Technique de la Yamaha Niken
Le premier roadster à trois-roues, multi-essieux directeurs, moteur CP3 CrossPlane, accélérateur Ride-by-Wire, shifter en montée...
Trois cylindres, 4T, 84,6 kW (115,0 ch), 87,5 N.m (8,9 m.kgf), 263 kg, 14.999 euros
Yamaha innove en 2018 en lançant sur le marché la toute première moto de grosse cylindrée à trois-roues ! D'abord annoncé en tant que concept en 2015, la marque aux trois diapasons a osé en déclinant sa maîtrise du trois roues initiée avec le Tricity et continuée avec le rachat des brevets Brudeli avec ce roadster 3-roues sous le nom de Niken.
S'appuyant sur la base de la MT-09, le Niken se montre bien différent sur de nombreux points techniques, on vous explique tout.
Objet de toutes le interrogations, le train avant surdimensionné et dédoublé interpelle, ne serait-ce que pour cette allure de Manga qui dérange sur internet au niveau des réactions et qui est souvent suivie par des ventes dans les faits. Mais revenons à la technique.
La direction de technologie multi-essieux directeurs (LMW : Leaning Multi Wheel) repose sur une technologie connue de type Ackermann. Conçu il y a plus de deux siècle (eh oui !), c'est un dispositif à parallélogramme régulant la géométrie des liaisons de la direction d'un véhicule. Il fut développé afin de résoudre le problème de différentiel de direction entre la roue intérieure et celle extérieure au virage, les deux devant tracer des cercles de différents rayons. En effet, la roue intérieure décrit une courbe plus serrée que celle de l'extérieur. En conséquence, la roue extérieure doit présenter un braquage supérieur à celui de la roue intérieure. Yamaha le propose déjà sur ses scooters Tricity 125 avec des bras de fourche double placés à l'intérieure des roues.
Sur le Niken, le dispositif est bien plus développé et ostentatoire. Caché sous la face avant, un massif élément principal en position centrale, assurant la direction, se couple à deux autres placés parallèlement et aux extrémités montées sur pivots formant un parallélogramme inclinable. Ceux-là assurent également la rigidité de l'ensemble. Inédit sur une machine de forte cylindrée, ce train avant à double essieux directeur repose sur deux fourches, soit des bras parallèles dédoublés, magistralement placés ici à l'extérieur des roues. Ces tubes ont des foncions distinctes. En effet, sur chaque roue les tubes frontaux de 41 mm de section assure la fonction de direction. Les tubes arrière de 41 mm gèrent l'amortissement sur un débattement de 110 mm.
L'hydraulique y est ajustable indépendamment de chaque côté en compression (bas de la fourche) et détente (haut des tubes). Cette architecture permet d'incliner la machine jusqu'à 45° et la largeur des voies est de 410 mm pour une stabilité en courbe importante.
A l'arrière, l'amortisseur Kayaba entièrement réglable propose une molette déportée pour gérer la précharge hydraulique. Il gère sur 125 mm les oscillations du bras aluminium banane asymétrique. Ce dernier s'allonge en effet de 90 mm comparé à celui des Tracer 2018 (pourtant déjà rallongé de 60 mm !) Mais quid de tels modifications pouvant nuire à l'agilité ? Pas d'inquiétude à priori. Avec un angle de colonne hyper fermé de 20° (contre 24° sur les Tracer) et une chasse de 74 mm (au lieu de 100) le double train avant spécifique se referme donc nettement. Pour autant, l'empattement s'accroît de 10 unités par rapport aux routières, pour un total de 1.510 mm.
Développé spécialement pour le Niken, le châssis s'appuie sur des éléments mixtes. Deux massives platines aluminium font liaison avec une boucle arrière en tubes d'acier et une structure principale tubulaire acier joignant une colonne de direction du même métal mais coulé. De forte section, le cadre supporte le bloc CP3 CrossPlane équipant les Tracer et MT09 dont il reprend les caractéristiques majeures. Le bloc trois cylindres de 847 cm3, à double ACT, 12 soupapes affiche un rapport alésage-course super-carré de 78x59,1 mm. Avec ses pistons et bielles en aluminium forgé à tête fracturée, il renferme également une mécanique de haute volée.
Les cartographies d'injections sont optimisées pour dynamiser au mieux le trois roues japonais et le bloc trois cylindres avouent des différences notables. Les masses du vilebrequin du Niken on été accrue (+18%) afin de développer le couple pour prendre en charge le surcroit de poids de la machine (train avant). Plus résistante, la boite de vitesse s'appuie sur de nouveaux alliages et la transmission finale voit sa couronne réduite. Le bouilleur développe toujours 115 ch à 10.000 tr.mn (84,6 kW) et 8.75 da.Nm à 8.500 révolutions-minutes. Le tout disponible à tout régime, sans jamais faiblir comme nous l'avons encore constaté lors des essais des Tracer 900 et 900 GT.
Bien sur, la Niken est dotée d'une commande de gaz électronique de type Ride by Wire, pour offrir trois cartographies (D-Mode). Elles permettent d'ajuster la réponse moteur aux conditions de roulage ou envie du pilote. Sur le Niken, Yamaha renomme ces modes. Plus de lettres, mais des chiffres : le 1 donne le plus vif caractère. le 2 est le profil "Standard" ménageant sport et touring, le mode 3 réduit la réponse à l'ouverture des gaz. L'accélérateur sous contrôle de puces vient parer les éventuels excès d'optimisme avec un anti-patinage déconnectable (TCS) qui régule, si besoin, les relances. Le système travaille selon trois variables : l'allumage, l'injection et la gestion d'ouverture des soupapes (YCC-T). Il est ajustable sur deux niveaux et désactivable.
Paré pour les long voyages, la Niken adopte un régulateur de vitesse, comme sur les Tracer GT et MT10. Sa mise en marche est possible du quatrième au sixième rapport, entre 50 km/h et 180 km/h. Il s'actionne via un commutateur situé à gauche du guidon et peut être augmenté ou réduit par incrément de 2 km/h. Le système est automatiquement désactivé en freinant, en embrayant ou en accélérant. De plus, il dispose d'un bouton « Resume » (Reprise) qui permet de réinitialiser le système au réglage précédent.
Comme sur ses cousines MT09/Tracer, l'embrayage est assisté et anti-dribble. Des cames inclinées permettent au plateau de pression de glisser légèrement vers l’extérieur, réduisant la contrainte. Ainsi, on n'hésitera pas à empiler les rapports sans crainte de bloquer la roue arrière. Et à la monté des vitesses, un quickshifter permet de passer les rapports à la volée. Le catalyseur et le silencieux d'échappement, hyper compact, sont placés sous le moteur. Une disposition rendu possible par l'adoption d'une suspension Monocross placée horizontalement.
Le freinage reprend lui aussi les éléments présents sur les roadsters MT. Deux étriers à montage radial et quatre pistons attaquent des disques de 265,6 mm sur le train directeur. Le ralentisseur opposé, simple piston, serre un élément de 298 mm. Et l'ABS est de série pour surveiller la rotation des jantes aluminium aux cinq branches dédoublées de seulement 15 pouces à l'avant… Ce qui témoigne d'une recherche de maniabilité maximale et de limiter une lourdeur de ce train spécifique.
La roue propulseur est de 17 pouces et Yamaha a fait développer par Bridgestone des enveloppes Adventure A41 au profil routier, en 120/70 et un large 190/55 à l'arrière.
L'essai est en cours... On vous en dit donc plus très rapidement...
Caractéristiques techniques de la Yamaha Niken
- Moteur : Trois cylindres, quatre temps, refroidissement liquide, double arbre à cames en tête, quatre soupapes
- Cylindrée : 847 cm³
- Alésage x course : 78,0 x 59,1 mm
- Taux de compression : 11,5 : 1
- Puissance maximale : 84,6 kW (115,0 ch) à 10 000 tr/min
- Couple maximal : 87,5 N.m (8,9 m.kgf) à 8 500 tr/min
- Lubrification : Carter humide
- Embrayage : À bain d'huile, Multidisque
- Admission : Injection
- Allumage : Allumage électronique (TCI)
- Transmission : Prise constante, Six vitesses
- Transmission finale : Chaîne
- Cadre : Diamant
- Suspension avant : double fourche télescopique
- Débattement avant : 110 mm
- Angle de chasse : 20°
- Chasse : 74 mm
- Suspension arrière : Bras oscillant, (suspension à biellettes)
- Débattement arrière : 125 mm
- Frein avant : Simple disque, Ø 265,6 mm
- Frein arrière : Simple disque, Ø 298 mm
- Pneus avant : 120/70 R 15
- Pneu arrière : 190/55 R 17
- Longueur : 2 150 mm
- Largeur : 885 mm
- Hauteur : 1 250 mm
- Hauteur de selle : 820 mm
- Empattement : 1 510 mm
- Garde au sol minimale : 150 mm
- Poids tous pleins faits : 263 kg
- Capacité du réservoir d'essence : 18 L
- Capacité du réservoir d'huile : 3,4 L
Plus d'infos sur la Yamaha Niken
- Lire l'essai complet de la Yamaha Niken
- Voir la cote occasion de la Yamaha Niken
- Voir tous les avis sur la Yamaha Niken
Commentaires
Hello
22-05-2018 11:39«la roue exterieure droit braquer plus que la roue intérieure»
Uhm, ne serait-ce pas l'inverse?
Tom4
[youtu.be]
22-05-2018 13:47merki
22-05-2018 17:15tom4
ben non...
la roue extérieure à tendance à s'écarter et son rayon est plus important... 22-05-2018 18:38
Définitivement pas mon truc mais curieux de l'essai. Un truc m'interpelle: les remontées d'eau en provenance des roues avant devraient bien doucher les paylotes du monstre. Ça sent les bavettes en option.
22-05-2018 20:00Après, le design à ses mystères insondables... Le déséquilibre entre un avant elephantesque et un petit cul est un choix bizarre. La bulle riquiqui aussi.
Pardon.
22-05-2018 20:01Ben donc oui. J'ai inversé. Désolé.
On corrige.
Rassurez moi… Il faut le permis A pour piloter ce machin hein ?
23-05-2018 16:34A mon humble avis, tout dépend de l'écartement entre les roues avant !
23-05-2018 17:35..si suffisant pas besoin du permis A....à moins que d'autres critères entrent en considération ???! V
Oui, permis A, car ça n'a rien à voir avec un MP3... mais alors, rien...
23-05-2018 18:44Hâte de lire l'essai!
24-05-2018 12:48Il est là !
24-05-2018 13:05