Essai moto Ducati Multistrada V2 S
Danseuse étoile
V2 à 90° de 890 cm3, 115 ch et 92 Nm, suspensions électroniques Marzocchi, 202 kg à sec, 19.190 euros
Spécialiste des machines sportives de caractère, Ducati a su investir avec panache le segment fort concurrentiel des trails. Apparu en 2003, le premier modèle Multistrada était conçu autour d’un bicylindre en L « Desmodue » refroidi par air de 992 cm3. Cet ancêtre aura une filiation double ; l’une extravagante dès 2010 en version 1200, 1260 puis V4. L’autre, plus mesurée, se nomme tout d’abord 950 en 2017 et conserve son moteur V2 qui lui donnera ensuite cette appellation dès 2021 avec une déclinaison S superlative.

2025 signe le renouveau intégral de la « petite » Multistrada. Nouveau moteur, châssis, ergonomie, instruments… tout est nouveau. Un véritable joyau pour des essayeurs, plus souvent amenés à évaluer de sympathiques, mais moins passionnantes évolutions. C’est aux environs de Valence (Espagne) que nous prenons les commandes de la nouvelle athlète voyageuse de Bologne.
L'essai vidéo de la Ducati Multistrada V2 S
Découverte
À certains égards, la Multistrada V2 est un la déclinaison de la V4, notamment en esthétique. Naturellement inspirés des lignes des sportives de la marque, les trails Ducati en conservent le style dynamique et l’élégance unique des machines de Borgo Panigale. Fini les outrances de l’ancien modèle à tête de rapace. La V2 épure agréablement ses lignes, homogénéise ses volumes et s’allège visuellement. Certes, elle conserve toujours ce gros bec noir toujours trop présent à mon goût. Également, les masses semblent visuellement assez placées sur l'avant avec une boucle arrière qui parait un brin "déconnectée". Mais la double optique moins acérée, intégrant un rimmel de leds diurnes, affine la machine. Soulignée de becquets, elle est divisée par une excroissance évoquant le protège-nez d’un casque antique. J’y trouve un rappel guerrier subtil. L’ensemble est coiffé d’une bulle ajustable sur 80 mm toujours facilement à une main.

Finesse encore avec les nouvelles écopes moins massives supportant les clignotants, séparées plus nettement du réservoir de 19 litres aux épaulements puissants. Plus bas, de nouvelles prises d’air dirigent le flux vers le moteur. Toutefois, cette nouvelle robe gaine moins la boucle arrière où s’appuient d’accueillantes assises. Celle du passager est encadrée par de solides et ergonomiques poignées de maintien se joignant en porte-paquet. La poupe se conclue sur un feu à leds à la signature lumineuse est raffinée. Notez que les supports de valises sont intégrés au bâti et la fixation arrière montée flottante pour éviter les turbulences à vitesse élevée.

Autre similitude avec le maxi-trail, le châssis a été intégralement revu, inspiré par celui de la plateforme V4. Un solide cadre monocoque en aluminium utilise le moteur comme élément porteur associé à nouveau bâti arrière en treillis tubulaire acier, en partie fixé sur les têtes de culasses du tout nouveau bloc italien. Ducati signe en effet un V2 à 90° de 890 cm3 (96 x 61,5 mm) à admission variable pesant seulement 54,4 kg. Homologué Euro5+ il est 5,8 kg plus léger que celui de la 950 et basculé en avant de 20° pour d'obtenir une répartition optimale des masses. Plus de rappel desmodromique des huit soupapes ; basculeurs et ressorts animent ces valves à tige creuse. Dans cette version conçue pour le touring, le bloc délivre 115 ch à 10 750 tr/min et un couple de 92,1 Nm à 8 250 tr/min. Il est équipé d'un volant moteur 20% plus robuste et lourd pour favoriser la force et ses deux premiers rapports sont raccourcis pour favoriser les relances en épingle une fois chargé ou en duo. Il intègre également un alternateur plus puissant pour répondre à la demande électrique d'appareils (éclairages supplémentaires, recharge USB). Comme pour les moteurs de course, le système de lubrification est composé d'une pompe principale et d'une pompe de récupération située dans le carter. La pompe de récupération y réduit la pression afin de diminuer la résistance des pièces mobiles et d'assurer une récupération efficace de l'huile.

Pour garantir une meilleure disponibilité à tout régime, l’admission variable ajuste en continu le calage de ces soupapes dans une plage de 52° par rotation de l'arbre à cames (système par pression d’huile). Plus de 70 % du couple est déjà disponible à 3 000 tr/min et entre 3 500 et 11 000 tr/min, la valeur du couple ne descend jamais en dessous de 80 % du maximal. 80 Nm sont disponibles de 4 300 à 8 400 tours et croisent déjà 90 ch à 7 000 révolutions. De quoi dynamiser largement le nouvel étalon de Bologne. Enfin, une version A2, 95 ch bridable à 47,5 ch, est disponible.
Cette joyeuse mécanique est sous contrôle d’une large armée de puces. La centrale inertielle (trois axes six directions) régit à tout moment et sur l’angle le fonctionnement des assistances composant le DAVC (Ducati Advanced Vehicle Control). S’y notent l’ABS, le contrôle de traction (DTC) (8 niveaux /Off), celui du wheeling (DWC) (8 niveaux /Off) et du frein moteur (EBC) (3 Levels). Cinq profils de pilotage ajustent le comportement moteur, celui des assistances et des suspensions électroniques (version V2S) : Sport, Touring, Urban, Enduro et Pluie. Les quatre dernières réduisent la puissance à 95 ch. Leur cartographie dédiée (High, Medium, Offroad et Low) peut être associée à un autre profil selon les préférences du pilote.

L’embrayage est bien sûr anti-dribble et la sélection confiée à la dernière version du quickshifter maison. Le capteur est désormais positionné sur le tambour/barillet de sélection afin de répondre au plus vite et naturellement aux injonctions et faciliter l'identification du point mort.
La géométrie évolue légèrement avec un angle de colonne fermé de 24,3°, une chasse de 105,5 mm et un empattement réduit de 22 mm soit 1 572 unités. La machine devrait être agile… et propose en version V2 S une suspension électronique. Elle repose sur une fourche Marzocchi de 45 mm et un mono-amortisseur monté horizontalement sur le côté gauche. Les deux éléments sont entièrement ajustables via le Ducati Skyhook Suspension et débattent sur 170 mm. Notez le superbe bras oscillant aluminium ajouré de forme boomerang au revêtement granité, inspiré de celui de la… V4. Dans la version standard, la suspension est mécanique et entièrement réglable.

Liés par défaut aux modes de conduite, les réglages de suspension peuvent aussi être ajustés à l’envie selon préférences du pilote et de l'itinéraire choisi, sans modifier le mode de conduite sélectionné. Une pression rapide sur un poussoir dédié - bien vu – y donne accès. Une pression longue fait descendre la machine de 8 mm grâce à la fonction de précharge minimale. La moto peut être ainsi abaissée à l'arrêt ou à faible vitesse.
Pour stopper la gracile voyageuse, des étriers monoblocs à montage (et commande) radial Brembo à quatre pistons attaquent deux disques de 320 mm. L'élément opposé à double piston serre un plateau de 265 mm. En alliage d’aluminium léger, les jantes à 5 branches dédoublées de 19 et 17 pouces chaussent des Pirelli Scorpion Trail II en120/70 et 170/60. Des éléments rayonnés sont disponibles en option.

Élégante et racée, la Ducati Multistrada V2 S soigne également les détails. Carters, platines et autres éléments métalliques arborent des surfaces sans défaut. Câbles et durites sont pour la plupart masqués et deux demi-sabots protègent la partie basse du bloc italien. Si l’on voit désormais mieux le moteur, l’habillage bas développe encore pas mal de plastique. On regrette aussi l’absence d’un vide-poche fermant à clef. Mais l’ensemble est particulièrement valorisant, tant en style qu’en matériaux et la nouveauté revendique 18 kg de moins que sa devancière… étonnant quand les poids donnés à sec (sans carburant) sont identiques… La V2 avoue 199 kilos, la version S de l’essai 202.
En selle
Ajustable, la selle pilote propose 830 et 850 mm. Mon mètre quatre-vingt-quatre se satisfait pleinement de cette dernière valeur et la machine à cœur V2 est, bien entendue, très étroite. En option, une selle haute de 870 mm ou une basse de 810 mm sont également disponibles. L’assise offre un bon recul et les jambes, posées sur des commandes un peu reculées, ne sont soumises qu’à une flexion mesurée. Le buste bascule légèrement vers le guidon donnant un appui léger, sur le cintre et l’on domine idéalement la machine. Les leviers sont ajustables en écartement par vis micrométriques, moyennement accessibles. Notez sur le haut du puits de fourche, parfaitement gainé, une trappe pour accéder au port USB-A. Mais pas de vide-poche…

Ducati dévoile un nouvel écran TFT connecté un peu compact de 5 pouces. Trois affichages sont proposés, mais chacun offre ou fait disparaitre une ou deux fonctionnalités que l’on aurait aimé conserver à tout moment. Ainsi, en mode Route Pro, deux petits compteurs indiquant le niveau de puissance et de couple délivré, peu utile, effacent la température extérieure. Le surprenant mode Rally avec son road-book latéral à paramétrer est aussi le seul à laisser accessibles les assistances électroniques en roulant… Dommage pour ces imperfections, car les coloris doux et l’ergonomie générale sont qualitatifs. L’ensemble se contrôle au commodo gauche via des poussoirs ergonomiques dont un nouveau bouton multidirectionnel hélas non rétro-éclairé. Côté droit, une touche permet d’accéder directement aux réglages de la suspension électronique. Enfin, on pourra bénéficier d’une navigation Turn by Turn, mais pas d’un vrai GPS avec carte.

En ville
Éveiller une nouvelle mécanique c’est éveiller une princesse endormie. Un plaisir un peu magique, particulièrement agréable quand la dormeuse est jolie. Mais n’allez pas l’embrasser ; non pas en raison de son nez proéminent, mais la Multi V2 ne demande qu’une pression d’un doigt et une toux discrète pour ensuite trépider sportivement. Vous êtes bien sûr une Ducati à la musicalité sans égale et sans outrance. Dénué d’inertie, le bloc chante remarquablement une sourde mélopée sur les coups de gaz. Le champ de ses rétroviseurs montés sur bras aluminium est large et les miroirs restent exempts de vibrations.

L’aisance de prise en main en statique se confirme en dynamique, avec un twin d’une remarquable souplesse qui tient le légal urbain en cinquième sans taper des bielles. Boite et sélection sont tout aussi conciliantes, le quickshifter passant de une en deux sans à-coups à basse vitesse. Les commandes sont souples sous les gants comme aux bottes, mais, plus encore que la mécanique, c’est déjà l’agilité et l’équilibre de la machine qui fait sensation. Et avec son rayon de braquage particulièrement court et un poids fort contenu, l’Italienne se glisse dans le trafic comme une goutte d’eau dans une rivière. Mais une rivière qui ne demande qu’à devenir sauvage à la moindre sollicitation du caractère latin de notre compagne du jour. Et moi, je ne peux rien refuser à une jolie fille…
Autoroute et voies rapides
« Ce que femme veut… etc » Et la Multi V2S veut régulièrement vous démontrer sa dynamique. La seconde se pousse à 130 km/h, la troisième à 155, la quatre à près de 190… en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « mama mia ». Le tout délivré avec un accent bolognais qui roule superbement les r. Vif, le twin aime à monter en régime, mais sait caler sa foulée règlementaire à 5 500 tours sur le dernier rapport. Un niveau qui lui autorise déjà des relances efficaces. La protection est très correcte, même à plus haute vitesse. De bonne surface, la bulle dévie le flux d’air par-dessus le casque pour un pilote d’un mètre quatre-vingt-quatre. L’extrémité des bras reste dans les turbulences ainsi que les bottes, mais on ne note aucun remous sur le buste. Toutefois, les écopes basses qui dirigent l’air sur le moteur le renvoient aussi sur les tibias. Et l’absence de volets d’occultation comme sur les modèles V4 interroge sur la pertinence du système. Confortable, la position assure de longs trajets confortables, calé au régulateur. Tout cela est bien agréable, mais vous risquez de lasser la pétillante Transalpine, ballerine de caractère et maitresse de la danse routière. Invitez là sur la piste aux virages et laissez-vous séduire…

Départementales
Une brelle aussi séduisante ne se trouve pas tous les jours. Plus encore que son twin, ce sont ses qualités d’équilibre et sa facilité de prise en main qui impressionnent. La très bonne répartition des masses fait de la Multi V2 S une funambule sur deux roues. On attaque le sinueux avec une aisance peu commune, sans jamais forcer sur son large guidon. L’enveloppe arrière en 170 participe à cet effet de bascule rapide. Agile sans être trop vive, l’Italienne passe ainsi d’un angle à l’autre sans inertie, dirigée d’une légère pression des gants et des bottes. Cavalière accorte, la Ducat’ vous emmène à très bon rythme avec une grande précision, propulsée avec vigueur par son nouveau V2. Celui-ci donne toute sa mesure dans les ruptures de rythme imposées par le tracé. Si ses maximales de couple sont haut perchés, on prend vite conscience de sa grande disponibilité dès les mi-régimes. L’admission variable fait son boulot et le twin peut rester en troisième au-delà de 5 500 tours pour des relances déjà soutenues. S’il ne donne pas d’effet de gras moteur sensible, le ressenti des coups de piston est subtilement présent et la mécanique gronde avec bonheur. À nouveau, on note l’excellente prédisposition du bloc à monter en régime qui passe sa crête de couple à 8 750 tours entrainé par la puissance vers le rupteur. Pertinentes et ajustées, ces performances sont toujours teintées d’une personnalité purement bolognaise. Discrète à l’échappement, la Multi chante puissamment via sa boite à air qui souligne nettement vos évolutions.

En attaquant un peu plus fort, on fait d’autant plus briller cette aura d’efficacité. Emmené au regard, le trail stylé découpe le paysage avec précision, permet toute correction de trajectoire et un pilotage sportif même sur revêtement dégradé. La tenue de route est sans défaut et confortable à tout moment. Autre qualité, le train avant retranscrit bien sa lecture du bitume et se montre d’une grande franchise.
Tout aussi convaincante, la prise du levier de frein, à un doigt, entraine une décélération puissante, mais parfaitement modulable. Elle fait à peine plonger la machine dont la fourche régule immédiatement la plongée. Qualitatif, l’amortisseur arrière limite également la bascule en tenant la moto et les transferts de masse sont fort bien contenus. L’IMU permet de rentrer sur les freins en courbe sans crainte tandis que l’on abat deux ou trois rapports sur l’embrayage anti-dribble via l’excellent quickshifter. Désormais, je rentre la deux en virage serré pour des relances viriles. Calé sur les flancs de ses Pirelli, la Multi V2 S reste impériale sur un filet de gaz que son injection sans défaut régule précisément. Les puces à action 3D permettent aussi de remettre du gaz au plus tôt et passer pleinement les 92 Nm de couple sur la gomme. Le grip des Scorpion Trail II encaisse la charge sans mal et l’avant devient léger. Les vitesses montent à la volée, mais l’électronique se fait parfois moins précise qu’au rétrogradage, hésite une fraction de seconde. Volontaire, le V2 se maintient dans le haut du compte-tour et l’ambiance à bord se fait sportive. Mais toujours sous contrôle.

À allure plus touristique, la Multistrada V2 S fait valoir son naturel et l’on prend plaisir à musarder sur le couple en restant sur des rapports supérieurs. Se faisant routière performante, elle permet de rouler loin et longtemps, sans fatigue. Le bloc délivre des pulsations agréables et les quelques vibrations parfois notées ne se ressentent que sur de courtes phases transitoires, avantage d’une mécanique en V à 90° « auto-équilibrée».
Partie-cycle
Masses harmonieusement réparties, équilibre et agilité sont les atouts de la Multistrada V2 S. Le train avant précis et neutre s’associe aux suspensions semi-actives pour assurer un très bon agrément, quel que soit le style de pilotage et de route. On note l'excellence de l'amortissement, en toute occasion.

Freinage
Puissants et endurant les étriers avant délivrent force et grande modulation au levier. On peut également tenir longtemps les freins sur l'angle, sans mouvement parasite. La pince arrière assoit efficacement le trail routier sur sa trajectoire et la pédale donne un très bon ressenti du ralentisseur.

Confort/Duo
Selles larges et épaisses associées aux qualités des suspensions électroniques de la V2 S font de ce trail une routière dynamique agréable. Pilote et passager bénéficient tous deux d’une très bonne ergonomie. Celle des poignées de l'accompagnant est également à noter. Dommage, Ducati ne propose pas le chauffage des assises…

Consommation
Au rythme assez spécifique d’un essai presse, la consommation variait entre 5 et 6,5 litres au 100 km. En conduite plus coulée, ce minimum atteint devrait être la norme.

Conclusion
Juste à tout moment, la Multistrada V2 S redéfinit les fondamentaux de la voyageuse dynamique. Son ensemble moteur-châssis témoigne de son ADN Ducati parfaitement maîtrisé qui lui confère une évidence dynamique épatante. Sa partie-cycle sans faille et la personnalité équilibrée de son V2 en font une athlète longue distance redoutable. Presque autant que son tarif de 16 490 € en version standard et 19 190 € pour notre version S d’essai. Sans poignées chauffantes ! La version Travel en dispose ainsi que des valises pour 20 490 €.

Sa première opposante serait finalement sa grande sœur V4 disponible dès 21 290 €, mais réclamant 26 440 € en version S… La superlative (superflue ?) diva dispose de 170 ch mais avoue aussi 245 kg tous pleins faits et se fait plus exigeante que la nouveauté.
Face à la volcanique danseuse italienne V2, c’est la valse des concurrentes. On lui opposera la superbe et charmante Moto Guzzi V100 Stelvio, disponible dès 16 499 € et la version avec radar 17 299 €. Outre-Manche, les Triumph Tiger, la nouvelle Sport 800 dès 12 295 € et la 900 GT Pro dès 16 395 €. BMW propose sa GS 800 dès 11 000 €, mais guère équipée ou sa version 900 Adventure dès 15 000 €. Deux autres machines chez Suzuki avec soit la Suzuki V-Strom 1050 DE à 16 299 € ou la performante GSX-S1000GX à 17 899 €. Chez Yamaha ce sera bien sûr les Tracer 9 GT et GT+, 15 699 € et 18 999 €. Enfin, pourquoi ne pas évoquer la Honda NT 1100 très bien équipée et demandant 16 749 € avec le DCT et les suspensions électroniques.
À ce bataillon hétéroclite, la Ducati Multistrada V2 S oppose donc une rationalité pétillante, un ballet sans faux pas sur une musique sans fausse note. Une étoile serait-elle née ?
Points forts
- Personnalité et disponibilité moteur
- Neutralité et agilité de la partie-cycle
- Confort et protection
- Qualité des suspensions
- Position de pilotage
- Freinage
Points faibles
- Prix
- Pas poignées chauffantes
- Prises d'air basses non occultables
- Info manquante ou non accessible suivant affichage
- Turn by turn mais pas GPS
- Commodos non rétroéclairés
- Pas de vide-poche
- Pas de selles chauffantes
- TPMS optionnel
La fiche technique de la Ducati Multistrada V2 S
Conditions d’essais
- Itinéraire : routes sinueuses à revêtement variable, humides ou sèches
- Météo : variable, 6 à 18°C
- Kilométrage de la moto : 280 km
- Problème rencontré : aucun
Disponibilité / prix
- Coloris : rouge, vert (V2 S uniquement)
- Prix V2 : 16.490 euros
- Prix V2 S : 19.190 euros
- Disponibilité : février lancement 2025
Équipement de série Ducati Multistrada V2 S
- Contrôle électronique de l’accélérateur
- Régulateur de vitesse électronique
- 4 modes de puissance moteur
- 5 profils de conduite intégrés : Sport, Touring, Urban, Pluie, Enduro
- Centrale inertielle à 3 axes 6 directions
- DAVC (Ducati Advanced Vehicle Control) : Cornering ABS EVO, Ducati Traction Control (DTC) EVO, Ducati Wheelie Control (DWC) EVO, Engine Brake Control (EBC) EVO
- DQS - Ducati Quick Shifter Up & Down
- Écran couleur LCD à matrice active TFT avec connexion smartphone
- Bulle ajustable en hauteur
- Protège-mains
- Prise USB-A
Équipements optionnels Ducati Multistrada V2 / V2 S
Accessoires | Pack Touring | Pack Urban |
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Équipements essayeur
- Casque Nishua NTX4-Evo
- Blouson Detlev Louis DL-JM-8
- Basket Vanucci VTS2
- Jean Vanucci Armalith 2.0
Commentaires
Merci pour cet essai. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi Damien quand tu dis que c'est la première refonte de la Multistrada. En 2010, avec l'abandon du desmodue, le nouveau cadre mixte et la fin du design Terblanche c'était déjà une refonte.
09-02-2025 14:57Tu insistes sur la disponibilité du moteur et une bonne partie du couple dispo dès les bas régimes. Si tu devais comparer à un desmodue justement que dirais-tu?
Perso que ce soit la multi, la street ou panigale V2, esthétiquement il y a quelque chose qui me gène mais je n'arrive pas à dire quoi.
J'attends la monster avec ce moteur.
"Cet ancêtre aura une filiation double ; l’une extravagante dès 2010 en version 1200, 1260 puis V4. L’autre, plus mesurée, se nomme tout d’abord 950 en 2017..."
Je pouvais pas faire plus clair... 09-02-2025 19:49
Merci pour ce très bon essai !
09-02-2025 20:25J'attendais avec impatience l'essai de cette moto par Damien Bertrand
09-02-2025 21:41et son enthousiasme m'a rappelé celui exprimé après son essai de la 950 s supersport.Et convaincu quand il a souligné l'amusement et la facilité de conduite rare qu'il a ressenti lors de cet essai.
Une grande réussite à n'en point douter et pour ma part je pense le prix justifié.
C'est étrange comme on s'habitue au mieux, mais temporairement car lorsque l'on se retourne , ce sont les émotions qui dessinent le podium. Depuis 2006, j'ai possèdé toutes les évolutions des multistrada : 1000DS,1200,950,V4. Et si je dois en retenir une, c'est la 1000DS. Quel coup de coeur quand le patron de Descartes moto à Civray sur Esvres me tendit les clés pour l'essayer. Je me rappelle de chaque virage de campagne et évidemment je suis reparti avec. J'ai vite oublié ma grosse mémère de fj 1200. Terminé les 4 cylindres. Entre la 1000Ds et la 1200 il y eu ma fameuse 1200morini. En comparaison la 1000 DS était un aimable poumon! Alors la Multi 950 2025 mieux que celle de 2006? Pas sûr ! Ma fabuleuse V4 n'est peut être pas sur mon podium !
09-02-2025 23:19Ah oui la 1000 DS quelle superbe moto
! Coup de crayon de génie de Pierre Terblanche !
10-02-2025 08:33Son style audacieux sera diversement appréciée chez les fans de Ducati, je me rappel quand est sortie la 999, ça hurlait à l'hérésie après l'iconique dessin de Tamburini !
Le prix est délirant en soi, il le reste quand on compare ce que propose la concurrence. Ducati est mal avisé de s'inspirer de la politique tarifaire de KTM
10-02-2025 08:41Surtout un superbe moteur, et je rejoins troncherouge là-dessus : c'est le moteur le plus jouissif que j'ai eu ou essayé.
A priori, c'est plutôt l'inverse, cela fait longtemps que Ducati pratique des prix 15 à 20% au-dessus de la concurrence. 10-02-2025 09:43
C'est vrai que les prix Ducati sont désormais trop élevés. Bien qu'à part ma première moto 125 je n'ai jamais acheté de moto neuve et j'ai toujours revendu mes motos par moi même. J'ai constaté l'envolée des prix Ducati lorsque j'ai vendu ma multi 950 pour acheter un modèle s toujours d'occasion. J'ai vendu ma moto très rapidement, quasiment au prix d'achat mais derrière impossible de trouver une S à un prix raisonnable. J'ai du me rabattre sur une KTM 1090.... excellente au demeurant. Bon, la V4 est une autre chanson, un coup de folie même d'occasion. Pour les adeptes de la seconde main, voir de la troisième j'espère qu'il y aura encore suffisamment d'acheteurs neuf pour alimenter le marché de l'occasion. Apparemment Ducati s'aligne sur BMW mais cela risque de cesser , le sort de KTM devrait les faire gamberger. Pour une Ducati vous avez deux chinoises qui progressent à grand pas. Le slogan "je n'achèterai jamais chinois" risque de devenir rapidement une posture intenable.
10-02-2025 09:44Je partage votre avis sur le desmodue. Je me souviens des sensations quand j'ai essayé le 900 mostro à carbus, j'ai eu un 1000 s2r et un 1100 monster. On m'a prêté un 1000 multistrada pendant plusieurs mois et je regrette ce moteur avec un couple bien gras dès les bas régime. C'est pour cela que je demandais à Damien de comparer ce nouveau V2 au desmodue puisque il est mis en avant les 80% du couple maxi dès les bas régimes malgré une valeur max atteinte à très haut régime mais Damien n'a pas répondu.
10-02-2025 10:57Il est évident que le demsodue ne puisse pas passer les normes successives mais il n'a pas eu de réellement successeur. Il y a eu des moteurs plus performants mais pas avec ce caractère. Peut-être que le demsotre aurait été la voie.
Pour ceux qui aiment le caractère il y'a la 1200 morini .il en reste encore des neuves en concessions.
10-02-2025 13:03Faut comparer ce qui est comparable...
le Desmodue est une usine à sensation mais si on lui mettait Euro5+, ce serait un veau hoquetant.
Dans la conception de ce nouveau V2, Euro5+ fait que les mécaniques fonctionnent désormais plus haut dans les tours. Heureusement l'admission variable et autres stratagèmes viennent les aider.
MAIS...
non, c'est pas un Desmodue. Ca fonctionne autrement et ça le fait bien, mais vous n'aurez pas ce gras moteur de fou, cette douce inertie à monter en régime... Ça, c'était hier... Et surtout sans ses p****** de normes.
Et donc les 80% de couple dispo sont plus efficaces que séduisants. Mais telle est la modernité.
Exactement. Les 900 SS, Multi, Mostro... et ces dingues de Morini dont j'aimerai avoir un modèle !
Euh... je suis pas non plus de garde 24/24...
Elle est en concurrence directe avec la Guzzi équipée d'un cardan. J'avoue ne pas savoir si le caractère moteur est identique mais sur le papier elles ont la même puissance...
10-02-2025 16:38Tiens, puisqu'on parle moteur, ça donne quoi en caractère ce nouveau 890 par rapport au 955 ? Plus ou moins policé ?
10-02-2025 16:42(histoire d'essayer de deviner ce que ça peut donner dans la Panigale 890 par rapport à la V2 2024)
Oula, Fift la MS était équipée du moteur de la SS, pas de la panigalette: donc là, il y a gain de 2ch et perte de 0.2m.kg de couple. Autant dire qu'on est dans l'épaisseur du trait de critérium
10-02-2025 17:43Oui, je sais bien, c'est pour ça que je parle de comparer le 955 (et pas le 950/937) au 890, vu que Waboo a testé les deux.
10-02-2025 17:56Y'a pas à hésiter... les italiennes sont très au-dessus du lot !
10-02-2025 20:32Alors... l'essai de la Panigale V2/890, c'est dans la semaine...
Et son bloc diffère un peu de celui de Multi V2/890 ( Panigale : 120 ch (+5), volant moteur allégé). Mais aussi de celui de l'ancienne Panigale V2/955 et ses 155 ch.
Vous pouvez facilement imaginer que cette perte de... 35 ch (!) va forcément impacter le caractère de cette machine. Et on a hâte de savoir comment Ducati va nous vendre le truc. Même avec un couple un peu plus largement réparti.
Bref, réponse dans quelques jours. 11-02-2025 09:27
Ce que j'ai vérifié pour ce qui concerne l'assurance c'est que dans mon cas la multistrada V2s ce serait 620 euros par an en tous risques et plus de 1200 euros pour assurer la panigale v2s.
11-02-2025 12:15Surtout: quid de l'existence de la SS désormais techniquement similaire (Motoplanete l'annonce arrêtée; et effectivement elle a disparu du site officiel français
La fin de la 950 SS était programmée, rien de nouveau. j'espère qu'on la retrouvera avec le nouveau bloc...
C'est une sport GT , la Panigale V2 est une sportive. Pas vraiment le même usage. 11-02-2025 14:24
Certains concessionnaires avancent que la panigale v2 2025 est aussi la remplaçante de la 950 SS.
11-02-2025 16:43Ouais... ça me fait un peu peur aussi. Même les demi-guidons sont montés au-dessus du té...
Sur que ce compromis un peu mou du genou va être un peu pénible à avaler. 11-02-2025 20:57
Pénible à avaler également au niveau de l'assurance.
12-02-2025 17:49Ca m'étonnerait : pour le moment seules les Panigale, Streetfighter et Multistrada ont été annoncées.
Comme il est peu probable que Ducati maintienne deux versions de ce moteur (937 et 890), j'ai la furieuse impression que seuls ces trois modèles vont rester.
C'est à dire exit les Supersport ... et Monster.
(si je me trompe, tant mieux, hein). 13-02-2025 13:12
C'est dommage que dans le cadre de leurs essais les journalistes ne pèsent plus les moto essayées. Autrefois il y avait une revue qui pesait régulièrement les motos. Je pense que l'ont aurait de sacrées surprises. Le poids étant une donnée technique importante ( je parle du poids réel et non du ressenti lié à sa répartition), les constructeurs annoncent certainement des données qui les arrangent.
13-02-2025 15:05@eriko: ah oui effectivement, une 950SS qui prend le nom de Panigale V2, bonjour la surprime gigantesque!!!

13-02-2025 18:38@troncherouge: il y a une grosse différence entre les essais presse organisés pour le lancement produit par la marque, et les essais presse à la rédaction, avec des motos que tu prends au siège pour quelques jours.
Dans le premier cas, tu t'en tiens au programme: itinéraire, séances prises de vues... même les restos sont précisément calés. Impossible de te promener avec tes balances dans le sac à dos ni de mesurer une conso réelle
Par contre c'est le second cas qui t'offre à peu près toutes les libertés, de comparer, mesurer, etc... mais là, je ne sais pas si le RDM a la possibilité de monter un tel test
Certaines revues papier pèsent les motos, encore. Peut-être pas tout le temps c'est vrai. 14-02-2025 09:28
Elle semble aussi bien finie et fabriquée qu une Zontes ..ou qu une CF moto .. et d en avoir 2 presque 3 pour le prix d une .. pour faire 3/4000km par an autour de l été..!! Finalement.!
04-03-2025 10:54Bonjour à tous,
10-03-2025 14:37Vu la différence de tarif entre la v2 et la v2s, à votre avis, est-ce que le choix de la v2s se justifie vraiment ?