Des conflits d'intérêts dans le contrôle technique moto

Subventions publiques sans représentativité, commerces de vélos d'un fondateur d'association...

FFMC, FFM et Codever dénoncent les travers des associations pro-CT moto

Alors que le contrôle technique se rapproche de plus en plus et que l'on évoque une mise en place dès le mois de juin dans une version allégée, les associations qui représentent les motards poursuivent leur combat, notamment via des manifestations, mais pas uniquement.

En novembre dernier, la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), la Fédération Française de Motocyclisme (FFM) et le Codever ont déjà publié une lettre ouverte commune pour dénoncer le manque de pertinence du contrôle technique périodique au regard de la sécurité.

FFMC, FFM et Codever remontent au créneau cet hiver pour cette fois-ci pointer du doigt les problèmes de conflit d'intérêt que présentent les principaux organismes étant intervenus sur le dossier du contrôle technique des deux-roues motorisés, à commencer par le leader européen du contrôle technique auto Dekra dont le rapport biaisé a poussé l'Union européenne à décider sa généralisation dans les États membres.

Les trois associations ayant déposé le recours auprès du Conseil d'État ne sont pas en reste, entre celle qui touche des milliers d'euros de subventions pour moins de 100 adhérents ou celle dont le fondateur est aussi vendeur de vélos.

1er : l’association RESPIRE
Elle a perçu 970 €/an d’adhésions en 2021, ce qui représenterait 97 adhérents à 10 € !
Elle touche 40 000 € de subvention de « T&E» (Transport et Environnement),organisme qui milite pour le transport électrique.
Elle touche aussi des « subventions » de la société LIME, célèbre loueur de trottinettes et de vélos électriques.

2ème : l’association RAS-LE-SCOOT
Son fondateur et porte-parole est l’ancien délégué général de l’association RESPIRE.
Il gère aujourd'hui des commerces de bicyclettes.

3ème : l’association PARIS SANS VOITURES
Elle a touché 39 000 € de la Mairie de Paris. Difficile de savoir qui la compose, ses comptes n'étant pas publiés.
Un oubli sans doute.

Prix spécial : DEKRA
Pour espérer générer 100 millions d’euros de CA grâce aux 3,9 millions de motards français, ils ont une idée géniale : ils produisent un « rapport » expliquant que 8% des accidents de motos sont dus à des problèmes techniques alors que le vrai chiffre est de 0,3% selon des organismes d’études indépendants (Rapport MAIDS).

Merci au Conseil d’État qui, grâce à son impartialité et au travail de 3 associations « vertes-tueuses », avec l’assistance de la Mairie de Paris, a tiré une balle dans le dos de 3,9 millions de motards français en exigeant un contrôle technique inutile, contre l’avis du Président de la République, du gouvernement, de l’Assemblée nationale et du Sénat.

Félicitations à nos 3 Champions du conflit d’intérêts pour n’avoir rien déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP).

Après, l'intérêt de ces associations est aussi de récupérer de l'argent comme dans un autre cas de 2020.

Pour rappel, en juillet 2020, le Conseil d'État avait ordonné au Gouvernement d’agir pour améliorer la qualité de l’air dans plusieurs zones en France, sous peine d’une astreinte de 10 millions d’euros par semestre de retard. Si des mesures avaient été prises, le Conseil d'État avait estimé qu’elles ne permettaient pas d’améliorer la situation, car la mise en œuvre de certaines d’entre elles restait incertaine et leurs effets n’ont évalués. C’est pourquoi le Conseil d'Etat avait condamné l’État (en bref nous contribuables) à payer l’astreinte de 10 millions d’euros pour le premier semestre de l’année 2021 à l’association Les Amis de la Terre qui l’avait initialement saisi, ainsi qu’à plusieurs organismes et associations engagés dans la lutte contre la pollution de l’air.

Et à qui seront réellement reversés ces millions, au vu du petit nombre de membres de ces associations ?

Plus d'infos sur le contrôle technique moto

• Toutes les actualités législation