Définition : basique
Une moto basique, c'est quoi ? Et ça doit forcément être triste ?
Entre les évidences et les modes, une catégorie en perdition
Avant, c'était simple : une moto, c'était une moto et puis basta. C'est comme la musique : avec un bon clavecin, on se tapait l'intégrale du top 50 en 1612. Mais depuis, il y a eu le rock, le blues, le rythm & soul, le disco, la pop, on a inventé le triangle et la boîte à rythme et ça a foutu un sacré bordel chez les marchands de clavecins, dont certains, d'ailleurs, ont depuis connu le vent glacial de la faillite.
Donc, on le redit, avant, la moto, c'était pareil : une moto, ben c'était une moto et puis c'est tout. C'est en se diversifiant que la moto, dans sa conception originelle, a gagné en précision en devenant "naked", par opposition à toutes celles qui se paraient d'accoutrements divers, puis "roadster", mais le roadster n'est jamais très loin d'une idée, si ce n'est de performance, du moins d'un minimum de fun.
Du coup, la basique, elle, échappe à tout ça : dénudée, oui ; fun et performante, pas vraiment...
Un concept assez japonais, finalement
On différenciera malgré tout la basique de l'utilitaire. Car l'utilitaire est forcément d'une cylindrée encore plus petite et a une vocation absolument universelle, comme une Honda CD 200, par exemple ou en son temps, une BSA 250 C15.
Une Yamaha YBR 250, qui est probablement la meilleure moto du monde, a aussi une vocation utilitaire. Non, une basique, c'est un peu plus gros. Ça pourrait être fun, mais ça ne l'est pas et donc pour ça, on va dire qu'il lui faut quand même un minimum de cylindrée, genre 400 cm3. Tenez, une basique, c'est la Dacia Sandero de la moto.
Pour faire simple, on va dire que le genre est apparu au début des années 70. Les constructeurs japonais se livrent déjà une guerre infernale avec leurs modèles fétiches : Honda CB 750, Kawasaki 750 H2 et Z 900, Suzuki 750 GT puis 850 G, Yamaha XS 1100. A côté de cela, ils investissent d'autres marchés avec des scramblers et des petits trails, amusants comme tout. Et essaient malgré tout de séduire les motards débutants, par des routières de cylindrée inférieure. Certaines sont, en plus petit, des déclinaisons des modèles phares : on ne peut pas considérer une Honda CB 550 comme une moto basique, par exemple, car elle arbore la même peinture soignée et les 4 pots de sa grande sœur. Et ça, c'est la classe. Et la classe, c'est pas du basique...
Old school tech
A la fin des années 70, certaines motos visent juste à être pragmatiques : les Honda CB 400 N et CX 500 en seront de parfaits exemples, tout comme la VT 500 de la décennie suivante.
Pour les Suzuki GS 500 E, la Yamaha XJ 400 et Kawasaki Z 400, il y a moyen de débattre, car si les prestations n'ont rien d'époustouflant, la filiation avec les grandes sœurs de plus grosse cylindrée est quand même là. Mais tout cela est cyclique : au fond, quand la FJ 1100 apparaît, est-ce que la pourtant bonne XJ 900, qui va rester un paquet d'années au catalogue, ne devient pas une bonne vieille moto basique, alors qu'elle est vue comme une routière noble et performante à son lancement...
D'ailleurs, une basique ne peut pas prétendre à un haut niveau de technologie. On parlait de XJ 900 à la fin du paragraphe précédent : réutilisant la même base, Yamaha en a fait les Diversion 900 et Diversion 600, cette dernière fut même élue "moto de l'année" par les lecteurs de MJ, c'est dire le niveau de la déprime collective en ces années post-guerre du Golfe. Dans les années 90, la moto basique peut prendre plusieurs formes et cylindrées : Honda CB 500 et 750, Suzuki GS 500, Kawasaki ER-5 en sont de bons exemples.
Tout comme, toujours chez Honda, la NTV et dans une moindre mesure, les Deauville 650 et 700, des bêtes de somme increvables. Mais il n'y a pas eu des basiques qu'au Japon : une Moto Guzzi V50 ou une BMW R 45 en sont des représentantes.
Antidépresseurs inclus ?
Et aujourd'hui dans tout ça ? Les modes passent et dans un monde où l'apparence compte de plus en plus, même de basiques petites chinoises 125 bas de gamme se donnent le genre à être sorties de l'atelier de Shinya Kimura (le créateur de Zero Engineering, pour ceux qui savent pas). Du coup, les basiques manquent à l'appel et c'est dommage, car il y aurait de la place (ou pas ? allons savoir !) pour une moyenne cylindrée costaude et pas chère. C'est un peu comme si les scooters avaient comblé ce segment du marché.
Et celle-là, on la classe où ? C'est basique, une Royal Enfield Bullet. Mais stylé. Oui, mais quand même basique...Cela dit, est-ce que tout cela n'est pas un peu cérébral. Car entre la fonction et l'usage, que faut-il primer ?
Commentaires
pour moi les basiques d'aujourd'hui ce sont les MT03, G310R, CB300/500 et les scooter dans les mêmes cylindrées XMAX300, FORZA300, XTOWN ou DOWNTOWN300... dans une fourchette de 4500 à 6500¤. y a plus fun mais tu as déjà de quoi te faire plaisir avec des performances suffisantes.
12-09-2018 07:52V à tous
Demandez à ORELSAN, il vous a tout expliqué très bien
12-09-2018 08:41[www.youtube.com]
mercu
Basique = fiable, économique, et performante à minima :
12-09-2018 08:53CB500 N ou S, de 1993 à 2007, puis depuis 2013-2015 et 2017-.... Une excellente bécane.
Idem NTV 650 Revere, avec le bonheur du cardan !
La GSE 500 aussi. A voir en fiabilité.
Et bien sur les NC 700 ou 750. Honda est vraiment le spécialiste de la basique.
Moins de cylindrée que 500, tu perds, selon moi, en polyvalence et capacité à rouler.
D'accord avec Waboo
12-09-2018 10:29l'increvable CB500 bonne à tout faire. KPOK en a même croisé dans les chemin
Mon ex Kawasaki Z1000 MK2 (achetée neuve en 1980) était basique, mais quel bonheur avec !! ... et quels souvenirs !!
12-09-2018 20:01Les nouveautés pleines de gadgets et hors de prix ne me font plus guère rêver !
ma Commando est une moto basique, 2 carbus, des rupteurs, des culbus, pas d'électronique, pas de saute vent ou autre carénage, rien
12-09-2018 20:12t'as une commando veinard. quelle année please ?
13-09-2018 10:2571 ou 72,j'sais plus, moteur combat
13-09-2018 10:44Au début des années 90, les motos se déclinaient dans qques catégories : trail, sportive, sport-gt, gt, custom.
13-09-2018 12:21Sont alors apparues des machines telles que la 750 Nighthawk aux US (qui donnera la Seven-Fifty chez nous), 750 Zéphyr, VX800, 400 Bandit. Des motos qui n'entraient dans aucune de ces cases, mais qui avaient pour point commun l'absence d'habillage, une esthétique typée rétro (phare rond, moteur à ailettes) et des performances honorables mais sans plus.
Ces machines revenaient ainsi aux fondamentaux de la moto, à la base, c'est pour ça qu'on les a appelées basiques.
Et la 600 Diversion!
13-09-2018 13:52Plus personne n'en parle aujourd'hui mais à sa sortie ça a cartonné et ça a annoncé ensuite la 600 Bandit.
C'est vrai. J'en ai vu une l'autre jour, 85.000 km, par tout les temps, pas une trace de rouille...
Et la version 900 était une excellente routière à cardan. 13-09-2018 15:01
Un maniaque du chiffon alors...On devrait s'entendre.
Parce que la finition du basique de l'époque....
Oui, ça m'a surpris...
14-09-2018 07:59En règle générale je suis étonné qu'une moto ne soit pas mieux conçu à ce niveau. L'anti-corrosion devrait être hyper poussée...