Daytona Bike Week : c'est maintenant !
La 75ème édition de cette grande fête de la moto a ouvert ses portes, jusqu'au 13 mars
Plus de 450.000 motos, des parades, des T-shirt mouillés, des concours de préparations, des courses, du business...
Nous venons tout juste de rentrer de Floride (USA) où la petite ville de Daytona Beach était notre camp de base pour les essais des Victory Octane et Indian Springfield. Nous avons assisté à la préparation de la Daytona Bike Week, l'un des événements majeurs du monde de la moto aux USA et une tradition du genre depuis 1937.
Cette semaine, du 5 au 13 mars, plus de 500.000 motards sont attendus lors de cette grande kermesse à l'américaine dans tous les sens du terme, où le gigantisme côtoie les paradoxes, parmi lesquels l'autorisation de rouler sans casque (mais pas sans lunettes de protection !) ou laisser faire une certaine forme d'exhibitionnisme féminin (tant que les auréoles mammaires sont couvertes) figurent comme les principaux exemples qui surprennent le visiteur européen. A moins que ce ne soient les bénédictions de motos qui jouxtent les stands où de charmantes jeunes filles en maillot de bain enduisant leur petit corps pur et candide de mousse pour mieux laver votre cruiser en se frottant dessus.
Quant à la Police locale, elle se réjouit d'avance à l'idée de sanctionner tous les débordements et de faire rentrer des dollars dans les caisses ; en même temps, ça, c'est plutôt universel, nos pandores à nous voyant également les rassemblements de moto comme une belle opportunité de faire fumer le carnet à souches.
Pour les marques de moto, l'occasion est trop belle pour ne pas rater l'opportunité de se rapprocher de leurs fans et clients qui ne demandent qu'à entretenir leur passion dévorante. Ainsi, Harley-Davidson s'affiche un peu partout dans la ville de Daytona, mais Indian réplique avec notamment un gigantesque logo gonflable sur le toit d'un bâtiment, à l'entrée de Main Street.
Tout comme Victory, Indian, par exemple, met toute sa gamme à l'essai, avec comme point de départ, l'enceinte du fameux Speedway et organise une course, la Hooligan Race Night, qui mettra en scène les machines de dirt track conçues par Roland Sands.
Préparations : la mode est aux roues de 30 !
Dans la rue, le jeu doit être de chercher une moto entièrement d'origine. Cela doit probablement être mission impossible et quand bien même ce serait le cas, son propriétaire doit être probablement en train de courir les échoppes spécialisées afin de trouver le guidon, les roues, les échappements ou les vis à tête de mort qui permettront d'enjoliver sa monture. Dans tous les cas, la mode semble être aux tourers équipés de roues allant de 26 à 30 pouces à l'avant, ainsi que de suspensions pneumatiques pour que les valises rigides semblent être posées par terre à l'arrêt.
Les marques font également leurs concours de préparation officiel : par exemple, un concours de Scout avait été lancé auprès des concessionnaires de la marque Indian dans le monde entier sur la base du modèle historique et le vainqueur parmi trois finalistes sera désigné le 12 mars.
Ce ne sera pas l'une des trois propositions françaises (dommage !) pas plus que celui-ci, en provenance de Zurich (Suisse), où le concessionnaire Indian local a mixé les symboles pour recréer une légende de la moto et a osé affubler la Scout d'un carénage de Suzuki GSX-R, pour un mélange des genres assez audacieux !
Mais l'un de ces trois là, qui ont été sélectionnés pour la finale :
Le Boardtracker, créé par le concessionnaire de Terrebone, au Québec, qui a trouvé des pneus à flancs blancs de 26 pouces, des échappements au dessin conforme à celui des motos d'époque et qui a utilisé du bois de chêne blanc pour les poignées, les repose-pieds et les plaques à numéros.
Le Rebel, crée par le concessionnaire d'Headingley, dans le Manitoba, au Canada, avec sa Scout peinte façon métal rouillé et équipée d'une double optique de phare :
Le Fusion, une création du concessionnaire de Lowell, en Caroline du Nord (USA), dont la Scout moderne rend hommage aux Indian qui ont façonné l'Histoire :
Et en fait, c'est le Boardtracker qui a gagné.
De la passion, de la course... et du business avant tout
La Daytona Bike Week, c'est le menu complet pour les fans de moto. Entre les courses de Supercross qui se jouent à guichet fermé (curieusement, le fan de cruiser est aussi souvent fan de MX !) et celles des 200 miles qui se disputent devant des gradins absolument vides (curieusement, le fan de cruiser n'en n'a rien à battre des sportives), la semaine est riche en compétitions en tous genres.
Entre la parade organisée sous l'égide de Budweiser, l'exposition Dodge Ram (le pick up officiel de la Bike Week, car le biker vient souvent avec sa moto sur une grosse remorque tractée par un gros 4x4, eh oui, un mythe s'effondre), des concours de t-shirt mouillés chez Dirty Harry's, des concerts, des commémorations en tous genre, des séances de tatouage, des rencontres avec le HOG, un spectacle des sosies officiels des Blues Brothers, un petit passage au Rat Bike Show, ou au Bagger Show, ou Old School Custom Show, ou a l'Antique Bike Show, suivi d'une petite pause en allant manger des beignets au crabe à l'Ocean Deck Restaurant ou siroter une petite bière sans alcool au Racing North Turn (situé au bout du tracé historique des courses sur plage et valant le détour par sa déco et son emplacement en face de l'Océan) et en écoutant la radio officielle de la Bike Week (95.7 FM), avant d'aller se faire une petite interrogation métaphysique devant un spectacle de catch féminin dans du chou, il y en a pour tous les goûts. Vraiment pour tous les goûts : il y a même une exposition de motos anglaises et européennes.
Pour le comté de Volusia (dont Suzuki avait repris le nom pour un de ses petits customs 800), la Bike Week génère plus de 70 millions de $ de chiffre d'affaire. La Daytona Bike Week est incontournable à tous points de vue.
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