Réfection des étriers de frein moto

Restauration des étriers, joints, piston, tige des freins arrière et avant

Saga restauration de la sportive Kawasaki ZX6R 636 modèle 2002 : 25ème épisode

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Le système de freinage est complexe entre les durites, étriers, pistons, joints et le circuit de freinage qui demande une purge. Les étriers sont particulièrement exposés et demandent soit à être complètement remis en état soit à voir leur joint remplacé. Dans notre cas, ils ont vraiment besoin d'une grosse réfection.

Bien entendu, pour toucher aux joints d'étrier, il faut démonter lesdits étriers de frein et les ouvrir en deux. Sous réserve que ce soit possible bien entendu. Que les possesseurs d'étriers monobloc rangent la scie à métaux...

Etriers de frein avant

A vous de voir comment vous voulez amorcer leur desserrage : montés ou une fois sortis de la fourche (plus compliqué). Ça, c'est la partie facile, surtout que je n'ai pas besoin de béquille d'atelier pour ce faire ! Du coup, je ramène les étriers Tokico à la maison. Une fois complètement scindés en deux, j'enlève les pistons que je tire par l'intérieur afin de ne pas endommager leur surface polie. C'est du costaud, mais quand même et surtout un piston, ce n'est pas donné : il faut compter dans les 10 à 30 € (l'unité!) en fonction du modèle. On y va donc avec des pincettes, au sens propre comme au sens figuré.

Sur la Kawasaki 636, tous les pistons ne viennent pas de la même manière, confirmant la pertinence du remplacement de leurs joints. J'enlève donc d'autant plus volontiers les joints usés. Ils sont au nombre de deux par piston.

Un pour l'étanchéité, le spi, l'autre pour protéger, faisant office de cache poussière/racleur. Il nettoie le piston avant qu'il ne rentre dans son logement. Chaque joint prend place dans une saignée. On les distingue aisément : ils n'ont pas la même épaisseur. Cela dit, on peut les intervertir par mégarde. Attention requise, donc.

Je passe ensuite le corps de l'étrier au nettoyant pour freins, même si l'aspect est franchement bon à l'intérieur. Je démonte la vis de purge et vérifie l'état du joint et de la vis en elle-même. Apparemment, tout va bien. Une fois cette étape effectuée, je remplace les joints en les enduisant ensuite avec la graisse fournie (certains les font tremper dans le liquide de frein avant de les monter, je n'ai pas à le faire), avant de remonter les pistons. Ils sont tous en bel état et il ne sera pas nécessaire de les remplacer eux non plus. Tous coulissent à présent parfaitement et de manière très douce et fluide. Ça promet !

J'en profite pour changer les plaquettes. L'axe n'étant pas très en forme (corrodé et fortement oxydé), j'en avais commandé deux lors de mon dernier passage chez Accessoirement, tout en ayant bien ramené les anciens à coup de lamelles de silicium, au cas où. J'ai donc tout ce qu'il faut.

Etriers de frein arrière

Cette opération sur les étriers de frein avant effectués, je fais de même pour l'étrier arrière. S'il ne dispose que d'un seul piston, le principe est identique. On trouve par contre quelques variations et des pièces différentes. En effet, l'étrier coulisse sur son support pour se centrer et offrir le meilleur freinage possible. On retrouve donc deux axes, eux-même protégés par des soufflets et fixés sur une platine. Je vais démonter l'ensemble.

A la purge, je m'aperçois que le liquide de frein est d'une couleur foncée : il est en mauvais état.

La durite désolidarisée, je ramène l'étrier sur la table d'opération, après l'avoir passé à l'eau et nettoyé. C'est toujours plus agréable !

Contrairement aux étriers avants, il n'est pas nécessaire de l'ouvrir : il est monobloc. Par contre, le démontage est plus complexe (sans être compliqué), en ce sens que l'on désolidarise de plus nombreuses pièces : le support, les soufflets, le ressort de plaquettes, la tige de maintien des plaquettes et leur goupille, ainsi que les plaquettes. Suivent le piston et son tampon poussoir interne, sans oublier les deux joints : le cache poussière à doubles lèvres et le joint à proprement parler.

La tige de plaquettes est en piteux état, mais elle est récupérable grâce à la roue polisseuse, mon outil magique par excellence.

Les plaquettes sont peu usées et de bel aspect, ce qui est un excellent point. Pas besoin de les changer. Idem pour les soufflets de protection des axes. Celui d'origine est d'ailleurs plus épais et propose plus de ressort que celui de remplacement, je le préfère donc à celui du kit de réfection.

Si le ressort de plaquettes n'est aucunement visible, je l'astique et lui rend de la brillance, avant de m'attaquer à l'extraction du piston.

Il vient au prix d'un petit effort et révèle un fond de cuvette avec un résidu de saleté important. Le démontage est donc bénéfique. Tant mieux. Je nettoie le tout, refais les sièges des joints et j'obtiens un étrier comme neuf. Ne reste plus qu'à remonter le tout !

Le piston, même nettoyé, est piqué et n'est plus aussi lisse qu'il le devrait : il y a des copeaux de métal qui dépassent. Cela pourrait endommager les joints. Je décide de polir sa surface pour niveler toute aspérité avant de le remonter.

Mission papier de verre grain 1000 + eau savonneuse accomplie, il a retrouvé son aspect et sa peau de bébé.

Je mets en place les joints de piston dans leur logement et les graisse, avant de remettre le piston en place. Il résiste et chasse copieusement l'air, signe d'une bonne étanchéité. Je nettoie les axes de coulissage du support et vérifie leur aspect et leur usure. Je les graisse et remet l'un des soufflets (celui qui est fermé dans son logement sur l'étrier, avant de refixer le support).

Les plaquettes sont bien entendu réinsérées et mises en place, en profitant d'un piston dont il ne dépasse plus que 2 mm environ. L'axe des plaquettes est impeccable. Tout va bien. J'ai le sourire, celui de la satisfaction d'une tache bien accomplie et sans bévue ni imprévu.

La réfection complète m'aura tout de même pris près de 2 heures. Le résultat ? Un étrier comme neuf ! Il n'y a plus qu'à le remonter et à le remettre sous pression. Attention à bien repousser le piston sur le disque en pompant comme il faut. Idem pour le frein avant : ce serait dommage de finir dans un mur faute d'avoir pensé à vérifier la force en présence...

A retenir

• Remplacer les joints d'étrier, c'est retrouver toute la puissance de freinage et toute la puissance originelle.
• Attention à ne pas abîmer la surface des pistons en essayant de les sortir de leur logement.

A ne pas faire

• Trop rentrer les pistons avant de les démonter ! S'ils sont rétifs à ressortir, il faudra trouver un moyen de les repousser. Pas toujours facile.
• Trop serrer les plaquettes en repoussant les pistons s'ils ne sont pas sur le disque.

Outils :

• Clef à douilles et douilles 6 pans creuses

Plus d'infos sur la restauration

• Lire l'épisode 1 avec la présentation du projet et de la Saga Restauration
• Consulter l'annuaire Restauration