue une zone centrale désormais sensiblement plate, corollaire d’un usage sur voies rapides et routes peu sinueuses.
Le gommard avant démontre une usure régulière et le grip de l’ensemble reste excellent. Cette confiance constante délivrée au pilote, quelle que soit la météo, est une des plus grandes qualités de cette monte. On craint parfois l’excès d’optimisme à froid mais pourtant, ça passe. Au pire et sans jeter la moto sur l’angle bien sûr, la gomme avertit en glissouillant à peine pour un avertissement sans frais. Sous la pluie, la sérénité est la même, la sensation de sécurité permanente.
Désormais, il va tout de même falloir songer à leur trouver un remplaçant. Le choix s’annonce ardu après un tel rapport adhérence/longévité de ces Dunlop…
Conclusion
Comme annoncé, les Dunlop Traimax Meridian se destinent aux machines trails performantes et/ou lourdes. Confort, agilité et adhérence sont leur maître mot. C’est donc en toute confiance que l’on évolue avec eux, toute l’année. Et sur le sec et chaud, on pourra user de toute l’armada mécano-électronique de sa monture. Limité hors asphalte, on les réservera, de préférence, à un usage routier efficace. Enfin, leur tarif est bien placé : environ 113 € en 110/80 R19 et 129 € 150/70 R17. Le ratio kilométrage/prix est donc économique.
D’un pôle à l’autre, les Meridian vous donnent toute latitude pour voyager au long cours, à bon rythme.
Points forts
- Constance des qualités dynamique
- Adhérence
- Agilité
- Montée en température
- Capacité en chemin sec
- Dessin original
- Longévité
Points faibles
- Limité hors bitume
- Ressenti de l’avant en courbe
Conditions d’essais
- longévité estimée : 20.000 km
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