Interview Johnny Aubert : ses objectifs pour l'Enduro Mondial
Retour sur son premier Dakar et sur l'évolution de l'Enduro Mondial à venir
A moins d’un mois et demi du début de la saison, Johnny Aubert revient sur son premier Dakar et sur l’évolution de l’Enduro Mondial depuis son arrivée dans les paddocks.
Johnny Aubert, donnez-nous vos impressions sur votre tout premier Dakar ?
Johnny Aubert : « Ce premier Dakar fut une expérience fabuleuse et la découverte d'une nouvelle discipline mais aussi une incroyable aventure humaine. Beaucoup d'émotions se mélangent tout au long de ces 15 jours de course, avec un objectif pour chacun, avant même les bons résultats, celui d'arriver à Lima.
J'ai pu me rendre compte que l'association navigation/pilotage est difficile, que l'expérience est la clé du succès et qu'il ne suffit pas de savoir rouler à moto. J'ai pris le partie, tout au long de ma course, d'apprendre. Je ne me suis que rarement fié aux traces des hommes de tête et ai essayé de suivre mon roadbook aussi précisément que possible. Parfois ça m'a joué des tours mais au final je sais que ça m'a énormément apporté pour la suite. »
Comment vous-sentez-vous depuis ?
JA : « Je suis en forme ! A mon retour je suis allé me ressourcer en montagne. Ski, détente, famille. C'était idéal pour reprendre des forces et repartir sur les tests enduro. Le Dakar 2012 n'était pas ma priorité. Je me suis entrainé en pensant à l'enduro et j'ai géré le rallye avec ma saison 2012 en ligne de mire. J'ai eu la chance de ne pas avoir eu de vrais coups de fatigue post Dakar.»
Pensez-vous être prêt pour la tournée Sud-Américaine Chili – Argentine ?
JA : « Je le serai sans aucun doute ! Physiquement je le suis déjà. Nous sommes en train de peaufiner les derniers réglages avec la 450 EXC-F. J'ai fait une course en Angleterre organisée par Jonty Edmunds ce week-end, qui m'a permis de confirmer que j'ai un bon feeling avec ma moto. Le prochain rendez-vous de préparation sera certainement l'ouverture du championnat d'Italie le premier week-end de mars. »
Vous qui sortez de dernières saisons difficiles, quelles sont vos objectifs pour cette nouvelle année ?
JA : « 2010 et 2011 ont été effectivement difficiles. Problème d'oreille interne puis grosse chute. Je n'ai cependant pas perdu confiance en mon pilotage. Mes objectifs pour 2012 seront bien évidemment de faire le maximum pour conquérir un nouveau titre mondial. »
Après un passage plutôt délicat sur la 350 EXC-F, vous retrouvez la 450 EXC-F avec laquelle vous êtes devenu champion du Monde. Quelles sont vos impressions ?
JA : « Tout d'abord il est important de confirmer que la 350 est une excellente moto. J'aimais rouler avec même si mon pilotage me pousse à de plus grosses cylindrées. Je suis définitivement plus à l'aise sur une 450 EXC-F. Entre ma 450cc et moi c'est une vraie histoire d'amour: même si nous nous sommes quittés quelques temps, dès que nous nous sommes retrouvés, nous nous sommes tout de suite sentis bien ensemble ! Trêve de plaisanteries, j'ai un excellent feeling avec la moto et je me fais vraiment plaisir.
Que pensez-vous de vos principaux rivaux en Enduro 2 ?
JA : « Ils sont coriaces et les places sur le podium vont être chères ! Je vais retrouver Juha Salminen et je sais qu'il ne va rien lâcher tout comme Ivan Cervantes! N'oublions pas Pela Renet et Cristobal Guerrero qui sont les forces montantes de l'enduro. A mon avis ce sera une année riche en pression et suspense ! »
Dès la saison prochaine vous ne serez plus le seul Français chez KTM avec l’arrivée d’Antoine Meo et Christophe Nambotin. Quelles sont vos relations avec vos deux compatriotes et néo-coéquipiers ?
JA : « Nos relations sont excellentes comme elles l'étaient avant qu'ils n'arrivent chez KTM. J'ai toujours eu de très bons contacts avec Christophe. Même si la rumeur courait qu’Antoine et moi avions des rapports conflictuels, ça n'a jamais été le cas. Nous avons été rivaux en course, mais ça n'a jamais eu de conséquences sur nos rapports humains! Je suis ravi de les avoir autour de moi cette année ! Le team Farioli va devoir se mettre au français maintenant. »
Au sujet du nouveau calendrier, que pensez-vous de cette tournée Sud-Américaine ?
JA : « Je suis content de retourner en Amérique du Sud, les gens sont fans de moto et d'enduro, ils sont d'une gentillesse incroyable et le sport moto a besoin de se faire connaitre sur le continent sud-américain alors si nous, pilotes, pouvons contribuer à ce développement, c'est tant mieux.
Le principal problème concerne les teams privés et les coûts importants pour se rendre là-bas. Il va être difficile pour certain de participer à l'intégralité du championnat à cause de cela et c'est vraiment dommage.
Je souhaite que des solutions puissent être trouvées pour diminuer les coûts et permettre à tous de faire de cette tournée une vraie réussite. »
Vous êtes sur l’EWC désormais depuis 6ans, quel regard portez-vous sur son évolution ?
JA : « Il y a eu beaucoup de changements! L'Enduro mondial est dorénavant une discipline crédible qui attire des pilotes de tous les horizons. De belles choses ont été faites même si parfois je n'y croyais pas forcément. Je dois avouer que je ne suis toujours pas fan du Super Test. De plus, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de supprimer les pré-riders. C'était une bonne façon d'analyser ce qui était possible ou non et de laisser la possibilité à quelques changements quand le tracé était infaisable ou trop dangereux. »
Depuis un certain temps on entend dire que cette saison sera votre dernière sur le Championnat du Monde FIM MAXXIS d’Enduro, est-ce vraiment « the last one » ?
JA : « Je ne peux pas nier que j'aspire à une carrière de rallye. Je ne sais pas encore de quoi 2013 sera fait. Je ne veux pas penser à cela pour l'instant. Ma priorité est l’EWC en 2012 et faire mon maximum pour donner les meilleurs résultats à KTM et tous mes partenaires. La suite dans quelques mois... »
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