Technique de la Yamaha MT-09
Moteur Euro4 de 115 ch, embrayage à glissement limité, shifter QSS et nouvelle fourche
Depuis son lancement en 2013, la MT-09 a connu un véritable succès auprès des motards, permettant à Yamaha de reprendre la tête des ventes de roadsters en France. Après trois ans de bons et loyaux services, le modèle se devait d'évoluer, notamment en raison de l'arrivée de la norme Euro4. C'est désormais chose faite avec un look plus agressif et une mécanique revue.
La MT-09 millésime 2017 reconduit le cadre périmétrique aluminium type diamant, moulé sous pression. Cet ensemble s'étire en de solides bras aux formes souples et profilées, soutenant le remarquable trois cylindres Yamaha de type CP3 ("CrossPlane3"). Ce calage du vilebrequin à 120° (temps moteur 0°, 240° et 480°), donne une vie particulière au bloc de 847 cm3. Double arbre à cames en tête, quatre soupapes par cylindre et un rapport alésage-course inchangé de 78,0 x 59,1 mm, la mécanique est dynamique. Bielles à tête fracturée, pistons forgés, le coeur de la MT-09 conjugue aussi les détails de qualité. Homologué Euro4, le bouilleur aux diapasons développe ainsi 115 ch à 10.000 tr.min et un couple de 8.75 da.Nm à 8.500 tr/min.
L'ensemble moteur est sous contrôle d'une commande de gazes de type Ride by Wire, autorisant trois cartographies d'injections (D-Mode). Ces profils permettent d'ajuster la réponse moteur aux conditions de roulage ou souhait du pilote, tout en conservant les performances. Un mode "Standard" ménage sport et touring, le mode "B" réduit la réponse à l'ouverture des gazes quand le "A" donne la réponse la plus vive. L'électronique jugule également le surplus de cavalerie par un anti-patinage déconnectable TCS. Ajustable sur 3 niveaux d'intervention, permissif, plus intrusif ou non actif, le système travaille selon trois variables : l'allumage, l'injection et la gestion d'ouverture des soupapes (YCC-T).
Particulièrement vive, la mécanique embarque de nouvelles dotations pour doper ses aptitudes sportives. Pour optimiser ses velléités d'arsouilleuse, l'embrayage est désormais à glissement limité. Des cames inclinées permettent au plateau de pression de glisser légèrement vers l’extérieur, limitant les blocages de roue arrière à l'empilement des rapports. Et la boite s'équipe également d'un shifter (QSS, Quick Shift System) à la montée des vitesses, présenté comme identique à celui de la… YZF-R1. Un capteur placé sur le sélecteur de vitesses annule momentanément le couple moteur au passage d'un rapport supérieur, pour une accélération optimale. Encore plus de sport donc, mais aussi du confort. De nouveaux ressorts réduisent ainsi l'effort sur le levier l'embrayage.
Capté par des collecteurs trois en un, le souffle du trois cylindres se jette dans un ensemble catalyseur-silencieux hyper compact, placé sous le moteur. Cette disposition est rendue possible par l'adoption d'une suspension Monocross placée horizontalement. L'amortisseur Kayaba s'ajuste en précharge et détente, dont on trouve la molette au travers d'un ajour du cadre, coté gauche. Il gère, sur 130 mm, les mouvements du bras oscillant aluminium type banane, dont la sportive asymétrie dynamise encore le style de la machine.
Vive, la MT-09 affiche cependant un angle de colonne de 25°, bienvenu pour stabiliser le train avant et la chasse reste la même avec 103 unités. Mais son empattement ultra-court de 1.440 mm lui confère toujours une agilité hors pair.
La meilleure évolution est sans doute à mettre au crédit de son train directeur, la suspension évoluant vers plus de sophistication. Les tubes de 41 mm de la fourche inversée possèdent dorénavant une molette de réglage en compression sur l'élément de gauche, tandis que la détente se trouve côté droit. Cette séparation des fonctions permet d’ajuster précisément l'hydraulique pour des performances plus grandes.
Afin de réguler la fougue mécanique, l'équipement de freinage est à la hauteur. Deux étriers à quatre pistons et montage radial attaquent des disques de 298 mm. Le ralentisseur opposé simple piston mord un élément de 245 mm. Le tout sous la surveillance d'un système ABS de série. De quoi stopper sans mal la rotation des jantes aluminium à cinq branches dédoublées. D'excellents Bridgestone S20 les chaussent, de dimensions 120/70 et 180/55.
Commentaires
Il y a quelques erreurs : YCC-T = gestion des gaz, pas des soupapes.
06-12-2016 18:24La détente arrière est réglable par une vis (particulièrement inaccessible) pas une molette.
Bien écrit
06-12-2016 19:27>Olivier,
07-12-2016 08:54je me suis mal exprimé : via la gestion électronique de la poignée des gaz (système YCC-T), le TCS travaille selon trois variables : l'allumage, l'injection et la gestion d'ouverture des soupapes.
vis/molette, ok, c'est + une vis. La détente se règle rarement autrement...