Essai Yamaha TMax 530 ABS
La Star voyou
Le TMax est le gros scoot Yamaha, voire LE gros maxi-scoot de référence, à tel point qu'il est la principale cible de copies des maxi-scooters apparus depuis sa naissance en 2001 que ce soit le nouveau BMW C 600 Sport voire l'Aprilia 850 SRV même si ce n'est plus vraiment le même type de cylindrée. Apparu en 500 (et 499 cm3), Yamaha annonçait depuis plusieurs années un nouveau modèle et tout le monde attendait/espérait un 600 cm3. Avec juste 30 cm3 de mieux, portant la cylindrée à 530 cm3, la nouveauté 2012 a été une vraie surprise. Seulement 530 cm3 ? Alors dépassé par les autres gros scooters désormais, comme le BMW, l'Aprilia, voire le Burgman ? Essai...
Découverte
Agressif et surtout très fin, tels sont les premiers qualificatifs du TMax 530. De fait, face à la prise de poids de la majorité des scooters et du downsizing qui fait que certains scoot 125 comme le Piaggio ont le même gabarit qu'un 500, le TMax a presque le même gabarit qu'un 125. Avec un nez acéré... racé est ensuite le second qualificatif.
Le Tmax s'est aminci en prenant des centimètres cubes supplémentaires. Seule la partie arrière a conservé un certain embonpoint, gage de confort avec une longue et large selle alors que le feu arrière à LED emprunte le look des feux arrières de la gamme sportive de type R1, accentuant encore le côté sportif du tout.
Si le moteur n'a gagné que 30 cm3, couple et puissance sont désormais disponibles 1.000 tr/min plus tôt, à 6750 tr/min contre 7500 tr/min auparavant pour la puissance et à 5250 tr/min contre 6500 tr/min pour le couple. Associé à un nouveau variateur et une perte de poids de 4 kilos, le tout offre une meilleure dynamique, des reprises beaucoup plus énergiques dès les premiers tours de roues et même à plus haut régime.
En y regardant de plus près, on note surtout une transmission secondaire à courroie qui remplace la chaîne des millésimes précédents. Au chapitre des nouveautés, on note également un freinage renforcé avec des doubles freins à disque de 267 mm avec étriers 4 pistons à l'avant et un frein à disque arrière de 282 mm de diamètre.
En selle
Les pieds touchent à peine terre pour le pilote d1,70m, de la pointe des pieds. Sur une moto, il faudrait avoir une hauteur de selle de 850 mm pour arriver au même résultat. Et pourtant la selle n'est qu'à 800 mm, mais est très large. Pour autant, le poids semble positionné bas et le scooter bien équilibré. Du coup, cette hauteur n'est pas si désavantageuse qu'il semble au premier abord. Les mains tombent sur le guidon, assez bas, et étroit. La position est plus proche d'un roadster un peu étroit que d'une GT.
Sous les yeux, le tableau de bord complet, avec un compteur à gauche et un compte-tours à droite encadrant une large zone digitale affichant : horloge, température, jauge à essence à six bâtons, double trip partiel, totalisateur... kilométrage effectué sur la réserve. Le tout est clair, lisible, même en plein soleil.
A bord, on bénéficie à gauche d'un tiroir (plus q'un vide poche) pouvant recevoir un petit smartphone (mais pas assez long pour un IPhone) et les tickets de péage et à droite un vide-poche fermant à clef.
Les rétroviseurs sont placés assez loin devant et demandent de bien s'avancer vers l'avant pour les régler. Mais ils offrent une bonne vision.
Les pieds trouvent toute la place nécessaire à la fois en largeur et en longueur, de part et d'autre de la poutre centrale.
Contact
Le TMax 530 s'ébroue avec un son rauque discret. Coup de gaz de la poignée droite et le scooter réagit instantanément pour s'élancer avec vigueur. çà décoiffe vraiment instantanément. Moins lourd qu'un Burgman, et plus réactif à la poignée de gaz qu'un C600Sport, il en donne vraiment pour sa cylindrée. A l'aveugle, difficile d'imaginer qu'il n'y a que 530 cm3 sous le capot. Il n'y a guère que le SRV Aprilia 850 qui peut lui tenir la dragée haute au niveau dynamique et seules les reprises à mi-régime sont un poil en dessous d'un C600Sport. Il offre à contrario à la fois dynamique et une forme d'onctuosité qui ne font pas ressentir le bicylindre.
En ville
Il faut vraiment maitriser la poignée droite pour ne pas se trouver à des vitesses hautement illégales en ville, telles sont les accélérations et les reprises à n'importe quelle vitesse et régime. Son petit gabarit lui permet de se faufiler avec une aisance incroyable entre les voitures, voire dans un trou de souris. Le TMax offre ici tous les avantages d'un gabarit 125 mais avec la pêche d'un très gros scoot. Effectivement, il n'était pas nécessaire d'aller chercher 600 cm3 ici. Le moteur offre en plus une vraie souplesse qui donne l'impression d'en avoir toujours sous la poignée, accélérant avec puissance mais de façon onctueuse sans rugosité. La maniabilité est au rendez-vous, y compris à très basse vitesse, avec un rayon de braquage assez court, permettant toutes les manoeuvres.
Sur autoroute
Le TMax s'élance rapidement et vigoureusement pour dépasser allègrement les vitesses légales. A 140 km/h et seulement 6.000 tr/min, et devant la nécessité de dépasser, il reprend sans souci pour effectuer un dépassement en quelques secondes. De fait, il grimpe rapidement jusqu'à 160 km/h, autorisant tous les dépassements possibles en toute sécurité. Il n'y a qu'à cette vitesse, qu'il peut encore grimper, assez facilement jusqu'à 170 km/h et plus lentement jusqu'aux 180 km/h dernière graduation du compteur. A cette vitesse, le comportement reste exemplaire, que ce soit en solo ou en duo, quel que soit l'état de la chaussée, et que ce soit en ligne droite ou en grande courbe. La poutre centrale offre une rigidité extraordinaire que rien ne perturbe, offrant un sentiment de sécurité impressionnant.
Si la bulle assez haute donne une illusion de protection à basse vitesse, à haute vitesse, elle avoue ses limites. Etroite, elle protège peu les bras et la bulle dirige la pression du vent sur le casque, générant un bruit voire des infrasons importants, non ressentis avec le même casque sur d'autres gros scooters. Avec un trou à sa base, le vent génère une pression à l'intérieur sur le buste. A la longue le bruit et la pression génèrent un inconfort.
A vitesse stabilisée quasiment au taquet, la consommation se stabilise à 6,2 litres au cent.
Sur départementale
A l'aise en ville, à l'aise sur autoroute, le TMax 520 se retrouve sans aucun souci sur les petites routes viroleuses. Léger et maniable, il est possible d'enchaîner les virages avec maestrosité. Difficile même de mesurer les vitesses atteintes, si ce n'est un coup d'oeil au compteur, qui ramène à la réalité et à la prise de conscience que l'on pourrait déjà avoir perdu son permis à ce rythme. Avec un rythme plus coulé et à mi-régime, on peut profiter pleinement du paysage et faire descendre la consommation proche de 5 litres/cent.
Freinage
Le TMax freine très bien de l'arrière avec deux doigts. En solo, sur un freinage très appuyé, on peut entendre les débuts de glisse de l'arrière, puis sentir l'entrée en action de l'ABS dans la main gauche. La pression se relâche alors et le scooter alterne sans à coup, coups de freinage et roue "libre". Un ABS à contrario impossible à mettre en marche une fois en duo. Quant au solo, l'ABS ne rentre réellement en marche qu'avec l'action seule du frein arrière. Par contre, en utilisation normale avant et arrière en même temps, il est possible de freiner très fort et très vite, sans compter le fait que le freinage offre un excellent feeling associé à toute la puissance nécessaire.
Confort
Le Tmax est très confortable au quotidien, mais également très confortable pour les longues escapades du week-end. Le monoamortisseur gomme parfaitement les irrégularités de la chaussée. Sans compromis pour son comportement sportif qui aurait pu faire craindre un confort sportif et ferme, le scoot offre un parfait équilibre entre rigidité de l'ensemble et confort sans remontée d'information du sol. A tel point que l'on peut passer des gendarmes couchés avec un rythme élevé sans quasiment sentir le passage quand d'autres condurrents peuvent vous faire sauter sur la selle. Et pourtant, le tout n'est pas souple. En duo, avec la large selle, et un confort encore renforcé, il est tout à fait possible de faire des virées avec une seule halte tous les 250 kilomètres sans que le passager ne demande d'arrêt. De fait, si le réservoir l'autorisait, il serait même possible de ne pas s'arrêter.
Les longues poignées, bien placées, offrent une bonne position pour le passager... bien utiles d'autant plus avec le caractère sportif qui incite aux accélérations et freinages sportifs. Pour autant, la selle est idéalement constituée n'entrainant aucune glisse du passager, qui reste bien calé et installé.
Seule la bulle et l'étroitesse du scoot entraînent une protection faible ainsi que des remous à l'arrière de la bulle et du bruit au niveau du casque.
Pratique
Le coffre permet de ranger un gros modulable ainsi qu'un antivol et une petite combinaison de pluie. Le tiroir de gauche est pratique et le vide-poche fermant à clef. Il manque juste une prise 12V pour une recharge au quotidien et un peu plus de place pour loger deux casques (comme certains concurrents).
Un antivol se place facilement aussi bien à l'avant qu'à l 'arrière entre les bâtons des roues, permettant d'apporter une sécurité supplémentaire, voire deux pour l'avant et l'arrière, en plus du traqueur d'origine.
La sécurité liée à la béquille latérale arrête automatiquement le moteur une fois dépliée. Le scooter est doté également d'une béquille centrale, et se place sur celle-ci sans effort.
Le frein parking, discret sous la poignée gauche est à la fois simple à utiliser et efficace pour bloquer le scooter en pente.
Consommation
La consommation du Tmax est très stable, quelle que soit la conduite. De fait, elle varie en moyenne entre 5,6 et 6.0 litres au cent. La moyenne en ville est plutôt de 5,7 l/1000 avec une conduite sportive et monte à 6,2 litres au cent grand maximum sur autoroute, poignée quasiment au taquet. Du coup, le témoin de réserve s'allume vers 220 kilomètres, avec une autonomie globale de 250 voire 270 kilomètres avec les 15 litres du réservoir. La jauge se révèle très précise, décrémentant un bâton à peu près tous les 45 kilomètres.
Conclusion
Difficile de renouveler le genre et de faire évoluer un succès. Avec le 530, Yamaha a parfaitement réussi l'évolution, tant au niveau esthétique (faisant bien évoluer le look vieillissant de l'ancien modèle) que motorisation avec juste le surplus de puissance et de couple nécessaires au quotidien. Avec une disponibilité plus basse et plus rapide et un excellent confort, il n'était nul besoin de faire plus, ni au niveau efficacité ni confort. Confortable, aussi bien en solo qu'en duo, le Tmax peut très bien se muer en quasi-GT autorisant de longues escapades hors ville pour un week-end, voire plus, et le tout en préservant la paix du ménage par le confort apporté. Seul son prix dans la fourchette haute, associé à un record de vols (c'est le deux-roues le plus volé en France avec le prix de l'assurance en accord) peut faire hésiter alors que le maxi-scoot est arrivé à une sorte de perfection.
Points forts
- moteur
- confort
- freinage
- tenue de route
- look
Points faibles
- prix
- vol
Concurrents : Aprilia SRV 850, BMW C600 Sport, Gilera GP 800, Gilera GP 800, Honda Silverwing, Piaggio X9 500, Piaggio X10, Suzuki Burgman 650
Commentaires
J'aime bien le titre 'La star voyou".
25-09-2012 09:52Sur Strasbourg, 80% des pourris roulent en T-Max, c'est bien pour ça que je ne l'ai pas choisi.
J'aime bien le titre 'La star voyou".
25-09-2012 15:18Sur Strasbourg, 80% des pourris roulent en T-Max, c'est bien pour ça que je ne l'ai pas choisi.
C'est vrai que dans bon nombre de régions les possesseurs de Tmax passent leur vie à se faire contrôler.
25-09-2012 18:45Et concernant l'assurance même dans le sud-est (record de vol) il est pas plus cher à assurer qu'un Street Triple. (très volé aussi il est vrai)
..et pourtant... quelle machine !
13-10-2012 17:21La banane en toutes circonstances: facile, pratique, confortable, coupleux, bien fini, racé...
J'ai hésité [Strasbourg ;)] et finalement les seuls qui m'ont arrêté sont des curieux sympathiques. Pour changer l'image que l'on en a, ne faudrait plus laisser l'exclusivité de cette bécane aux seuls truands...
A bon entendeur.. V à tous !
Et merci au Repaire, un excellent essai qui correspond parfaitement aux qualités perçues au guidon du bouzin !
13-10-2012 17:23