Histoire constructeur : Zaeta

La 530 dt, un dirt track urbain de luxe, 55 ch pour 115 kg

Cadre aluminium usiné, pièces taillées dans la masse, mono de chez TM

La passion motocycliste à l'italienne donne toujours des machines intéressantes, à défaut d'être rationnelles. Travaillant dans la finance, Paolo Chiaia décide de donner libre corps à sa passion de la moto, d'abord en important les Confederate en Italie puis en décidant de créer sa propre machine. L'inspiration lui est venu lors d'un voyage à Daytona où il découvre le dirt track et tombe en admiration devant cette discipline. C'est décidé : Paolo Chiaia veut concevoir son propre dirt track, mais pose ses conditions : si la moto doit être efficace sur terre, elle doit être aussi amusante sur la route et joliment conçue pour se balader en ville (sic). Ah, ces Italiens !

Mais comme en Italie, la passion de la moto est communicative, Paolo Chiaia se retrouve un bon jour à discuter avec Graziano Rossi (oui, le père de qui vous savez). Et Rossi père, entre autres questions existentielles, cherche une moto pour que les pilotes de GP puissent s'entraîner l'hiver à maîtriser la glisse. Là encore, le choix d'une moto de dirt s'impose et c'est dans la région de Valpolicella que Paolo Chiaia fonde la marque Zaeta.

Un moteur de Yamaha YZF 450 pour le premier proto

En 2009, Zaeta sort son premier prototype qui accorde un châssis tubulaire peint en jaune avec un moteur de Yamaha YZF 450. Là, c'était enfin concret, mais il restait cependant une frustration pour Paolo Chiaia dont la démarche se voulait aussi esthétique, en plus d'être un peu chauvine puisque de nombreuses pièces devaient provenir d'Italie. C'est ainsi que la marque TM, qui fait référence dans le monde du Supermotard, fut sollicitée pour donner un moteur. Parallèlement à cela, des blocs d'aluminium furent usinés pour concevoir le cadre et le bras oscillant et la façon dont les parties métalliques ont été évidées pour ne conserver que ce qui est nécessaire à la rigidité mérite le respect.

D'autres fournisseurs italiens de composants de qualité ont été sollicités : Pirelli, Termignoni, Brembo (avec un gros disque flottant de 320 mm de diamètre), Marzocchi pour les suspensions (mais du Öhlins est également possible, en option), ainsi que Kineo pour les roues et Vibram pour la selle. Le réservoir, d'une capacité de 11 litres, est également réalisé en aluminium. Seule exception : un carburateur Keihin FCR.

Le résultat est époustouflant : le bloc TM développe 55 chevaux à 8000 tr/mn (mais c'est dans une configuration fiabilisée pour un usage routier, il est possible de trouver quelques chevaux supplémentaires au besoin) et il est au service d'un châssis extrêmement compact, avec un empattement ultra court de 1340 mm et un poids total de seulement 115 kilos !

Tout dans la Zaeta est dédié au fun ! Elle est bruyante, dure, inconfortable ; elle vibre, elle démarre mal, mais elle se jette dans les virages comme si la notion d'inertie n'existait pas et virevolte sur les petites routes départementales avec la virtuosité d'un cabri.

La Zaeta 530 dt était vendue aux environs de 13.500 € à ses débuts, puis vers les 16.500 € récemment ; elles ont été un moment importées par Seurat Puissance 3.