Essai Honda CB 125
Reine des villes
La CB fait rêver, quelle que soit sa cylindrée, sans doute le fait d'une longue histoire depuis le modèle Benly de 1959. Et si l'on pense ensuite d'abord à la CB500 pour son passé sportif ou à la CB750 pour sa longévité, mais aussi toute la famille de la nouvelle CB500X, la CB650 à la CB 1000 sans oublier la CB 1100. Honda a bien naturellement sorti également une CB 125 qui évolue notablement en 2015, sur tous les plans, esthétiques, techniques et économiques. Pourquoi une telle évolution ou même révolution pour un si petit modèle ? Parce qu'il s'en vend par an un peu plus d'un millier en France et le double au Royaume-Uni. Il s'en vend surtout 3 millions en Inde, sous le nom de Shine. Alors, pour essayer le nouveau modèle, direction le Royaume Uni, meilleur marché européen pour la petite 125.
Découverte
La CB 125 évolue notablement au niveau de la ligne en 2015, passant d'un modèle sportif/caréné à un modèle plus typé roadster. Le carénage disparaît donc au profit d'un phare qui reprend les lignes des derniers modèles Honda. Le nouveau modèle conserve toutefois un galbe ajouté latéral qui lui donne un air de plus grosse qu'elle ne l'est réellement. La double selle fait place à une longue selle unique. Elle s'affine surtout par rapport au modèle précédent, offrant une plus grande facilité à poser les pieds à plat, alors que la hauteur de selle à peu changé. Avec le galbe avant, les jambes peuvent se lover confortablement autour, même pour les plus grands.
De plus près, la finition est impeccable d'autant plus que l'on trouve quelques pièces latérales en aluminium. A l'arrière, le feu reprend le style des NC 750.
Au cœur de la moto, on retrouve un petit monocylindre 4T refroidi par air de 124,7 cm3 dont le couple a été retravaillé au niveau injection PGM-FI pour offrir plus de couple à bas régime. Mais ce qui va concourir à la pêche à bas régime, c'est surtout les nouveaux rapports de boite, plus courts sur les rapports 2, 3, 4 et le dernier, le 5. Pas de pneus de grand manufacturier ici comme les anciens ContiGo, mais des CST dont on retrouve les pneus sur bon nombre de petites cylindrées.
On trouve ensuite un nouveau cadre, mais toujours sous la forme d'un simple arceau en acier. On trouve ensuite des roues plus grandes, avec des jantes en aluminium moulé, désormais de 18 pouces, ainsi qu'un amortisseur désormais réglable en précharge sur cinq positions.
En selle
Basse à 775 mm, la selle est surtout indéniablement plus fine et du coup, le pilote d'1,70 peut mettre ses pieds parfaitement à terre, alors que sur l'ancien il était sur la plante des pieds. Les petits gabarits seront donc plus rapidement à l'aise à son guidon, même si le poids de 128 kilos tous pleins faits facilite déjà largement la prise en main.
Les mains tombent naturellement sur le guidon, offrant une position presque droite, surtout par rapport au modèle précédent, plus penché vers l'avant.
Sous les yeux, on trouve un tableau de bord entièrement analogique avec le compteur à gauche et le compte tours à droite. Même le Trip et le totalisateur reprennent la version historique à rouleaux. On trouve par contre, exceptionnellement sur cette cylindrée, une jauge à essence et surtout un indicateur de rapport engagé. Il reste ensuite les indicateurs d'injection et de point mort, alors que les indicateurs de clignotants sont mis de part et d'autre du compteur.
Les rétroviseurs apparaissent comme minuscules par rapport à ceux que l'on trouve sur les plus grosses cylindrées.
Contact
Le petit monocylindre s'ébroue en douceur, sans aucune vibration... Aide par un nouvel arbre d'équilibrage. Poignée d'accélérateur, la CB s'élance instantanément, répondant immédiatement à la sollicitation des gaz.
En ville
Légère, la nouvelle CB 125 a également amélioré la maniabilité. Du coup, la prise en main s'effectue naturellement des les premiers mètres. Les manœuvres même à très basse vitesse sont naturelles et s'effectuent sans aucune difficulté. On se faufile donc aisément dans la circulation. Fine et avec des petits rétroviseurs, on se faufile dans le moindre trou de souris. Mais malgré leur taille réduite, les rétroviseurs offrent une excellente vision arrière.
La première se tire long jusqu'à la zone rouge et les 35 km/h même si on la passe plus naturellement à l'oreille vers les 30 km/h. La seconde vous amène alors jusqu'à 60 km/h. Et de fait en ville, vous alternerez entre la seconde et la troisième, jamais au-dessus, pour bénéficier du régime moteur optimal aux environs des 7500 tr/min par rapport aux 9.000 tr/min du début de la zone rouge alors que la CB rupteur a 10.250 tr/min.
Autoroute
La CB 125 s'engage volontairement sur l'autoroute, enchaînant le rupteur en 3ème à 80 km/h, puis celui de la quatrième à 100 km/h. Le cinquième et dernier rapport apporte quelques derniers kilomètres supplémentaires pour aller titiller les 112 km/h (compteur). Avec moins de 1000 km au compteur, la CB doit pouvoir titiller les 115 km/h, voire sans doute les 110 km/h réels, en solo. Car en duo ou surtout au moindre faux plat, le cinquième rapport s'essouffle vite pour descendre sous les 100 km/h et l'on repasse alors volontiers le quatrième rapport. Par contre, même à son régime maxi, le monocylindre ne vibre quasiment pas et aucune vibration n'est non plus ressentie dans les pieds ou les mains. On peut alors se détendre et laisser défiler le paysage. La CB a bénéficié de rapports plus courts qui lui donne une réelle pêche sur les régimes intermédiaire pour répondre au besoin de ses clients principaux, ceux qui vont l'utiliser au quotidien pour aller travailler et faire essentiellement de la ville et un peu de peri-urbain. Nul besoin alors d'afficher une vitesse de pointe mais au contraire proposer un modèle agréable et ludique pour son utilisation quotidienne. Et la CB y réussit particulièrement bien.
Sur départementale
La CB 125 retrouve naturellement un espace de jeu plus adéquat des qu'elle se retrouve sur les petites départementales. Et le pilote est alors toujours la poignée à toc, pour enchaîner les virages et surtout enchaîner les montées et descentes. Elle préfère alors alterner entre 3ème et 4ème rapport, en fonction de la déclivité de la côte et avoir suffisamment de reprise pour conserver un bon rythme. On peut arriver vite et rectifier au dernier moment face à un virage qui se ferme un peu plus que prévu. Sur le sec, les pneus assurent leur rôle et montent même en température. Le frein arrière est une vraie aide pour poser éventuellement la moto avant un virage et s'avère presque suffisant en ville.
Freins
Le frein arrière propose la bonne solution du... roulement... tambour, de 130 mm. Il s'avère efficace et presque suffisant au quotidien en ville, à condition de ne pas l'enfoncer complètement, sous peine de faire de virgule, absence d'ABS oblige. Avec son unique frein à disque avant (mais de 240mm avec étrier double piston quand même), la CB fait un excellent travail car celui-ci offre un bon feeling et une puissance largement suffisante. Mais si les tubes de la fourche avant ont été renforcés avec un plus diamètre, gage de solidité, le tout plonge fortement sur les freinages appuyés. Au final, la CB offre un freinage largement à la hauteur de ses prétentions et facile de prise en main.
Confort
La selle offre un bon confort et est surtout bien secondée par les doubles amortisseurs. Les défauts de la chaussée sont plutôt bien gommés, sans pour autant entraîner de saucissonnage particulier ensuite. Elle mérite d'être réglée au plus souple pour une utilisation quotidienne normale (et non pas à toc sur des petites routes).
Pratique
Il n'y aucune place sous la selle, ni accroche tendeur qui pourront toutefois profiter de l'arceau arrière et ses repose pieds.
L'aspect pratique se situe plutôt au niveau de la maintenance. Le haut moteur se démonte en 3mn chrono, après avoir enlevé 6 vis. De fait, Honda a pensé cette moto pour une maintenance très simple et très rapide, qui devrait en limiter les coûts d'entretien en concession ensuite. Un coût non négligeable par rapport à un scooter quand on pense au temps nécessaire de démontage pour accéder au moindre élément d'un scooter.
Consommation
Honda nous a habitué à proposer désormais des petits moulins consommant très peu et souvent sous la barre des 2,5 litres au cent. C'est encore le cas avec la CB. Sur les presque deux cent kilomètres de notre essai, réalisé majoritairement poignée à toc, la consommation finale s'est terminée à 2,6 litres au cent. Nul doute qu'une utilisation plus urbaine et moins extrême devrait permettre de descendre nettement cette consommation sous les 2,2 litres au cent... dans la lignée de Honda qui annonce un 1.9 litres. Du coup, avec un réservoir de 13 litres, la petite propose une autonomie de grosse de plus de 500 kilomètres !
Conclusion
Avec le passage de la production d'Inde en Chine, on aurait pu craindre une baisse de qualité. Honda contrôle très bien sa production et le résultat est à la hauteur habituelle de la production de la marque. Avec un look sympa et roadster, elle renforce son côté urbain par rapport à un côté sportif trop marqué auparavant. Et son faible prix (2349 euros, prix de lancement) associé à son faible coût d'entretien devrait en faire une bonne à tout faire au quotidien, avec en plus la fiabilité historique du modèle. A choisir en blanc, rouge ou noir... seul le jaune ne sera pas importé. On se demande pourquoi...
Points forts
- moteur urbain
- consommation et autonomie
Points faibles
- vitesse de pointe
Commentaires
Une 125 construite en Chine et vendue 2.349 euros serait considérée comme étant vendue "à faible prix" !!!
27-04-2015 18:20Je trouve ça hyper cher pour une faible cylindrée, surtout qu'elle n'atteint pas les 110 km/h qu'on peut pourtant rencontrer en zones péri-urbaines.
A ce tarif on peut se payer une moto de moins de 4 ans et moins de 15.000 km entre 500 et 850 cm3, ou alors un gros scooter, dans les mêmes conditions.
jespere quils ne veulent pas concurrencer le duke parce que cest peine perdu avec sa...
29-06-2015 11:48Très bonne machine qui ne vous pompera pas le portefeuille .
25-03-2016 16:55je possède un forza 125 les pièces et les révisions sont hors de
prix sans compter l'assurance , pour le boulot finalement on revient a l’essentiel avec cette CB125F
Ce petit 125cc reste a mon humble avis " l’idéale" , faut juste un sac a dos ou un top case et un bon équipement de pluie .