Triumph 1200 Trophy 2012
Déjà en partie dévoilée par le biais de photos plus ou moins volées depuis un an, Triumph ne faisait plus guère mystère de l’arrivée de sa nouvelle routière. Lancée en 1990 au salon de Cologne, la Trophy 1200 sera remaniée jusqu’à sa disparition du catalogue en 2003. A l’occasion des Tri-Days autrichien se déroulant à Neukirchen, le constructeur anglais dévoile officiellement... et en statique seulement, sa 1200 Trophy.
Pour découvrir une machine dédiée aux voyages, il convient logiquement de rouler un peu. Nous emprunterons donc 200 km de routes depuis Munich, où nous attendait une sélection de la gamme, vers les alpes autrichiennes. Un bon moyen pour s’immerger à nouveau dans l’esprit familial et attendre au mieux la présentation du dernier rejeton de la firme de Hinkley. Ainsi, Street et Speed Triple, Explorer, Tiger et Scrambler nous mènent vers le haut lieu de la nativité anglaise. C’est en effet à plus de 2.000 mètres d’altitude que le vaisseau routier nous attend dans son écrin montagneux.
L’Anglaise est germanophile
Le voile aux couleurs et logo de la marque tombe, révélant la voyageuse britannique. Il convient effectivement de préciser ses origines tant la nouveauté évoque une cousine très germanique. Profil de sa tête de fourche incluant les rétroviseurs, lignes du haut carénage filant sur le galbe du réservoir, dessin des selles, de la planche de bord, des valises et jusqu’au feux arrière... La R 1200 RT est dans tous les esprits. C’est encore plus flagrant vue de 3/4 arrière ou le mimétisme ne souffre que de l’absence des culasses du boxer allemand.
De l’ancien modèle d’Outre-Manche, les designers n’ont conservé qu’un discret rappel esthétique : l’extracteur des flancs. Les carénages comportent d’ingénieuses courbes aérodynamiques et autres systèmes conçus pour dévier l’air. De plus, les rétroviseurs voient leur pourtour gainé de gomme résistante aux éraflures et chocs éventuels. Large et haute, la bulle se règle électriquement. Elle dispose d’un système de mémoire et retour automatique en position basse, contact coupé, avec sécurité anti-pincement.
Pour concevoir la Trophy, l’équipe de développement s’est appuyée sur une analyse du segment édictant l’importance du confort, de la praticité et des technologies embarquées. Ce nouvel opus adopte donc un positionnement plus touring que sport, se démarquant ainsi de la Sprint ST. Deux versions seront disponibles dont l’une, dénommée Trophy SE, comptera, de série, pléthore d’équipements.
Moteur et transmission par arbre et cardan sont issus du trail Explorer 1200. Le trois cylindre de 1215 cm3 développe 134 ch à 9000 Tr.mn pour un couple de 120 Nm à 6450 tr dont 100 disponibles dès 2 500 tours. Le 6° rapport est annoncé comme étant de type overdrive, laissant le bloc tourner sous les 4 200 tours à 120 km/h. Triumph annonce également des intervalles de maintenance fortement espacés, tous les 16 000 km, entre chaque révision d’importance.
L’ensemble est sous contrôle électronique “ride by wire” et de bien d’autres systèmes associés. La Trophy prétend en effet apporter, tant au pilote qu’au passager, un confort excellent mais également bien des avantages technologiques. Ainsi, le modèle Trophy SE se dote notamment de suspensions, pilotées au guidon, nommées Triumph Electronic Suspension (TES). Elles proposeront 3 modes (Sport, Normal, Comfort ) selon 3 ajustements croisés (solo, solo valises et duo).
On trouve également un ensemble audio Radio/MP3 spécifiquement développé pour la routière, en version SE toujours. Compatible avec une large variété d’appareils et équipé bluetooth, le système s’ajuste automatiquement en volume suivant la vitesse. Les nombreux réglages et informations se paramètrent coté gauche, via un comodo inédit à palettes multi-directionnelles. On note enfin, sur cette version, la présence d’un régulateur de vitesse.
Le poste de pilotage propose également un compartiment de rangement étanche à fermeture automatique incluant une prise 12 V, une prise USB reliée au système audio (modèle SE) et un porte carte de crédit.
L’innovation principale réside dans l’adoption d’un système de valises montées sur une platine mobile. Appelé TDLS (Triumph Dynamic Luggage System), celui-ci autorise le mouvement des valises sur 5°, dans le but de minimiser les mouvements parasites générés par la bagagerie. Cette dotation est standard sur les deux modèles, étanche et d’une contenance de 31 litres chacune, pouvant loger un casque intégrale. Un top case optionnelle incluant une prise 12 V conclue l’offre de chargement.
Globalement, la Trophy 1200 millésime 2012 surprend... par son manque d’audace esthétique, surtout par rapport à ce à quoi la marque nous a habitué depuis des années avec des modèles qui ont souvent servi d'exemples à d'autres. Sur un marché dynamique et concurrentiel, la réponse anglaise semble, en statique, assez convenue.
L’absence de prise de risque, en terme de design, en fait courir d’autres, notamment celui de rappeler les qualités reconnues de l’adversaire désigné : la BMW R 1200 RT. Triumph estime pouvoir écouler 2 500 unités dans le monde, par an.
En attendant l’essai dynamique, en septembre, de la nouveauté d’outre-Manche, cette présentation, tant en style qu’en géographie, avait de fort accents d’Outre-Rhin.
Données techniques
- Moteur trois cylindres de 1215 cm3
- 134 ch à 9 000 tr.mn
- 120Nm à 6 450 tr.mn
- Hauteur de selle : 800 / 820mm
- Capacité du réservoir : 26 litres
- Angle de colonne et chasse : 27°/119mm
- Empattement : 1542mm
- 301 Kg tout plein fait, valises inclues.
- 239 Kg à vide
Disponible en Octobre 2012 en Bleu Pacifique et Argent Lune
Commentaires
Annoncée via des photos volées depuis plus d'un an sur le Repaire, toutes les photos et toutes les infos sur la Triumph Trophy 1200 !
25-06-2012 22:22La BMW R1200RT killer est arrivée ?
Je trouve qu'elle ressemble à la Pan European et celle ci est loin d'avoir tué la RT...
25-06-2012 22:42>Roadster
25-06-2012 23:32Exacte, de face, c'est troublant. Mais l'esthétique globale est celle de la RT, cible avérée... que pour le moment, en statique, les armes de l'anglaise ne semble pas en mesure d'atteindre.
Bref; Triumph nous refait le coup de l'Explorer pour cette Trophy.
Rien que pour l' esthétique trop inspirée de la BM, je l' achèterais pas si j' en avais eu l' intention (et les moyens).
Le designer britannique est un ex de chez BMW ou quoi ?
26-06-2012 04:46Sur la bleue vue de profil, les "entrées d'air" en plastique gris font penser aux couvre-culasses du flat germain !
26-06-2012 08:19Elle est passée où cette singularité esthétique qui faisait l'originalité et la fierté de la marque à sa renaissance ?
26-06-2012 08:56Oh ben alors dis donc, même en ayant lu avant les commentaires qui annonçaient la couleur, j'ai failli éclater de rire en voyant à quel point ce truc pompe éhontément une béhéme avec un poil de honda pan effectivement ... faut pas craindre d'avoir honte quand on est le ""designer""" en tout cas
26-06-2012 12:54Après la 1200 Tiger qui singe la GS, la 1200 Trophy copie la RT... J'ai longtemps été un inconditionnel de Triumph pour son côté "so british", et j'envisageais d'y revenir après un infidélité italienne, mais du coup je ne sais plus où aller. Quand les lois du marketing tuent l'originalité et le caractère qui ont contribué à la renaissance de la marque... Pas sûr d'ailleurs que le choix de copier ce qui marche soit judicieux, l'originalité (la touche de sportivité caractéristique de Triumph par exemple) aurait permis d'attirer une nouvelle clientèle au lieu de tenter juste de piquer celle de BM.
18-07-2012 22:46Bref Triumph me déçoit avec constance sur ses 2 derniers modèles.;-(
En attendant, premier essai à venir... restez connectés pour juger du plumage et du ramage...
19-07-2012 18:16j'espère bien essayer la nouvelle 1200 trophy.....histoire de la comparer avec ma nouvelle 900 trophy.....de 1998 !!!!
19-07-2012 22:47Je suis déçut, elle a rien de spécial et le gros phare avant est moche.
19-07-2012 23:35L'échappement a été designé pour qu'on l'oublie.
Je préfère largement la st.