Histoire marque : Showa
La marque japonaise de la suspension moto
Des suspensions d'avion de la 2nde guerre mondiale aux fourches électroniques
À l'image d'autres marques du segment et de constructeurs auto et moto, Showa a débuté son histoire dans un tout autre domaine. À sa création en 1938 sous le nom de Showa Aircraft Precision Works, la marque se spécialise en effet dans le développement et la fabrication de suspensions pour l'aéronautique alors que le Japon est en plein accroissement de ses capacités militaires. Fournisseurs de plusieurs constructeurs aéronautiques, la marque est contrainte de revoir ses plans après la guerre alors qu'elle est interdite de travailler dans ce secteur.
On assiste ainsi en 1946 à la création de la société Showa Manufacturing Co. Ltd. L'entreprise nippone transfère alors son savoir-faire en matière de suspension pour s'attaquer au marché automobile et débute la production d'amortisseurs motos quelques années plus tard.
Ce virage vers le deux-roues est fait pour accompagner le développement d'une jeune marque créée à la sortie de la guerre par un certain Shoichiro Honda. En 1958, Showa équipe notamment le Super Cub, petite machine économique dont la production n'a depuis jamais cessé et qui a franchi le cap des 100 millions d'exemplaires en 2017.
Si la relation entre les deux sociétés japonaises prend de l'ampleur au fil des ans, Honda devenant actionnaire de Showa, le spécialiste de la suspension ne se contente pas de celle-ci. En effet, dès 1950, Showa rachète Rikuo, société japonaise en charge de produire les Harley-Davidson sous licence depuis les années 30. Si la production des motos Rikuo prend fin en 1959 et que la marque disparait totalement en 1962, Showa est également devenu depuis le fournisseur privilégié des suspensions de la marque de Milwaukee.
Dans les années 1960, l'entreprise poursuit son expansion en se tournant vers la production d'amortisseurs pour les automobiles puis en se lançant même dans la Formule 1. La décennie suivante, le fabricant devient ainsi le fournisseur de la Honda Civic et commence à fournir les constructeurs de motos européens. La technique évolue alors progressivement, notamment avec l'apparition des fourches inversées dans les années 80. En 1993, Showa Manufacturing fusionne avec Seiki Giken et devient la Showa Corporation et poursuit son expansion à travers le monde avec la création de filiales en Asie, en Europe et en Amérique.
Toujours très proche de Honda, qui reste présent à son capital, Showa partage également ses succès au plus haut niveau de la compétition moto. En 1983, c'est avec des suspensions Showa que Freddie Spencer offre le premier titre MotoGP dans la catégorie reine au constructeur et à son équipementier. De nombreux autres succès suivront grâce à des pilotes talentueux tels que Mick Doohan, Valentino Rossi ou Nicky Hayden. Mais l'idylle bat de l'aile à la fin des années 2000. En cours de saison, Andrea Dovizioso abandonne ses suspensions Showa sur la RC212V du HRC pour des éléments Öhlins. Par la suite, ce sont toutes les motos du constructeur qui opteront pour les fourches et amortisseurs suédois, seul Alvaro Bautista poursuivant avec Showa sur la moto du team Gresini.
Qu'à cela ne tienne ! Showa trouve un autre terrain pour faire briller sa technologie en équipant la Kawasaki Ninja ZX-10R en série et en Championnat du Monde Superbike. Avec l'arrivée de Jonathan Rea au KRT en 2015, l'équipementier enchaine alors les titres là où son concurrent Öhlins est devenu tout puissant en Grand Prix moto. La société, également récompensée en Endurance avec le FCC TSR Honda France, figure aussi parmi les meilleurs fournisseurs de compétitions tout-terrain en équipant toujours les motos Honda au Dakar, en MXGP, en supercross ou en trial.
En 2017, Showa réalise une grande avancée au niveau technologique en développant son premier système de suspensions électroniques EERA (Electronically Equipped Ride Adjustment) qui vient équiper la Kawasaki ZX-10 SE. Un système qui sera par la suite adopté par de nombreuses motos, à commencer par celles de Honda.
Parmi les marques qui ont été équipées par Showa on peut citer Harley, Honda, Kawasaki, Suzuki, Yamaha, Ducati, Triumph ou encore TVS.
Sur les 286,92 millions de Yens de chiffres d'affaires réalisés en 2019 par la marque, 86,37 millions étaient directement issus de l'activité moto.
En 2021, Showa, mais aussi Nissin et Keihin, qui appartiennent en partie à Honda, fusionnent avec Hitachi Automotive pour devenir Hitachi Astemo. Cette nouvelle société appartient aux deux tiers à Hitachi et pour un tiers à Honda.
Commentaires
J'apprends donc quelque chose de neuf à propos de Fast Freddie. Le 1er à offrir un titre à Showa ...
11-08-2021 11:53