Val des Dix
Visite de la Grande Dixence
Peu de distance me sépare de ma nouvelle étape, mais les routes d'accès en sont particulièrement étroites. Quittant Nendaz, je me dirige tout d'abord vers le Val des Dix dont l'extrémité est barrée d'une structure aussi remarquable qu'impressionnante. Après maintes épingles serrées et humides, la masse fantastique apparait soudain, perchée à 2.365 m.
Avec une hauteur record de 285 mètres faisant d'elle le plus haut barrage-poids au monde, la Grande Dixence peut s'évaluer à une somme de chiffres hors norme : 15 millions de tonnes, une épaisseur de 200 mètres à sa base qui s’affine au sommet pour atteindre 15 mètres, cette vague de béton masquerait presque 90% de la tour Eiffel… Pour assurer l’étanchéité du sol de fondation, le voile d’injection qui entoure le barrage atteint 200 mètres de profondeur. Et sur chacune des rives de la vallée, ses 700 m de large débordent de 100 mètres. Enfin, avec le volume de béton utilisé pour son édification, on pourrait réaliser un mur d'un mètre cinquante de haut et 10 cm de large courant sur tout l'équateur… Quasi incommensurable. Travail titanesque réalisé entre 1950 et 1961, sa construction l'a placé entre de hauts sommets qui atténuent sa taille apparente et lui confèrent une élégance assez discrète.
Le barrage de la Grande Dixence est ouvert au public de la mi-juin à la fin septembre. Passée cette date, la neige condamne la route d'accès. Un hôtel, baptisé le Ritz, était autrefois le logement des ouvriers et ingénieurs. Bâtiment austère et peu gracieux, il accueille désormais les visiteurs ou randonneurs désireux de passer une nuit sur place. Dans une construction annexe, une exposition historique retrace l'épopée du monument. On peut ensuite rejoindre le tablier supérieur à pied (20 min), ou par un petit téléphérique. On découvre alors le lac de retenue, dit Lac des Dix, long de 5,3 km pour 400 millions de m3. L'idéale est de prendre un peu de temps sur ses rives et, pourquoi pas, monter sur celle de gauche pour prendre de la hauteur. Un chemin de grande randonnée délivre une vue fascinante sur l'ouvrage et ses environs. Manque de temps et d'équipements me soustrait à cette option, d'autant que je suis attendu pour la visite interne du Léviathan de béton.
Au tiers de sa hauteur, une ouverture permet d'accéder au coeur du barrage et d'évoluer dans des tunnels ovoïdes. 32 km de galeries et 2.222 marches permettent de surveiller, ausculter la masse titanesque. En dépit de celle-ci, la variation du volume d'eau retenue fait bouger, incliner la Grande Dixence. Certes pas beaucoup, mais le sommet du barrage peut accuser plusieurs centimètres d'amplitude ! Afin de mesurer le phénomène et les plus infimes mouvements internes, 7 pendules de 150 kilos plongent sur toute la hauteur du mur et mesurent les déformations avec une précision de 15 millièmes de millimètre… S'effectuant sur un kilomètre, la visite est efficacement agrémentée de nombreux panneaux et informations didactiques. Celle-ci on trait tant à l'ouvrage que sur ces applications, mais également les impacts énergétiques et écologiques locaux et mondiaux de nos comportements. Le plus marquant, pour moi, est une fiche ayant trait aux piles. Elles délivrent 35 fois moins d'énergie que leur fabrication a nécessité…! (d'où l'impérieuse nécessité écologique d'utiliser des rechargeables).
Enfin, ce barrage est aussi la partie majeure du "complexe de Grande Dixence" que seuls des Suisses, à l'ingénierie hydraulique hors pair, peuvent imaginer. Cet ensemble, via des tunnels percés dans les montagnes environnantes, récolte les eaux de 35 glaciers valaisans, des confins du Mattertal (région de Zermatt) au Val d’Hérens, pour les acheminer vers le Lac des Dix. Pour y parvenir, il a fallu construire : 100 kilomètres de galeries, dont un collecteur principal à 2400 mètres d’altitude qui s'y déverse; c'est aussi 75 prises d’eau et 4 usines de pompage pour amener l’eau au niveau du collecteur principal. Les eaux accumulées derrière le barrage de la Grande Dixence sont turbinées dans deux usines de production installées à Fionnayet plus bas à Nendaz, afin d'optimiser le rendement. Sa production électrique équivaut à un cinquième de l’énergie suisse. Certains barrages voient même leur eau repompée pour être renvoyée sur le lac principal. Ce défi technologique prouve l'importance de l'énergie hydraulique en Suisse. Avec ces récents aménagements, la conduite forcée blindée de la Grande Dixence a également été changée, accroissant sa taille et donc la production d'énergie. Dans un bâtiment souterrain, on peut apercevoir ses 3,30 m de diamètre, laissant passer un maximum de 45m3/seconde ! Un volet interne, au massif contrepoids, permet de gérer le débit envoyé plus bas.
Il est temps de reprendre ma route et d'entrer dans le Val d'Hérens, en passant par les pyramides d’Euseigne.
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Commentaires
De quoi recharger des milliers de brèles électiques... on non meilleure idée >> maison électrique, voiture électrique, scoot électrique, chauffage ... et benzine uniquement pour nos motos (yeark, yeark, yeark)... et les voitures de collec quand même
05-11-2016 22:00J'ai fait une virée en amis cette année aussi pour aller voir le barrage, juste magnifique !
19-11-2016 14:28Barrage de la grande Dixence
bonsoir
02-12-2016 22:18j'aimerai exporte un road boock comment faut 'il faire ?
Bien cordialement
Valery