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Essai pneu Michelin PilotPower3

A l’essai : PilotPower3 : 85 % route, 15 % piste 100 % attaque

Tout juste sorti du four, le Michelin Pilot Power 3 remplace le Power Pure. C'est un pneu hypersport capable d’aller se dégourdir les jambes sur la piste. Nous l’avons testé à bon rythme sur les routes portugaises et décortiqué en compagnie de ses concepteurs.

Faux jumeau du Michelin Power supersport, le PilotPower3 partage son ADN. Comme lui, c’est un 2 CT avant (bi-gomme) et un 2 CT+ arrière (voir plus loin). Entièrement nouveau, il vise à offrir plaisir de conduite, manœuvrabilité, grip, sur sol sec… et mouillé.

Michelin PilotPower3

Afin de faire consensus, il a été testé sur la majorité des roadsters, mais saura garder tête haute sur une pure sportive et même sur piste à l'occasion. Il possède un taux d’entaillage moyen de 10 %, progressif, c’est-à-dire que l’essentiel de ses dessins sont situés sur les épaules, à moins de 30 degrés de carrossage. L’idée étant d’offrir un maximum de grip en virage sur le mouillé, pour une conduite plus rassurante sur route en toutes circonstances. Au-delà de trente degrés, nul besoin d’importantes sculptures, puisque l’on n’y va pas quand il pleut…

Segmentation pneux radiaux Michelin PilotPower3

Né de la compétition

Pneu Michelin Pilot Power 3Remplacement du Power Pure qui n'avait pas su totalement convaincre en terme de stabilité, le nouveau PilotPower3 prend ses sources dans les produits racing développés par le manufacturier Clermontois. C'est clairement le cas au niveau des gommes qui, comme sur Power Super Sport sont sur une base 100 % silice au centre et 100 % noir de carbone sur les épaules, avec de nouveaux élastomères fonctionnels brevetés, plus performants en guise de liants. Bien sûr, les duretés des gommes diffèrent entre ces deux pneumatiques, l'objectif étant ici d'assurer performance et durabilité. De fait, les tests effectués mettent en valeur une longévité accrue de 20% par rapport au Power Pure 2 CT, qui faisait pourtant déjà référence dans son segment. A noter que ce dernier reste dans la gamme. Environ 11% moins rigide que le Power Supersport, le PilotPower3 soigne le confort de son passager et lui offre un profil, plus rond et plus facile, pour un pilotage plus décontracté. Il est moins haut de 2 mm à son sommet, mais plus haut d'un mm sur l'épaulement que le supersport. Des valeurs qui peuvent sembler faible, mais qui en réalité comptent beaucoup en terme de stabilité et de facilité. Finissons sur les gommes en rappelant qu'à l'arrière, le procédé 2 CT + est en fait un bi-composé, où la gomme plus dure au centre, s'étend sous la gomme plus tendre des flancs, pour accroître la rigidité et ainsi assurer une meilleure stabilité lors des fortes accélérations en sortie de courbe.

Technologie pneu 2CT Michelin PilotPower3

Chantons sous la pluie

Spécialiste du comportement sur sol mouillé, Michelin a bien sûr mis l'accent sur la sécurité et les conditions de roulage difficiles. Cependant, la technologie à lamelles, si efficace sur le PR3, n'a pas été retenue sur le PilotPower3, en raison de sa vocation sportive, voire pistarde, même si ce n'est qu'à 15%. Elle n'aurait pas résisté aux contraintes imposées par ce genre d'usage, ni assurée une stabilité parfaite en piste. C'est donc grâce à ses mélanges de gomme d'une part (silice au centre et sur le début des épaulements) et à ses dessins progressifs, que le PilotPower3 réalise ses performances sur sol mouillé. Ainsi à trente degrés de carrossage, le taux d'entaillage monte à 15%. Sans rivaliser totalement avec le PR3 qui profite lui, d'un taux d'entaillage moyen de 15%, le PilotPower3 fait très fort en terme de freinage sur sol mouillée. En effet, d'après des tests indépendants menés par Dekra, c'est lui qui freine le plus court dans son segment, malgré de très solides concurrents ! La démonstration de freinage sur béton mouillé, réalisé par le courageux Bruno Perard, essayeur Bibendum, sur une BMW S 1000 RR ABS est d'ailleurs éloquente. Entre un bitume sec et un béton lisse copieusement arrosé, à 50 km/h, l'écart de freinage est très inférieur à 2 m, sur environ 10, avec au final un stoppie dans les deux cas ! En fait, contrairement à l'automobile, en moto, la limite de freinage n'est pas liée au grip, mais d'abord au passage de la moto par dessus l'avant. De fait, si sur un sol sec, on ne peut exploiter tout le grip disponible et freiner aussi court qu'une voiture, sur sol mouillé, un bon freineur, ou un bon ABS et un bon freineur, pourront en tirer profit à 100 %. Dès lors, freiner aussi court qu'une voiture sous la pluie devient possible, à condition d'en avoir le courage et/ou les compétences. Bref, même sur un béton parfaitement lisse, aussi glissant qu'une savonnette sur le bord d'un bidet (où Romain Bouchet, chef des essais, m'avouera s'y être lamentablement étalé en début de semaine... à pieds tant ça glissait!), le PilotPower3 ne lâche rien ! D'ailleurs, plus le sol est glissant, plus il creuse l'écart avec ses concurrents...

Pneu 2CT Michelin PilotPower3

Haute tension...

C'est donc en fin d'après midi après s'être échauffé en piste avec le Power Supersport, que nous sommes partis « chauds bouillants » voir ce que le PilotPower3 avait dans le ventre. C'est aux guidons des derniers roadsters à la mode que nous avons affrontés les petites routes portugaises, sinueuses et défoncées à souhait. Persuadé de faire le bon choix, je me jetais sur une KTM 990 Duke espérant pourrir une bonne partie de mes collègues avec cet outil démoniaque. Mal m'en pris puisqu'une commande de gaz ingérable du genre « on- off » m'empêchait de doser la puissance sur un filet de gaz en courbe. Cette conduite pour le moins heurtée aurait pu m'envoyer en l'air une dizaine de fois, mais en fait, jamais le PilotPower3 n'a bronché sous l'effet de l'arrivée brutale de ces chevaux en furie, tout droit sortis des écuries de KTM. A chaque arrêt photo je tentais de me délester de mon boulet, mal réglé à l'évidence, mais aussitôt fait un aller-retour devant le photographe, mes collègues, aussi sympathiques soient-ils, me rendaient toujours ma Katoche avec le même commentaire : inconduisible, surtout à ce rythme. Faut dire que devant, ça ne mollissait pas et que pour garder le contact il ne fallait pas se laisser aller à regarder le paysage. Aussi tendu que mes trajectoires, je tâchais de faire bonne figure et d'apprécier la bonhomie du PilotPower3, dont la rondeur n'a d'égale que le grip sur l'angle.

Michelin PilotPower3 sur KTM Duke 990

Enfin une pose... et un peu de pluie !

Finalement, à défaut de les apprécier, cette panne aura mis en évidence les qualités du PilotPower3 qui accepte très facilement les corrections de trajectoires, toujours inévitables sur route, surtout quand on ne maîtrise pas l'arrivée de puissance. Un collègue délaissant sa Ducati 1100 Monster, j'ai pu goûter aux vertus d'un twin plus docile, ou tout au moins beaucoup mieux réglé. Il eût été intéressant de profiter d'une longue ligne droite pour juger de la stabilité à très haute vitesse, mais notre parcours montagneux n'en comportait guère. Il faudra donc attendre un peu pour se prononcer définitivement sur ce point. Par contre, il y avait moult bosses et à ce niveau, le confort n'a pas déçu.

MV Agusta équipée de pneus Michelin PilotPower3

C'est à l'occasion d'une petite pose que j'ai pu mettre la main sur une Triumph 675 Street Triple  et ainsi tester le PilotPower3 sur l'archétype des roadsters mid-size performants. Débordant d'enthousiasme je filais le train à mes collègues quand quelques gouttes de pluie sur l'écran de mon casque m'alertèrent. Cependant, du fait de la vitesse elles ne tenaient pas. Mais le bruit était intense et je ne savais si je devais l'attribuer au claquement de ma doublure sous l'effet du vent ou à l'intensité de la pluie. Pour autant le troupeau, chauffé à blanc, ne ralentissait pas d'un iota. Inconscience, efficacité du pneu, route qui restait sèche ?... Dans ma tête les hypothèses se bousculaient jusqu'à ce que je me remémore l'essai de freinage sur sol mouillé. A partir de cet instant, j'ai décrété que pluie ou pas, il y avait du grip. J'ai donc entrepris de doubler le collègue qui me précédait, juste avant un virage un peu vicieux. Surpris j'élargissais ma trajectoire, alors que lui, dans un pur élan de solidarité tirait tout droit dans un style digne du Joe Bar Team. Heureusement pas de bobo, il est resté sur la route. Le reste du parcours, s'est fini comme il avait commencé, ceux de devant n'ayant pas l'intention d'attendre les retardataires.

Et au fait le pneu ? Ben je crois qu'il a du grip, et m'est avis qu'en usage ballade, même très sportive, il devrait largement faire l'affaire... Même s'il pleut un peu !

Points forts

  • Grip

Points faibles

  • tarif

 

Tableau des dimensions

Avant

120/60 ZR 17 M/C (55W) TL
120/70 ZR 17 M/C (58W) TL

Arrière

160/60 ZR 17 M/C (69W) TL
180/55 ZR 17 M/C (73W) TL
190/50 ZR 17 M/C (73W) TL
190/55 ZR 17 M/C (75W) TL

Dispo/Prix

  • Disponibilité immédiate.
  • Tarif indicatif 120/70 ZR 17 / 180/55 ZR 17 : 260 € (promotion constatée : 244 € au village moto d'Orvault)

Pneus Michelin PilotPower3

Commentaires

Escana

Cet essai, confirme le bon achat que j'ai fait pour équiper mon monster 1100evo.

07-04-2013 22:08 
lefrog

Fabuleux...

Ce pneu je le trouve fabuleux. Je viens de changer mes pilot Road3 par des Pilot power 3 sur une ER-6F, et le changement est extraordinaire. Ce sont mes premiers pneus non touring (j'ai eu des roadsmart II et des PR3), et ils inspirent confiance, ont donné à la moto une bien plus grande stabilité en courbe.
C'est simple : je les ai depuis hier (80 km de fait avec) et alors que, poireau que je suis, j'avais un petit cm de bande de peur de chaque côté, j'ai déjà touché les bords sur le nouveau pneu, sur mon trajet habituel.
Pas de sensation de "tomber" sur l'angle, par contre, sensation de grip très confortable. Un régal.

Evidemment, pas encore essayés sous la pluie.

03-05-2013 14:33 
lefrog

Apres 6000km (ER-6F), dont 250 sur piste, j'ai du changer le pneu arrière, arrivé aux témoins sur les côtés - j'ai la chance d'habiter dans un coin où on ne passe pas son temps sur les voies rapides.

Le pneu a été impeccable tout le long. Quand j'ai vu que j'avais fait 8000km avec un pilot road3, et 6500 avec le roadsmart II d'origine, j'ai remis un pilot power 3 ce matin.

Je n'ai jamais senti de faiblesse dans le grip, ni de comportement étrange du à l'usure. Il m'a bien secondé tout le long de sa vie, et donnait toujours confiance avant d'être changé. Je pense que quand ils sont aux témoins, ils sont encore loin d'être morts.
Sur le mouillé, le grip était très bon aussi, j'avais essayé de déclencher l'ABS sur le revetement ordinaire (pas les lignes blanches, hein ?) avec l'avant, sans succès. Evidemment, je ne prends pas trop d'angle sous la pluie (les bords sont slicks), mais je n'ai jamais eu aucun souci. Du coup je vois peu l'intérêt du Pilot Road 3 (pour moi en tous cas).

(je n'ai pas d'actions chez Michelin).

30-08-2013 10:34 
mic01

Bonjour, peut on monter ce type de pneu sur un k1300r? Je sais que certains pneus ne se montent pas sur certaines machine.
Merci

04-01-2014 17:47 
lefrog

Au fait, on ne peut pas donner son avis sur ces pneus dans la base de données... Ils ne sont pas référencés... peut-être on pourrait ?

mic01 >> d'apres le site de michelin, oui.

[moto.michelin.fr]

26-03-2014 09:14 
lefrog

pourquoi on peut pas donner son avis dans la rubrique 'avis pneus' du repaire sur ces pneus ???

question

28-03-2014 10:49 
lefrog

Je mets le commentaire plutôt ici...


J'aime beaucoup ces pneus. Je roule en ER6F, j'ai eu des Roadsmart II (première monte) puis des Pilot Road 3. J'avais une bande de peur à l'arrière d'1cm environ. Quand je suis passé aux PP3, j'ai senti une grande différence, ma moto me semblait différente. Ils ont un grip incroyable et te mettent rapidement en confiance. A peine les pneus rodés, je n'avais plus de bande de peur à l'arrière, sans forcer, simplement parce que j'étais plus en confiance sur la moto.
Je roule tous les jours, j'ai donc eu l'occasion de les essayer sous la pluie ! Ils accrochent encore très bien, même si le fait que les bords soient sans sculptures reste en tête et empêche de prendre trop d'angle (je pense que c'est plutôt bien, d'ailleurs clin d'oeil ). J'ai fait des essais de freinage en ligne sur le mouillé, et j'avais du mal à déclencher l'ABS, ils tiennent donc plutôt bien.

J'ai eu une frayeur un jour où il pleuvait et qu'il faisait froid cet hiver, ils ont décroché en sortie de virage, à la remise des gaz, et la moto a bien saucissonné... tapant dans les deux chevilles (bottées) quand même ! Mais je suis resté dessus.

Au niveau grip, on sent quand ils vont décrocher, et quand ils glissouillent un petit peu, ce qui arrive dans certaines conditions. Je n'ai pas de description plus grande de ces conditions, c'est assez variable, mais toujours ça se sent quand ils commencent à déraper.

Les bandes blanches ne sont pas leur amies, même quand le temps est beau. Mais pas de drame, les bandes blanches ne sont pas mes amies non plus.

Au niveau usure, ils ont tendance à plus s'user sur les bords qu'au milieu (avant et arrière), mais je roule sur des routes où il y a pas mal de virages (même dans mon trajet maison - boulot).

Durée de vie ? J'ai fait 6000km avec les deux premiers PP3 montés à l'arrière, avec chaque fois une session de piste - où ils ont bien travaillé (voir ci-dessous). Le pneu avant fait plutôt 8000km avec deux sessions de piste. Avec les roadsmart II (premiere monte) ou les PR3, je faisais plutôt 6500 et 8500km sur le pneu arrière.

Arriere après piste :
[attachment 18373 1276588_629458123761128_1571377199_o.jpg]

Avant après piste :
[attachment 18374 1294282_629458273761113_1241021370_o.jpg]

En utilisation route, le pneu AV a presque 8000 km - j'ai entouré les témoins d'usure
[attachment 18375 pneuav8000.jpg]

02-04-2014 10:42 
 

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