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Essai Yamaha TMax 530

Millésime 2015

Treize années que le TMax a fait son apparition avec plusieurs évolutions majeures depuis le TMax 500 cm3. Si le maxi scooter évolue à nouveau en 2015, il s'agit plutôt d'une évolution mineure portant sur des points de style et de sécurité pour le TMax 530. Pas de révolution donc, mais du mieux. De quoi justifier de passer au nouveau millésime en sachant que le prix n'a - presque - pas bougé ? Essai...

Yamaha TMax 530 dans le port

Découverte

Est-il encore besoin de présenter le TMax ? Le gros scooter est en France le symbole de la réussite au niveau des ventes avec ses 50.000 exemplaires diffusés depuis son lancement. Une réussite qui a essayé d'être copiée sans qu'aucun constructeur n'y arrive malgré d'importants investissements de la concurrence. Inégalé donc et pourtant sans course à la puissance et à la montée en cylindrée, hormis le gain de 4 chevaux en 2004 (de 40 à 44 chevaux) et le passage de 500 à 530 cm3 en 2011. Le scooter désormais accessible au permis A2 s'est donc imposé à la fois pour son style, sportif et sa sonorité. Car à l'oreille, le gros scooter appose une signature acoustique également sans équivalent sur le marché avec un son rauque et feutré.

Yamaha TMax 530 à Nîmes

Évolution 2015, le TMax perd son 3ème œil sur la face frontale au profit d'une signature à leds allumée en permanence du plus bel effet. Au-delà de l'aspect esthétique, la forme en boomerang deux nouveaux feux de position rend également le deux roues plus visible de jour comme de nuit. Les deux feux avants sont également un peu plus tendus alors que le feu arrière reste identique, avec son héritage de la R1, confirmant ainsi son ambition sportive.

Le millésime 2015 gagne surtout une fourche inversée avec des tubes de 41mm, principale évolution technique/mécanique. Le garde-boue évolue également avec une ligne plus tendue.

Autrefois livré en deux montes, le TMax 2015 est désormais uniquement disponible avec des Dunlop SportMax avec un gros 160 à l'arrière, les pneumatiques plutôt réservés à une utilisation sportive.

Phares à Leds Yamaha TMax 530

Feu arrière Yamaha TMax 530, inspiré du R1

A noter qu'en 2015, Yamaha dévoile à la fois le TMax et l'Iron Max, une version personnalisée avec fourche inverse dorée, protection d'étriers dorées, selle bicolore, jantes noir mat, intérieur des phares à aspect métal, repose-pieds aluminium, finition spécifique du tableau de bord et rétroéclairage blanc et un coloris dédié à ce modèle. Les deux modèles ne sont enfin séparés que par trois cent euros.

En selle

Le TMAx n'a pas changé de châssis et avec sa selle haut perchée à 800mm, le pilote d1,70m touche toujours aussi peu les pieds à terre, effleurant juste du bout des pieds le sol. Heureusement, bien équilibré, avec un poids bas placé (219 kilos tous pleins faits, 222 kilos pour la version ABS), ceci ne gêne en rien les manœuvres et permet même d'envisager des petites marches arrières du bout des pieds sans descendre.
Les bras tombent du coup sur le guidon, avec une selle plus haute. La tête passe au dessus de la bulle haute avec une excellente visibilité. On n'en dira pas autant des rétroviseurs situés loin sur le carénage avant, à tel point qu'il est quasi impossible de les régler une fois en route à moins de faire des acrobaties ou d'avoir le bras long. Bref, il vaut mieux les régler à l'arrêt. Évolution malgré tout, ils ont été sensiblement élevés en hauteur et passent désormais bien au-dessus des rétroviseurs des voitures en faisant de l'interfile. Cependant, plus loin du regard, pas trop écartés, ils offrent une vue arrière raisonnable mais sans plus.
Le compteur évolue sensiblement sans grand changement pour le béotien, hormis en mettant l'ancien et le nouveau modèles côte à côte. Les chiffres sont un peu plus moderne et l'intérieur du compteur se dote d'un cercle rouge. C'est plus moderne et plus agréable à l'oeil pour une machine 2015. On retrouve toujours les deux gros compteurs analogiques encadrant un écran digital bien lisible affichant, totalisateur, horloge, double trip partiel, jauge à essence, consommation instantanée et moyenne, température huile.

Tableau de bord du Yamaha TMax 530

Contact

Il n'y a plus de contacteur à clef ! Évolution du millésime 2015, la "SmartKey" ou clef intelligente / transporteur remplace la clef habituelle, qui ne sert plus que pour ouvrir le réservoir et la selle en cas de panne de pile. Il suffit donc de la porter sur soi, pour permettre le démarrage ou son immobilisation à distance (impossible toutefois d'immobiliser à distance le scooter si celui ci est en train de rouler). Pratique au quotidien, c'est aussi censé rendre plus difficile le vol, d'autant plus que le système traqueur ne fait plus partie des éléments installés sur les modèles vendus en France. Efficace au début, les voleurs ont trouvé la parade avec des brouilleurs et le système n'a donc pas permis d'endiguer le fléau du vol de ce modèle, notamment sur Paris et dans le sud de la France. En attendant, l'emplacement du contacteur est donc remplacé par un énorme poussoir divisé en deux, permettant d'une part d'ouvrir la selle, d'autre de part d'éteindre et verrouiller le Neimann du scooter. A noter que pour l'allumer, il faut à la fois appuyer sur le bouton de démarrage ET serrer la poignée de frein avant ou arrière.

Clef Yamaha TMax 530

On notera sous la poignée gauche, le frein parking, discret, pratique et très facilement manipulable.

En ville

Contact du pouce droit, le TMax s'ébroue avec un bruit feutré mais légèrement rauque. On est loin du bruit de crécelle de certains scooters et ce son concoure vraiment à l'agrément de conduite et pourtant sans être trop important. Bref, il est possible de démarrer en pleine nuit sans réveiller les voisins et pourtant d'avoir un son valorisant. Sans changement au niveau moteur ou châssis, on retrouve immédiatement le bicylindre 4 temps du TMAx avec un caractère moteur indéniable délivrant réactivité à la moindre sollicitation et puissance. Certains scooters montent dans les tours au niveau du bruit mais connaissent un temps de latence au niveau propulsion. Rien de tel ici. On tourne la poignée et la réaction est immédiate, directe, vive et plaisante. Du coup, en ville, sans vitesse à passer, le TMax est l'arme absolue du démarrage au feu rouge... Avant de planter les freins au feu suivant pour s'arrêter. Il y a des scooters eco qui incitent à avoir une conduite coulée. Le TMax incite juste à faire l'imbécile pour jouer en permanence. Son caractère, sa maniabilité et sa capacité à se faufiler entre les files accentuent encore ce côté joueur, qui autorise toutes les facéties au jour le jour. Et le pire, c'est que l'on ne s'en lasse pas !

Le freinage est à la hauteur des velléités de l'engin et encore plus avec ce millésime qui gagne des étriers à montage radial, dérivés de ceux qui équipent les sportives; une première pour un scooter, enfonçant s'il en était besoin, le clou du scooter sportif. Précis, puissant, le freinage offre un excellent feeling. On fera juste attention à ne pas utiliser que le frein arrière, ce qui déclenche alors l'ABS et quelques secondes de roulage sans frein avant de ressentir à nouveau le freinage. Un cas de figure qui n'arrive pas quand on combine l'utilisation du frein avant et arrière qu'il n'est pas possible de bloquer, sur le sec en tout cas.

Yamaha TMax 530 sur nationale

Autoroute

Avec les cylindrées entre 300 et 400cm3, l'autoroute est toujours le moyen de mesurer les limites d'un modèle tant au niveau vitesse de pointe que reprises. Le TMax est encore une fois une arme pour celui qui veut perdre son permis. A 120 km/h, il n'est encore qu'à 5000 tours/mn soit à trois mille tours de sa zone rouge ! Et à 140 km/h, il n'est encore qu'à 6.000 tr/mn. Il accepte alors de monter facilement encore jusque 150 km/h avant de marquer le pas pour grimper jusque 165 km/h voire frôler les 170km/h à 7.000 tr/min. Mais avec le bicylindre à peine rodé de nos modèles de présentation et sans modification du moteur par rapport au millésime précédent, la version 2015 devrait pouvoir titiller les 180km/h compteur (170 km/h réels), comme son prédécesseur. Bref, de quoi être en très grand excès de vitesse et se voir retirer son permis. La stabilité est excellente à vitesse élevée, prouvant l'efficacité de la construction plus proche de celle d'une moto que d'un scooter avec sa poutre en aluminium et le moteur central. La bulle haute offre une bonne protection aussi bien en hauteur qu'en largeur, avec un seul bémol lié à toutes les bulles, la génération d'un son/bruit supplémentaire dans le casque. A voir si le réglage de la bulle, possible sur deux positions, mais avec l'utilisation d'une clef, permet d'effectuer le meilleur réglage possible en fonction de sa hauteur de buste.

Essai Yamaha TMax 530 sur autoroute

Yamaha TMax 530 sur départementale

Départementales

Stable sur autoroute, maniable en ville, le TMax dévoile sa vivacité sur départementale. Instinctif, incisif, le train avant est léger, se place facilement et accepte même les modifications de trajectoire au dernier moment. Et quand le rythme s'accélère, le scooter ne se désunît pas mais continue à très bien se comporter pour assurer des enchaînements rapides. Il faut par contre maintenir la poignée dans le coin pour envisager l'arsouille saignante, les reprises à mi-régimes étant pénalisées par l'absence de vitesse, ou de changements de vitesse à la palette comme sur certains modèles concurrents. Le tout reste toujours aussi fun, entraînant et fiable. Mieux encore, le TMax s'avère très peu sensible aux chaussées dégradées et accepte volontiers les trous, fissures et dévers sans pour autant se dandiner mais au contraire reste toujours parfaitement en ligne.

Essai Yamaha TMax 530

Freinage

Avec un double disque flottant avant de 267 mm et des étriers à 4 pistons à montage radial et un frein arrière de 282 mm, le freinage est largement à la hauteur des capacités du maxi-scooter offrant puissance et feeling. On notera que seule la version ABS sera désormais distribuée en France.

Etriers radiaux du freinage du Yamaha TMax 530

Confort

Autant le XMax est très ferme chez Yamaha, le Tmax offre un excellent confort et encore plus au regard de ses vélléités sportives. En général, qui dit confort, signifie souvent souplesse et tenue de route approximative. Le TMax arrive à concilier une excellente tenue de route tout en gommant particulièrement bien les défauts de la chaussée.

Selle Yamaha TMax 530

Consommation

La consommation du TMax varie assez peu en fonction de la conduite, oscillant entre 5,2 et 5,5 litres au cent d'après l'ordinateur de bord. Et au contrôle de la pompe, le calcul se révèle exact et précis. Le premier bâton tombant au bout de 40 km et le second au bout de 100km, on tombe globalement sur la réserve vers les 220 km, sachant qu'avec le réservoir de 15 litres, le scooter offre une autonomie théorique de 270 kilomètres.

Pratique

Le TMax est un maxi-scooter, mais sportif. Il bénéficie donc du même travers que les sportives avec une capacité d'embarquement limitée à un casque modulable dans le coffre... En poussant, on arrive à caler une combinaison de pluie et quelques babioles voire un gros smartphone dans le vide poche avant droit. Ce sera suffisant pour le célibataire mais un peu limite pour celui qui veut rouler en couple et pouvoir faire ses courses.
La selle bénéficie par contre d'un vérin, ce qui permet de la maintenir ouverte facilement. On notera la petite lampe interne qui permet de y voir, même dans la pénombre.

Coffre du Yamaha TMax 530

Bon point, la prise allume-cigare placée à l'avant gauche, permet de charger un GPS ou un smartphone placé sur le guidon. Mais avec l'apparition de cette prise, le TMax a perdu le vide-poche gauche bien pratique sur le millésime précédant, notamment pour y mettre un ticket de péage ou parking.

Les plus frileux pourront réfléchir aux poignes chauffantes, disponibles en option (pas de selle chauffante par contre).

Motard et Yamaha TMax 530

Enfin, la béquille possède un anneau permettant d'y fixer un bloc-disque et empêchant ainsi de faire rouler le scooter : une nouvelle protection pour rendre le vol un peu plus compliqué.

Conclusion

Le TMAx évolue dans la continuité, sans changement majeur qui pourrait faire vraiment hésiter entre un millésime 2015 plutôt que 2014. Seule une différence de prix éventuelle en concession pourrait faire réfléchir sachant que les deux millésimes sont quasiment au même prix entre les 10.290 euros (sans ABS) et les 10.990 euros du millésime 2015 (avec ABS). À prix identique, la clef transpondeur est un plus au quotidien; à voir, si elle constitue une barrière contre le vol ou au contraire le facilite une fois que l'électronique fera partie de l'arsenal standard de voleurs. Cela reste malgré tout, un maxi scooter qui vaut vraiment le détour et ravira tout aussi bien le cadre dynamique que le motard qui veut un deux-roues pratique, sportif et valorisant. Mieux, avec sa cylindrée, il permet d'envisager de longues escapades le week-end, y compris en montagne pour enchaîner les virolos avec le plaisir à la clef.

Points forts

  • ligne / style
  • moteur
  • freinage
  • tenue de route
  • finition

Points faibles

  • rangements
  • attire les convoitises

La fiche technique du TMax

Concurrents : Aprilia SRV 850, BMW C600 Sport, Honda Silverwing, Piaggio X9 500, Piaggio X10, Suzuki Burgman 650

Commentaires

Le Modérateur

On s'est demandé un moment, si un TMax savait aussi bien nager dans un port qu'une FJR, mais on n'a pas osé clin d'oeil

12-12-2014 23:54 
olivierzx

Le bruit caractéristique du Tmax n'est pas unique.
Un SWT-600 fait exactement le même bruit, mais il en roule moins et surtout ceux qui en ont un ne sont pas des kékés qui donnent des gros coups de gaz inutiles.

14-12-2014 11:35 
 

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