Harley-Davidson quitte l'Inde
Moins de 5.000 motos vendues et exportées sur la dernière année
70 postes supprimés dans le cadre de la stratégie de restructuration
Après des résultats en demi teinte, Harley-Davidson doit en plus composer cette année avec le contexte sanitaire particulier qui n'arrange rien à ses affaires. Face à la situation, le constructeur de Milwaukee a confié les rênes de sa société en début d'année à Jochen Zeitz qui a décidé de mettre fin à l'hémorragie en revenant aux fondamentaux.
Mise en suspens des développements sur de nouveaux segments, non renouvellement des Sportsters en Europe... les annonces fortes se sont déjà multipliées. La Motor Company poursuit dans cette logique en annonçant la fin de ses opérations de production et de vente en Inde.
Pourtant, l'Inde est bien LE marché sur lequel tous les constructeurs cherchent à se faire une place. Harley s'y est ainsi installé il y a plus de dix ans avec sa propre filiale et son usine de production depuis 2009. C'est d'ailleurs là-bas que fut produite la série des Street 750 et 500 pour l'Europe et l'Asie.
Seulement voilà, les résultats ne sont pas là. Selon l'Economic Times of India, Harley-Davidson n'a vendu qu'environ 2.500 modèles en Inde lors de la dernière année fiscale et exporté seulement 2.100 motos, à mettre en parallèle avec les 20 millions de ventes annuelles de motos dans le pays. Des résultats bien maigres par rapport aux 210.000 motos vendus par le constructeur sur la même période au niveau mondial. Avec seulement 25.000 motos vendues en 10 ans en Inde, le constructeur a donc annoncé la fermeture de son usine de Bawal, conduisant à la suppression de 70 postes. Il faut dire également que le prix des Harley était en moyenne au double des modèles Royal Enfield dans le pays, notamment à cause de taxes d'importation importantes apposés sur les produits américains.
Cela signifie-t-il le départ définitif de Harley-Davidson de Inde, comme des constructeurs automobiles américains l'ont fait ? Non, bien au contraire. En effet, la marque serait en discussion avec plusieurs constructeurs locaux, dont Hero et le groupe Mahindra. Pour rappel, Hero MotoCorp est le 2e plus grand constructeur mondial avec 8 millions de deux-roues motorisés vendus en 2018.
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