Ducati Hypermotard 1100 et 1100S
LE bicylindre Ducati 1100 cm3 en version supermot' millésime 2009.
Plus connu sur le créneau du gros roadster, Ducati décline son vtwin de 1100 cm3 en version supermotard pour créer l’Hypermotard 1100. Mais malgré ses 1100 cm3, l’Hypermotard offre un physique de 700 cm3, plus proche des KTM SM 690 et Aprilia Dorsoduro 750 que d’une KTM 990 SM. Par contre, la puissance est bien là avec 90 chevaux à 7750 tr/min et un couple de 10,5 mkg à 4750 tr/min. Au moins, il n’y a pas de risque de subir de mauvais bridage.
Découverte
L’Hypermotard se révèle littéralement dans sa livrée blanc nacré 2009. On retrouve un mélange de courbes soulignées par la selle et de lignes tendues avec notamment le cadre treillis, les petites roues, le garde-boue avant en deux parties (coupé en ras de roue et en haut). Le monobras est du plus bel effet. Une fois de plus, le designer Pierre Terblanche à réussi un magnifique coup de crayon!
Les rétroviseurs repliables sont placés dans l’exacte ligne horizontale du large guidon droit: original et esthétique, même plutôt efficace au jour le jour. Seules les molettes de réglages en plastique détonnent un peu. On note les clignotants intégrés au pare-mains.
En selle
Malgré ses 845 mm de hauteur, la selle relativement fine est presque accessible facilement pour le pilote d’1,70m. Elle se retrouve donc plus basse que les Dorsoduro et SM 690. L’impression de finesse extérieure se confirme à bord avec une légèreté globale. L’hypermotard ne pèse en effet que 179 kilos sur la balance, pas moins de 17 kilos de moins qu’une Multistrada. On n’a vraiment pas l’impression d’être sur un 1100.
Le compteur est entièrement digitial. On y retrouve: compteur de vitesse, totalisateur, compte-tour, horloge, témoin d'entretien programmé, température d'huile, témoin de pression d'huile, niveau de charge batterie, témoin de passage en réserve, trip essence, indicateur de phare, indicateur de point mort, diagnostic injection, temps au tour, fonction de coupure automatique du phare après 60 secondes, témoin immobiliser.
Le large guidon tombe bien sous les mains avec une position relativement droite. Les genoux trouvent bien leur place sur les côtés, sans aucune aspérité.
La selle est presque moelleuse, tout au moins en apparence, avec beaucoup de mousse aussi bien pour le pilote que pour le passager éventuel.
Contact
Le son qui sort dès le contact est enchanteur, grave, velu. Les premiers tours de roue se font en douceur. De fait, le moteur semble bien plus souple que le Monster, en acceptant de reprendre sans cogner dès 2.000 tr/min.
En ville
L’Hypermotard se trouve presque idéalement à sa place en ville. On imagine qu’un 1100 serait trop gros pour ce jeu, mais son gabarit et son équilibre le transforment en arme idéale. Il accepte même d’enrouler sur le dernier rapport à 50 km/h… c’est dire! Le rythme idéal reste entre 2e et 3e rapport, même si le 2e rapport ne rupte qu’à 110 km/h… et donc bien au-delà de vitesse légale en ville.
Côté agilité, c’est tout simplement au top. Les demi-tours se font dans un mouchoir de poche et dans les plus petites rues, avec un rayon de braquage nettement meilleur que le Monster ou la Multistrada, pour rester dans la gamme. La moto reste un rail en toutes circonstances. Et comme les rétros se replient, l’Hypermotard passe dans le moindre trou de souris en ville.
Autoroute
L’Hypermotard s’élance vigoureusement sur autoroute. On ne peut pas dire que la protection soit là, mais les vitesses possibles sans presque aucun effort permettent déjà de dire adieu à son permis. La tenue de route reste excellente, même sur courbes rapides.
Départementales
Mais si l’Hypermotard est à l’aise en ville, et accepte volontiers l’autoroute, elle se défoule littéralement sur petites routes. La souplesse du moteur permet en plus de choisir son rythme et d’alterner entre conduite enroulée sur le dernier rapport partout, y compris en traversée de village (50 km/h possible sur le dernier rapport) et arsouille saignante sur les 2e et 3e rapport. Le 2e rapport ne ruptant qu’à 110 km/h et le 3e à 140 km/h laisse des possibilités de vitesse bien au-delà des vitesses légales. A l’extrême limite, l’Hypermotard est fait pour les feignants, permettant quasiment d’oublier les rapports en acceptant même de rester sur le 2e ou le 3 rapport. Il reprend sur n’importe quel régime et s’envole littéralement ensuite, notamment à partir de 5.000 tr/min. Autant le Monster 1100 a une plage d’utilisation idéale assez réduite, la place d’utilisation de l’Hypermotard est quasiment possible sur toute la plage disponible de 2.000 à 8.000 tr/min, même s’il manque un peu d’allonge tout en haut. Par rapport au Monster, on aurait plutôt imaginé l’inverse, une plage longue sur le Monster et plus réduite sur l’Hypermotard; il n’en est rien.
De plus avec une garde au sol importante et des repose-pieds placés haut, l’Hypermotard permet de prendre des angles impressionnants.
Circuit
L’essai s’est terminé sur le circuit de la Ferté-Gaucher et même sur ce terrain, l’Hypermotard tire très bien son épingle du jeu. Elle se laisse violenter sans rechigner, offrant un comportement toujours sain. Les trajectoires sont naturelles et les sorties d’épingles sont puissantes, aidées par l’énorme courbe. Les meilleurs partent en glisse, mais toujours maitrisée et sans surprise. Même les pneus d’origine montés en BT016 s’accomodent plutôt bien de ce terrain.
Freinage
Le frein arrière est un honnête ralentisseur qui peut suffire en ville. Le frein avant offre un bon feeling et une puissance progressive. Tout au plus, peut-on reprocher un manque de mordant, mais au moins le freinage est accessible facilement et sans avoir besoin de doser.
Consommation
L’Hypermotard a un petit réservoir de 12,4 litres, comme la majorité des supermot’ souvent limités en contenance. Et pourtant, la consommation moyenne de 5,5 litres autorise une autonomie variant en 200 et 250 kilomètres en fonction du mode de conduite.
Mode supermot, le bouchon de réservoir n’est pas solidaire et s’enlève tout seul.
Pratique
Il n’y a pas de place sous la selle. Il n’y a pas de poignée de maintien. Le réservoir ne permet pas de poser une sacoche magnétique.
Conclusion
La Ducati Hypermotard est une vraie réussite, offrant une énorme facilité de prise en main malgré la cylindrée et la hauteur de selle, pour en faire une machine réellement ludique. Elle offre en plus une véritable souplesse pour un Vtwin, à tel point qu’il est plus agréable au quotidien que les autres 1100 cm3 Ducati. Seul son prix peut faire mal, car à 11.535 euros (13.565 euros en version S), elle se situe dans la tranche haute des modèles de ce type.
Points forts
- Moteur
- Facilité de prise en main
- Esthétique
Points faibles
- Autonomie
Concurrentes : Aprilia Dorsoduro 750, KTM 690 SM
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