L'art de préparer ses valoches
Faire une valise peut être un véritable chemin de croix, une tâche pleine de doute, d'indécision, de rebondissements
Mon Polonais de la semaine dernière m'a rappelé qu'avec le bazar ambiant je n'ai pas réfléchi à mes vacances. Qui dit vacances dit valoches : ah ! l'art de la valoche !
Il y a quelques années, j'ai été fort surpris de croiser des gens pour qui faire une valise était un véritable chemin de croix, une tâche pleine de doute, d'indécision, de rebondissements. Ma Chérie-Chérie est dans ce cas : elle y passe un temps fou. A la fin de l'épreuve, l'entrée de l'appart' est encombrée d'une foule de sacs, valise, sachets et rajouts de dernière minute, charge à moi de jouer à cette partie de Tétris géant qui consiste à tout caser, sachant que le niveau ne peut que se terminer sur une victoire.
Pour ma part, l'art de la valoche me prend 20 minutes grand max', puisque j'ai juste à opérer une translation horizontale du contenu partiel de trois étagères vers mon sac officiel après un crochet par la salle de bains. A cela, il n'y a plus qu'à ajouter les babioles électroniques et zou ! En selle, Marcel !
Mais il y a une exception à la règle : quand je prépare la moto pour un tour de meule d'une semaine en solo -comme avec la CR-F il y a deux ans. Dans ce cas et dans ce cas seulement, faire la valise devient très compliqué. Je suis rempli d'indécision. Tente ou hamac ? Mini-sac (et donc laverie tous les trois jours) ou maxi-sac (et donc linge pour une semaine) ? Valoches latérales ou sangles sur la selle ?
Tous ces facteurs s'imbriquent les uns dans les autres. J'ai à résoudre un puzzle sans connaître les pièces d'avance. Je ne charge pas la moto de la même manière selon que je loge sous tente ou avec le hamac, forcément. Mais tente ou hamac dépend d'une part de la météo (aléatoire, par définition) et d'autre part des endroits où nous allons planter les sardines ou serrer les élingues.
Nous ? Tu as bien dit "nous" ?
Ah oui, parce que cette année, on va rouler à deux. Mes deux galères en Ardèche il y a deux ans m'ont convaincu que ce n'est pas très malin de faire du hors-piste tout seul, en cas de pépin.
Et ça ajoute à la complexité de l'opération "valoches" : à deux, on peut se partager le chargement. Ou pas : on peut décider que chacun trimballe son propre barda de la manière qu'il veut.
Alors en ce moment, la nuit, je cauchemarde que je charge et décharge sans fin une moto où il n'y a pas un seul téton pour fixer un tendeur, où mes sangles s'étirent sans jamais serrer, où je passe un temps fou à tout bien positionner avant de m'apercevoir en me reculant que j'ai tout mis sur le guidon qui disparaît sous les sacs et les bidons. Sisyphe, lui, n'avait qu'une seule saloperie de cailloux. Moi j'ai les mâts de la tente à caser sachant qu'ils sont trop longs, le duvet qui ne tient pas dans son sac à compression et s'en échappe comme de la mousse à raser d'une bombe crevée, les sardines qui tombent et viennent se prendre dans les roues et la chaîne…
Ah ! Les vacances ! Ch'te jure !
Tout ça pour dire que cette année, nous (oui : nous) partons pour une semaine de meule. Le projet est encore un peu flou. On ne sait pas trop où on va, ni quelles motos on va prendre. La dernière fois qu'on en a parlé, ça a fini en débat sur les mérites des carbus face à l'injection. Et puis tu sais ce que je pense de cette mauvaise idée qui consiste à demander sa route à un motard.
Après-demain soir, on doit se retrouver avec mon acolyte pour mettre tout ça au point. L'idéal aurait été qu'on soit seuls tous les deux. Mais penses-tu ! Il a invité deux potes de plus "pour nous donner des idées". Ça va encore être une de ces soirées où on se persuade que l'Afrique du Sud via l'Alaska ça se fait fastoche avec une Gex'.
Etrangement, on fait ça presque pas à l'arrache puisqu'on partirait deux jours plus tard, ce qui va me laisser trois nuits complètes pour cauchemarder sur le chargement de la bécane : tente ? pas tente ? hamac ? les deux ? tapis de sol en mousse ? tapis de sol gonflable ?
Vivement qu'on parte.
Commentaires
je compatis, d'autant qu'à chaque fois il y a des trucs indispensables qu'on oublie et on s'en souvient au bout de 300 bornes, et 30% du barda ne servira pas une seule fois, comme chaque année. c'est ça aussi les ouacances.
07-07-2020 08:05j'avais pensé à des titres bien putaclic, genre :
07-07-2020 11:0015 erreurs à ne pas faire en faisant ses valises
Mes trois astuces pour bien remplir un top-case
Comment ne pas passer pour un gros débutant sur la route des vacances
Et à la fin, Kim Kardachian vous réserver une surprise... dénudée (sourire, sourire, licorne, cotillons, sourire, licorne, cadeau)
Mais je ne suis pas désespéré à ce point-là.
Je suis en pleine préparation d'un Tour de France des Canapés des Copains ...
08-07-2020 14:54Et je suis en plein déni, genre je suis laaaaarge pour faire le sac ou encore "un itinéraire ? tranquiiiiiiille" ...
Ça va finir en bordel "ma b*** et mon couteau" pour changer !
Bonjour Kpok,
10-07-2020 16:00Tiens nous au courant. Il y a 2 ans j'avais adoré ton road & offroad trip avec la CRF. Je garde le plan dans un coin de ma tête.
Bonne au route