L'Ogre de la moto
Le Golem du polymathe
Dans les brumes épaisses de la ville, au cœur de Paris, vivait un motard solitaire, un polymathe passionné par l'art de la création. Ce n'était pas un simple créateur d'objets inanimés ; non, il aspirait à donner vie à quelque chose de plus grand, de plus puissant.
Guidé par une curiosité insatiable et une ambition dévorante, le polymathe se lança dans un projet des plus fous : créer une nouvelle tour de Babel, un lieu d'échange et de rencontres, une caverne d'Ali Baba, un cercle de merveilles, un lieu qui surpasserait tout ce qui avait pu exister avant cela.
Pendant des années, le polymathe travailla dans son coin, rassemblant les pièces de sa création, assemblant des morceaux d'idées et d'articles avec une détermination sans faille. Et enfin, après de longs mois de labeur, son œuvre fut achevée. Devant lui se dressait un géant, un monstre aux proportions titanesques, prêt à accomplir les désirs de son créateur.
Mais le polymathe ne se rendit pas compte des conséquences de sa création. La créature qu'il avait éveillée était vorace, insatiable. Elle dévorait tout sur son passage, réclamant toujours plus de nourriture, toujours plus d'énergie pour alimenter sa force grandissante. Et le polymathe se retrouva pris au piège, obligé de nourrir sa créature jour et nuit, sacrifiant son sommeil, sa santé, sa vie même, pour satisfaire les appétits démesurés de son monstrueux chef-d'œuvre.
Au fil des ans, l'homoncule initial devint de plus en plus puissant, de plus en plus imposant. Il dépassa les limites de ce que son créateur avait pu imaginer, devenant une force incontrôlable, un titan terrifiant qui écrasait tout sur son passage et qui en voulait toujours plus, jamais rassasié.
Le polymathe, épuisé, réalisa trop tard son erreur. Il avait créé un monstre qu'il ne pouvait plus contrôler, un ogre affamé de connaissance et d'attention permanente. Et dans un dernier acte de désespoir, il se résolut à affronter sa propre création, à lui faire face une fois pour toutes.
Mais le Golem, dans un élan de sauvagerie sans précédent, se retourna contre son créateur, le dévorant tout cru, absorbant sa force vitale dans son immense corps. Et alors que le dernier souffle du polymathe s'éteignait, l'ogre rugit de triomphe, libre enfin de régner en maître sur son nouveau monde.
Ainsi aurait pu se terminer l'histoire du polymathe et de sa création, une histoire de création et de passion, de pouvoir et de folie. Une histoire qui nous rappelle que parfois, les créatures que nous éveillons peuvent devenir nos pires cauchemars. Pourtant, alors que la nuit engloutissait le monde, une lueur d'espoir émergea des ténèbres. L'ogre, ayant désormais absorbé la force et la vie du polymathe, commença à ressentir un changement étrange en lui. Ses instincts sauvages s'adoucirent peu à peu et une conscience émergea de son esprit tourmenté.
Dans un élan de lucidité, l'ogre comprit enfin la portée de son existence. Il réalisa qu'il avait été créé pour servir, pour apporter du bien au monde plutôt que de semer la destruction. Guidé par cette nouvelle conscience, l'ogre se mit au travail, mettant sa force prodigieuse au service de l'humanité.
Il déplaça des montagnes, construisit des projets, répara des erreurs. Il devint un protecteur des plus vulnérables, secourant les victimes du jour et luttant contre les forces du mal. Son nom devint légendaire, synonyme de courage et de dévouement. Ainsi, ce qui avait commencé comme un cauchemar se transforma en une histoire de rédemption et de sacrifice. L'ogre avait trouvé sa véritable vocation, devenant un être utile et pratique, rendant des services au monde entier et honorant ainsi la mémoire de son créateur disparu.
Commentaires
Le mythe de Sisyphe version moderne, à quand le film? Mieux que Godzilla légende Japonaise.
05-03-2024 12:09Polymathe, Homoncule et Golem dans le même texte, sur un site dédié à la moto je dis bravo, on frise le génie de la kronik. Même pas un petit sous entendu scabreux sur Homoncule ? zut je viens de le faire... On n'a pas toujours les lecteurs qu'on mérite.
05-03-2024 13:06en gros, le motard a eu un enfant, il lui a appris à rouler et ce petit con lui met 400m au moindre bout droit.
05-03-2024 18:19mais l'enfant va avoir un enfant aussi, et le cycle de du motard pourra recommencer.
c'est beaucoup mieux quand c'est KPOK qui le raconte, c'est sûr.
Où KpoK révèle qu'il s'intéresse à la parabole prophétique autant qu'à la parabole optique (dans les deux cas pour mieux nous éclairer). Amen et merci.
07-03-2024 16:54