Histoire constructeur : Ariel
Une aventure industrielle tumultueuse
Le constructeur britannique Ariel est né en 1870 de l’association de James Starley et de William Hillman. Tous deux décident de fonder une entreprise de bicyclettes à Birmingham. La firme Ariel est alors à l’origine de nombreuses innovations dans le domaine des cycles avec notamment le recours à des roues à rayons en acier puis l’utilisation de cadre en métal et non plus en bois.
Les bicyclettes Ariel sont produites dès 1871 et connaissent un beau succès. Cependant, Hillman quitte l’affaire dès l’année suivante, laissant Starley seul aux commandes de la société. Ce dernier poursuit la production de bicyclettes et continue d’innover, permettant aux cycles de remporter plusieurs courses et d’établir quelques records de vitesse.
Des cycles innovants
Le fils de Starley vient soutenir le développement de la firme qui s’oriente un temps vers les machines à coudre. En 1880, les Cycles Ariel entrent dans le capital de Rudge-Whitworth. Quatre ans plus tard, le neveu de Starley met au point la bicyclette Rover Safety dotée de deux roues de même diamètre dont l’arrière est entraîné par une chaine. Ce système révolutionne l’industrie des cycles et est toujours celle employée par les fabricants de nos jours.
A cette époque, le manufacturier Dunlop était le seul fabricant de pneumatiques destinés aux bicyclettes et équipaient en conséquence tous les cycles produits en Grande-Bretagne. Cependant, étant le moyen de locomotion le plus utilisé à l’époque, Dunlop décide de relancer son activité de producteur de bicyclettes et met ainsi à mal la concurrence, contrainte d’équiper ses productions de produits Dunlop et par là même occasion de leur fournir une publicité gratuite. Face à ce constat, Dunlop a l’idée de concevoir des cycles sous un autre nom et s’associe alors à Ariel.
Les premières motos
En 1897, Ariel est acquise par la Cycle Components Manufacturing alors dirigée par Charles Sangster. Après avoir produit un tricycle motorisé par un moteur De Dion en 1897, Ariel met au point en 1901 sa première moto sur la base d’un moteur Minerva.
C’est le début d’une longue histoire motocycliste pour la firme qui développe très vite sa production d’engins motorisés en recourant à des moteurs issus d’autres constructeurs à l’instar de MAG, Jap, Blackburne, Kerry ou encore AKD. Dans les années 10, les deux-roues Ariel utilisent essentiellement des moteurs White&Poppe avant que la firme ne mette au point ses propres motorisations une fois avoir obtenu la licence.
Ariel conçoit des monocylindres et quelques V-Twins qui servent en grande partie à l’armée lors de la Première Guerre Mondiale.
Crise et modernisation
En 1925, Charles Sangster prend la tête de la firme et envisage de moderniser la gamme. Il embauche alors Vale Page, transfuge de chez JAP, qui révolutionne les modèles en profondeur dès 1926. Bert Hepwood entre lui aussi au sein de l’équipe et très vite, les motos Ariel revisitées connaissent le succès. Les innovations sont nombreuses et on remarque l’arrivée d’un nouveau moteur de 500cm3 culbuté, d’un cadre double berceau et d’un réservoir en selle.
En 1931, un nouvel ingénieur de génie rejoint Ariel, il s’agit de d’Edward Turner, futur grand nom du constructeur Triumph. Il met au point le 500cc Square 4 qui passe ensuite à une cylindrée plus importante pour permettre l’usage d’un side-car.
Néanmoins, le krach boursier de 1929 se fait ressentir et en 1932, la firme fait faillite. Elle est reprise par Jack Sangster et est renommée Ariel Motors. Peu de temps après, apparaissent les premières Red Hunter, une série de motos prestigieuses qui demeure le plus gros succès du constructeur. Ces machines sportives surprennent et sortent victorieuses de bien des épreuves de cross et de trial. La Square Four sort durant cette même période avec un moteur mis au point par Turner.
L'ère BSA
En 1944, Ariel est rachetée par BSA. Cinq ans plus tard, Val Page dévoile un twin 500 tentant vainement de venir concurrencer la domination des BSA, Norton et Triumph. Viendra ensuite un fantastique 1000cm3 4 cylindres au carré. En 1954, la 650 Huntmaster dotée d’un moteur BSA est mise sur le marché.
Le premier deux-temps Ariel fait son apparition en 1958 tandis que tous les autres modèles sont abandonnés au profit de ce nouvel engin. Il s’agit de la 250 Leader très inspiré des scooters de l’époque.
L’année 1959 marque la fin des quatre temps pour une production plus centrée sur les modèles Leader et Arrow.
La fin d'une époque
Cependant, les ventes sont plutôt décevantes et en 1963, BSA décide de fermer l’usine de Selly Oak pour transférer la production à Small Heath. Un modèle destiné à relancer la marque sort alors des chaines de production, il s’agit de l’Ariel Pixie doté d’un moteur de BSA Beagle 50cc. La machine ne plait pas et dans une dernière tentative, Ariel lance l’Ariel 3, un cyclo pliant de 50cm3 qui connait un lourd échec. Ariel disparait finalement avec sa consoeur BSA dans les années 70.
En 1999, une société reprend le nom d'Ariel pour concevoir des engins à quatre roues sportifs nommés Atom. Cependant, un retour possible dans le monde du deux-roues est évoqué.
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