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Kronik : Les ZFE, c'est la mort des bouclards

Avec l'instauration des ZFE, les bouclards vont disparaître.

C'est certain : regarde leur clientèle et les motos qu'ils entretiennent.

Avec l'instauration des ZFE, les bouclards vont disparaître. C'est certain : regarde leur clientèle et les motos qu'ils entretiennent. Quelle misère.

Les ZFE, c'est la mort des bouclards (c) photo : William Matt
Les ZFE, c'est la mort des bouclards (c) photo : William Matt

Les zones à air pur obligatoire qu'ils veulent imposer vont ruiner les bouclards en les privant de la clientèle et des motos qui les maintiennent tant bien que mal à flot.

Car qui vient au Bouclard ? Les sans-le-sou et les possesseurs de vieux clous dont aucun concessionnaire "officiel" ne veut plus s'occuper.

Quand les premiers se seront résolus à s'endetter sur quatre ans pour s'acheter une 250 fabriquée dans une zone franche démilitarisée par des prisonniers politiques (ya pas moins cher) et les seconds auront lâché l'affaire pour prendre du récent où sans valisette c'est cuit, qui sera encore client du Bouclard ?

Éric vient avec sa Ténéré 700 parce qu'avant il roulait en Super Té (la vraie, à carbus, pas la nouvelle qui ressemble à un poisson rouge étranglé) et s'était fait virer de la concession Yam' pour avoir suggéré de mettre un coup de soudure pour réparer son support de béquille fêlé. Comme il est rancunier, il vient au Bouclard pour l'entretien courant et file à Chalon pour ce qui nécessite un coup de valisette.

Tu as remarqué comme presque tout était standard côté carburation, avant ? Et que tout est devenu propriétaire depuis l'injection ? Avant, tu piochais dans le catalogue Mikuni, ou Keihin, ou Dell’Orto, ou chez les fabricants d'adaptable façon Dynojet. Avec un peu de connaissance, tu pouvais échanger ta rampe à dépression pour un modèle à guillotine, si tu voulais. Mais aujourd'hui ? Prise diag propriétaire, protocoles fermés : ya plus moyen de rien faire sans électronique (logique). Retoucher un poil le niveau de cuve, ajouter deux-trois points de gicleur en fonction de la météo, changer les aiguilles pour du plus pointu, le petit plaisir d'avoir "ton" réglage carbu, tout ça c'est terminé. Accessoirement, ça permettait de séparer les mécanos des baltringues. J'dis pas que l'injection c'est mal. Mais l'injection nous enferme.

Je me disais le week-end dernier que les bouclards, c'est comme la différence entre les marchés à l'ancienne et les supermarchés. Sur ton marché, tu croises un peu tout le temps les mêmes têtes, tu tombes sur des potes et tu vas boire un jus -tant qu'à faire, puisqu'on est là-, tu fais tes courses chez la mère Machin et le père Trucmuche plutôt qu'en face ; tu vois le truc ? L’aspect social des marchés ouverts n’est pas du tout accessoire : c’est ce qui le rend vivant.

Au supermarché ? Pffff... Déjà, t'as du bol si tu retrouves deux fois de suite la même caissière, alors de là à tailler bout de gras, mon pauvre... Juste le temps de dire bonjour et ya le pénible dans la queue qui rouspète que ça n'avance pas assez vite (preuve qu’on est drôlement pressés d’en partir).

Dans pas longtemps, il y aura même des caisses automatiques dans les concessions : tu achètes tes pièces en ligne, tu viens les chercher dans ton casier à Cul-ère-code et tu te casses sans avoir vu personne. Beurk.

Les bouclards, ce sont des lieux de vie où il est possible de lambiner sans passer immédiatement pour une casse-bonbons (demande à ton vendeur ce qu'il pense des traîne-savates) ou un voleur en maraude. On y vient sans raison, parce qu'on s'ennuie un peu, parce qu'il y a du café (à peine tiède, touillé à la clef de contact et trop fort, mais c'est du "vrai" café), un bout de tabouret ou une pile de pneus pour s'asseoir et toujours quelqu’un avec qui discuter ou à qui filer un coup de main.

Va essayer de faire ça chez ton concess' qui s’est mis un crome de trois ans pour refaire la déco selon la dernière charte graphique. Imagine sa gueule si tu te ramènes avec une demi-douzaine de saucisses aux herbes "de chez Cruchet" et un reste de tarte à la rhubarbe maison à partager à midi. Ou si tu déboules à l’atelier leur proposer tes services pour remonter un embrayage ou déposer un carénage.

Ils ont autre chose à foutre : ils ont du "reporting", ils doivent faire du chiffre, remplir des trucs sur des ordinateurs. Tu verrais comment le Taulier a beuglé quand ils ont essayé de lui faire faire sa compta autrement qu'au crayon ; d'ailleurs il la fait toujours au crayon et ensuite il recopie dans l'ordi qu'il n'éteint jamais.

Ça va être aussi ça, les ZFE : la destruction de lieux tout à fait déplaisants aux yeux des fastidieux calibreurs de cure-dents de la Groß Kommission.

Tiens ! Pour faire chier les atterrants Bruxellois, ma prochaine moto sera à carbus. Ptète même deux-temps. Et j'vous proute.

Bouclard not dead !

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Attention Kronik ! 100% mauvaise foi ! Ceci n'est pas un article ni une brève (voir historique si nécessaire). L'abus de kronik peut être dangereux pour la santé de certains. Ne pas abuser.

Commentaires

Casimir93

De toute façon, je ne roule pas dans les ZFE avec mes motos, ils sont trop cons pour les mériter. J'ai une moto quasi neuve(F850) et malgré tout je vais dans un bouclard agréé par la marque, qui se trouve à l'autre bout de l'Idf, pour échapper à la dictature des concessions. Un, ça me permet de trouver une ambiance de vrais motards avec un sens du professionnalisme qu'ont perdues depuis longtemps les machines à cash des grandes marques, je veux dire, les concessions. Deux, concessions justement qui pratiquent des tarifs forfaitaires 28% plus élevés que mon bouclard, à prestations et consommables strictement identiques. Juste de quoi te donner l'envie de leur faire un magistral bras d'honneur, Hé oui, faut bien plumer le pigeon pour payer la nouvelle charte graphique imposée par la marque.
Pour ma R 100 RS, j'ai mon bouclard à 5 mn. de chez moi, grand spécialiste reconnu du flat et d'ailleurs très sollicité par la maison mère qui ne connait même plus son passé et encore moins son expertise. Hé bien, ce bouclard vit très bien par la qualité de ses prestations et de ses tarifs "raisonnables", je peux affirmer que les ZFE ne lui feront aucun tort, car la demande est forte, du propriétaire de la R 50 (voir R 34), à celui de la K 100 LT, voire K 1300.
Conclusion: ces deux bouclards vivent très bien, avec un planning de travaux très chargé et une rentabilité au rendez vous, contrairement aux concessions qui ne vendent que du marketing à grand frais te promettant de faire de ta vie un rêve... ZFE ou pas, je ne pense pas que les bouclards sérieux soient en voie de disparition, bien au contraire, car le motard passionné n'est pas dupe, et c'est une espèce loin d'être en voie d'extinction qui préfère rouler sur les petites routes de nos belles régions plutôt que dans les ZFE et qui préfèrent les endroits qui sentent l'huile, l'essence et le café fort, plutôt que ces concessions ou l'accueil se fait par une bimbo montée sur talons aiguilles , lieu qui ressemble plus à une clinique qu'autre chose d'ailleurs...

13-12-2022 08:09 
lunamilio

Il est peut-être temps, pour les bouclards comme pour une immense majorité, de quitter les grandes villes.
La vie à l'extérieur de ces attrapes-mouches est bien plus agréable, alors pourquoi s'en priver ?

Certains diront que c'est ce qu'ILS veulent, que seule "l'élite" continue à bénéficier du confort des métropoles.
Je leur laisse bien volontiers croire en leur monde meilleur.

Puis quand seuls les plus riches, les plus "propres sur eux", vivront encore en ville, il ne nous restera plus qu'à les ignorer, les laisser mourir de faim ou de stupidité.

13-12-2022 08:46 
inextenza

"la nouvelle qui ressemble à un poisson rouge étranglé"
super content Je garde!

"Prise diag propriétaire, protocoles fermés" plus maintenant, l'ODB4 est même imposé par la dernière norme ¤.


Le soucis des bouclards, aujourd'hui, c'est de les trouver. Ils sont déjà devenus rares, encore plus en moto, même hors ZFE.
Je n'en n'ai pas entendu parler dans mon nouveau coin. A Argenteuil j'avais mes adresses, mais là...
En voiture, j'ai une très grande chance: un beau-père ayant un demi siècle de cambouis sous les ongles, autant capable d'intervenir sur mon tamagoshi moderne que sur un antique V8 anglais. Et bizarrement, même à la retraite, il a encore pas mal de boulot (heureusement d'ailleurs). Déjà, il arrive à diviser par 2 au moins la facture d'un remplacement de turbo (merci les systèmes de "dépollution" de générer du déchet de pièces mécanique) tout en étant capable de résoudre des pannes non résolus depuis des mois par les concessionnaires des marques: forcément, il est choyé sourire

13-12-2022 09:46 
anguille37

Cette sensation d'être hors sol avec les pieds bien ancrés dans la terre. Le monde d'après ne me fait plus rêver...
Le "Z" puis on reprend l'alphabet pour trouver de nouveaux acronymes ou sigles ?
Marrant ça cette angoisse urbaine, par la force des choses n'est on pas tous un peu bouclard, capable de démerder le copain qui galère avec un problème ? Chacun son expérience, son savoir, son caractère mais avec une vérité en tête: l'amitié c'est plus qu'un billet.

13-12-2022 10:24 
Hagalma

ZFE mort des bouclards, c'est un peu vrai, encore qu'il y aura toujours des bouclards 2.0. Mais les ZFE, territoire moyenâgeux avec nobles écolos à l'intérieur de l'enceinte vertueuse et petites gens à l'extérieur: vraiment ce truc va s'installer durablement ? Réellement le village gaulois va se laisser désaisir de la liberté d'aller et venir en vieille bagnole ou vieille bécane ? Même les chinois se révoltent... Bonne journée

13-12-2022 10:51 
Meuldor

J'avoue ma nullité en mécanique mais je démonte quand même mes caches de P'tite GS de 2004 sans les abimer et je commence à regarder les organes vitaux de ce gromono qui me comble de plaisir dès qu'il démarre. A la périphérie, nettoyage du filtre, vidange, changement des bougies, entretien de la batterie, contrôle de tout. Mais pas de bouclard pour apprendre le changement des plaquettes, du kit chaîne, la vidange du liquide de frein et du liquide de refroidissement. J'ai des potes qui me servent de tuteurs. Tant que je pourrai je roulerai sur ma bécane et sa remplaçante sera la même en un peu plus jeune et sans électronique. 50cv ça me suffit largement pour me faire plaisir.
Je fais quand même mon marché tous les samedis. Pas de ZFE dans le Tarn, c'est encore cool.

13-12-2022 11:16 
Picabia

J'en ai passé du temps dans les bouclards à regarder le mécano bosser à ma place.En province le bouclard a du taf et on prend son temps pour réfléchir aux améliorations à apporter à la bécane mais il faut dire une chose aux nouveaux venus.
Ne vous attendez pas à avoir des tarifs mirobolants car le mécano est souvent seul et il facture moins, il n'a pas les ventes complémentaires car il n'a pas le temps.
Certes les tarifs sont moins chers mais il faut que tout le monde vive et non survive.
De fait j'ai vu disparaître des bouclards, pas de repreneur car dans ce métier on ne devient pas riche et on ne facture pas toutes les heures.
Je fais une distinction avec les préparateurs, ils ont un show room sympa et te facturent une grille de phare 80 balles, on est dans la région Lyonnaise, pas sur Paris. Le genre de mecs qui au final te rendent ta bécane méconnaissable et te facturent 3000 balles pour une bécane achetée 1500.
Le bouclard, l'authentique, vit dans un joyeux bordel et récupère la bécane que la concession ne veut plus voir. La garantie passée, je retourne voir mon bouclard, je lui confie toutes mes bécanes

13-12-2022 13:21 
gvrun666

Ben moi, avant-dernier des mohicans du coin peut-être..., j'ai une bécane neuve (encore sous garantie) et je vais quand même dans un bouclard ! Enfin, c'en est même pas un vu que le gusse, clope au bec et bière à la main, il te démonte un desmo sous le pied de manguier de son jardin et te le remonte illico presto sans la doc technique !!! Au vu de l'incompétence crasse du concess' local de la marque Bolognaise je pense que ce genre de bouclard a encore de beaux jours devant lui...et pis après tout j'm'en fout car y'a pas de ZFE dans mon coin sourire (même si certaines pastèques lôkâles en rêvent !!!)

13-12-2022 13:54 
Goupil62

Comme beaucoup, je connais un bouclard, le vrai où tu bois le café avec le patron, tu parles moto avec les mécanos. Ils clopent, parlent de fesses, de moto, de Bike 70, etc.

Pour eux, tu es un poto & le boss te fait toujours une tite réduc (l'art & la manière de garder le client).

Tu croises des CBR, GS, GSXR de 1990, des Tomcat, etc. & l'on ressasse des souvenirs.

Certes les ZFE seront une forteresse d'écolo-bobos qui regarderont avec condescendance ces pauvres hères se ruaient aux abords des villes dans lesdits garages❗

13-12-2022 15:16 
Godzilla

Ben... Même avant les ZFE les bouclards sont déjà morts un peu partout.

S'il vous en reste un, vous avez du bol, soignez-le.
Plus de bouclard chez moi.

Rien que du concessionnaire qui fait la trogne quand il voit une ancienne (comprendre une mot du milieu des années 2000 et en-dessous) parce qu'elle risque lui encombrer un pont au moindre souci.
Alors il préfère faire de la vidange de scooter.
Ou faire "du business" comme je l'ai entendu dire au téléphone, en refourgant de la loa.

Et ça, les ZFE n'y sont pour rien.










Ca y est, j'ai envie d'une moto des années 90.
Encore.

13-12-2022 17:41 
Lea lanata

Le verlan de bouclar c'est clarbou
Ou cloubar à la rigueur
C'est pas demain la veille que les bouclars fermeront
Même un bobo ekolo peut avoir besoin de faire retaper un biclou qu'il vient d'acquérir lors d'un voyage aux Indes ou aux Amériques ( voire même aux afriques qui, on le sait, ne manquent pas de mécaniques reconditionnées)

13-12-2022 19:43 
Strom's

C'est clair que faire des réparations n'a jamais été rentable pour les concessions, ils le font car ils ont vendu les motos, les "forfaits sans surprise" vont un peu (beaucoup) augmenter avec l'arrivée de l'électronique, ils vont devoir investir obligatoirement dans du matos imposé par la marque, le hall d'exposition, la moquette ... les stages etc ... tout çà n'est pas gratuit et ce sont bien une majorité de clients qui sont demandeurs de cette nouvelle technologie.

Alors c'est clair qu'ils ne peuvent plus travailler sur une meule de 15 / 20 ans sans s'attendre à des surprises... forcément, que le client ne comprendra pas, pour éviter ce genre de conflis,il faut en éviter les raisons...

Les bouclards pour survivre vont devoir aussi augmenter les tarifs si ils veulent s'en sortir, que les très bons vont survivre, mais ils seront cher, car les clients seront prêt à payer pour un travail de qualité sur une pétoire "de collection"

Soignez vos bouclards clin d'oeil

13-12-2022 19:56 
inextenza

Citation
Strom's
Alors c'est clair qu'ils ne peuvent plus travailler sur une meule de 15 / 20 ans sans s'attendre à des surprises... forcément, que le client ne comprendra pas, pour éviter ce genre de conflis,il faut en éviter les raisons...
Ah non, soit ils ne veulent pas s'emmerder tout court (il faut dire que si tu fais un devis avec 4H de main d'oeuvre et qu'une saloperie de goujon t'en fait perdre 2 de plus + l'hélicoil, c'est pour ta poche), soit il n'y a plus la compétence du tout... et comme il y a une obligation de résultat...

14-12-2022 09:21 
Picabia

C'est justement pour ça que le mécano du bouclard ne facture pas toutes ses heures sinon il ne revoie plus le client et qu'estimer le coût d'une bécane à retaper n'est pratiquement plus possible.
Des émissions comme Weelers Dealers tendent a nous faire croire le contraire mais ce n'est que de la télé.
Quant à la perte de compétence, un gamin qui n'a jamais bossé sur une bécane ancienne, c'est plié d'avance, les vieux sont partis à la retraite avec leurs savoir faire.
Les patrons de concessions sont des chefs d'entreprise et de moins en moins des mécanos.

14-12-2022 09:55 
inextenza

Citation
Picabia
Quant à la perte de compétence, un gamin qui n'a jamais bossé sur une bécane ancienne, c'est plié d'avance, les vieux sont partis à la retraite avec leurs savoir faire.
Les patrons de concessions sont des chefs d'entreprise et de moins en moins des mécanos.

C'est pire que ça hélas. A la fin de sa carrière mon beau-père ne voulait plus voir d'apprentis dans son atelier: sans faire de jeu de mot, ce n'est plus qu'une voie de garage pour beaucoup trop de monde (comme à peu près toutes les filières de l'apprentissage avant bac) ce qui a pour conséquence de n'y retrouver pratiquement que des branleurs. C'est à dire qui ne savent rien faire, et qui ne veulent surtout pas faire d'effort pour apprendre, comprendre, bien faire et TRAVAILLER (bah oui, ça tire sur les bras et le dos la mécanique, et c'est pénible de passer encore du temps à tout ranger après une intervention...) .
J'espère qu'il reste de vrais jeunes passionnés (j'ose croire que oui, mais combien?), en tout cas, vu d'un petit atelier de concession auto, c'était la cata.

14-12-2022 10:06 
Sky

Le pire c'est l'arrivée de l'électronique et de l'informatique dans les moteurs thermiques ces 15 dernières années, c'est top quand ça marche au poil.

Mais le jour ou un éomposant se dérègle ou se casse c'est la galère complète pour l'isoler, le remplacer ou retrouver la pièce identique, sans parler des connaissances techniques qui évoluent tous les jours avec la sortie de chaque nouveau modèle et la formation et le matériel adéquat très coûteux nécessaire.

Il faut savoir que seuls les véhicules de très haut gamme bénéficient normalement de composants électroniques et informatiques de très haute grade qui ne bougent pas physiquement dans le temps, résistent aux très fortes variations de température et aux hautes vibrations. L'armée en possède sur tout son matériel militaire.

Pour les autres c'est au petit bonheur la chance avec des véhicules qui vont très mal vieillir et seront irréparables rapidement, eh oui un peu comme les télés d'aujourd'hui qui tombent en panne direction la benne verticale!

Ça me fait penser à l'obsolescence programmée ...

14-12-2022 10:45 
Hagalma

@inextenza L'apprentissage est hélas souvent connoté... dès l'entrée en maternelle... négativement: il est ce qui attend le "mauvais" élève. Ça devient prédictif: branleur il est, branleur il sera. Dommage, parce que bien proposé l'apprentissage sauve des gamins, redonne de la confiance...
Bonne journée V

14-12-2022 11:00 
inextenza

Je ne vois que des vertus à l'apprentissage et à l'alternance (d'autant que, post bac, c'est plus dur qu'une filière "initiale" car le contenu pédagogique est le même, mais concentré en moins de temps)

Mais bon.

Citation
Sky
Mais le jour ou un éomposant se dérègle ou se casse c'est la galère complète pour l'isoler, le remplacer ou retrouver la pièce identique, sans parler des connaissances techniques qui évoluent tous les jours avec la sortie de chaque nouveau modèle et la formation et le matériel adéquat très coûteux nécessaire.

Pas tant que ça sur les bagnoles modernes: elles sont bardées de capteurs, et la moindre alerte est consignée. Du coup, au contraire, l'électronique peut nettement aider à la recherche de panne... qui peut être mécanique clin d'oeil
Pour les formations d'entretien, ça fait tout de même quelques décennies que ça se fait chez tous les constructeurs.

14-12-2022 14:17 
gvrun666

@Hagalma: t'as pas tort cependant il me semble qu'une remise à plat du système est nécessaire car, étant dans la formation, je peux te dire que nombre d'entreprises comptent sur les apprentis pour compenser le manque de personnel (je parle surtout de la restauration). Pour moi, tant que l'état n'obligera pas à embaucher les apprentis à la fin de leur contrat, s'ils ont le CAP/BAC PRO ou autre bien sûr, cela sera toujours perdant pour le gosse !!!

14-12-2022 14:21 
Tortue Ninja

Pourtant, la formation professionnelle est une vraie chance pour ceux qui choisissent.

En tant que jeune prof "parisien", mon fils est bien entendu dans le "9-3"...
Cette année, dans un collège-lycée "agricole". Quel bonheur dit-il ! Avec des classes légères (la plus nombreuse est de 16 élèves), des élèves motivés, etc... Tout ce qui lui re-donne le plaisir d'enseigner. Pourtant sis dans une zone que l'on pourrait qualifier comme, heu... "difficile" (pour ne froisser personne).

Quel contraste avec sa précédente (et première) année où dans le même département, il enseignait dans un collège où il avait en moyenne de 4 à 8 présents sur un effectif théorique de... 34 ! Et ce tant ne 3éme qu'en... 6éme ! triste

Alors que dans les pays du centre de l'Europe, l'enseignement "manuel" ou "technique" est valorisé. Et où les meilleurs éléments savent qu'après quelques années de pratique, les meilleurs n'auront aucune difficulté à complémenter leur formation initiale par d'autres de très haut niveau.
Autres lieux, autres m½urs...
On peut même se demander si une partie de l'explication de la désindustrialisation de notre pays ne viendrait pas de ce mépris bien ancré chez nous de la "production" ?
question

14-12-2022 16:16 
Picabia

Le mépris de la production vient que depuis pas mal de temps l'éducation nationale a dévalorisé la fonction production.
Les 80% d'une classe d'âge au BAC a été une catastrophe, en dévalorisant le diplôme du BAC et débouchant souvent sur une voie de garage pour les moins motivés.
Le travail "manuel" était largement dénigré aussi, réservé aux élèves considérés comme intellectuellement inférieurs.
Les patrons aussi se disaient qu'une fabrication à l'étranger c'était une marge supérieure pour l'entreprise, des conflits sociaux en moins, sauf que, et bien depuis la chine a bien compris que le maître du jeu, ce n'était plus nous mais eux dorénavant.

14-12-2022 16:59 
NeonOD

J'ai connu le garage MBK de Beauvais: une vitrine avec 3 scooters, 2 affiches, et derrière un showroom encombré par des "gros" cubes 2 temps, BMW R/5 et /6, Solex, TY, quelques attelages d'une autre époque et autres beautés des années 60 à 80...
Un de ces lieux tenus par un passionné qui te faisait passer dans son atelier après avoir discuté 5 minutes, pour te montrer la Terrot 500 sur laquelle il était en train de bosser, entre une autre béhème et une MZ. Parce qu'il a vendu des MZ aussi, à l'époque, et il pouvait en parler des heures de tout ça, tout en s'affairant sur son établi.
J'ai rapidement pris l'habitude de venir toquer directement à la porte de l'atelier quand je passais dans le coin, pour le simple plaisir de venir jeter un oeil à la restauration en cours, ou juste discuter 6V et passage de vitesses au réservoir, en faisant la rencontre d'autres passionnés plus ou moins anti-conformistes: un lieu de partage, d'échange, ou chacun venait avec sa passion, ses idées et sa grande gueule pour bousculer la bien-pensance dans la bonne humeur.

Il n'a trouvé personne pour prendre la suite et la retraite avait déjà été décalée suffisamment de fois pour que ce soit la bonne, pour lui.
Quelques mois plus tard c'était une agence immobilière de plus dans le paysage urbain.
J'ai trouvé plus tard un Motobécane en cadre acier Vitus vendu par ses soins une quarantaine d'années plus tôt, avec l'autocollant de la boutique et son numéro de téléphone à 6 chiffres : je l'ai pris sans hésiter !

Ce n'est malheureusement pas seulement le cas dans le monde de la moto ou de la mécanique en général: je cherche une poignée de composants électroniques de base (condos, résistances, potards, etc...) pour bricoler une pédale de guitare, j'ai appelé quelques boites qui étaient susceptibles d'avoir ça, toutes m'ont répondu que le dernier qui faisait ça est parti à la retraite. J'habite à Montpellier, et il n'y a pas le moindre comptoir physique où on peut acheter un transistor, un switch et 3 composants basiques.

Il doit rester 3 ou 4 artisans compétents en mesure de réparer un appareil photo (un vrai, avec un obturateur mécanique) à l'échelle nationale.

Personne ne veut reprendre ces activités où le savoir faire est pourtant irremplaçable pour réparer des appareils/mécaniques d'un autre temps qui pourraient encore traverser les 40 ou 50 prochaines années sans flancher après une petite maintenance.
D'un autre côté la clientèle s'étiole, les gens veulent le dernier modèle quelque soit le domaine, et le jour où ça tombe en rade ils commandent instantanément un modèle de remplacement sur Amazon.

Les derniers comptoirs spécialisés sont aujourd'hui uniquement en ligne, mais ils n'offrent pas le même niveau de service (diagnostique, réparation), et surtout pas la même convivialité que la boutique qui se trouvait au coin de la rue.

Tout ça n'a pas forcément grand chose à voir avec les ZFE: le monde change, s'uniformise. L'obsolescence a été programmée il y a déjà bien longtemps, si tu veux de la croissance il faut consommer du neuf ! Cette fameuse croissance infinie, qu'on voudrait rendre vertueuse à grand renfort de marketing.

14-12-2022 17:11 
capdefra

Le problème des petits bouclards spécialisés dans certaines marques ou certains types de bécanes, c'est qu'ils se trouvent bien souvent dans des villes ayant une certaine importance, qui justement vont être dans des ZFE, et on ne pourra même plus leur apporter une bécane à entretenir sans se faire verbaliser en entrant dans la ZFE! Et je crains que ça ne soit cette aberration qui cause la disparition de ces ateliers atypiques mais indispensables!

15-12-2022 15:34 
Picabia

A Rouen il y a la concession BMW, supermarché de la BM et un bouclard qui répare que des BM de plus de 10 ans. Mes potes qui roulent en BM, ZFE ou pas ne se priveront pas d'aller chez lui car c'est une pointure, ils prendront le risque de se prendre une prune.
Idem pour le mécano Harley que je connais, tu passes devant, tu ne t'arrêtes pas. IL te refait une Harley de A à Z.

15-12-2022 17:34 
l'haricot

C'est pas les ZFE qui flinguent les garages, mais plutôt les clients. Avoir des "officials dealers" avec leurs forfaits tout compris (même si des fois on change, des fois on change pas, au même tarif) les rassurent.

16-12-2022 15:34 
 

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