Changement les plaquettes de frein
Démontage et montage des nouvelles plaquettes de frein
Saga restauration de la sportive Kawasaki ZX6R 636 modèle 2002 : 26ème épisode
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- Durée :
- Budget :
Les plaquettes de frein ne sont pas en forme sur la Kawazaki en restauration. Et il ne faut pas attendre le moment où les garnitures seront complètement usées, ce qui signifierait alors que le métal des plaquettes viendrait en contact direct avec le disque de frein et un disque à changer coûte beaucoup plus cher qu'un jeu de plaquettes. Il est généralement assez facile sur une moto de voir le niveau d'usure des plaquettes, sans attendre d'entendre le bruit strident du métal en contact, ou de constater la baisse d'efficacité du freinage ni de se demander pourquoi le disque est autant rayé !
Il est donc temps de les remplacer. Pour autant, il ne faut pas oublier quelques pièces qui ne sont pas fournies avec les nouvelles. Il est important de récupérer toutes les pièces sur les plaquettes remplacées. Comprendre par là, bien démonter les pare-chaleur/anti-bruit en les déclipsant. Ils se trouvent au dos des plaquettes de frein et sont difficiles à retrouver en pièce détachée si on les perd.
J'ai opté pour de la plaquette de frein française. Non pas parce qu'elle est française, justement, mais parce qu'elle est de très bonne qualité. Et parce que son prix n'est pas excessif. Du moins, il est équivalent à celui de l'origine. En effet, les plaquettes OEM sont à peu près au même tarif : comptez 44 ¤. Avec ma carte fidélité, j'ai pu bénéficier d'une remise sur mes CL Brakes. Oui, vous l'avez deviné, j'ai pris du Carbone Lorraine, dans la gamme routière. Pas besoin de plaquettes de compétition, celles-ci seront efficaces plus rapidement sans que je ne ressente de réelle différence.
Si dans la vraie vie d'avant, j'ai changé les plaquettes lors de l'ouverture de l'étrier et du remplacement des joints, ma distraction a fait que je n'ai pas pensé à faire des photos à ce moment là, tout concentré et heureux que j'étais de procéder à une opération inédite. Spécialement pour vous, j'ai donc réitéré la man½uvre, dans la vie d'après, sans pour autant aller rechercher les anciennes plaquettes de frein au fond de mon bac à pièces, où se trouvent toutes celles qui m'ont servi à cette remise en forme et qui pourraient servir, nous allons le voir. De fait, pour le visuel, cela ne change rien, mais pour toi, lecteur attentif, cela explique tout.
Sur la 636, les étriers ont 6 pistons, comme nous l'avons vu, mais seulement une paire de plaquettes. Certaines moto proposaient, par le passé, une plaquette par piston. En l'occurrence, que du classique et surtout du facile à faire pour remplacer. Seule difficulté : libérer les plaquettes.
Pour les besoins de l'image, j'ai démonté l'étrier.
Cela étant, il aurait aussi été possible de le laisser en place. Le plus important dans cette man½uvre, c'est de ne plus toucher au frein avant : on risquerait de repousser les pistons et le cas échéant les plaquettes si on ne les a pas ôtées, ce qui empêcherait par la suite de mettre les nouvelles en place ou de les glisser aisément autour du disque. Idéalement, on conserve l'épaisseur du disque, mais qui dit plaquettes usées, dit pistons davantage repoussés, il peut donc être nécessaire de les repousser.
Pour ce faire, on agit mécaniquement et sans les abîmer ni faire partir en biais les pièces en place, ce qui endommagerait le joint. Pas bon, comme on dit. Prenez donc une ancienne paire de plaquettes, ou un mors, une pince multiple que vous ouvrez grand, protégez les pièces qui pourraient marquer et repoussez les pistons en exerçant une force bien répartie sur toute la surface. Si ce sont les anciennes plaquettes en place dans l'étrier, il est aussi possible de glisser un tournevis plat entre les mâchoires et de les écarter en forçant un peu. Aux grands maux...
Rien de tout cela dans mon cas : je démonte le ressort de plaquettes, qui les maintient en place conjointement avec la tige de maintien.
Une fois dégagé, on voit l'axe. Dans mon cas, il est maintenu en place par une goupille.
Dans d'autres, il est vissé. Enfin, certains manufacturiers mettent en place un premier cache, qui protège la tête et le filetage de l'axe. C'est bien, mais c'est chaud parfois. Bref, je fais glisser l'axe libéré, délivré (désolé) et les plaquettes peuvent s'enlever sans peine. Je récupère les plaques et je les remonte sur les nouvelles.
Il est possible de profiter de voir les pistons et de pouvoir y accéder facilement pour les passer au nettoyant pour frein ou à l'eau savonneuse. Ceci afin d'enlever les crasses accumulées, dont la poussière dégagée par les plaquettes. C'est rapide et ça ne mange pas de pain.
Je glisse les nouvelles plaquettes de frein dans leur emplacement, à l'intérieur des étriers. Certaines ont des emplacements dans lesquels l'avant doit bien rentrer, afin de les retenir efficacement. Précision (in)utile : attention à bien mettre la partie garnie de la plaquette vers l'intérieur. Ça a l'air bête de le dire, mais on a déjà vu des mécanos, même « pros », faire l'erreur... Ça marche beaucoup moins bien après.
Enfin, ce peut aussi être le cas pour d'autres marques, la tige de maintien des plaquettes peut être à glisser dans le ressort de plaquettes pour les maintenir en place. Allé hop, tout va bien. Je termine le remontage.
La première fois que j'ai fait ce remplacement, lors de la réfection des étriers, j'ai effectué une petite vérification. Tout coulissait parfaitement, du bonheur ! Sinon, j'aurais pu changer l'axe. Il ne restait plus qu'à tout remettre sous pression, en prenant garde une nouvelle fois de ne pas repousser les plaquettes...
Allé, un dernier truc en passant. Il est possible de pré-roder les plaquettes en les déglaçant au papier de verre. Ça donne un grip appréciable lors du premier freinage. Que ceux qui n'ont jamais « coulé » un freinage pour cause de plaquettes neuves lèvent la main ! A ce propos, n'oubliez pas de repousser les plaquettes contre le disque en pompant plusieurs fois de suite, jusqu'à sentir la résistance habituelle du levier.
A retenir
- Le changement des plaquettes est une opération d'autant plus simple qu'il n'y a pas de pression dans le circuit de frein.
- La majorité des plaquettes est dotée d'un repère d'usure : le sillon creusé en leur centre. Plus de sillon = plaquette usée et limage de disque dans peu de temps.
A ne pas faire
- Oublier de remonter la plaquette anti bruit/anti chaleur
- Changer les durites, remonter, remettre le liquide de frein et re-démonter pour faire les joints. En mécanique, autant tout faire en une fois lorsque l'on a « ouvert » : il n'y a plus à y revenir.
Outils :
- Clef à douilles et douilles 6 pans creuses, Tournevis, Pince à bec
Fournitures :
- Axes de plaquette (8 ¤ les 2), 2 jeux de plaquettes de frein (av. gauche et av. droit :)
Plus d'infos sur la restauration
- Lire l'épisode 1 avec la présentation du projet et de la Saga Restauration
- Consulter l'annuaire Restauration
Commentaires
C'est vrai que c'est pas bien malin a faire, mais il faut bien intégrer une chose, après dépoussierrage si ça force c'est qu'il y a un problème soit mécanique soit de votre fait...
20-06-2020 11:20Et gaffe au liquide de frein qui risque de déborder ou de monter le bocal en pression si clui çi n'est pas ouvert lorsque vous repoussez les pistons si par hasard le niveau avait été réajusté....