Essai Kawasaki ZZR 1200
Le vaisseau amiral
Dévoilée dans sa nouvelle livrée lors du Mondial du Deux-Roues 2001, la ZZR 1200 est le vaisseau amiral de Kawasaki : une GT qui ne renie pas ses origines sportives, avec clairement une volonté annoncée de voyager loin. Essai sur cinq jours et 1500 kilomètres entre Paris et l'ile d'Oléron.
Découverte
Largement carénée, la ZZR 1200 impose sa carrure et sa prestance. La moto apparait longue, remplie, valorisante avec des formes bio et arrondies, en accord avec les canons du Grand Tourisme. Dans sa livrée bleue, elle est à la fois sobre et visible, mise en valeur par les jantes dorées. On remarque les larges yeux en amandes à l'avant et les phares à l'arrière. Les poignées passagers sont longues, et offrent une prise latérale et arrière.
En selle
Assis, les pieds touchent juste terre pour le pilote standard de 1,70m, la faute à une selle très large. Le buste tombe légèrement vers l'avant pour s'emparer des demi-guidons, plus que sur un roadster mais moins que sur la Triumph Sprint ST.
Sous les yeux, un compteur gradué jusqu'à 300 km/h (mais sans le chiffre 300), un compte-tours avec une zone rouge à 11.000 tr/mn, une jauge à essence, la température d'huile, surmontés des témoins de point mort, clignotants et plein phare. Le témoin d'huile est incorporé au compte-tours. Pas de témoin de passage en réserve, qui s'effectue de façon manuelle. Bien visible, l'horloge digitale. On apprécie la qualité du tableau de bord, valorisant. On regrettera simplement le trip unique traditionnel et l'absence de warning pour une moto de ce type. Les rétroviseurs ovoïdes se règlent facilement et offrent un très large champ de vision.
Contact
Le quatre cylindres s'éveille doucement et ronronne...
Embrayage, démarrage... La moto apparait très légère dès les premiers tours de roue : une véritable surprise par rapport à l'impression extérieure que donne la moto. Le guidon se pousse à peine et la moto se laisse guider du bout des doigts. Les genoux se lovent littéralement autour du réservoir ergonomique. La prise en main est rapide est agréable.
La première est courte, comme les autres vitesses. Chaque passage de vitesse se ressent par à un a-coup si l'on n'y fait attention, et le jeu de l'embrayage prend alors son importance. Le résultat donne l'impression d'être plus sur une sportive que sur une GT. Si la sélection est un peu dure sur les deux premiers rapports, les rapports suivants se montent et se descendent facilement.
Ville
Et bien çà roule tranquillement à deux mille tours, avec un bon coup de pied au cul à peine passée la barre des quatre trois mille tours. Cela ne s'arrête plus jamais ensuite, et l'on se retrouve trop rapidement à des vitesses répréhensibles. Malgré son gabarit, la ZZR 1200 se faufile partout, en acceptant de bouger même sur les hauts rapports à de petites vitesses. La position de conduite presque droite en appui léger sur les poignets permet de ne jamais souffrir même prisonnier des embouteillages. L'embrayage est facile et les vitesses se passent sans y penser.
Autoroute
Sortie de Paris, direction Tours, la ZZR 1200 prend ses tours et continue à ronronner. A 6000 tours, elle titille les 160 km/h, à 7000 tours, elle vient juste de passer les 200 km/h... A ces vitesses la moto reste imperturbable, malgré le vent ou les dépassements de poids lourds. La bulle protège parfaitement conducteur et passager et autoriserait presque à rester longtemps à ces vitesses si le permis ne risquait pas de s'évanouir (d'autant plus que les jumelles, elles, sont bien présentes). Et quand l'autoroute se fait plus tortueuse, la ZZR s'incline sans effort pour enchainer les courbes rapides avec une étonnante facilité.
Départementales
De retour sur départementales, la ZZR 1200 ne se laisse pas déconcerter et sa vivacité permet d'attaquer sur petites routes, toujours rivée au sol.
Confort
La selle, longue et rembourée, se révèle très confortable, pour le pilote comme pour le passager. Par contre, Kawasaki fait honneur à sa réputation de réglages de suspensions dures, et la moto préfère clairement les bonnes routes. Sur route défoncée, la moto donne l'impression de se transformer en tréteau. Si le résultat en termes de tenue de route est sans faille, quelles que soient les conditions, çà tape un peu dans le dos malgré tout.
Freinage
Les premiers essais de freinage donnent une impression de spongieu à l'arrière et de manque de feeling à l'avant. En fait, après la prise en main de la machine, de ses capacités d'accélération et sa vivavité, on s'attend à un freinage avec beaucoup de feeling. S'il n'en est rien, le freinage est en revanche terriblement efficace, surtout en fin de parcours, permettant de s'arrêter sur quelques mètres, en ayant été à des vitesses importantes. L'arrière est difficile à bloquer est l'avant se révèle endurant. Bref, il ne faut pas hésiter à s'emparer du levier de frein.
Route de nuit
On s'en doutait déjà de jour avec la double optique frontale, allumée en permanence. De nuit, on se croirait en plein jour en feux de croisement, avec un faisceau d'éclairage particulièrement large. Alors, en plein phare, on peut conduire en toute sécurité et avec du confort.
Pratique
La selle s'ouvre pour découvrir une trousse à outil centrale. Un espace aménagé permet de placer un antivol, une petite bombe et quelques accessoires.
La poignée passager se révèle idéale.
Le large réservoir de 23 litres, métallique permet d'arrimer une grosse sacoche magnétique tout en gardant la vision sur les chiffres.
Le bouton de passage en réserve se manie en roulant, sans trop de difficulté, mais demande de ralentir pour le chercher et trouver sous la main.
On apprécie la béquille centrale, même si les 236 kg à sec ne facilitent pas la mise sur centrale.
Consommation
La taille du réservoir associée à un appétit d'oiseau permet pratiquement de faire 400 kilomètres d'une traite. En fait, elle amorcera la zone rouge au bout de 280 kilomètres et autorise encore une quarantaine de kilomètres avant le passage en réserve, lui-même autorisant encore soixante-dix kilomètres. Bref, elle consomme du 5,7 en moyenne. On pourrait penser qu'il s'agit alors d'une concommation en conduite poireau. Il n'en est rien. A vitesse stabilisée à 170-180 km/h elle ne consomme toujours pas plus de 6 litres au cent. Il faudra vraiment attaquer pour la faire grimper aux sept-huit litres.
Conclusion
La ZZR 1200 n'est pas une moto que l'on apprend à aimer, c'est une moto que l'on apprécie dès les premiers instants. Agréable en conduite, elle autorise tous les jeux et els caractères en fonction de l'humeur, en allant jusqu'à pardonner facilement les erreurs. C'est clairement une moto avec qui il est possible d'aller loin, en toute sécurité, et qui ne risquera pas de rompre votre mariage en duo.
Points forts
- moteur
- vivacité
- consommation
Points faibles
- suspensions arrières fermes
Concurrentes : Yamaha FJR 1300
Commentaires
bel essai. on voit bien sur ce site que vous avez essayé les motos sérieusement . Les chiffres et les détails sont bien réels et on retrouve bien là la griffe de professionnels passionnés.
08-09-2013 00:0231christophe31@gmail.com
14-02-2014 21:22j adore les séries zzr. ...Le dernier 1400 est un missile sol sol
Bonjour,
02-05-2014 11:30alors que l'on voit sur le net, tout et n'importe quoi sur les essais motos, même par des sites spécialisés, cette ZZR 1200 ne déroge malheureusement pas à la régle concernant les essais qui à mon humble avis n'en sont pas, vu les commentaires, c'est pourquoi je trouve une fois de plus que VOTRE essai sur cette 1200 ZZR est tout à fait objectif et conforme à la réalité, je ne peux que vous en féliciter.
On sent que vous avez réellement fait cet essai, j'ai actuellement cette moto en prêt, car ma moto qui est une Hayabusa est chez un concessionnaire pour effectuer quelques entretiens et réparations. Je peux presque la comparer à une Hayabusa dont elle est très proche, c'est peu dire.
Cette Kawasaki 1200 ZZR est assez méconnue, parfois issue de critiques dont elle ne mérite pas, c'est une moto assez bleuffante, très vive et très performante, un gros couple, une tenue de route de rail, une position de conduite très cool, un appétit de chameau, une conduite déconcertante de facilité vu le poids de la machine, même les amotisseurs bien réglés (c'est le cas sur la ZZR de mon prêt) ne souffrent d'aucune critique.
C'est une moto que je recommande pour qui aime le compromis routière à caractère sportif, c'est une moto parfois critiqué à tord car c'est vraiment un bijou cette moto avec un caractère moteur qu'on ne retrouve plus sur des motos plus modernes.
Rétablir des vérités est essentielle...
Michel
Je suis bien d accord avec les intervenants, les essais sont bien réalisés sur le site . Je voudrais simplement préciser qu il est possible d'adoucir les suspensions et le monstre devient plus agréable. La moto lisse bien les défauts des petites routes bosselées.
01-11-2015 10:30La meilleure moto que je n ai jamais eu; descendue par des sites qui n essaient pas les machines.
120 000 km sans aucune panne . remplacement de la chaine de démarreur-alternateur et 4 pastilles de réglage soupapes. 2 kits chaine. C est tout.
22000 km que je fais crier ma grosse sans aucun soucis mis a part un plein d'essence contaminé a l'eau qui m'a valu une panne sur le periph
22-04-2017 02:56elle démarre au quart de tour même par -10 degrés et enroule du kilomètre sans broncher et botte aisément le cul des petit prétentieux au sportive de m'a tu vu...
le prix de l'assurance est étonnamment peu élevé
faible conso en roulant pépère
l'entretient est facile et moins cher que sur ses concurrentes
en duo c'est que du bonheur (confort,souplesse,agilité)
cependant prévoir une bonne paire de roubi... avant d’arsouiller avec car le moteur fait preuve d'un tempérament diabolique qui vous mettra littéralement le trouillomètre en zone rouge
si vos pneus sont froid ou inadaptés gare au sorties de virage trop enthousiaste car ce cheval mécanique ne vous laissera que 2 options et là c'est surprise....!!!!
soit vous savez drifter soit vous maitrisez les wheelings sur l'angle
bref c'est une vrai meule a tout faire mais n'oubliez pas qu'elle n'est pas a mettre dans toutes les mains (surtout en version full) et qu'elle demande un minimum de self control pour garder ses points